La Démesure
346 pages
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La Démesure , livre ebook

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Description

« La référence qu’elle fait à ses racines aristocratiques, chaque fois qu’elle en ressent le besoin ou la nécessité, lui a valu le titre de « Donã Quichotte des temps modernes » et, elle en tire beaucoup d’orgueil. Elle refuse d’admettre qu’elle se bat contre des moulins à vent et que le glas d’une noblesse obsolescente a sonné depuis des lustres. Elle éblouit par sa beauté, subjugue par son intelligence, attise les controverses, déclenche les polémiques, exaspère les uns, séduit les autres, mais ne laisse aucun d’eux indifférent. Sa démesure est proverbiale... »


Delphine de la Morinière, avocate redoutable, épouse atypique et mère intransigeante, a décidé de partir en croisade contre les poltrons, les pleutres et les lâches d’une république sans noblesse. L’auteur de cette saga, nous promène à travers les générations dont l’épopée commence dans ce magnifique château familial du XVIIème siècle, situé dans la Brie, leur région natale.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 mai 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332728289
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-72826-5

© Edilivre, 2014
Du même auteur
Du même auteur :
Théâtre :
– Le trompeur trompé . (Pièce en vers en 5 actes) 1974. La Pensée Universelle.
Chronique de société :
– Sous le goudron , les pavés. 2011. Edilivre
Nouvelles :
– Il était une fois les voisins . (Recueil de 12 nouvelles) 2012. Edilivre.
Contes et Légendes de Vendée :
– Le Chevalier Vengeur . (Prix du jury au salon du livre de Barbâtre. Octobre 2013)
Avertissement
Les personnages de ce livre sont tous imaginaires. Toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des lieux, ne peut être que fortuite.
L’auteur
Préface
C ’est une avocate hors pair, d’une beauté hors du commun. C’est un personnage haut en couleurs, qui ne se laisse impressionner par personne. Quand elle vous regarde, vous avez envie de plonger dans le flot bleu de ses yeux et de vous y noyer, pour rester dans elle. Les hommes la désirent, les femmes l’envient. Un seul l’a conquise, il n’avait pas mesuré le prix de la rançon, qu’il paye aujourd’hui de sa personne. Car c’est une femme libre, qui enferme ceux qu’elle aime dans sa forteresse sentimentale.
Elle porte sur elle son aristocratie, elle revendique fièrement sa noblesse. Elle défend ses principes, aime imposer ses idées, dépense son énergie sans compter, pour les bonnes causes. Mais elle préfère le faire avec panache. Son courage est proverbial, ses convictions intactes, elle les met en exergue partout et en toute circonstance. C’est là son grand défaut.
Elle refuse d’abdiquer devant la médiocrité, déteste la faiblesse ; elle rejette la facilité. Avec elle il n’y a point de fatalité. Elle élève au sommet des braves, les battants, les gagnants. Elle honnit les pleutres, les politiciens véreux, les verbeux. Elle est d’une trempe rare, fuit l’inaction, l’immobilisme. Elle préfère foncer, au risque de se tromper ; elle n’a pas peur de l’erreur. Elle assume toujours les siennes, mais avec brio et élégance. Enfant, elle ne baissait jamais la tête, vous fixait dans les yeux, présentait des excuses, par éducation, n’éprouvait jamais de regrets, par principe. Pour elle ce serait du temps perdu.
Elle étonne ses proches, à commencer par son mari ; ses enfants sont ses premiers contradicteurs, autant dire, ses bêtes noires. Elle s’édifie en dernier rempart face à ce qu’elle considère comme la décadence de la patrie, l’invasion de la bestialité, de la paresse. Etudiante, elle redoutait le communisme, le socialisme, le paternalisme. Avocate, elle ne jure que par le libéralisme.
Cette Antigone moderne, toujours prompte à dégainer ses arguments acérés et acerbes, pour défendre l’élitisme, l’aristocratie, les bonnes convenances, contre ceux qui – selon ses affirmations – les menacent depuis toujours, dans l’ombre, ceux qui n’ont pas encore assouvi leur soif de vengeance, qui veulent achever le travail de leurs ascendants. Ceux-là même qui avaient décapité le bon Louis XVI et son Autrichienne de reine. Ces piètres révolutionnaires de pacotille, ces va-nu-pieds, ces gueux, comme elle aime les appeler.
Sans oublier bien sûr, les cosaques, les rouges du sang des princes, ces barbares de 1917, ces tombeurs du tsarisme et les bolchéviques d’octobre de la même année. Elle se sent bien seule dans ce combat acharné, elle, l’exception française, au milieu de tous ces poltrons qui refusent de se rallier à sa bannière. Ils ont pris de mauvaises habitudes, intégré le tiers état, déserté sa caste, à elle. Ou ce qu’il en reste.
Ils ont baissé les bras, ignoré les menaces, rendu les armes, battu en retraite devant un ennemi insidieux et prêt à tout. Elle les exècre, les voue aux gémonies. Ils déshonorent la France. Elle rêve d’un retour à une monarchie constitutionnelle, un royaume où les nobles n’auraient plus honte de leur passé.
On l’écoute par courtoisie, on contredit poliment son argumentation, elle est consciente d’être prise au piège de ses objectifs fantasques, qu’on veut démolir les idées qu’elle expose. Elle tient bon. Elle s’y accroche pour sauver la face, elle n’aime pas perdre. Ils font semblant de la suivre, mais sont à mille lieues de ses théories, de ses plaidoiries, de ses sermons. Il n’y a que sa beauté rayonnante, aveuglante qui les attire, qui capte leurs regards, cette beauté qu’elle tient de sa mère et qu’elle a transmise à ses filles. Cette beauté qui a mis à genoux l’homme qu’elle a épousé, qu’elle aime, mais, telle la Kahina, cette reine berbère indomptée et indomptable, le domine par sa liberté de penser et sa volonté obsédante de régner sur tous, même sur des chimères.
Parmi tous ses admirateurs – elle en a – et ses détracteurs – ils sont nombreux –, il s’en trouve une seule qui la connaisse vraiment, qui sache la déchiffrer, la décoder, comme Champollion face à un obélisque gravé d’hiéroglyphes : Roselyne, sa cousine. La seule qui sache qui est en réalité cette femme, qui se cache derrière ce farouche chevalier de la noblesse républicaine ou de la république des nobles, cette naufragée des temps glorieux, cette rescapée d’une histoire qui ne se lit plus qu’au passé décomposé. Elle est toujours en première ligne, dès qu’il est question des attaques portés à la particule – bien pesante – de son patronyme et qu’elle considère comme des affronts à ses ancêtres. Elle assume bravement son héritage aristocratique, sa position sociale, sa réussite professionnelle.
Les années qui passent ne tracent aucun sillon sur son visage, sa beauté reste intacte. Elle n’a pas recours au bistouri ni aux injections de botox pour rester belle. Elle se sait belle. Mais cela n’a jamais été sa carte de visite, son badge de libre circulation ; elle en est consciente, mais nullement obsédée. Elle n’en fait pas son arme de séduction absolue.
Ses seules armes de destruction massive sont ses mots, elle en use dans la défense de ses clients, mais aussi de ses convictions. Elle a le verbe haut, mais d’un agréable timbre, l’attitude hautaine, redoutable. Déjà lycéenne, elle n’avait pas d’amies, elle les faisait fuir dès la première rencontre, la première phraséologie. Trop fière pour certaines, trop dominante pour d’autres, plutôt méprisante pour tout le reste. Il n’y avait plus de place pour les retardataires, celles qui pourraient l’aimer, trompées par sa fausse candeur. Pour ménager son ego, elle se vouvoie même dans l’intimité.
Son intelligence lui ouvrait toutes les portes des grandes écoles, elle avait choisi la faculté de droit. À défaut de pouvoir manier le fleuret, elle opta pour le verbe. Elle a son cabinet, ses collaborateurs et comme pilier central, son fer de lance, sa clef de voute : le ténor du barreau qu’elle a épousé.
Ils forment un beau couple, ils sont demandés partout, dans les soirées mondaines, font la couverture des magazines spécialisés. Certains journalistes préfèrent l’appeler par son nom de jeune-fille : Delphine de la Morinière. C’est ce nom qui figure sur la plaque en cuivre – astiquée tous les jours – en bas de l’immeuble où se trouve son cabinet. Elle n’y accolera son nom de mariage que plus tard. Avec le temps, avec l’âge. Mais, comme dans la chanson « Avec le temps va, tout s’en va… »
La référence qu’elle fait à ses racines aristocratiques, chaque fois qu’elle en ressent le besoin, ou la nécessité, lui a valu le titre de « Doña Quichotte des temps modernes », elle s’en enorgueillit. Elle se refuse d’admettre qu’elle se bat contre des moulins à vent, et que le glas d’une noblesse obsolescente a sonné depuis des lustres.
Elle éblouit par sa beauté, subjugue par son intelligence, attise les controverses, déclenche les polémiques, exaspère les uns, séduit les autres, mais ne laisse aucun d’eux, indifférent. Sa démesure est proverbiale, son altruisme aussi, son autre facette. Alors, qui – en dehors de sa cousine – peut prétendre connaître vraiment, cette femme hors norme ?
Ses enfants s’éloignent d’elle, son époux la trouve excessive, maladroite, bourgeoise, arbitraire, manichéenne. Mais il l’aime toujours. Peut-être plus pour longtemps. Quant aux autres, tous les autres, ils peuvent penser d’elle tout ce qu’ils voudront… Pour paraphraser un homme politique de Marseille : « Elle s’en bat l’œil… et le flanc. »
Dédicace


À la mémoire de ma mère
Citation


« Non, laisse-moi, retiens ces discours caressants,
Ces sourires trompeurs autant que séduisants,
Et ces yeux si divins quand ils font des blessures,
Ces lèvres tant de fois, si doucement parjures,
Et ce baiser si doux, mais souvent inhumain,
Sceau d’un amour constant, scellé souvent en vain. »
André Chénier (Poésies)
1 Suzy
S uzy s’affaire dans sa nouvelle cuisine, ouverte sur la pièce de vie. Elle s’acharne à fouetter une mayonnaise qui ne se décidait pas à prendre. C’est le moment que choisit le téléphone pour sonner. Et bien sûr toute la tribu est dans le jardin. Le mari, comme chaque dimanche à la belle saison, tond la pelouse, leurs deux adolescents pataugent dans la piscine. Elle les appelle pour venir décrocher, aucun d’eux ne daigne lui répondre, mais elle les entend lui crier :
– Il n’a donc personne pour décrocher ce satané téléphone ?
– Maman, le téléphone !
Elle porte le combiné à son oreille et le coince contre son épaule. La mayonnaise continue de faire la mauvaise tête et refuse toujours de prendre. À l’autre bout le correspondant piaffe d’impatience :
– Alors ma grande, tu n’entends pas ton téléphone ? Cela fait une heure que j’attends que tu décroches !
Elle préfère sourire, elle reconnaît bien là son frère, elle ne le sait que trop, la patience n’a jamais été son point fort.
– Devine un peu qui vient de débarquer ici, sans crier gare…
– Non, pas

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