L’Histoire extraordinaire d’un homme très ordinaire
264 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L’Histoire extraordinaire d’un homme très ordinaire , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
264 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Quel singulier destin que celui de Jehannes ! Alors que la Grande Guerre a laissé l’Allemagne exsangue, il naît de l’union d’une Française appartenant à la bourgeoisie et du Reichsgraf Wilhelm Von Wieberstahlhoffen, une double nationalité bien difficile à porter. D’ailleurs sa mère l’a toujours rejeté et son père ne lui accorde guère d’importance. Seul son grand-père lui témoigne de l’affection mais à la mort de celui-ci, ses parents décident de l’éloigner du château familial. À peine âgé de neuf ans, il se retrouve en France, non chez ses grands-parents maternels qui ne veulent pas non plus d’un enfant à moitié allemand, mais dans une institution religieuse en Bourgogne. Et désormais il se prénommera Jean. La vie est dure dans cet orphelinat et le jeune garçon est forcé de s’endurcir. Heureusement, il parvient enfin à se faire un ami et le fidèle Pierrot lui redonne un peu le sourire. Devenu un homme, il se fait embaucher par l’usine du coin et s’installe avec son ami dans l’annexe du couvent. Mais l’Histoire n’en a pas fini avec Jean, car son pays d’origine vient d’entrer en guerre contre son pays d’adoption.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 avril 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414183791
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue Président Wilson – 93210 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-18377-7

© Edilivre, 2019
Avertissement de l’auteur
Ce livre est un roman de fiction historique. Certains des personnages que vous découvrirez dans cet ouvrage ont existé. Certains des événements qu’il décrit se sont produits. Chaque lecteur trouvera ses propres réponses et tirera ses propres conclusions.
Mais n’oubliez pas que cette histoire se place dans une époque qui fut dramatique pour l’Europe, durant laquelle des femmes et des hommes furent admirables. D’autres, beaucoup moins.
Toute homonymie n’est que fortuite.
1 L’adieu à un héros
Les années 2000 dans un petit village de Bourgogne
La prière mélancolique du clairon appelant Aux Morts s’éleva doucement dans l’air. La foule se figea, immobile. La langueur de la musique et l’émotion de l’instant tirèrent des larmes aux uns et aux autres. Deux soldats replièrent le drapeau tricolore, laissant le cercueil descendre au fond de son ultime demeure.
Le détachement militaire salua une dernière fois, dans un profond silence empreint de respect.
La sonnerie Aux Morts s’estompa dans la faible brise recouvrant le petit cimetière de sa fraicheur. L’assistance prit le chemin de la sortie pour se diriger vers le café du village.
– Mes respects Monsieur, mes hommages Madame, dit le commandant de la brigade de gendarmerie en s’approchant de Marc et Marie, encore debout devant la tombe, alors que les ouvriers attendaient pour la recouvrir.
– Bonjour Major, lui répondirent-ils à l’unisson.
Le gendarme s’adressa plus particulièrement à Marc :
– Je suis heureux de vous rencontrer enfin ! J’ai beaucoup entendu parler de vous, notamment par votre père. Je vous ai vu quelques fois à la télévision. Impressionnant ce que vous faites, et les résultats que vous obtenez.
– Je vous remercie Major, c’est toujours agréable d’avoir des retours positifs sur son travail. Je profite de l’occasion que vous me donnez, Major, pour vous féliciter de la haute tenue du détachement militaire que vous avez commandé à l’église, et ici, au cimetière.
– Je vous remercie Monsieur. C’était la moindre des choses que nous pouvions faire pour votre père. Saviez-vous que je le voyais régulièrement à l’occasion de mes patrouilles ? En général, je lui rendais visite chez lui. Nous parlions de tout. Surtout de sujets d’actualité. J’avais rapidement constaté qu’il avait des positions très arrêtées sur la politique et les politiciens. Et pas moyen de lui faire changer d’avis sur un sujet ou un autre. C’était quelque chose ! Il était trempé dans de l’acier brut ! Pourtant, au fil du temps, je me suis rendu compte que je ne le connaissais pas, ou peu. Car il ne parlait jamais de lui ni de son passé. J’avais beau lancer la conversation sur les événements qu’il avait traversés, comme la Seconde Guerre mondiale, mais il revenait toujours à l’actualité. J’ai compris qu’il refusait de parler du passé. Je ne suis jamais arrivé à savoir pourquoi. Un seul sujet sur lequel il fallait être très prudent, c’était le Général de Gaulle. Malheur à celui qui prononçait un mot irrespectueux envers le Général.
– Oh ! Que oui, Major, dit Marc. Le Général était une icône pour mon père.
– Ce n’est que lorsque son décès est survenu, reprit le gendarme, que j’ai appris qu’il avait joué un rôle audacieux pendant la guerre. Pourtant, jamais je n’avais entendu un seul mot de sa part à ce sujet. Quand j’ai reçu du commandement militaire régional les conditions des honneurs à rendre, je me suis interrogé sur l’homme qu’il fut. Cependant, personne ne pouvait me répondre. Car personne ne semble connaître l’histoire de votre père. Vous avez prononcé de belles paroles à l’église, pourtant encore mystérieuses pour moi, et pour beaucoup de gens présents, je suppose. Si j’osais, peut-être accepteriez-vous de m’en dire un peu plus sur votre père, car je suis convaincu qu’il y a avec lui quelque chose hors du commun !
– Et bien Major, vous avez tout à fait raison. Vous avez bien compris qu’il y avait une histoire mystérieuse derrière le discret bonhomme que mon père était. Si vous le voulez bien, accompagnez-nous donc jusqu’au café du village où nous allons rendre tous ensemble un dernier hommage à mon père. Je vous offre une boisson réconfortante dont nous avons bien besoin avec cette météo. Et je vais vous raconter une histoire extraordinaire, l’histoire qui fut celle de mon père.
* * *



En suivant la foule se rendant au café, Marc, accompagné de Marie et du gendarme, repensa à cette triste matinée.
Ils avaient quitté Paris très tôt dans la nuit, roulant jusqu’à cette curieuse autoroute qui dessert la vallée. Marc se demandait encore par quelle incohérence des ingénieurs avaient décidé dans les années 70 de construire cette voie entre la grande autoroute venant de Paris et la capitale de cette belle région de Bourgogne. Certes, elle court dans une jolie vallée, mais le tracé apparaissait complètement illogique. Il évite les plus gros bourgs de la région. Certainement que les concepteurs de l’époque avaient été guidés par la seule raison du coût, ce tracé étant le plus court. Mais, en dehors de la capitale régionale, ce bout d’autoroute ne reliait rien à personne.
Sur le siège passager avant, Marie, son épouse, avait somnolé l’essentiel du voyage. Comme toujours sur autoroute. Emportée par le ronronnement régulier du moteur et le désintérêt total qu’on peut porter à un paysage, aussi beau soit-il, quand l’auto file à 130 km/heure, surtout de nuit.
Marc avait trouvé le temps long, il lui tardait d’arriver, car il commençait à ressentir des engourdissements dans les bras et la nuque. Signe d’endormissement. Sa hantise ! Cela s’était produit une fois, quelques années plus tôt. Ce fut une grande peur. Les enfants étaient encore petits et dormaient à l’arrière, Marie aussi, à l’avant. Ils avaient quitté Paris dans la nuit, car la route était longue jusqu’à leur lieu de vacances estivales au bord de la Méditerranée, du côté de la presqu’Île de Giens. Ils avaient déjà passé Sens, Troyes, Chaumont et Dijon et filaient à leur allure habituelle, jamais au-delà de 130, sur la toute nouvelle autoroute Verte. Ils quittaient la Côte-d’Or pour entrer dans le Jura, ce beau département de forêts et de montagnes. Peu de monde circulait à cette heure matinale. Le jour se levait tranquillement, affichant un ciel d’un bleu encore laiteux, mais promettant une belle journée.
Roulant depuis plus de quatre heures, Marc n’avait pas fait attention à la fatigue s’insinuant en lui traitreusement. La torpeur qui le saisissait ne l’avait pas alerté. Il roulait en ne pensant à rien. Il ne sentit pas que sa vue se voilait, que le volant disparaissait sous ses doigts. Il ne comprit pas qu’il s’endormait. À 130 km/heure sur une autoroute avec sa famille à bord ! Et c’est alors qu’un bruit violent sur le parebrise le ramena brutalement à la réalité. Ce fut aussi efficace qu’un seau d’eau en pleine figure. Il ouvrit les yeux grands comme s’il était témoin d’une apparition divine. Il vit avec effroi la barrière de sécurité à droite s’approcher à une vitesse mortelle. Sans pouvoir se rappeler comment il avait pu faire cette manœuvre du dernier recours, il donna un léger coup de volant sur la gauche, la voiture s’aligna en direction de l’autoroute. Puis un léger coup de volant à droite et la voiture reprit sagement son chemin sur la voie de droite, innocemment, comme si rien ne s’était passé. Le choc et la manœuvre avaient bien sûr réveillé toute sa famille. Les enfants n’avaient pas compris ce qu’il s’était passé. Marie si. Elle dit simplement :
– Au prochain parking, je prends le volant.
Ce qu’il acquiesça bien sûr, avec soulagement. Il n’a jamais pu identifier l’origine de ce choc violent. Il a toujours imaginé qu’il avait heurté un oiseau. Et que cet oiseau avait été placé sur sa route par la Sainte Providence. Elle les avait sauvés d’un accident épouvantable. Elle est venue lui dire : « Non Marc, ce n’est pas votre heure, pas aujourd’hui ».
Depuis, il était particulièrement vigilant sur le premier signe d’endormissement. S’il était seul à bord, il se mettait à danser la biguine, la danse de l’épileptique, assis derrière son volant, se secouant dans tous les sens jusqu’à ce qu’il puisse se garer en toute sécurité pour se reposer. C’est très efficace. Les automobilistes, qui le doublaient dans ces moments, devaient s’interroger sur sa santé mentale ! Si Marie était avec lui, elle le relayait et Marc pouvait ainsi faire une petite sieste réparatrice.
Il repensait toujours à cet événement inouï à chaque fois que ses obligations le faisaient passer à cet endroit, quelques kilomètres avant la sortie pour Poligny et les pistes de ski du Haut-Jura.
A la sortie d’autoroute menant directement au village de ses parents, Marc se dit qu’il avait toujours aimé cette grande ligne droite descendant brutalement du plateau de l’Auxois jusqu’au fond de la vallée, où se niche ce tout petit village dans lequel ses parents ont habité quelques années. Marc n’avait jamais compris ce qui avait conduit son père à faire le choix, juste après avoir pris sa retraite, de venir s’enterrer dans ce coin perdu de campagne. Alors qu’il habitait la ville, à quelques kilomètres de là, dans la maison qu’il avait construite dans les années 50. A cette époque, sa ville était encore un sympathique village, avec quelques restes de viticulture, terrassée par la grande attaque de phylloxera de la fin du XIX e siècle.
Malheureusement, au fil des années qui suivirent, les constructions HLM, nécessaires pour accueillir les populations migrant massivement de pays étrangers, ont mangé les quelques vignes et champs restants. Ces g

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents