SI C’ÉTAIT À REFAIRE et autres nouvelles

Collectif

Description

Dans ce recueil de nouvelles, des jeunes plumes ont été invitées, par l'écriture, à participer à cette campagne visant à freiner l'exode des jeunes Africans vers l'Europe. Les mots qui s'égrainent ici ne sont pas de simples slogans mais des histoires qui donnent des frissons, des histoires qui font réfléchir et permettent de comprendre le martyre de ces jeunes émigrés. Il s'agit ici surtout de décrire et de mettre à nu tous les pièges inattendus, souvent tus sur le chemin de tous ces jeunes qui traversent le Sahara et l'Océan en vue d'accéder en Europe.

Informations

• Publié par: Les classiques ivoiriens
• Date de parution: 10 décembre 2018
• Nombre de lectures: 81
• EAN13: 9782372231275
• Langue: Français

Extrait

Collectif

SI C’ÉTAIT À REFAIRE et autres nouvelles

Prix Régina Yaou

ème 2 édition

Email : [e-mail] 10 BP 1034 Abidjan 10

SOMMAIRE

Préface .................................................................. 5 1. Si c’était à refaire ............................................... 9 2. Il faut sauver Azief ........................................... 19 3. Nathalie Bla, une histoire ivoirienne ................ 27 4. Migrant stories ................................................. 33 5. Le périple funeste ............................................ 42

6. Cauchemar d’eldorado .................................... 52 7. Dans les abîmes du désert ............................... 58 8. Le voyage vers l’inconnu ................................. 66 9. Une voix dans le désert ................................... 74

10. À la quête de lendemains heureux ................. 81

PRÉFACE Partir ! Pour de nombreux jeunes Africains, il n’y avait pas d’autres choix. Partir loin, là-bas, en Europe, où, paraît-il, le bonheur se cueille au coin de chaque rue.

Partir, quitter cette terre de misère où la pauvre- té croît et s’accroît de façon exponentielle, où la gouvernance des dirigeants laisse à désirer, où l’avenir brumeux ne propose aucune lueur…

Partir ! Oui mais comment ? Le plus souvent par des moyens qui déïent loi et raison. Par des chemins tortueux et périlleux, par des voies dé- tournées, illégales et interdites. Peu importe si l’itinéraire et la destination n’offrent aucune ga- rantie de tranquillité.

Chaque année, des milliers de jeunes, hommes et femmes, déïent l’Océan, en partance pour cet el- dorado que peignent à coups de renforts de ïlms et de documentaires. Eux aussi ont droit au miel et au lait qui coulent dans ces pays occidentaux. Certes, l’Europe est loin d’être un paradis. Ils y arrivent rêveurs, optimistes, mais, le plus sou- vent, descendent de leurs bulles, une fois sur les lieux. La désillusion est leur lot et le désenchante- ment leur quotidien. Là-bas, au-delà de l’Océan, comme ici d’ailleurs, seul le travail paie. Il faut

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trimer pour survivre et souvent au milieu d’un univers hostile. Mais le plus douloureux est cer- tainement le parcours. Le chemin qui mène au « paradis » est parsemé d’embûches et de pièges. Il faut se saigner au sens propre comme au sens ïguré ; il faut subir la cupidité des « passeurs », ces nouveaux esclavagistes qui font la loi dans le désert et sur la mer. Sans cœur, ils sont ; sans pitié, ils sont. Que d’aventuriers oués, égarés, jetés dans des geôles comme des bêtes sauvages ! Que de cadavres jonchant les pistes vaporeuses du Sahara ! Que de vies de nègres happées par la langue gloutonne de la méditerranée affamée… par la « mer dont les génies se fâchent quelques fois et qui ne décolèrent qu’en grignotant de la chair fraîche »

Dans ce recueil de nouvelles, des jeunes plumes ont été invitées, par l’écriture, à participer à cette campagne visant à freiner l’exode des jeunes Africains vers l’Europe. Les mots qui s’égrainent ici ne sont pas de simples slogans mais des his- toires qui donnent des frissons, des histoires qui font rééchir et permettent de comprendre le martyre de ces jeunes émigrés. Il s’agit ici sur- tout de décrire et de mettre à nu tous les pièges inattendus, souvent tus sur le chemin de tous ces jeunes qui traversent le Sahara et l’Océan en vue d’accéder en Europe.

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Ainsi dans les récits compilés dans ce recueil, se découvre le visage hideux de ce parcours de combattant qu’est le chemin de l’émigration. Les dix auteurs ayant reçu le suffrage du jury, on peut le dire, ont bien perçu l’enjeu de ce concours portant le prestigieux nom de REGINA YAOU. Ils ont su, avec panache et même avec une ori- ginalité surprenante, peindre le calvaire qui est celui de tous ceux qui tentent l’aventure. Le but est de décourager d’éventuels candidats à cette épreuve de folie.

L’immigration n’est pas seulement un nœud gor- dien pour l’Occident, l’Afrique, l’Afrique sur- tout, en souffre quotidiennement. Il n’y a pas de famille sur ce continent qui n’ait jamais enregis- tré en son sein un de ces téméraires aventuriers candidats à l’émigration.

L’écriture étant un puissant moyen d’éducation et de sensibilisation ne pouvait pas ne pas contri- buer à faire comprendre à la jeunesse qu’ici en Afrique il est possible, par la volonté et le travail, de faire germer le bonheur.

Macaire ETTY Président de l’Association des Écrivains de Côte d’Ivoire

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1  SI C’ÉTAIT À REFAIRE

Premier prix

ParKouamé Konan Abel Kouamé Konan Abel est le lauréat de la deuxième édition du Prix Régina Yaou de nouvelles. Il est né le 17 novembre 1982 à Toumodi. Titulaire d’une maîtrise ès Lettres Mo- dernes obtenue en 2006 à l’Université de Cocody, il entre à l’Ecole Normale Supérieure en 2011 où, il en sort avec le CAP/PL option Lettres Modernes en 2013. Il est profes- seur de français au Lycée Moderne Dominique OUATTA- RA de Kong. _____________________

Couché sur cette plage de Grand-Bassam, Issa contemplait les ux et les reux de cette masse ondulante. La mer… ! Aujourd’hui, il proïtait de ses bienfaits. Des embarcations de fortune voguaient sur cette étendue d’eau. Leur vue le sortit de ses rêveries et sa pensée le conduisit à des souvenirs. Des souvenirs qu’il aurait voulu ne plus jamais revivre. Mais, tels des naufragés, les souvenirs remontent toujours à la surface. Issa se ressassait sa tentative pour gagner l’Eu- rope. Il avait échoué. Il regrettait. Il regrettait d’avoir gaspillé tant d’argent pour une aventure

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