Bilkis, Reine de Saba
175 pages
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Description

La reine de Saba, Bilkis ou Balkis, a réellement existé. Elle a vécu, tant au Yémen, où elle est née qu’en Érythrée, où elle a régné à Axoum, la dernière partie de sa vie. Son fils Ménélik lui a succédé, premier de la plus longue dynastie royale connue. D’autres reines de Saba historiques ont existé. Bilkis s’est réellement rendue en Israël, où elle a rencontré le roi Salomon, cela pour des raisons économiques et religieuses. Tout porte à croire que, contrairement aux idées reçues, la reine de Saba est partie d’Éthiopie pour rencontrer Salomon dont elle a eu un fils, Ménélik. Une meilleure connaissance du passé du Yémen, comme du royaume d’Axoum, des découvertes archéologiques récentes, une exégèse biblique plus poussée, les progrès incessants dans la connaissance des civilisations et des voies commerciales arabiques, pountiques, éthiopiennes, nubiennes, égyptiennes, israéliennes antiques permettent de mieux cerner le mystère sabéen. Il demeure toutefois de nombreuses zones d’ombre. C’est pourquoi cette vie de la reine de Saba revêt la forme d’un roman, émettant des hypothèses, et ouvrant le débat sur cette séduisante reine au parfum d’encens.

Informations

Publié par
Date de parution 06 juin 2013
Nombre de lectures 11
EAN13 9782312011073
Langue Français

Extrait

Bilkis, Reine de Saba

Christian Thevenot
Bilkis, Reine de Saba

















LES ÉDITIONS DU NET 22 rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2013
ISBN : 978-2-312-01107-3
Avertissement
Ce texte est une relation de la vie de la Reine de Saba qui repose sur l’hypothèse la plus vraisemblable que son royaume, en fait un conglomérat de tribus, avait pour capitale Axoum, en Éthiopie. C’est la seule hypothèse qui permet de concilier les données de la Bible, du Coran et du Kebra-Nagast, le Livre des Rois des Éthiopiens.
L’ancienne capitale, Marib au Yémen, avait du être abandonnée sous la pression des sables, de l’insécurité grandissante liée aux agissements des Bédouins, et surtout la rupture du barrage de Marib, qui était la clef de sa survie.
D’autre part, les recherches modernes ont bien décelé les sources de l’or sabéen, aussi bien les montagnes d’Erythrée que dans le gisement d’Ophir en plein centre de l’Abyssinie. À Axoum, un obélisque gigantesque reproduit l’architecture toute en hauteur des palais sabéens. À proximité d’Axoum une rivière porte le nom de Marib, assagie par des seguias de facture sabéenne. La langue guèze des Abyssins se lit et s’écrit alternativement de gauche à droite, puis de droite à gauche comme le sabéen. Enfin le Livre des Rois éthiopiens rapporte la légende de l’origine de la lignée du Négus à Ménélik, fils de la reine de Saba et de Salomon et qu’elle avait emprunté pour se rendre en Israël le parcours de Moïse, ce qui suppose un départ d’Axoum donc très probablement un voyage sur le Nil. On sait par contre par la Bible que le voyage de retour s’effectua sur les bateaux de Salomon, sans doute jusqu’au port d’Adoulis sur la côte érythréenne…
Enfin cette hypothèse de travail est la seule qui rende compte de l’existence des Fallashas juifs éthiopiens, récemment rapatriés en Israël, ainsi que l’existence de la très forte colonie chrétienne de l’Érythrée. Le royaume d’Axoum a été le second royaume chrétien après celui de l’Arménie. De nos jours la moitié de la population de l’Érythrée est chrétienne.
Au passage sont évoquées la naissance en Israël de la Franc-maçonnerie ainsi que les origines du christianisme avec la secte des Esséniens, déjà présente en Israël au moment du voyage de la reine de Saba. De même est rappelée la présence affirmée en Éthiopie de l’Arche d’Alliance rapportée par Ménélik, qui reste à trouver.

Toutes les citations en italique se rapportent à la Bible, au Coran, au Livre des Rois éthiopiens et aux Manuscrits de la Mer morte.

Les * font référence au document concernant les Poids et Mesures en fin d’ouvrage.
« Un éléphant blanc, caparaçonné d’un filet d’or, accourt en secouant le bouquet de plumes d’autruche attaché à son frontal.
Sur son dos, parmi des coussins de laine bleue, jambes croisées, paupières à demi closes et balançant sa tête, il y a une femme si splendidement vêtue qu’elle envoie des rayons autour d’elle, et, derrière, à la croupe, debout sur un pied, un nègre à bottines rouges, avec des bracelets de corail, tient à la main une grande feuille ronde dont il s’évente, en souriant.
La foule se prosterne, l’éléphant plie les genoux, et la reine de Saba, se laissant glisser le long de son épaule, descend vers les tapis et s’avance vers saint Antoine.
Sa robe, en brocard d’or, divisée régulièrement par les falbalas de perles, de jais et de saphirs, lui serre la taille dans un corsage étroit, rehaussé d’applications de couleurs qui représentent les douze signes du Zodiaque. Elle a des patins très hauts, dont l’un est noir et semé d’étoiles d’argent, avec un croissant de lune, l’autre blanc et couvert de gouttelettes d’or avec un soleil au milieu.
Ses larges manches, garnies d’émeraudes et de plumes d’oiseau, laissent voir à nu son petit bras rond, orné au poignet d’un bracelet d’ébène, et ses mains chargées de bagues, se terminant par des ongles si pointus que le bout de ses doigts ressemblent presque à des aiguilles. Une chaîne d’or plate lui passant sous le menton, monte le long de ses joues, s’enroule en spirale long de sa coiffure poudrée de poudre bleue, puis redescendant, lui effleure les épaules et vient s’attacher sur sa poitrine à un scorpion de diamant, qui allonge la langue entre ses seins.
Deux grosses perles blondes tirent ses oreilles. Le bord de ses paupières est teint en noir. Elle a sur la pommette gauche une tache brune naturelle ; elle respire en ouvrant la bouche comme si son corset la gênait…
Elle secoue, tout en marchant un parasol vert à manche d’ivoire, entouré de sonnettes vermeilles, et douze négrillons crépus portent la longue queue de sa robe, dont un singe tient l’extrémité qu’il soulève de temps à autre »

Gustave Flaubert, La tentation de saint Antoine, version 1856.
Les fantômes d’Aelius Gallus et d’Arnaud
En 1841, un français, Joseph Arnaud, ancien pharmacien du régiment égyptien, établi comme épicier à Djeddah, en Arabie, au bord de la Mer Rouge, charmé par les racontars des chameliers en provenance du sud, entreprit de découvrir Marib. Cette ville en ruine, perdue dans les sables du nord Yemen, aux confins de l’immense désert Ar-Rub-Al-Kali (le désert du Quart vide) lui avait été décrite comme étant celle de la légendaire Bilkis, reine de Saba.
Il savait pourtant qu’un autre blanc, probablement français, lui aussi, avait atteint Marib avant lui : les caravaniers lui avaient raconté son aventure. Surgi des sables du désert monté sur un âne, les nomades l’avaient pris pour le Mahdi, le prophète attendu, en raison de son regard halluciné. Reçu avec respect par le cheikh local, il avait passé la soirée sous sa tente, et avait distribué à tout son entourage onze pièces d’or de grande taille. Il avait accompli les rites de la prière du soir avec toute l’assemblée et, comme tous se préparaient à aller dormir, un messager s’était présenté, porteur d’une lettre à son intention. Il la déchiffra et annonça: « mon frère est mort ». Il se leva et s’éclipsa dans la nuit. Quelques jours après, on découvrit son cadavre sur une piste chapelière proche. Sans doute informés de ses largesses, des bandits l’avaient assassiné.
Arnaud savait aussi que, bien longtemps avant lui, l’armée romaine entière du consul d’Égypte, Aelius Gallus, à la recherche du royaume de Saba, et surtout cherchant à faire main basse sur ses plantations d’encens, avait péri dans le désert avoisinant. Parti d’Égypte en 24 avant notre ère, l’armée romaine, après avoir suivi la côte arabique de la Mer Rouge, s’enfonça dans l’intérieur de l’Arabie heureuse. Elle fit le siège de Marib qu’Aelius ne put enlever. Ensuite, toujours à la recherche du roi de Saba et de son encens, l’armée romaine erra durant de longues semaines dans le désert, superbement dupée par les indications de Syllaeus, le ministre Nabatéen qui lui servait de guide. À bout de force, à cent kilomètres environ du rivage de la Mer Rouge qui l’aurait sauvé, l’armée se trouva devant une mer intérieure aux eaux plates et croupissantes, aux berges tapissées de coquillages bleuâtres, probablement le Wadi-al-Djaf. Aelius, dans un accès de folie, ordonna de recueillir le maximum de ces coquillages inconnus, rêvant d’un retour triomphal au Capitole. Il fit mettre son armée en ordre de bataille, et aux sons des buccins, ses soldats cuirassés entrèrent dans les flots avec pour mission de remplir leurs casques de ces coquillages mirifiques. Puis toujours en rang chaque soldat dut repartir, tenant son casque plein à la main. Vaincu autant par le désert que par le harcèlement des Sabéens, Aelius battit en retraite : c’était une habitude pour lui qui, quelques mois plus tôt, avait opéré le même repli stratégique devant les Nubiens de Haute-Égypte. C’était compter sans le soleil et la soif qui vinrent vite à bout de cette armée en loques. Pendant plusieurs siècles les nomades signalèrent avoir vu dans le désert une armée fantomatique, enfouie jusqu’à la poitrine dans le sable, composée de squelettes cuirassés, tenant en main des casques remplis de coquillages décolorés.
Arnaud donc, malgré ces fâcheux précédents, accompagna une mission turque à Sanaa, faussa compagnie à l’imam qui le recevait, et déguisé en marchand de bougies à la longue barbe, parvint en plusieurs semaines à Marib, juché sur un âne hermaphrodite. La ville de Marib, en ruines, lui apparut, à demi enfouie dans le sable. D’énormes et hautes constructions aux murs obliques, d’autres aux f

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