La dernière demoiselle de Rennes
135 pages
Français

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La dernière demoiselle de Rennes , livre ebook

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Description

À la veille de sa mort, Élisabeth d’Hautpoul, fille du dernier seigneur de Rennes-le-Château, révèle à son cousin et héritier un grand secret de famille. Elle lui remet alors les archives familiales, ainsi que les documents qui feront désormais de lui le gardien d’un terrible mystère. Mystère auquel viennent se rattacher d’autres grandes énigmes historiques aux révélations sensationnelles...




Fruit de recherches approfondies sur le mystère de Rennes-le-Château, notamment au travers de l’historiographie des diverses familles impliquées les unes avec les autres dans cette affaire, ce récit mêle de nombreux développements historiques et scientifiques à des scènes romanesques.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 juin 2023
Nombre de lectures 4
EAN13 9782383515968
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
 
 
 
 
 
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Note de l’auteur
Ce livre n’est ni une biographie ni un ouvrage scientifique, mais un roman mettant en scène des personnes dont les références généalogiques et historiques sont réelles ; la vérité et l’apparence historiques y occupent une place essentielle, mais non exclusive.
Élisabeth d’Hautpoul, ses parents, son oncle Joseph d’Hautpoul-Monthaut et leurs ascendants, ainsi que la plupart des religieux mentionnés dans cet ouvrage, ont réellement existé et ont effectivement occupé les places qui leur sont assignées. Les descendants de Joseph d’Hautpoul-Monthaut, présentés dans ce livre, sont toutefois purement fictifs. Si elle n’a jamais révélé le secret qui lui avait été transmis, la confession relatée ici est celle que, vraisemblablement, Marie de Nègre d’Ables (veuve de François d’Hautpoul-Blanchefort et mère d’Elisabeth) confia à l’abbé Antoine Bigou, curé de Rennes-le-Château, quelques jours avant sa mort survenue le 17 janvier 1781. La réunion familiale de Montferrand, au printemps de 1799, au cours de laquelle son neveu Alexandre d’Hautpoul-Félines lui remit les documents détenus par son épouse, Angélique Lenoir, est en revanche bien réelle.
Fille de François d’Hautpoul, baron d’Hautpoul et marquis de Blanchefort, et de Marie de Nègre d’Ables, Élisabeth d’Hautpoul, dernière Demoiselle de Rennes-le-Château est née en 1735.Après la Révolution, l’accumulation des difficultés financières la conduit à la faillite : en 1816, elle subit la vente aux enchères de tous ses biens, dont le château de Rennes-le-Château, au profit de Julie Avignon, épouse de Michel Captier (au profit duquel elle avait déjà disposé d’une partie de ses biens). Auparavant, elle avait donné le château à bail à Julie Avignon, se réservant l’usage d’une chambre, avec cabinet et antichambre situés au rez-de-chaussée de la bâtisse.
Élisabeth d’Hautpoul sera finalement spoliée de tous ses biens par Julie Avignon et son époux, ainsi qu’en témoigne un jugement du tribunal de Limoux, du 31 décembre 1818. Ramenée au château de Rennes, elle y établit, le 10 mai 1820, son testament qui sera répudié par ses héritiers le 17 octobre suivant, rendant ainsi plausible la date de sa mort, à l’âge de quatre-vingt-cinq ans, le 20 mai 1820.
Elle était restée célibataire et n’eut aucun enfant.
Aucun acte de décès ne fut établi et on ignore jusqu’au lieu exact de sa sépulture (son corps fut certainement déposé dans une tombe anonyme du cimetière de Rennes-le-Château, au terme d’un enterrement civil).
Ce roman lui est, en quelque sorte, dédié…
I
L’aube est toujours lente à venir et le crépuscule toujours trop prompt à tomber, lorsque la mort rôde autour d’une proie dont elle n’attend que la nuit pour se saisir, grimaçant en silence pendant que les derniers souffles de la vie tardent à se consumer dans un corps destiné à s’éteindre.
Les feux du printemps avaient depuis longtemps réchauffé les vallées montagneuses du Razès, les vignes recouvrant leurs parures de feuilles après un long hiver de glace tandis que les collines rocheuses disparaissaient à nouveau sous le feuillage des forêts, restaurées dans leurs manteaux opaques ; les champs s’offraient au soc des charrues qui ne craignaient plus de fendre une terre que le gel avait, pendant de longues semaines, rendue aussi dure que le marbre. Fendant les champs, les chemins de terre râpés couraient çà et là, étalant leurs courbes paresseuses entre les vignes et les labours. À cette heure, aucun attelage, aucune voiture n’arpentait la longue route sinueuse qui, partant de Couiza, serpentait au milieu des bois puis s’enroulait sans fin le long de la colline au sommet de laquelle sommeillait Rennes-le-Château. Le soleil commençait lentement à décliner, retirant peu à peu la douceur de sa chaleur et préparant ainsi la région à recevoir la fraîcheur de la nuit qui, dans quelques heures, l’envelopperait de ses voiles obscurs au sein desquels la mort laisse au sommeil l’engourdissement de la nature pour mieux lui disputer celui des hommes.
La nuit n’était pas encore tombée, mais la nature s’était figée dans les dernières heures de la journée, sentant que le mouvement du temps avait silencieusement glissé vers ce moment qui marque l’entrée du jour dans le crépuscule ; guettant la fin du jour avec une patiente angoisse, hommes et bêtes avaient tu leurs rumeurs, laboureurs, bergers et brassiers avaient disparu des champs, tandis que les troupeaux avaient cessé leur errance continuelle. Aux abords des bois, quelques tâcherons trompaient toutefois ce silence qui s’étendait prématurément, se hâtant hors du maquis des frondaisons, leurs fagots sur l’épaule, les bras croisés sur la poitrine, l’échine courbée sous le poids de la tâche et le regard fixé sur le chemin de terre qui fuyait devant eux ; confinées par la rigueur des sols à n’être que des flaques de verdure, les forêts du Razès avaient la richesse des mines et le bois mort était leur trésor, aussi leur fallait-il souvent heurter l’arbre pour en dérober ces branches mortes qui refusaient de tomber, afin que le poids de leur fardeau les assurât du salaire de leur quête. Glaneurs vivants des branches mortes jaillissant des fourrés après en avoir dérobé la jonchée, ils quittaient à cette heure la pénombre des forêts pour remonter à la lumière du jour, sortant du réconfort de cet abri sombre et humide pour rentrer dans une clarté pour eux pleine d’incertitudes.
Pour ceux dont le décompte des heures a commencé, l’après-midi devient une soirée, mais le vol de la mort se ralentit comme à plaisir pour lui permettre de goûter en silence le délice des râles et des angoisses qui s’emparent de celui dont elle vient chercher le dernier souffle, fatale faucheuse des hommes que Dieu transforme parfois en bourreau de l’attente pour laisser à la vie le temps d’expirer ses derniers souffles.
***
À cette heure de la journée, au crépuscule des derniers feux du jour, Élisabeth d’Hautpoul, Demoiselle de Rennes, revoyait le chemin qu’elle avait parcouru tout au long de ses quatre-vingt-cinq années et mesurait, alors qu’elle approchait jour après jour des portes de la mort, l’extraordinaire vanité de sa naissance. La vieille femme tardait à mourir, son corps torturé par la maladie et affaibli par les ans se refusant à quitter ce monde où la vie lui avait offert peu de réjouissances, pour laisser son âme torturée comparaître devant le tribunal éternel.
Dans ses veines coulait le sang des plus anciennes lignées du Languedoc, dont l’origine mérovingienne se perdait dans la nuit des temps, et les généalogies les plus dissimulées conservaient le secret de sa lignée, un secret qui l’aurait élevée par-delà les hommes si Dieu ne lui avait rappelé que le privilège de sa naissance et l’honneur de son incarnation sacrée ne la dispensaient pas des plus ardents sacrifices.
Filles de François d’Hautpoul, baron d’Hautpoul, marquis de Blanchefort, seigneur de Rennes-le-Château et de Marie de Nègre d’Ables, dame de Niort et de Roquefeuil, Marie d’Aussillon, Élisabeth et Gabrielle étaient nées de cette union entre un descendant des anciens comtes de Foix et une descendante des anciens rois d’Aragon ; élevées dès leur enfance dans le respect de leur père, autoritaire rejeton d’une race de seigneurs, elles avaient également subi la férule de fer de leur mère, survivante d’anciennes races d’aigles dont les lignées se perdaient, à l’instar de celles des Hautpoul et des Voisins, dans le mystère de leurs origines sacrées et qui avait hérité de son époux le sceptre des seigneuries familiales.
Issus du nord du Languedoc, les Hautpoul avaient été portés à la seigneurie de Rennes-le-Château par les vicissitudes de l’Histoire autant que par les entrelacements d’unions endogames ; au titre de baron qui était, depuis plusieurs siècles, accolé à leur nom s’était, à l’aube du dix-huitième siècle, ajouté celui de marquis de Blanchefort.
Les archives familiales recelaient l’acte par lequel, passant outre les règles de transmission ordinaires des titres, ce titre marquisal, tombé en déshérence à la mort, le 6 octobre 1703, de François IV de Blanchefort-Créquy, avait été octroyé à François d’Hautpoul, baron d’Hautpoul et seigneur de Rennes-le-Château. Aucun notaire royal ne pouvait encore expliquer comment tant de familles, dont le sang se mêlait aux plus proches degrés de parenté avec le dernier marquis de Créquy-Blanchefort, avaient été spoliées de ce titre, mystérieusement apparu dans la déclinaison des titres seigneuriaux du baron de Rennes comme une étoile jaillie de l’obscurité.
Parce que Pierre de Voisins, compagnon de Simon de Montfort, s’était saisi des seigneuries de Rennes-le-Château et de Blanchefort, jadis abandonnée à l’hérésie cathare, la famille Hautpoul avait reçu cette terre deux siècles plus tard lorsque l’union de Pierre-Raymond V d’Hautpoul et de Blanche de Marquefave lui avait permis de placer le Razès sous sa souveraineté. Ce jour-là marquait également la revanche des « bons chrétiens » sur les soldats de la Croix : l’heureux époux portait en lui le sang du cathare Izarn d’Hautpoul, chassé de son château de Mazamet par Simon de Montfort et épousait la descendante d’une noble « parfaite » qui n’avait pas hésité à transgresser le baptême qu’elle avait reçu à sa naissance pour embrasser le consolamentum de l’Église albigeoise.
Petite seigneurie du Razès, Blanchefort n’avait jamais été élevée au rang de marquisat et s’était révélée tellement insignifiante que Pierre de Voisins l’avait disso

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