Carnets de guerre 1914-1918 du Médecin Major Jules Beyne
243 pages
Français

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Carnets de guerre 1914-1918 du Médecin Major Jules Beyne , livre ebook

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Description

L’auteur : le médecin général Jules Beyne (1880-1968) est connu comme le fondateur de la médecine aéronautique en France : grâce à lui l’expertise du personnel navigant, la recherche et l’enseignement ont été développés entre les deux guerres mondiales. Mais rares sont ceux qui ont connaissance des épreuves qu’il a partagées, en tant que médecin de son régiment, avec les braves du 283e régiment d’infanterie pendant 1501 jours de guerre.
Ce sont les notes, brutes, dans l’état où il les a écrites au jour le jour, que nous présentons. Ces notes dont il disait « En dehors des souvenirs qu’elles fixent ou qu’elles évoquent pour moi, [elles] n’ont d’autre valeur que leur sincérité dans le moment où elles furent écrites ». Cependant, à travers ses réflexions, ses inquiétudes, ses doutes, ses interrogations, on comprend comment un acteur du drame a vécu et analysé le conflit.
Il raconte la retraite éperdue des survivants de son régiment décimé dans le combat d’Eton en août 1914. Il dit avec un humour féroce l’absurdité de certaines missions « destinées à conquérir les plumes blanches » de certains grands chefs, exprime l’ennui et la mélancolie des longs jours d’attente. Il nous emmène dans les profondeurs de son poste de secours du secteur de Fleury près de Verdun, où des hommes hallucinés, sortis des peintures noires de Goya, suffoquent dans l’angoisse.
Des photographies que Jules Beyne nous avait transmises illustrent ce récit complété par des cartes des champs d’opération successifs et des notes explicatives.

Informations

Publié par
Date de parution 25 mai 2012
Nombre de lectures 3
EAN13 9782312003559
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Carnets de guerre
Carnets de guerre 1914-1918
du Médecin Major
Jules Beyne
Ouvrage collectif de la famille de Jules Beyne
Carnets de guerre 1914-1918 du Médecin Major Jules Beyne



LES ÉDITIONS DU NET
70, quai Dion Bouton 92800 Puteaux

© Les Éditions du Net, 2012
ISBN : 978-2-312-00355-9

Avant-propos
Pierre Jules Emile Beyne est né à Marmande (Lot et Garonne), le 11 mai 1880. Il est le premier enfant de Victor Beyne (1839-1909), Chef d’escadron du train des équipages, Chevalier de la Légion d’honneur et de Thérèse Massat (1854-1942). Son oncle Simon Beyne (1826-1878) Chef d’escadron au 7 e Cuirassiers en 1875, est lui aussi Chevalier de la Légion d’honneur.
Bachelier à 17 ans, Jules Beyne débute ses études de Médecine en PCN [1] à Bordeaux. Sa famille n’est pas riche (lui rêvait de l’École Centrale [2] ). Il rentre à l’École du Service de Santé de Lyon en 1899 et soutient sa thèse de Médecine à Lyon en 1902. Étant alors détaché à Bordeaux, il travaille avec le Professeur Victor Pachon, physiologiste de renom, et devient son assistant en 1903-1904. Après un court séjour comme médecin stagiaire au Val de Grâce, puis une affectation à Tours, il retrouve le laboratoire du professeur Pachon de 1905 à 1908.
En 1908 sa préparation de l’Agrégation de Physiologie est interrompue : il est affecté en Algérie (Hôpitaux de Blida, Laghouat, Ghardaïa, Aumale). Il y apprend l’arabe [3] . Promu Médecin Major de 2ème Classe en 1909, il quitte l’Algérie pour le Maroc en novembre 1911. Comme chef d’ambulance de colonne mobile il participe sous Mangin à des combats très durs, et il est cité à l’ordre des Troupes du Maroc Occidental. Il revient en France en décembre 1913, et la croix de Chevalier de la Légion d’Honneur lui est décernée le 8 juin 1914.
Ainsi c’est en tant que médecin militaire aguerri qu’il est entre dans la Grande Guerre. Il reste près de quatre ans au front ou à proximité. Il tient alors un journal quotidien, sur de petits carnets qu’il recopiera en 1934 et lèguera à ses filles.
Voici ces carnets.
Les rares corrections ou ajouts apportés par Jules Beyne en 1934 ont été mis en italique et entre parenthèses dans le texte.
Nous n’avons rien enlevé ni corrigé.
Nous avons ajouté des cartes, quelques photos de l’époque, et des notes expliquant certaines expressions obscures pour le lecteur actuel, ou localisant les évènements mentionnés. En effet Jules Beyne était bien informé des évènements partout en Europe, et s’y intéressait.
Le texte a été segmenté en 14 périodes qui correspondent aux différents secteurs d’activité successifs de Jules Beyne, et aux cartes correspondantes.
Pour qui et pourquoi Jules Beyne écrivait-il ? Certains de ses petits enfants se sont interrogés sur la motivation de leur grand-père pour tenir un tel journal au jour le jour. Sans doute pas pour le publier car il ne l’a jamais fait. Il leur semble qu’il écrivait pour lui-même, parce qu’en tant qu’officier conscient de ses devoirs il ne pouvait exprimer à voix haute ni ses angoisses ni ses révoltes ni ses souffrances, et aussi parce qu’il aimait écrire. Les carnets racontent avec un humour féroce l’absurdité de certaines missions, destinées à conquérir des plumes blanches ; l’idiotie de certaines inspections ; ils expriment l’ennui des longs jours d’attente et la mélancolie « mauve ». Ils décrivent l’horreur de la guerre et les cadavres atrocement mutilés, et la mort des camarades et des amis. Il nous semble qu’ils ne sont pas écrits pour les contemporains. C’est une affaire privée.
Au moment de sa mort, ce document était bien rangé au fond d’un tiroir loin de la curiosité de ses proches. On ne peut qu’évoquer ici la dernière phrase du texte rédigée le 22 novembre 1918 : «Et puis enfin le droit de mettre un point final à ces notes de guerre, et d’enfouir dans un tiroir, avec les autres, ce carnet de route ».
Un épilogue et des annexes ont été ajoutés afin d’apporter quelques éléments destinés à apprécier comme il convient la personnalité de ce personnage attachant.
Ont contribué successivement à cette édition : ses filles Denise Beyne et Françoise Willig, toutes deux décédées, qui ont transcrit les carnets ; ses petites filles Anne Leroy-Willig et Sylvie Louis et le médecin général inspecteur Jean Timbal comme relecteurs ; Jean-Louis Leroy comme auteur des cartes et des notes explicatives.
Les cartes ont été établies à partir du site Géoportail.
Carte d’ensemble
Période 1 : 1 er août – 2 septembre 1914
Guerre de mouvement autour de la vallée de la Meuse au N-E puis à l’Ouest de Verdun (Carte 1, p. 14).
Période 2 : 3 septembre – 20 septembre 1914
Guerre de mouvement d’abord au S-O (3-13septembre) puis au N-E de Verdun (Carte 2, p. 28).
Période 3 : 21 septembre – 2 octobre 1914
Mouvements entre la Meuse et la tranchée de Calonne (Carte 3, p. 40).
Période 4 : 2 octobre 1914 – 8 juin 1915
Bois des Chevaliers, secteur S-E de Verdun (Carte 4, p. 48).
Période 5 : 9 juin – 15 octobre 1915
Malinbois, face à St Mihiel, 35 km S-S-E de Verdun (Carte 5, p. 102).
Période 6 : 16 octobre – fin décembre 1915
Retour au Bois des Chevaliers (Carte 4, p. 48).
Période 7 : 4 février – 14 mars 1916
Chattencourt, Mort-Homme, Bois des corbeaux ; au N-N-E de Verdun (Carte 6, p. 134).
Période 8 : 19 mars – 24 août 1916
Cernay, aux portes de Reims, vers l’E-N-E.
Période 9 : 6 septembre – 30 septembre 1916
Verdun, Secteur de Fleury, Fort de Souville (Carte 7, p. 174).
Période 10 : 8 octobre 1916 – 17 juillet 1917
Front de Lorraine à l’Ouest de Pont-à-Mousson (Carte 8, p. 184).
Période 11 : 9 juillet 1917 – 29 janvier 1918
Le Chemin des Dames (Carte 9, p. 220).
Période 12 : 31 janvier – 7 avril 1918
Secteur à l’Est du Chemin des Dames (Carte 8, p. 184).
Période 13 : 8 avril – 30 mai 1918
Lataule et Mortemer au N-O de Compiègne (Carte 10, p. 256).
Période 14 : 31 mai – 11 novembre 1918
La vallée de l’Oise : Compiègne-Pleine-Selve (Carte 11, Carte 12, Carte 13).
La première page du carnet
Vingt ans ont passé.
Je viens de relire de la première page à la dernière, ces notes prises au jour le jour, pendant 51 mois de guerre. Je n’y ai rien ajouté ni retranché. J’y ai laissé subsister jusqu’aux fautes d’orthographe, aux lapsus et aux mots oubliés qui précisément traduisent l’état d’épuisement physique et moral de certains jours écrasants. À peine y ai-je adjoint en bas de page où en marge certaines explications rendant intelligibles certains passages.
En dehors des souvenirs qu’elles fixent ou qu’elles évoquent pour moi, ces notes n’ont d’autre valeur que leur sincérité dans le moment où elles furent écrites.

Paris, novembre 1934

Coupure de presse collée :

« Je les connais bien, les Allemands ; ils ne sont pas fous ; ils ne nous déclareront pas la guerre, les Allemands. » A. Briand, le 2 août 1914 1 .

1 er août – 2 septembre 1914
Guerre de mouvement autour de la vallée de la Meuse au N-E puis à l’Ouest de Verdun (Carte 1, p. 14).
1 er août 1914
5 heures du soir. Le télégramme prescrivant la mobilisation générale. On l’attendait d’un moment à l’autre. N’empêche, c’est un petit coup au cœur en songeant combien grave est la partie qu’on va jouer.
2 août 1914
Premier jour de la mobilisation générale. Sera-ce pour de bon ? On s’y met avec entrain mais avec calme.
4 août 1914
Déclaration de guerre à l’Allemagne. Enfin ça y est !
6 août 1914
Le deuxième bataillon du 283 e 1 part ce matin à 6 heures, avec un entrain et une émotion qu’encadrent l’enthousiasme et l’émotion de la population.
7 août 1914
Puissions-nous partir aussi bien vite, et arriver assez tôt pour avoir notre bonne part à la grande œuvre. Impression de confiance inébranlable que nous donne le concours de circonstances grâce auquel nous avons pour nous l’Angleterre, la Belgique, la Serbie, la neutralité italienne. Nous prenons forme au 283 e . Reçu nos cartes : frontière Alsace et Belgique.

Carte 1. Guerre de mouvement autour de la vallée de la Meuse au

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