De Badoma à Nassar Badoma ou l extraordinaire histoire d une éminence grise
378 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

De Badoma à Nassar Badoma ou l'extraordinaire histoire d'une éminence grise , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
378 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Né à la fin des années 1840, Badoma est vendu comme esclave à des commerçants yarsé ou a dû fuir les siens, selon les versions.



Du pays des Gourounsi, dans l’actuel Burkina Faso, Badoma, devenu marchand yarsé, se retrouve dans le Yatenga, en pays mossi ravagé par des rivalités entre prétendants au trône et par les colonnes de conquêtes militaires des lieutenants Voulet et Chanoine. On le découvre sur les pistes caravanières de marchands d’esclaves et de quincaillerie dans toute la région Ouest africaine et dans le Maghreb. De retour forcé dans sa région natale en 1896, il s’adonne subtilement au jeu de pouvoir d’où son surnom de Nassar Badoma et sa transformation en éminence grise.



À travers son histoire faite de contradictions et de rebondissements, où il doit se livrer sans se confier entièrement on découvre un génie qui va regrouper différents clans sous l’autorité d’un seul chef, tout en gardant en réalité les rênes du pouvoir donné par l'administration coloniale. L’auteur évoque son action dans l’installation des Pères Blancs, dans le choc des croyances religieuses (christianisme, apostasies, polygamie, mariage forcé ou d’amour, liens sociaux et monde de l’après-mort, peur de l’ennui au paradis de Jésus, etc.).



À travers cet ouvrage, Paul Jean permet de connaître davantage Nassar Badoma et surtout de montrer les raisons pour lesquelles son prénom reste gravé dans la mémoire collective, même si très peu de personnes savent son action dans le regroupement des Lyéla sous une seule autorité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 avril 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414505067
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-50507-4

© Edilivre, 2021
De Badoma à Nassar Badoma ou l'extraordinaire histoire d'une éminence grise
 
Après beaucoup de réflexions et maintes hésitations, j’ai décidé de me livrer, de vous raconter une histoire, mon histoire. Non ! En vérité, ce n’est pas tout à fait mon histoire. C’est plutôt l’histoire de mon histoire dans l’histoire, car je veux la raconter sous forme de roman. De roman ? Oui de roman. Non pas de roman autobiographique ou biographique. N’est-ce pas prétentieux ? Qui suis-je pour oser vous raconter cette intimité ? Je me demande d’ailleurs si cela vaut la peine et va vous plaire. Dans l’autobiographie ou la biographie, la narration à mon sens demeure réduite, voire circonstanciée. Elle est même austère, voire sèche par l’absence du merveilleux, oui ! du merveilleux ! de l’incroyable ! de l’invraisemblable ! C’est comme s’il manque de l’huile dans les rouages d’un moteur pour le fluidifier, des sortes de conjonctions de coordination dans un texte pour le rendre fluide, agréable à lire ou à écouter ce qu’on raconte. On s’interdit soi-même et on interdit au lecteur de rêver, de fuir le réel, d’imaginer, d’inventer, de s’approprier en partie cette histoire comme si elle est la sienne. Le narrateur refuse le mensonge, la transformation du réel en irréel, l’imagination débordante, exubérante. Il reste sobre cantonné à des faits, des fruits de sa sensation.
Moi, j’ai envie, vous le sentez venir, de sortir de l’histoire pour rentrer dans la suggestion tout en l’éclairant pour lever les zones d’ombres scientifiques, de romancer, de raconter les faits entremêlés de réel et d’irréel, donc de rendre les faits mêlés de sel et de sucre, de les atomiser pour les assaisonner, voire de les pimenter par une nouvelle alchimie, disons de leur créer une saveur singulière, particulière de goûts sucrés-salés agrémentés de piments qui provoquent tantôt des étoiles et des frissons, tantôt du brouillard et des éclats de rire, des hallucinations, en vérité de brouiller les pistes. Ainsi, lecteur, vous êtes saisi par l’intrigue et en demandez davantage, de poursuivre l’histoire sans jamais l’arrêter, comme celui qui boit beaucoup d’eau pour étouffer le goût relevé d’une sauce, voire pour étancher sa soif. C’est ce que, là-bas, on dit manger une sauce pimentée qui rend insatiable.
Est-ce alors de l’hagiographie ? Je ne crois pas. Je ne sais pas. Vous jugerez par vous-même lors de la lecture où fiction et réalité se croisent, se bousculent et se disputent. C’est ma stratégie de mélanger monde historique et monde fictionnel.
Tout commence en 1847. La date  est-elle pertinente ? Je ne le sais pas. Je ne le crois pas. Soyons clairs. Nous en rediscuterons plus tard, en temps opportun parce qu’il y a un souci de précision. Comme c’est l’histoire de mon histoire, du moins, mon histoire incrustée dans l’histoire, tout est permis. Croyez-moi ! L’essentiel se résume à se faire bien comprendre. Pour me répéter, je dis que tout débute en 1847. Je n’étais pas né bien sûr, heureusement, sinon je revendiquerais la victoire sur l’Arlésienne Jeanne Calment dont l’acronyme est J.C. – toutes les ressemblances pour les complotistes – morte à 124 ans, peut-être à 122 ans, peut-être encore à moins de 100 ans ainsi que l’affirme un gérontologue russe – de la pub –, ou sur le Brésilien Joé Coelho de Souza né en 1884. Qu’importe les âges ! Tous les deux ont vécu plus de 120 ans si j’en crois les mass-médias. En êtes-vous certain ? Moi… Je m’en moque éperdument. Au fond, honnêtement, je ne sais pas. Je n’ai pas encore trouvé la potion magique, l’élixir de Jouvence, voire le secret à une telle longévité. Quelle chance pour eux de traverser deux siècles ! Mais dans quel état physique ?
Beurk…
Du haut de mon âge actuel, sachez que j’adore me répéter comme les personnes qui radotent, ce qui finit par ennuyer et irriter, vous voici donc prévenu, je vous invite à me suivre dans ce passé très ancien, genre dédalles de rues parsemées de ronces poussant sur de la latérite essaimée de morceaux de granit et de grès tranchants, parfois à venir dans le présent car tout est imbriqué – passé, présent, futur – et se tortille dans tous les sens. Dans mon bouillonnement cervical, voire de neurones ou de glie, genre bouillons de cultures à la Bernard Pivot, je cours à droite, à gauche, tout droit et en arrière (à) reculons. Tout semble se télescoper. En fait, c’est ma manière à moi de raconter, de ressusciter l’histoire de mon histoire dans l’histoire, d’être moi-même.
Ressusciter ? Dis-je.
Oui ressusciter ! Je l’affirme haut et fort et le confirme.
J’espère que vous parvenez à me suivre dans mon approche.
Un de mes géniteurs vient de voir le jour. Napoléon Bonaparte III est au pouvoir à Paris. Pourquoi je vous parle tout d’un coup de Napoléon Bonaparte III, le troisième fils de Louis Napoléon, le frère de l’autre, le Corse, le grand mais petit de taille. Napoléon Le Petit comme le clame son pourfendeur, le poète et écrivain Victor Hugo. Je m’expliquerai plus tard car tout est imbriqué. Quelle taille a-t-il au fait ? Un mètre cinquante ? Non ! Un peu plus quand même. Soyons généreux. Ajoutons quelques centimètres avec des chaussures à talons hauts. Donc un mètre… soixante-huit comme indiqué dans son dossier de recrutement militaire. Exact ! Je l’ai consulté vous vous en doutez. Comme on le dit là-bas, le petit grand ou grand petit. Donald Trump, l’insomniaque terrible président des États-Unis d’Amérique, l’homme qui nie tout avant de tout accepter, l’homme qui dit tout et son contraire, qui traîne de nombreuses casseroles judiciaires derrière lui et qui est menacé de destitution, d’ailleurs il l’a évité,  l’homme qui vient d’être délogé de la Maison Blanche par son rival démocrate Joe Biden à qui il n’a pas prêté attention, l’homme décidé à bâtir son mur haut de vingt mètres – j’exagère bien sûr comme tout bon Marseillais – à la frontière mexicaine, dirait dans un tweet matinal, son joujou préféré, dont lui seul possède le secret, le grand petit Napoléon. Vantardise bien sûr. Pourtant, Napoléon Bonaparte III fut un très grand empereur, voyez le boulevard Haussmann, lieu autrefois occupé par les sans dents , même s’il fut fait prisonnier et son oncle dut reculer, anéanti par le rusé et fin stratège amiral anglais Horatio Nelson le 21 octobre 1805 au large de Cadix, près du cap Trafalgar.
Vous me direz qu’il y a confusion des Napoléon.
Oui ! mais ce n’est pas mon problème. Napoléon c’est Napoléon né de la famille Napoléon, tous des Napoléon eu égard à leur ADN et à leur ruse pour s’emparer du pouvoir.
Ah Trafalgar ! Trafalgar ! Triste fin pour celui qui a toiletté les législations françaises et européennes ! Aussi terrible déculottée le 18 juin 1815 à Waterloo en Belgique.
Waterloo ! Waterloo ! Triste fin d’un si grand empereur ! Non un criminel, disent les Antillais et les Russes.
Toussaint Louverture et sa descendance ont applaudi son emprisonnement et sa pénitence à Sainte-Hélène au large de l’Afrique de 1815 à sa mort en 1821.
Lequel de Napoléon parle-t-on ? Pas celui des campagnes russes et du 18 Brumaire an huit à onze heures du soir, soit la nuit du 10 au 11 novembre 1799. Pas non plus celui de l’espérance même en prison au large de l’Afrique à Longwood House.
Passons alors !
On se bat pour le pouvoir et le pouvoir se débat pour échapper aux intrigues et aux conspirationnistes, comme le furent le conjuré Catilina et Auguste César dans la Rome antique.
Là où naît celui que je considère comme étant mon grand-père, l’homme dont je porte les traces génomiques, ce lieu se trouve à des milliers de kilomètres de Paris, un petit village de rien du tout de la brousse africaine, un village inconnu d’ailleurs comme de nombreux autres villages et hameaux, non identifiés sur les cartes de géographie, souvent aux noms imprononçables pour quelqu’un qui prétend que sa langue n’a pas d’accent, mensonge, bâti au milieu de nulle part. Un village inexistant mais réel. Y aller à dos de cheval : impossible. En bateau : trop loin et lent. En avion : rapide et coûteux. Comment y partir ?
Les gens y vivent au rythme des saisons et de ce que leur offre la nature, et les saisons décident du sort de chacun ; les récalcitrants… Il n’y en a pas. Pourquoi ? Parce que les dieux les ont bannis. Ils se lèvent le matin pour partir à la chasse quand cette activité est autorisée. Ils en reviennent avec du gibier qui n’a pas compris qu’il fallait fuir la roublardise humaine ou le feu de brousse allumé pour les harceler, quitte à les brûler vivants.
Quelles horreurs !
Ah ! La battue ! La battue ! Que de souvenirs mêlés de joie et de tristesse ! Ames sensibles s’en abstenir. Par exemple, ce jeune chasseur, le voyez-vous au fond du ravin de plus de quatre mètres de profondeur, une fosse aux lions et aux panthères, oui celui aux longs cheveux tressés à la Bob Marley, -un véritable nid pour les poux – ce qui veut dire que le chanteur jamaïcain de reggae n’a pas inventé ce type de coiffure, se met à bramer comme les biches qui s’arrêtent au lieu de s’enfuir, en croyant avoir à faire à des congénères. Vlan ! Vlan ! Vlan ! Et voilà les flèches parties. Trois d’entre elles atteintes, courent un peu et s’écroulent sous l’effet des têtes de flèches empoisonnées. C’est suffisant pour aujourd’hui. Chacun aura un morceau de viande pour s’en mettre plein l’estomac. C’est la fête dans la localité autour d’un grand feu de bois, la nuit tombée, au son des gros tams-tams ; la chasse a été bonne, fructueuse, excellente. Mais quoi demander d’autre ? Rien. C’est suffisant en attendant la prochaine sortie de chasse. D

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents