Sonde ton cœur, Laurie Rivers
71 pages
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Sonde ton cœur, Laurie Rivers , livre ebook

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Description

Il y a cette femme retrouvée morte en bordure de la rivière. Anonyme. Et il y a Laurie Rivers. Enseignante dans une petite ville du Midwest américain en apparence sans histoire, Laurie tente de faire bouger les choses en sa qualité d’enseignante. N’a-t-elle pas le
mandat d’éduquer les plus jeunes et de leur en montrer un peu plus que ce que leur Idaho natal leur propose ? C’est donc plein d’idéal et de bonne volonté qu’elle s’occupera du cas particulier d’Alice Hubbard, jeune fille obèse fraîchement débarquée de Houston.
Mais voilà, à trop vouloir aider les autres, on risque de se perdre un peu soi-même, et le passé de Laurie lui revient comme une gifle et finit par la détourner de ses belles intentions. La jeune Alice prend son envol mais Laurie, elle ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 avril 2013
Nombre de lectures 2
EAN13 9782764424254
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Littérature d’A mérique
Collection dirigée par Normand de Bellefeuille et Isabelle Longpré
Du même auteur chez Québec Amérique
L’Avaleur de sable , roman, Montréal, 1993.
Le Principe du geyser , roman, Montréal, 1996.
Un peu de fatigue , roman, Montréal, 2002.

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Bourguignon, Stéphane
Sonde ton cœur, Laurie Rivers
(Littérature d’Amérique)
9782764424254
I. Titre. II. Collection : Collection Littérature d’Amérique.
PS8553.O855S66 2007 C843’.54 C2006-941834-9
PS9553.O855S66 2007


Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.
 
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Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.
 
Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) Canada H2Y 2E1
Téléphone : 514-499-3000, télécopieur : 514-499-3010
 
Dépôt légal : 4 e trimestre 2006
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
 
Mise en pages : André Vallée – Atelier Typo-Jane
Révision linguistique : Diane Martin
Conception graphique : Isabelle Lépine
Réimpression : janvier 2007
 
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
 
©2006 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com
Imprimé au Canada
Sommaire
Littérature d’A mérique - Collection dirigée par Normand de Bellefeuille et Isabelle Longpré Du même auteur chez Québec Amérique Page de titre Page de Copyright Première partie Deuxième partie Stéphane Bourguignon Sonde ton cœur, Laurie Rivers
Première partie
T rois ans plus tôt, le 15 avril, un pêcheur venu du Canada avait découvert le cadavre de Nelly McCann deux kilomètres en aval de Swan Valley. L’adolescente flottait sur le ventre entre deux eaux, son sac à dos, toujours en place, crevant la surface. Intrigué par l’étrange paquetage, le touriste, chaussé de ses cuissardes, s’était aventuré à sa rencontre. Un objet glissant à cet endroit pouvait signifier une embarcation renvers ée plus en amont. D’étranges tentacules blonds ondoyaient à l’une des extrémités de la masse. L’homme s’apprêtait à tendre la main quand il comprit qu’il s’agissait de cheveux humains. Frappé d’horreur, il se précipita vers la berge alors que le corps poursuivait lentement sa procession dans la Snake . Le responsable de l’enquête avait vite conclu à un suicide. Après tout, c’était la haute saison dans le Midwest.
 
 
 
Chaque année, lors de la fête nationale du 4 juillet, le service des incendies organisait un pique-nique au Parc de la rivière, à Palisades. La petite municipalité comptait soixante-huit habitants, Irwin juste à l’ouest cent vingt-cinq et Swan Valley, à l’extrémité, deux cent treize. Les trois villages reposaient au fond d’une vallée de dix milles carrés, sanglée de montagnes et dont la seule ouverture visible avait été bouchée, en mil neuf cent cinquante-sept, par l’érection de Palisades, le barrage.
— Kevin ! Ne t’approche pas trop !
Laurie Rivers, vingt-six ans, avait pris place de manière à veiller sur les plus jeunes qui jouaient entre les îlots de couvertures et de serviettes de plage. Kevin, sur la grève, en contrebas, lançait des roches dans la rivière. Quand le garçon croisa son regard, Laurie fit mine d’applaudir et le jeune homme leva les bras au ciel, victorieux.
— Kevin Perowski, mesdames et messieurs !
L’institutrice éclata de rire. Mark, son mari, interrompit sa lecture et leurs sourires se firent écho.
— Laurie ! Venez !
Laurie se leva, ajusta son cut-off jean et sa blouse blanche puis elle entreprit de descendre jusqu’à la berge. Kevin prit sa main et en délia délicatement les doigts. Onze ans les séparaient, mais à l’extérieur de la classe, la jeune femme avait l’impression que cette différence s’estompait sensiblement.
— À vous, dit-il en plaçant un caillou au creux de sa paume.
La froideur et l’humidité de la pierre réveillèrent, chez l’institutrice, des sensations propres à l’adolescence ; la grenouille qu’on imagine gluante et qui s’avère lisse et tiède au creux de la main, le rubber boa qu’on tient entre deux doigts et qui s’entortille gentiment autour du poignet, la viscosité de la truite tout juste sortie de l’eau. Laurie, la mémoire chatouillée, éclata spontanément de rire. Elle s’élança et son projectile parcourut une distance plus que respectable avant de disparaître, avalé, dans l’onde bleu acier.
— Pas mal pour une fille.
Moins pour la boutade que pour l’œil rieur qui l’avait accompagnée, Laurie gratifia son élève d’un sourire.
— Et ta mère se porte bien?
— O.K.
Maggie Perowski souffrait d’arthrite. Elle était affect ée d’une sévère claudication qui lui avait valu le surnom de seesaw , mais depuis que des épisodes particulièrement douloureux la clouaient au lit, on avait tendance à l’appeler par son vrai nom. Laurie caressa la tête du garçon. Une femme tourna la tête dans leur direction et l’institutrice retira brusquement sa main. Puis sa réaction lui parut absurde.
— Tu m’en trouves une autre?
Kevin se mit à la recherche de la pierre idéale, plate, lisse et bien ronde.
— Un peu plus lourde, s’il te plaît, dit Laurie en observant la manière dont se mouvaient ses mains déjà façonnées par le travail de la ferme au-dessus du sol inerte.
— Je te vois à la première journée d’école?
— Mais les vacances viennent juste de commencer !
La petite Ford rouge, écrasée par le poids du ciel, jouait lentement du coude avec la Snake . Les habitués qui empruntaient la route conduisant à Swan Valley à cette heure du matin savaient que le point rouge qui se dessinait au loin, c’était l’institutrice et qu’il allait falloir la doubler si on était attendu. Mais qui pouvait bien être pressé par ici? Seuls les touristes poussaient le rythme, tractant leur embarcation ou leur véhicule tout-terrain, impatients d’aller mouiller leur ligne. Laurie guettait donc de temps à autre dans son rétroviseur pour ne pas sursauter quand ils arrivaient à sa hauteur, S. U. V. ou autres camionnettes surdimensionnées, et quand ils apparaissaient, elle les gratifiait d’un salut poli puis elle se laissait emporter de nouveau par le flot de ses pensées.
Je change , songea-t-elle en attaquant la descente qui ramenait la route tout contre la rivière, juste à l’entrée du canyon alors que Swan Valley ouvrait les bras. Ici, rien n’avait bougé. Sandman Glass & Gift , le Saddlesore Saloon , le Angus Cafe avec les restes orange et blancs de sa portion drive-in , le Phillips 66 à la jonction de la trente et un, Fox’s Corner’d Inn , le bureau de poste et un peu plus loin l’église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. L’alignement restait le même, saupoudr é çà et là d’une maison de bois, d’une roulotte, d’un ranch sur le retour et plus récemment d’une somptueuse maison de villégiature. On avait eu beau rajeunir certaines devantures à la saveur Old West , derrière les façades, rien n’avait bougé, les charpentes des maisons pas plus que celles des hommes. C’était d’ailleurs pour cette raison qu’on venait s’établir ici, justement pour fuir ce qui remuait trop ailleurs. C’est moi qui change , pensa Laurie.
L’été avait été court. Supervisée par le Charter School Board de l’Idaho, Laurie avait remanié son programme scolaire de niveau secondaire amorcé l’année précédente. Malgré leurs réticences initiales, les parents de la nouvelle classe multi-âge s’étaient dits plutôt satisfaits de l’expérience. Si ce n’était des Radcliffe qui militaient encore secrètement contre le principe même de cette école « anormale » où le contenu et le fonctionnement, adaptés aux besoins particuliers de la clientèle, distinguaient l’établissement de ceux du système traditionnel.
Laurie avait fondé cette classe à l’arraché, rencontrant l’un après l’autre chaque parent afin de lui expliquer le principe même de ce type d’école encore peu répandu dans le Midwest. Quant aux Radcliffe, à bout d’arguments, elle avait fini par leur suggérer d’envoyer Tim à l’école traditionnelle, ce qui avait eu l’

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