Amnésies françaises
114 pages
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Amnésies françaises , livre ebook

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Description

La France n’a jamais été aussi riche, aussi bien soignée et éduquée, autant en paix avec ses voisins. Le monde entier - ou presque - est séduit par son climat, sa géographie et, plus encore, par son art de vivre et sa civilisation. Amnésies françaises est un ouvrage utile pour comprendre le paradoxe d’une nation qui devrait être heureuse et ne l’est pas.
Frank Guyon a choisi d’explorer l’histoire de France à la recherche des vertus fondamentales des Français, le travail intelligent depuis les Gaulois, la liberté de penser depuis Voltaire, l’égalité depuis la Révolution. Ce parcours lui permet de découvrir la maxime qui a permis aux Français de vivre ensemble sans y être contraints : Plus de justice par plus d’égalité. L’ignorance de cette maxime au cours des dernières décennies a donné naissance à une société éclatée entre ses élites, ses quartiers, ses travailleurs pauvres - les Gilets jaunes - et son immense classe moyenne.
Un ouvrage qui intéressera tous ceux qui ne veulent pas léguer à leurs enfants et petits-enfants une France coupée de ses racines qui aurait renoncé à maîtriser son destin.

Informations

Publié par
Date de parution 18 mai 2020
Nombre de lectures 3
EAN13 9782374260518
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0012€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Amnésies françaises
Frank Guyon
Amnésies françaises
Et si l’on assumait notre histoire ?
Illustrations de couverture : Vercingetorix jette ses armes aux pieds de Jules César , Lionel Royer, Musée CROZATIER du Puy-en-Velay (https://commons.wikimedia.org) Photographie d’un défilé de « Gilets jaunes »


www.editionsvalensin.fr
16, boulevard Saint-Germain Paris 75005

ISBN : 978-2-37426-051-8

© 2019 Editions Valensin
« Je suis tolérant, je trouve très bon qu’on pense autrement que moi. »
Voltaire, lettre au roi de Prusse de 1737
Sommaire
Sommaire
Avant-propos
Chapitre 1. La Gaule avant la conquête romaine
Chapitre 2. Les héritages romain, grec et chrétien
Chapitre 3. Du baptême de Clovis en 496 au partage de l’Empire de Charlemagne en 843
Chapitre 4. De la cession de la Normandie (911) à l’avènement de Philippe Auguste (1180)
Chapitre 5. De l’avènement de Philippe Auguste (1180) à l’épidémie de peste noire (1348)
Chapitre 6. Du début de la Guerre de Cent Ans à l’avènement d’Henri IV (1589)
Chapitre 7. Henri IV (1589-1610) et la Nation française
Chapitre 8. De l’avènement de Louis XIII en 1610 à la mort de Louis XIV en 1715
L’orgueil français
Chapitre 9. De l’avènement de Louis XV en 1715 à la réunion des États Généraux en 1789
L’intelligence française
Chapitre 10. La déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789
Chapitre 11. L’égalité républicaine
Chapitre 12. Henri IV, Louis XIV, Napoléon, Charles de Gaulle
Chapitre 13. La colonisation française
Chapitre 14. Le roman national
Chapitre 15. Le retour de la féodalité
Chapitre 16. Les élites
Chapitre 17. L’Europe
Chapitre 18. Le communautarisme et la laïcité française
Conclusion
Postface : Les Gilets jaunes
Avant-propos
Le projet de cet ouvrage est né dans un RER de banlieue. Un voyageur d’origine africaine y proclamait à qui voulait l’entendre : « La France est une jolie fille qui ne se regarde pas dans le miroir. » Un homme convaincu de la justesse de son propos et manifestement désolé de voir les personnes qui l’entouraient se rendre dans la morosité sur leur lieu de travail en ignorant la chance qu’elles avaient de vivre en France.
La décision d’écrire un livre pour énoncer les causes de ce refus du miroir fut prise sur-le-champ. Il restait à faire un choix entre deux approches différentes :
On pouvait tenter d’expliquer le paradoxe d’une France contemporaine qui se voile la face quand le monde entier – ou presque – est séduit par son climat, sa géographie et, plus encore, par son art de vivre, sa culture, sa civilisation.
On pouvait aussi mettre en perspective la période contemporaine et d’autres périodes de l’histoire où la France, plus optimiste, contemplait satisfaite l’image flatteuse que lui renvoyait son miroir.
L’approche historique m’est apparue plus riche d’enseignements. Elle permettait de comparer ce que nous sommes avec ce que nous avons été et ce que nous voudrions être ; elle laissait aussi espérer des propositions pour combattre le refus maladif du miroir, un remède à la négation de la honteuse histoire récente et à l’oubli de l’histoire lointaine, une thérapie pour guérir la France de ses amnésies.
Mais très vite la nécessité d’examiner toute l’histoire du peuple français depuis les Gaulois s’est imposée. Se limiter aux dernières décennies interdisait de mesurer les effets du temps sur une nation qui avait eu ses années de jeunesse, de distinguer dans le portrait de la France contemporaine les invariants et les métamorphoses.
La tâche à accomplir était bien ambitieuse et l’écriture d’un ouvrage forcément imparfait m’ont fait hésiter. D’un autre coté élucider, même partiellement, le mystère des amnésies françaises était un moyen de relativiser le pessimisme excessif de nos contemporains et de leur redonner la volonté de bâtir un monde meilleur pour leurs enfants. J’ai cru de mon devoir de tenter l’aventure.
Chapitre 1 . La Gaule avant la conquête romaine
Nos ancêtres les Gaulois étaient nombreux.
Au I e siècle avant notre ère ils constituaient une population de 5 à 15 millions de personnes vivant de l’agriculture et de l’élevage.
Qui étaient-ils ? Comment étaient-ils organisés ? Nos connaissances sur le sujet sont fragmentaires et imprécises. Les Gaulois ne connaissaient pas l’écriture et les informations dont nous disposons à leur sujet proviennent pour l’essentiel d’observateurs grecs et romains ayant séjourné en Gaule au cours du I e siècle av. J.-C. Les propos du plus célèbre d’entre eux, Jules César, dans La Guerre des Gaules, doivent être considérés avec prudence. L’auteur a notamment plaqué le modèle romain sur la société gauloise pour la décrire.
Ceci exposé, le tableau de la Gaule avant la conquête romaine se présente ainsi :
La Gaule n’avait aucune unité politique. Une soixantaine de peuples, jaloux de leur indépendance, occupaient le territoire. Chaque peuple était divisé en tribus, cellule de base où le pouvoir, à la veille de la conquête romaine, était concentré dans les mains d’une aristocratie foncière et guerrière. Cette aristocratie avait réussi au cours du premier millénaire avant notre ère à supprimer l’institution de la royauté et mettre fin à l’organisation sociale relativement égalitaire des tribus.
Élus par un peuple de paysans-guerriers, ces rois les menaient au combat, mais devaient aussi combattre l’injustice et les inégalités sociales pour rester légitimes. La royauté gauloise était donc un obstacle aux ambitions de l’aristocratie, qui avait su s’enrichir en profitant des progrès de l’agriculture au cours de l’âge de fer.
L’âge de fer débute au IX e et VIII e siècles av. J.-C. Les artisans gaulois, déjà habiles à travailler le bronze, vont apprendre à fondre le fer pour en faire des socs de charrue de qualité mais aussi des épées réputées pour leur solidité dans toute l’Antiquité.
L’intérêt des Gaulois pour la culture, leur ardeur au travail et les performances de leurs charrues, vont faire accomplir à l’agriculture des progrès considérables.
La prospérité de la Gaule, reconnue par les observateurs grecs et romains, était déjà le fruit du travail intelligent. L’envers de la médaille était la situation des paysans, libres mais misérables, qui cultivaient la terre au sein de petites exploitations familiales. On avait assisté au cours de l’âge de fer à la croissance des inégalités sociales et à la constitution d’un système de clientélisme assez proche de la féodalité médiévale.
La Gaule possédait en revanche une certaine unité culturelle et religieuse. Les Gaulois parlaient des langues suffisamment proches pour se comprendre. Leurs druides, à la fois prêtres, juges et éducateurs, se réunissaient une fois par an sur le territoire des Carnutes dans l’Orléanais actuel. Leur assemblée permettait de maintenir un relatif sentiment de communauté culturelle.
Les druides enseignaient l’immortalité de l’âme et croyaient à une vie après la mort. La religion des Gaulois comportait, à la différence de celle des grecs et des romains, une morale résumée par le triple précepte : « Honore les dieux. Sois brave. Ne fais rien de mal. »
Les Gaulois n’avaient pas humanisé leurs dieux. Ils honoraient le dieu du soleil, des dieux animaux, des dieux arbres.
Le sentiment national existait chez les Gaulois. À la demande de Vercingétorix, assiégé par les légions de Jules César dans Alésia, une armée de plus de 200 000 hommes se réunira. Elle ne parviendra pas à battre les Romains, pourtant moins nombreux, en raison de ses divisions.
La civilisation gauloise était brillante. Bibracte, capitale des Éduens, comptait entre 5 000 et 20 000 habitants un siècle avant notre ère. Les échanges avec l’Italie étaient développés, les Gaulois lui vendaient de la laine et en importaient du vin.
La société gauloise était beaucoup plus égalitaire que la société romaine. Les femmes conservaient l’usage de leur dot et héritaient de la communauté des biens au décès de leur mari. La Gaule comptait peu d’

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