Travail, travail quand tu nous tues
91 pages
Français

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Description


Victime de burn-out, Hector ressortira-t-il de cette spirale infernale ?




Hector est épuisé de maintenir son service à flot, la cadence est devenue intenable. Il aime pourtant son travail, alors, quand de manière injuste, il est licencié à la suite d’accusations émanant d’un membre de son équipe, le vide s’ouvre sous ses pieds. C’est son identité, sa dignité qu’il perd. Victime d’un burn-out, le quinquagénaire sombre dans une spirale infernale dont il ne voit pas l’issue et envisage le pire tandis que Sophie, son épouse, aveuglée par la colère et cherchant désespérément la vérité pour retrouver leur vie d’avant, va aller au bout d’un processus de vengeance destructeur.



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 septembre 2021
Nombre de lectures 6
EAN13 9782381537702
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ISBN : 9782381537702
 
L’œuvre présente sur le fichier que vous venez d’acquérir est protégée par le droit d’auteur. Toute copie ou utilisation autre que personnelle constituera une contrefaçon et sera susceptible d’entraîner des poursuites civiles et pénales.
 
 
 
Travail, travail quand tu nous tues

 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.

Marie-José Aubourg-Iberti
Travail, travail quand tu nous tues

Les personnages et situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.
 
 
« Je m’appelle Hector Juillet ; j’ai décidé de mettre fin à mes jours parce que je ne vois pas d’autre issue à cette situation intenable.
Vous qui trouverez cette lettre, sachez que mon travail dans cette entreprise a été ma passion, mon devoir ; c’était mon identité, ma dignité. J’ai tout perdu lorsqu’on me l’a retiré, en laissant planer des soupçons sur ma personne, de manière inqualifiable.
Je nourris l’espoir que mon sacrifice ne sera pas vain et vous permettra de revenir à la raison. Je vous en supplie, arrêtez tout ! Prenez conscience de vos erreurs ! L’entreprise doit être au service des hommes et pas l’inverse !
Dites à ma famille qu’ils n’y sont pour rien, eux aussi sont victimes. Je les abandonne et leur demande pardon mais la douleur est trop forte, la souffrance n’est plus supportable.
Qu’ils ne doutent jamais que je les aime.
12 septembre 2012 – Hector Juillet »
 
 
Hector, ce pourrait être moi.
Hector, ce pourrait être vous.
 
 
Prologue
À 19 h 30, un seul bureau diffuse encore de la lumière dans le plus grand quartier d’affaires de Nice ouest. Les immeubles qui l’entourent hébergent principalement les services administratifs des entreprises les plus importantes de la région. L’activité y est intense tôt le matin et les bureaux se désertifient aux alentours de dix-huit heures, chaque soir, du lundi au vendredi.
Dès l’automne, le manteau sombre de la nuit enveloppant la région à l’arrivée et au départ des salariés, le spectacle est saisissant pour celui qui voudrait bien s’asseoir sur le banc qui fait face au gigantesque bâtiment. Il y découvrira le tempo du métronome qui indique le fractionnement du temps des humains. Tic-tac, tic-tac… On va travailler. Tic-tac, tic-tac… On arrête de travailler. La grande aiguille de la montre de l’observateur atteint le chiffre douze, la petite aiguille est déjà positionnée sur le six et instantanément, telles des petites lucioles, les dernières lumières s’éteignent l’une après l’autre à la manière d’un jeu de dominos, dans un ballet d’illuminations rythmé par l’horaire de travail.
Comme chaque soir, cependant, depuis plusieurs mois, bien après l’extinction générale, dans les couloirs de l’immeuble, des pas résonnent ; des pas lourds, traduisant la démarche traînante d’un homme las que le travail est parvenu à emprisonner dans ses serres et qu’il relâche par dépit.
Ce soir du vingt-trois septembre de l’année deux mille onze, à dix-neuf heures trente précises, cet homme est toujours assis derrière son bureau. On le voit courbé tel un esclave sur le clavier de son ordinateur, les yeux captivés par l’écran. Il est difficile de déterminer son âge ; seule la largeur du front semble significative de la calvitie naissante qui caractérise les quinquagénaires. L’homme a l’air soucieux, tourmenté. La pigmentation fortement colorée de ses paupières inférieures semble traduire un état de santé dégradé, probablement dû à une accumulation de fatigue intense. En se rapprochant encore, on distingue la peau translucide de son visage qui laisse discrètement entrevoir le mouvement des muscles de sa mâchoire lorsqu’il resserre ses dents et émet involontairement un léger grincement.
Cet homme est entièrement dévoué à son travail. Il est loin d’imaginer ce qu’il va lui arriver.
À cette heure de la journée, il semble cependant qu’il s’autorise un peu de décontraction. Les manches de sa chemise blanche sont retroussées, les lacets de ses chaussures vernies détachés et le nœud de la cravate dénoué. L’homme s’habille chaque jour en costume ; c’est son bleu de travail.
Sur le bureau acajou, pas de photo personnelle, juste un empilement de dossiers que l’employé n’a vraisemblablement plus le temps d’ordonner ; à sa droite et à sa gauche, un semblant d’organisation par pochettes. Certaines arborent de belles étiquettes, et, sur le flanc des plus nombreuses, c’est un marqueur noir fatigué qui tente d’identifier le contenu. Derrière le fauteuil, une affiche représentant un voilier s’élançant vers la mer… Pas une passion… L’espoir. À l’extérieur de la porte, le nom et la fonction sont indiqués en lettres majuscules.
« HECTOR JUILLET – CHEF DE BUREAU ADJOINT AU RESPONSABLE ADMINISTRATIF ET FINANCIER »
L’homme consulte sa montre.
— Là, faut vraiment que j’y aille, marmonne-t-il.
Il replie la couverture sur la pochette du dossier « INVESTISSEMENTS », étire les bras au-dessus de sa tête, gonfle sa poitrine, jette un œil sévère sur l’épaisseur de son abdomen, hausse les sourcils et referme l’ordinateur. La veste rejetée sur l’épaule droite, il marque un temps d’hésitation, puis insère tout de même le dossier « en cours » dans son porte-documents. Enfin, après avoir jeté un regard circulaire dans la pièce, il clôture la valse des illuminations en éteignant le dernier bureau de l’immeuble.
 
 
Chapitre   1
Aujourd’hui, Hector a cinquante ans. Il n’en revient pas ; un demi-siècle ! Au bureau, seul Étienne lui a envoyé un mail accompagné d’un « bon anniv chef ! » Mais lui, c’est différent, il a débuté en même temps qu’Hector dans les années quatre-vingt ; Pascal et Gérald aussi étaient là au début mais depuis quelque temps, Hector est inquiet car Gérald a changé d’attitude envers lui, il est distant, sur la défensive ; il le trouve bizarre. Les autres n’ont pas songé à épingler un post-it sur leur PC rappelant la date de l’anniversaire du chef ; c’est logique.
Ce soir, Sophie, son épouse, lui a préparé un dîner d’anniversaire. Comme d’habitude, son père sera présent tandis que son fils unique, Vincent, qui a créé une ferme pédagogique sur les hauteurs de Nice, n’aura pas pu se libérer ; un soir de semaine, ça s’entend.
Le dos recourbé, le quinquagénaire se dirige vers son automobile et fait démarrer sa berline noire pour s’engager sur la route qui conduit à son domicile. De longues minutes de trajet matin et soir pour réfléchir aux problématiques de travail, encore et encore…
Ce soir, en revanche, Hector interdit à ses pensées de prendre le pouvoir. Tandis que le paysage défile, il songe tout d’abord à son père qui, comme toujours, racontera l’histoire de sa naissance en mille neuf cent soixante et un. Il l’entend, hilare, annoncer au moment du dessert :
— Vous vous rendez compte, un JUILLET né le jour de l’automne !
Le père d’Hector, François, était instituteur dans un village des Alpes Maritimes, à Roquebillière. Nicole, son épouse, femme au foyer comme beaucoup à cette époque, se passionnait pour la couture et confectionnait des robes pour la plupart des femmes du village. Hector garde en mémoire cette petite femme ronde affairée des heures durant sur sa Singer noire aux formes harmonieuses, dont le cliquetis de l’aiguille donnait la cadence des jeudis après-midi de l’enfant qu’il était. À cinquante-huit ans, Nicole a trouvé la m

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