À cache cache avec la mort
225 pages
Français

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À cache cache avec la mort , livre ebook

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Description

Varsovie, 1940, la population juive est contrainte de s’entasser dans le Ghetto mis en place par les nazis. David Klin, qui est l’un des dirigeants du mouvement socialiste juif du Bund, est déjà entré dans la Résistance. Par la suite, il se nommera Pan Bronis aw Marczak pour agir dans l’ombre.
Délégué de l’organisation humanitaire American Jewish Joint Distribution Committee, cet homme mûr, aguerri aux rouages administratifs, organise les secours à la population juive dans le Ghetto et au-delà. Et, pour la soutenir moralement, il contribue au bulletin clandestin du Bund en yiddish.
Doué d’une intelligence et d’un aplomb sans faille, David Klin accepte les missions les plus périlleuses. Grâce à lui, de nombreuses personnes parviendront à échapper au pire. Condamné à mort par la Gestapo, il rejoint la zone « aryenne » peu avant le soulèvement désespéré du Ghetto. Là, grâce à ses liens avec les partisans socialistes polonais, il apprend le maniement des armes et participe au soulèvement de la capitale à l’été 1944.
Document exceptionnel, inédit en français, le récit de David Klin nous plonge au cœur des résistances juives et polonaises dans la Varsovie martyrisée. On y croise les dirigeants historiques du Bund mais aussi des héros méconnus de l’insurrection du Ghetto.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782304047073
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0012€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À cache-cache avec la mort
Un résistant juif à Varsovie de 1939 à 1945.

David Klin

Le Manuscrit 2018
ISBN:9782304047073
Cet ebook a été réalisé avec IGGY FACTORY. Pour plus d'informations rendez-vous sur le site : www.iggybook.com
Table des matières

Présentation de la collection« Témoignages de la Shoah »de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah
Préface
Le fils de David Klin raconte…
Introduction à la 1re édition
Les débuts de la guerre à Varsovie
Le Ghetto
En zone « aryenne »
Sur les barricades
À Pruszków
AnnexeGuide de prononciationdes noms en polonais
Table des illustrations
Titres disponibles dans la collection « Témoignages de la Shoah » par catégorie de témoignage
Présentation de la collection « Témoignages de la Shoah » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah
 

 
En lançant sa collection « Témoignages de la Shoah » avec les Éditions Le Manuscrit, et grâce aux nouvelles technologies de communication, la Fondation souhaite conserver et transmettre vers un large public la mémoire des victimes et des témoins des années noires des persécutions antisémites, de 1933 à 1945.
Aux nombreux ouvrages déjà parus la Fondation espère ainsi ajouter les récits de celles et ceux dont les voix sont restées jusqu’ici sans écho : souvenirs souvent enfouis au plus profond des mémoires individuelles ou familiales, récits parfois écrits mais jamais diffusés, témoignages publiés au sortir de l’enfer des camps, mais disparus depuis trop longtemps des rayons des bibliothèques.
Si quelqu’un seul ne peut décrire l’indicible, la multiplicité des récits peut s’en approcher.
En tout cas, c’est l’objectif que s’assigne cette collection à laquelle la Fondation, grâce à son Comité de lecture composé d’historiens et de témoins, apporte sa caution morale et historique.
Face à une actualité où l’instrumentalisation des conflits divers tend à obscurcir, confondre et banaliser ce que fut la Shoah, cette collection permettra aux lecteurs, chercheurs et étudiants de mesurer la spécificité d’une persécution extrême dont les uns furent acteurs, les autres, complices, et face à laquelle certains restèrent indifférents et les autres héroïques.
Puissent ces ouvrages inspirer à leurs lecteurs le rejet de l’antisémitisme et de toute autre forme d’exclusion, ainsi que l’esprit de fraternité.
 
Consultez le site Internet de la FMS : www.fondationshoah.org
 
Comité de lecture de la collection
 
Serge Klarsfeld, président
Henri Borlant, survivant de la déportation
Isabelle Choko, survivante de la déportation
Katy Hazan (OSE), historienne
Michel Laffitte, historien
Dominique Missika, historienne
Denis Peschanski, historien
Paul Schaffer, survivant de la déportation
Annette Zaidman, enfant cachée
Philippe Weyl, responsable de la collection
Préface
 

 
par Jean-Charles Szurek   [1]
 
 
 
Les mémoires de David Klin constituent l’un des récits les plus fascinants d’une miraculeuse traversée de la Seconde Guerre mondiale en Pologne occupée. C’est d’a-bord le témoignage d’un militant bundiste qui appartenait aux cercles dirigeants de son organisation pendant la guerre. Il s’agit donc d’un document exceptionnel du point de vue bundiste combattant, aux côtés des publications de Marek Edelman [2]  et des mémoires de Bernard Goldstein [3] , notamment.
 
Dès le début de la guerre, il s’employa avec énergie et succès à faire paraître le journal du Bund : « Seule la Naye Folks-Tsaytung , écrit-il non sans fierté, parut jusqu’au dernier jour, jusqu’à la capitulation. Le journal du Bund est resté à son poste jusqu’au dernier moment [4]  ». Cet effort fut prolongé dans le ghetto de Varsovie, où le Bund parvint à faire paraître cinq publications, trois en yiddish et deux en polonais.
Surgissent devant nous, grâce à David Klin, les dirigeants historiques – dont certains tragiquement disparus – du Bund : Samuel (Szmuel) Zygielbojm, Maurycy Orzech, Abrasza Blum, Leon Fajner. Mais aussi Emmanuel Ringelblum, l’archiviste-historien du Ghetto, ou Adolf Berman (secrétaire de Żegota , le Conseil d’aide aux Juifs). Ou encore Pawel Besztymt, un acteur essentiel, méconnu, de l’insurrection du ghetto de Varsovie et l’un des leaders de l’Union militaire juive (l’organisation révisionniste du Ghetto sur laquelle nous ne disposons guère d’ouvrages de référence) [5] .
 
David Klin pouvait passer pour un non-Juif : il parlait bien le polonais, l’allemand. Il connaissait à merveille les rouages de l’administration polonaise. C’était surtout un homme d’une trempe exceptionnelle qui réussit, grâce à son sang-froid et à une grande imagination, à se sortir de situations désespérées. Le Bund entretenait des liens suivis avec le Parti socialiste polonais ( Polska Partia Socjalistyczna , PPS ), et Klin en fut l’un des acteurs. Au printemps 1942, il se cache en zone « aryenne », avec l’accord de la direction du Parti, et développe des relations soutenues avec les résistants du PPS . Il dispose même d’un « bureau », une table dans le café Frascati au 20 de la rue Chłodna, avec une entrée devant et une sortie à l’arrière, où il se rend quotidiennement et où on peut l’appeler – il y est connu comme «  Pan [6]  Bronisław ». Son récit nous donne ainsi à voir des aspects peu connus de la vie quotidienne en zone « aryenne ».
 
Son témoignage est également intéressant en ce qui concerne les relations judéo-polonaises. Il abhorre la jouissance éprouvée par les Polonais du malheur des Juifs. Il s’empresse d’ajouter cependant : « Mais cela ne s’applique pas à tous les Polonais, cela ne concerne qu’une partie d’entre eux [7]  ». La posture de David Klin à l’égard des Polonais est rare. Tant en raison de ses liens politiques avec les résistants du PPS que de rapports positifs avec des Polonais aidants, il ne bascule pas dans la haine anti-polonaise qui caractérise les Juifs pris dans la nasse de l’occupation allemande et souvent dénoncés, voire pillés et tués, par leurs voisins.
 
Ce livre est aussi celui d’un Juif qui se cache et qui doit faire appel à ses propres ressources, mettre en œuvre ses propres contacts. Ses capacités relationnelles sont étonnantes comme en témoignent les échanges qu’il a avec Kowalski, le chef des voleurs de Varsovie, et l’aide que celui-ci lui prodigue. Il parvient à les mettre aussi au service du collectif d’aide aux Juifs en trouvant des actes de naissance et des certificats de mariage chrétiens.
 
Klin appartient au groupe des vengeurs au sein du Bund, pourchassant tous les collabos, qu’ils soient juifs ou polonais. Dans le Ghetto, le groupe du « 13 », le Draytsentl , connu comme tel car il se réunissait au n°13 de la rue Leszno, formait une police parallèle à celle du Conseil juif dirigé par Adam Czerniakow. Ce groupe espionnait pour le compte des Allemands qui le rémunérait grassement. « Nous les avions bien observés, écrit l’auteur, et nous les connaissions bien […] J’avais des relevés précis de mes observations les concernant [8] . » Il participe à leur traque tout comme il pourchasse les szmalcowniks polonais, ces maîtres chanteurs qui attendaient en nombre les Juifs aux portes du Ghetto. En accord avec la Résistance polonaise de gauche, il s’emploie aussi, lors des combats de l’insurrection de Varsovie en 1944, à capturer, lorsqu’il le peut, des SS, bien que les Allemands fussent encore victorieux durant cette phase. « On ne gardait pas prisonniers les Ukrainiens, les Lettons, les Lituaniens ni les SS [9]  », écrit-il. Il ajoute : « Avoir descendu de mes propres mains un hitlérien ! Une main juive l’avait abattu [10] . » David Klin appartient à ces Juifs qui, pour paraphraser un propos de Claude Lanzmann, s’approprient la violence. En cela, son témoignage est essentiel car la plupart des combattants n’ont pas survécu.
 
Et c’est parce qu’il avait franchi ce seuil de la violence, collective et individuelle, et qu’il avait fait le choix du combat armé, qu’il n’admit pas la stratégie prudente, trop prudente à ses yeux, d’Adam Czerniakow, qui choisit de se suicider lorsque les Allemands lui demandèrent de livrer les siens. Pourquoi, demande-t-il, n’a-t-il pas prévenu les Juifs qu’on les envoyait à la mort ? Si Czerniakow les avait informés, ils se seraient jetés les mains nues sur leurs meurtriers et les hitlériens n’auraient pu

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