L Escadron Médicis
270 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'Escadron Médicis , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
270 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

1557.
Alors que le royaume de France est gangrené par la montée du Protestantisme, la Cour du roi Henri II et de Catherine de Médicis vit au rythme fastueux de la Renaissance.
Écartée du pouvoir par Diane de Poitiers, maîtresse de son royal époux, la Médicis veille dans l’ombre et charge la jeune comtesse Marie de Soissy d’être son espionne et de lui rapporter les moindres rumeurs concernant les affaires d’État. Mais les intrigues de la Cour peuvent parfois conduire au pire, et la jeune femme va devoir passer par de terribles épreuves pour servir sa souveraine.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 septembre 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332978622
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-97860-8

© Edilivre, 2015
Prologue 24 avril 1558 Paris
Haletante, Marie courait aussi vite qu’elle le pouvait. Les pans de sa robe rendaient sa progression difficile. Son corps tremblait de tous ses membres. Elle sentait la sueur couler le long de son dos. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Elle en ressentait une violente douleur qui la transperçait. Mais elle devait faire vite. Il n’y avait pas de temps à perdre. Elle essaya de faire taire la douleur en se concentrant sur ce qu’elle avait à faire. Comment avait-elle pu être aussi stupide ? Depuis le début, il avait été là, sous ses yeux. Il avait vécu parmi les courtisans. Et elle n’avait rien vu venir. Aujourd’hui, son erreur pourrait entraîner des conséquences dramatiques pour le royaume. Si elle arrivait trop tard, elle ne se le pardonnerait jamais.
– Quelle idiote, bon sang, se sermonna-t-elle.
Elle avançait à toute vitesse, mais une foule compacte de courtisans commençait à se rassembler dans la cour du Louvre pour assister au mariage du Dauphin. Bientôt, ils quitteraient le château pour rejoindre la cathédrale, où devait avoir lieu la cérémonie. Marie dut jouer des coudes pour rejoindre sa destination. Elle entendit au passage quelques injures alors qu’elle bousculait un petit groupe de gentilshommes. Elle était à bout de souffle. Elle serra entre ses doigts le manche de son poignard, qu’elle tenait fermement caché dans les plis de sa robe. Cette fois, il ne lui échapperait pas. Quoi qu’il se passe, elle lui ferait payer. Elle avait foi en elle. Même si elle devait y perdre la vie, elle ferait triompher la justice. Elle arriva enfin à la hauteur de la chapelle royale. Elle jeta un regard ébahi à l’édifice. Il n’y avait personne à l’extérieur. Elle scruta les alentours en quête d’une idée. Elle devait agir, vite. Mais, comment parviendrait-elle à l’empêcher de nuire ? La tâche s’avérait ardue. Elle réfléchissait, quand deux mains puissantes l’attrapèrent par les épaules, manquant la faire tomber.
– Tu ne devrais pas être ici ! éructa l’homme.
Avril 1557 Blois
1.
– C’est intolérable, intolérable ! Vous m’entendez Montmorency ?
Le connétable, Anne de Montmorency, acquiesça poliment. Il avait rarement vu le roi dans un tel état. Il fulminait de rage. Son visage, d’ordinaire si séduisant, était déformé par la colère.
– Comment osent-ils, comment osent-ils, ces maudits hérétiques ! C’est incompréhensible enfin. Depuis combien de temps nous battons-nous pour remettre ces damnés dans le droit chemin, combien ?
– Depuis des années, Sire.
Le connétable sentit la sueur perler sur son front. Parler des hérétiques était un sujet qu’il abhorrait. Plus encore lorsque son interlocuteur était le roi.
– C’est insupportable, cette provocation ! Insupportable !
– Malheureusement, Votre Majesté.
Le roi, dans un accès de rage, froissa brutalement la missive qu’il tenait dans la main, et la jeta en travers de la pièce. Il haletait tel une bête sauvage. Piétinant de long en large, tournant et retournant dans son cabinet du château de Blois. Montmorency contempla le morceau de parchemin tombé au sol. Comment une si petite chose pouvait-elle avoir de si lourdes conséquences ? se demanda-t-il. Depuis des décennies qu’il servait le roi de France, jamais il n’avait eu à affronter pareil ennemi. Pourtant, il avait combattu en Italie aux côtés du roi François. Il avait dirigé des armées. Il avait défendu des villes, commandé des hommes, versé lui-même son sang pour la gloire du royaume. Il avait négocié avec les plus grands hommes d’Europe, avec l’empereur Charles Quint, avec le pape Paul III. C’était pour cela qu’il avait acquis sa position au sein de la Cour. C’était la raison pour laquelle le roi Henri, son cher Henri, lui faisait confiance. Mais, à présent, il se sentait démuni face au problème protestant et cela le mettait hors de lui.
– Des immondices, de la diffamation, de la trahison, voilà ce que c’est !
Le connétable releva la tête. Il lui fallait attendre que la tempête passe. Le roi Henri était un homme sage, comme son père, cultivé et intelligent. Seulement, depuis quelque temps, sa patience semblait s’affaiblir. Avec l’âge, il devenait coléreux et d’humeur changeante.
– N’est-il pas suffisant que je m’épuise à combattre nos ennemis extérieurs ? Car nous sommes seuls, mon compère, seuls face à nos ennemis. Ce maudit Philippe d’Espagne a les mêmes ambitions que son père. Cela est pire encore depuis qu’il a épousé Marie Tudor. Il a maintenant des appuis en Angleterre. Nos ennemis nous encerclent. Mais cela, ces maudits huguenots n’en ont cure.
Le visage du roi était à présent écarlate. Il semblait porter le poids de sa charge avec de plus en plus de peine. La situation de la France était critique. Philippe II d’Espagne avait succédé quelques mois plus tôt à son père, le grand Charles Quint. En plus de l’Espagne, il régnait sur tout le Saint Empire Germanique. En 1554, il avait épousé Marie Tudor, fille d’Henry VIII et reine d’Angleterre. Henri se trouvait donc isolé, encerclé par ses ennemis. Comme son père, il avait toujours, en lui, ce rêve irréalisable de récupérer les possessions italiennes qui auraient dû lui revenir. Mais s’opposer à l’empereur n’était pas une sinécure. Il en avait fait les frais à plusieurs reprises. Trente ans auparavant, il avait même été, avec son frère, le prisonnier de Charles Quint. Quelques semaines plus tôt, il avait passé un accord secret avec le Pape, Paul IV, et venait d’envoyer le duc de Guise prendre Naples aux Espagnols. Cette nouvelle campagne d’Italie était coûteuse et Henri en connaissait l’enjeu. La tension qu’il ressentait était donc extrême. Et puis, il y avait eu cet incident en plein milieu de Blois, alors que le roi et sa Cour s’y trouvaient. Le connétable s’avança dans la pièce pour récupérer le feuillet de papier traînant sur le sol. Il le défroissa et le relut encore. Deux jours plus tôt, un homme arrivé de Meaux avait distribué dans une auberge un pamphlet dont le destinataire n’était autre que le roi. Le message avait été imprimé sur du papier. On y comparait le roi aux empereurs de Rome. On l’accusait de martyriser les luthériens comme les premiers empereurs romains avaient martyrisé les chrétiens. On le comparait à un tyran, lui promettant la damnation éternelle. Quelle ignominie, pensa Montmorency. Fort heureusement, on avait été prévenu à temps.
– Le coupable a été puni, Votre Majesté. J’ai fait le nécessaire pour que chaque copie de cet abject message soit récupérée et détruite.
– Et vous avez bien fait, comme à l’accoutumée, mon cher. Mais sera-ce suffisant ? Inutile de répondre, Montmorency. La réponse est non. Bien sûr ! Combien déjà ont été passés par le feu ? J’ai rédigé des édits. J’ai donné aux parlements toutes les prérogatives nécessaires pour lutter contre ces mal-sentants. La chambre ardente de Paris n’a-t-elle pas rendu des centaines d’arrêts ? Non ! Quoi que l’on fasse, mon ami, ces maudits hérétiques émergent de partout. Comment pourrait-il en être autrement ! On murmure que certains ont été contaminés par cette infection au sein même de la Cour !
Le roi avait appuyé volontairement cette dernière phrase, à la plus grande horreur du connétable. Malgré leur discrétion, certains nobles semblaient adhérer aux idées de la Réforme. Un mouvement de sympathie pour les hérétiques s’élevait, jusque dans l’entourage le plus proche du roi. Montmorency le savait bien. Mieux que personne. Ses propres neveux avaient à plusieurs reprises exprimé leur penchant pour cette nouvelle foi. Si le souverain feignait d’ignorer la vérité, le connétable savait qu’il n’en était rien. Pour le moment, il faisait preuve d’indulgence. Il fermait les yeux sur cette situation inédite. Mais qu’adviendrait-il si un jour ce n’était plus le cas. Si, poussé à bout, le souverain ordonnait à tous de jurer fidélité et allégeance à Rome et au roi de France. Tous les nobles s’y résigneraient-ils ? Le connétable en doutait. Certains, même s’ils se faisaient discrets, semblaient déjà tout acquis à la cause protestante. Leur fidélité au roi transcenderait-elle leurs croyances les plus profondes ?
* *       *
La trappe de bois se referma sur la scène, laissant le roi à ses tourments. Marie en avait assez entendu. Elle sortit de sa cachette. Ses muscles étaient endoloris par l’heure qu’elle venait de passer accroupie. Elle s’étira et épousseta machinalement sa robe. La position était inconfortable. Mais c’était l’unique moyen pour elle d’avoir un aperçu précis de la pièce et de ses occupants. L’étroit couloir dans lequel se trouvait Marie était froid et humide. L’austérité du lieu n’était que trop explicite. Peu de gens passaient par là. Comme presque toutes les grandes demeures royales, le château de Blois avait ses passages secrets. Peu nombreux étaient les rares initiés qui en connaissaient les recoins. Un œil avisé aurait certainement pu remarquer que le château ne présentait pas tout à fait les mêmes dimensions à l’intérieur qu’à l’extérieur. Mais était-ce bien là les préoccupations des chanceux fréquentant la Cour ? Bien sûr, on était familier des cachettes et autres portes dérobées. Mais, la Cour étant un lieu de vie public, on n’ignorait rien des faits et gestes de la famille royale. Nul besoin d’aller chercher l’indiscrétion, c’était elle qui venait à vous. Marie, elle-même, ne s’en était guère préoccupée. Jusqu’au jour où la reine l’avait initiée à ce dédale de couloirs parcourant le palais du côté des loggias. Catherine de Médicis était une femme avisée, intelligente. Elle était hautement investie de ses devoirs de souveraine. L’intérêt

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents