Gouvernance tumultueuse au royaume de Djamkaya

Kainba Massou

Description

« Gouvernance tumultueuse au royaume de Djamkaya » est un coup de pinceau humoristique qui dresse un tableau des pouvoirs tels qu’ils sont exercés dans bon nombre de pays africains : des pouvoirs où se mêlent monarchie sanguinaire et obscurantiste (avec le roi Wang Mbouake), dictature, démagogie et injustices dans une parodie de démocratie (avec Général Ngoumna 1er et ses généraux). L’histoire s’achève par une fin heureuse quand, les militaires, dorénavant bras armés du monarque et du dictateur, prennent conscience, changent le fusil d’épaule, chassent le dernier dictateur Général Ngoumna 1er et instaurent un régime civil populaire au pays Djamkaya, devenu un Etat fortement décentralisé, voire fédéral, sous l’égide d’un activiste, le jeune Libérateur Toukour.

Sujets

• Littérature Tchadienne
• Littérature
• Tchad
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• Littérature africaine

Informations

• Publié par: Toumai Editions
• Date de parution: 01 août 2023
• Nombre de lectures: 2
• EAN13: 9782376702450
• Langue: Français

Extrait

Gouvernance tumultueuse au royaume deDjamkaya Roman

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Kaïnba Massou Gouvernance tumultueuse au royaume deDjamkaya Roman Editions Toumaï L’éditeur de nouveaux talents 3

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Éditions Toumaï Avenue Taïwan B.P: 5451 N’Djaména-Tchad Tél:[phone] e-mail: [e-mail] ISBN : 978-2-37670-245-0 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication à N’Djaména en août 2023 aux Éditions Toumaï 5

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Prologue

Dans plusieurs Etats ou royaumes du monde, particulièrement en Afrique, la gouvernance a posé et continue à poser de sérieuses difficultés à la population, au peuple quant à la question de sa participation ou non au choix des dirigeants et à la gestion des affaires publiques. Il se pose également le problème de la jouissance de la liberté d’opinion, de la liberté d’expression et de toutes autres formes de libertés consacrées par les textes fondamentaux et réglementaires à caractère national et international. Toutes les libertés, individuelles ou collectives sont compressées et gelées dans certains pays africains.Elles ne sont que de façade. De l’Ouganda à la Gambie, du Zimbabwe au Soudan en passant par les deux Congo, la Centrafrique, le Cameroun, le Tchad, le Mali, le Togo, la Guinée Conakry ou encore le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Burkina Faso… les régimes qui se succèdent sont presque identiques en matière de mauvaise gouvernance. L’acteur perdant principal de la politique en Afrique, c’est la population, c’est le peuple au profit des cercles restreints d’amis et de familles qui dirigent sans diriger, qui gouvernent sans gouverner et qui administrent sans administrer. Les dirigeants et les populations ne sont pas sur la même longueur d’onde en matière de paix et de sécurité. L’antagonisme sanglant entre les deux camps est consommé et il est loin d’être réglé pour carence qualitative d’application des règles du jeu de la démocratie. Les premiers répriment sans pitié avec mépris et zèle. Ils pillent les deniers publics au lieu de les gérer dans l’intérêtdu peuple. Les seconds saignent sans protection, sans seigneur de paix, de stabilité et de développement. La politique a perdu son sens initial qui est celui d’assurer ensemble le développement. Elle

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est axée en grande partie sur le « redressement » et la répression de ceux qui osent critiquer les actions des gouvernants et des administrateurs. L’autoritarisme des uns sur lesest autres devenu la seule règle et l’essence majoritaire de la politique de gestion des pays.

Le mode actuel de transmission dupouvoir en Afrique n’a rien à voir avec le principe démocratique prôné depuis 1990 au 1 sommet de France-Afrique de La Baule . Les élections, qu’elles soient présidentielles, législatives, régionales, locales ou communales, sont toujours caractérisées par des mascarades, d’intimidations, de fraudes massives au profit du parti au pouvoir, au profit de l’individu qui, par hasard, est à la tête du pays. Les autres candidats ne sont que des faire-valoir. Certains pays, dits républicains, perdent de vue les principes de l’organisation et du fonctionnement dans une République. Dans la pratique, ils transforment la République en monarchie absolue et quelquefois, le pouvoir se transmet de père en fils. Les exemples du Congo démocratique(RDC) en janvier 2001, du Togo en février 2005, du Gabon en juillet 2009 et du Tchad en avril 2021, sont illustratifs. En Guinée Equatoriale, le président père à vie a nommé son fils vice-président du pays. En Ouganda, l’enfant du président, Général dans l’armée est préparé pour succéder à son père. En Afrique australe, Eswitini (ex Swaziland) est la dernière monarchie absolue qui a été secouée par des manifestations depuis 2021. Le roi Mswati III, arrivé au trône en 1986 à dix-huit ans, continue de diriger sans partage.

1 ème Du 19 au 21 juin 1990, il s’est tenue la 16conférence des chefs d’Etat d’Afrique et de France dans la ville de La Baule où le président François Mitterrand a conditionné l’aide de la France aux pays africains par la démocratie liée au développement selon lui. Tous les chefs d’Etat africains qui ont boudé ont été chassés du pouvoir par les armes 8

Dans certains pays africains, le mécanisme de la gouvernance et de la gestion du pays ou royaume est fondé sur la tyrannie, la barbarie, la gabegie, la démagogie, la dictature, le népotisme… Il est également fondé sur la famille, le clanisme, l’ethnicité, le communautarisme, la religion ou encore le régionalisme. Dans certains pays, des régimes dits « démocratiques » ne sont consacrés que théoriquement par diverses « constitutions », lois fondamentales qui régissent l’organisation et le fonctionnement des institutions étatiques. Mais l’écart entre cette théorie et la réalité est une négation criarde de la politique, de la gouvernance et de la gestion sur les plans politique, économique et social.

Les règnes absolus sans limites et sans partage, les rébellions armées permanentes, les successions sans respect des règles de jeux démocratiques, les promesses fallacieuses, les détournements structurels, les arrestations et détentions arbitraires et les répressions sauvages des populations sont les éléments caractéristiques des Etats de l’Afrique maudite. La création des centaines de partis politiques et des associations de la société civile, des journaux privés, des radios et télévisions privées dans quelques Etats n’est pas systématiquement synonyme de démocratie. Certains partis politiques dits de l’opposition sont créés dans le seul but de négocier et d’obtenir quelquespostes dans l’administration publique et non pour conquérir le pouvoir comme initialement et politiquement prévu par la doctrine et l’idéologie. Ils sont qualifiés de «partis chauves-souris » qui sont à la foisdans l’opposition et dans la mouvance présidentielle, des partis navigateurs à vue. Certains partis sont même créés par les partis au pouvoir pour mieux élargir leur champ électoral, mieux organiser et maîtriser les fraudes électorales. Tous les dirigeants dictateurs sont par 9

essence, « les meilleurs lecteurs » du livre politique de Nicolas 2 Machiavel , intitulé, Le Prince. Ils utilisent le principe selon lequel, il faut diviser pour mieux régner plus longtemps et le plus atrocement possible.

3 L’histoire actuelle est celle du royaume, du pays Djamkaya qui, en principe est une fiction, mais corroborée seulement par des réalités qui se sont passées et se passent toujours dans certains pays africains depuis les indépendances, à commencer par la Guinée de Sékou Touré,le 02 octobre 1958 jusqu’au plus jeune Etat actuel, le Soudan du sud qui a accédé à la souveraineté internationale le 9 juillet 2011. Elle est une production de réflexion générale; elle ne décrit l’histoire d’aucun pays, d’aucun royaume, d’aucun canton, d’aucun village, d’aucun dirigeant,où qu’il se trouve sur la planèteTerre. Les dirigeants qui se retrouveront dans cet ouvrage sans qu’ils ne soient indexésne s’en prendront qu’à eux-mêmes et non à ceux qui réfléchissent et disent haut ce qui se passe bas au détriment du peuple. Ce ne seraitqu’une simple coïncidence. Ils doivent faire amende honorable avant de rejoindre le père céleste car tous les mauvais actes posés sur la terre rattraperont les acteurs, surtout les mauvais actes politiques.

Le présent ouvrage avec ses différentes scènes présente l’image tumultueuse de cohabitation entre les pouvoirs politiques et les populations, entre les gouvernants et les gouvernés, entre les administrateurs et les administrés ou encore entre les différentes 2 Nicolas Machiavel est un écrivain et homme politique italien (1469-1527). Il a rédigé son ouvrage philosophique et politique au début du XVI siècle, constitué de 26 conseils pour obtenir le pouvoir et surtout le conserver, en faisant abstraction des vertus morales. Il disait:" Pour bien connaître la nature du peuple, il faut être prince, et, pour bien connaître celle des princes, il faut être du peuple. 3 Pays ou royaume imaginaire, fictif qui n’existe nulle part sur la carte de l’Afrique et du monde entier. Cela signifie pays sans paix 10