Une bottine et un coeur sur une patte
212 pages
Français

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Une bottine et un coeur sur une patte , livre ebook

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Description

À la mort de ses parents en 1918, Louis-Jean Bériau, quatorze ans, unique garçon au milieu de quatre sœurs, décide de suivre les traces de son père. Treize ans plus tard, la cordonnerie Bériau du village de Wickham est prospère grâce au talent, à la persévérance et au grand cœur de Louis-Jean.
À vingt-sept ans, le jeune homme rêve du jour où il rencontrera une femme qui l’aimera pour ce qu’il est et qui sera fière de marcher à son bras, malgré son pied en moins, résultat d’une amputation subie alors qu’il était encore enfant. Les drames, les embûches et les épreuves marquent le parcours de Louis-Jean, mais il sait faire face à l’adversité avec courage et résilience jusqu’à connaître l’amour…Avec son inimitable talent de conteuse, Lucy-France Dutremble nous entraîne dans l’univers d’une famille attachante, au cœur d’un village pittoresque, et nous fait vivre, une fois encore, des émotions à l’état pur.

Informations

Publié par
Date de parution 05 juin 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782897587284
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Guy Saint-Jean Éditeur
4490, rue Garand
Laval (Québec) Canada H7L 5Z6
450 663-1777
info@saint-jeanediteur.com
saint-jeanediteur.com
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Données de catalogage avant publication disponibles à Bibliothèque et Archives nationales du Québec et à Bibliothèque et Archives Canada
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Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) ainsi que celle de la SODEC pour nos activités d’édition. Nous remercions le Conseil des Arts du Canada de l’aide accordée à notre programme de publication.

Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC
© Guy Saint-Jean Éditeur inc., 2019
Révision : Isabelle Pauzé
Correction d’épreuves : Audrey Faille
Conception graphique de la couverture et mise en page : Olivier Lasser
Photo de la page couverture : d’après aetb/depositphotos
Dépôt légal — Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Bibliothèque et Archives Canada, 2019
ISBN : 978-2-89758-727-7
ISBN EPUB : 978-2-89758-728-4
ISBN PDF : 978-2-89758-729-1
Tous droits de traduction et d’adaptation réservés. Toute reproduction d’un extrait de ce livre, par quelque procédé que ce soit, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur. Toute reproduction ou exploitation d’un extrait du fichier EPUB ou PDF de ce livre autre qu’un téléchargement légal constitue une infraction au droit d’auteur et est passible de poursuites pénales ou civiles pouvant entraîner des pénalités ou le paiement de dommages et intérêts. Guy Saint-Jean Éditeur est membre de l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL).
« Lorsque je suis allé à l’école, ils m’ont demandé ce que je voulais être lorsque je serais grand. J’ai répondu “heureux”. Ils m’ont dit que je n’avais pas compris la question, j’ai répondu qu’ils n’avaient pas compris la vie. »
J OHN L ENNON
À mes sœurs, mes amies
Avant-propos
Wickham est une petite municipalité située dans la région du Centre-du-Québec. Elle est entourée par les villes de Lefebvre, Saint-Germain-de-Grantham et Saint-Nazaire-d’Acton. Ce joli petit village a vu le jour le 27 janvier 1864, alors qu’il remplaçait celui de Wheatland, situé dans le canton de Wickham.
C HAPITRE 1
Louis-Jean Bériau
La cordonnerie Bériau fut inaugurée au mois de mai 1905, à la grande joie des habitants de Wickham qui, auparavant, devaient se rendre au village de L’Avenir pour faire recoudre une paire de bottines, ressemeler des chaussures ou teinter les souliers de leur aîné pour que le cadet de la maisonnée puisse les porter à nouveau, afin d’entreprendre le trajet qui le menait jusqu’à l’école du rang.
Les Bériau avaient formé une cellule familiale unie jusqu’à ce que les parents, Octave et Rosia, décèdent en 1918, laissant derrière eux cinq descendants : Claire, dix-sept ans, Jeanne, seize ans, Marguerite, quinze ans, Louis-Jean, quatorze ans et Juliette, trois ans.
Après la cérémonie des funérailles, les grands-parents paternels, Alida et Onésime Bériau, vendirent leur terre agricole pour s’installer dans la demeure de leur garçon décédé et s’occuper de leurs petits-enfants. Ce fut à partir de ce jour que Louis-Jean décida de suivre les traces de son père qu’il avait tant admiré. Il prit les commandes de la cordonnerie avec cœur.
À quatorze ans, il avait déjà beaucoup appris du métier de savetier en regardant son paternel s’échiner de l’aube jusqu’au crépuscule. Dès ses devoirs et leçons achevés, il prenait une pomme dans le plat en bois sur le comptoir de la cuisine et claudiquait jusqu’à l’atelier pour y travailler, en attendant que sa grand-mère serve le repas du soir.
Durant les quatre années suivantes, à la sortie de l’école, de sa démarche traînante, il se rendait dans l’atelier du défunt, d’où émanaient des odeurs de cuir, de teinture et de colle, et s’y enfermait pour y besogner pendant des heures, fébrile de s’emparer des outils de son père, qu’il maniait avec fierté.
Quelques années plus tard, en 1931, l’on pouvait lire sur une enseigne clouée sur la devanture de la maison paternelle : Louis-Jean Bériau, cordonnier. Le jeune homme était rempli de talent et savait tout faire dans sa boutique. Quand il décidait de fabriquer une nouvelle paire de chaussures, le travail était impeccable, de la semelle jusqu’à l’empeigne.
L’atelier était resté intact. À la droite de l’établi, où le père de famille accomplissait les tâches les plus difficiles, l’on trouvait toujours le grand siège muni d’une rallonge, où reposaient des couteaux, des alênes, des marteaux, un poinçon et des fuseaux de fil.
L’outil favori du jeune cordonnier était l’alêne, une tige métallique et pointue reliée à un manche en bois, destinée à percer les trous dans le cuir afin d’y piquer une aiguille pour assembler les pièces constituant la chaussure. Aussi, une machine à coudre à pédalier, montée sur un socle, trônait devant la fenêtre embuée de la boutique. Louis-Jean aurait pu coiffer le titre de maître cordonnier, à voir les belles chaussures et les étuis en cuir qu’il concevait pour les siens. Mais il préférait rester modeste en réparant les souliers, les bottes, les manteaux, les sacs et les ceintures. Les compétences qu’il détenait, il les devait à son père qui, jour après jour, l’avait initié au métier du cuir.
Rares étaient les demandes de fabrication de bottes et de chaussures neuves ; même si elles demandaient peu d’efforts à l’artisan, les résidents des environs préféraient faire restaurer leurs vieilles godasses à quatre ou cinq reprises pour éviter de dépenser leur argent, qui était plutôt destiné à nourrir leur progéniture.
Depuis que Louis-Jean avait repris le travail de son père, oui, il confectionnait des nouveautés pour ses proches, mais il n’avait reçu que quelques demandes venant des habitants les plus nantis du village. Il avait un cœur énorme. Si ses sœurs Claire, Jeanne, Marguerite ou Juliette désiraient une nouvelle paire de souliers qu’elles avaient zieutée dans le catalogue de Dupuis Frères, il ne refusait jamais de la leur fabriquer, quitte à prendre du retard pour livrer les commandes des paysans de la place. Sa jeune sœur Juliette était passée maître dans l’art d’obtenir ce qu’elle voulait. Elle était le bébé de la famille et avait toujours été protégée et couvée par son grand frère, qui l’aimait comme sa propre fille.
Louis-Jean était un bon travaillant, malgré son handicap à la jambe qui, parfois, le rendait un tantinet maussade. Après une longue journée, l’échine courbée sur sa machine à coudre et le dos ankylosé parce qu’il avait été trop longtemps assis sur le petit banc en bois, il n’avait qu’un désir : regagner sa chambre pour enfin retirer sa prothèse, et couvrir son moignon d’un bas de laine, le temps que la douleur lancinante s’estompe.

Après avoir entendu tinter la clochette accrochée à la porte d’entrée de la cordonnerie, Louis-Jean quitta son banc, et, en claudiquant, rejoignit la cliente, les deux pieds plantés sur le tapis tressé de couleur sombre.
— Bonjour, madame Montcalm, comment vous allez ?
— Bonjour, Louis-Jean… Ça peut toujours aller, malgré mes rhumatismes qui me lâchent pas. Je suis trop tôt ? Ouf… Y fait un froid de canard à matin ! On se croirait en plein mois de janvier, mauvais sirop !
— L’hiver approche… Inquiétez-vous pas pour votre arrivée matinale, j’ai déjà commencé ma journée. Je suis debout depuis 5 heures.
— Ah bon. Je suis venue de bonne heure parce que mon Victorin pourra pas ouvrir le magasin général à 7 heures, comme prévu. Y’est cloué au lit à cause d’un mal de dos. C’est moi qui le remplace. Pis quand mon vieux a mal au dos, on dirait qu’il s’en sortira jamais, avec toutes les plaintes que j’entends dans la maison à cœur de journée !
— Pauvre lui ! C’est bien souffrant, un mal de dos. Qu’est-

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