Le Bouclier de Dieu
294 pages
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Le Bouclier de Dieu , livre ebook

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Description

En 1096, Amaury de Treizième rejoint l’armée de Godefroy de Bouillon afin de reconquérir les lieux saints. Animé par la foi, il combat avec vaillance, sans peur ni haine. Accueilli en la sainte cité de Jérusalem par un collège de chanoines, il devient l’un des acteurs essentiels de la création de l’Ordre du Temple. Tout au long de cette aventure où se mêlent réalité et fiction, le noble sire, marqué par les stigmates de la Passion, rajeunit miraculeusement à cinq reprises. Cet étrange pouvoir lui permet de vivre toute l’histoire des pauvres chevaliers du Christ. Fiers gardiens de l’arche d’alliance et du Saint Suaire, le Templier et ses pairs œuvrent bellement et en paix afin que force reste au bien et que l’Ordre du Temple demeure le bouclier de Dieu jusqu'à son injuste anéantissement.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 février 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332890337
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-89031-3

© Edilivre, 2015
Dédicaces


A mon père,
A mon frère.
Requiem æternam dona eis, Domine ;
Et lux perpetua luceat eis.
Requiescant in pace
Amen 1
1. Seigneur, donnez-leur le repos éternel ; et faites luire sur eux votre éternelle lumière. Qu’ils reposent en paix. Ainsi soit-il.
Première partie La force de la prédestination
« Heureux ceux qui observent la loi, qui accomplissent la justice en tout temps ! » 2
2. Psaume 106.
I Amaury de Treizième
Forêts et prairies enchâssaient le lac des Douze, dont l’onde limpide ondulait au gré d’une brise d’automne. A l’orée d’une proche chênaie, le chemin du Roy s’enfonçait dans l’antre des loups, des ours et des sangliers.
A la sortie du bois, un moulin à eau marquait l’entrée du faubourg Notre Dame, tandis qu’au-delà des remparts apparaissait le clocher trinitaire de l’église saint Michel.
Satisfaits de leur condition, les villageois occupaient des maisons de bois et de torchis ornées de belles enseignes. Au sommet de la colline de la Vierge se dressait l’imposant château-fort, à l’ombre duquel serfs et vilains pouvaient se réfugier en cas d’invasion. Dans la basse-cour, écuyers et maîtres d’armes croisaient le fer, tandis qu’au pied du donjon, l’officier de fauconnerie entraînait une buse au regard perçant.
Respecté de tous, le seigneur de Treizième rendait toujours la justice avec sagesse et équité. Veuf depuis deux années, Amaury de Treizième élevait seul son fils Thibault qui, fraichement adoubé, œuvrait toujours bellement sans jamais imiter la noblesse belliqueuse. Page dès l’âge de sept ans, Thibault avait appris la courtoisie, la chasse, l’escrime et l’équitation. Devenu écuyer dans sa douzième année, il fut attaché à un seigneur de haut lignage pour se perfectionner dans l’art du combat et de la Chevalerie. Maintenant chevalier, le jeune sire secondait son père avec honneur et dignité. Son écu portait désormais les couleurs de ses ancêtres, dont les exploits étaient chantés dans toute la contrée par trouvères et ménestrels.
Depuis quelque temps, Amaury se languissait de son ami Raymond de Meuse, dont la venue avait été annoncée par pli cacheté. Enfin, au crépuscule du dix-huit novembre de l’an mil-quatre-vingt-quinze retentit l’appel des cornes creuses. Douze cavaliers venaient de franchir le pont-levis et les deux vantaux du portail principal. Dans la grande salle, les serviteurs dressèrent aussitôt les tables des convives, et disposèrent avec soin, couteaux, assiettes et hanaps. Éparpillés pêle-mêle sur le sol, joncs et plantes aromatiques dispensaient d’agréables effluves. Bientôt, jongleurs et trouvères, damoiseaux et damoiselles, rehausseraient le service de leur grâce.
Le visage dévoré par la barbe , le teint hâlé et les cheveux ras, sire Raymond et ses compagnons semblaient exténués. Cette étape arrivait à point nommé. Profondément émus, les deux amis se saluèrent chaleureusement, puis Amaury pria son hôte de rejoindre ses quartiers, afin qu’il s’apprêta pour le banquet. Le rustique seigneur de Meuse se satisfit d’une courte toilette, puis apparut pressément dans la salle d’apparat. La réception pouvait maintenant commencer. Les mets raffinés défilaient à la table des convives, tandis que l’hypocras coulait à flot dans les gosiers desséchés. Conversant avec passion, Raymond et Amaury commentaient les importantes décisions qu’augurait le prochain concile prêché par le pape Urbain II dans la cité de Clermont.
– Cher Amaury, j’ai ouï dire qu’il se tramait de grandes choses. Point n’avons souffert d’apocalypse en l’an mil mais cela ne saurait tarder. Il y a des signes qui ne trompent guère !
– Pourtant, je ne sens rien venir. Les heurettes 3 s’égrènent paisiblement au gré de faibles tensions ou de maux inhérents à l’humaine nature, que seul Dieu dans son infinie bonté pourrait juguler. A quoi songes-tu donc mon ami ?
– Reclus dans ta campagne profonde, tu n’ouïs point les problèmes qui hantent le royaume ! s’exclama gravement le chevalier de Meuse. Notre roi Philippe est toujours frappé d’excommunication et de multiples luttes intestines minent la noblesse, voire tout l’Occident. Moult seigneurs ne songent plus qu’à guerroyer, piller et violenter. Les manants prolifèrent comme la vermine. Les denrées manquent et nos bois dissimulent des malandrins prêts à écorcher père et mère pour un écu. Tu vis encore dans un havre de paix mais cela ne durera point. De surcroît, l’ennemi nous interdit par grande vilenie l’accès au Saint-Sépulcre. Espoir que tout cela cesse pressément, au risque de sombrer dans l’apocalypse ! Pour toutes ces choses, nous nous rendons à Clermont, dans l’espoir ténu d’un miracle.
– Quel effroi ! Tes propos me navrent le cœur, cher Raymond. Certes, nous avons connu de meilleures heurettes mais j’ignorais pareille situation. Gageons donc que ta venue n’est point étrangère à cela. Bien, je t’accompagnerai à Clermont avec grand plaisir. Toutefois je viendrai seul car l’ordre doit régner sur mes terres. Après le souper, j’aviserai mes gens. Plaise à Dieu que mon fils tienne bellement notre maison durant mon absence. Digne et loyal, iceluy saura administrer mon fief avec équité et efficience. Faisons ce que devons, advienne que pourra !
– Tout cela est fort bien dit mon ami. Espoir qu’il ne s’agisse point d’un vain voyage !
Le lendemain dès l’aube, à l’heure où les moines prient, les treize cavaliers quittèrent les terres de Treizième, pour un périple qui les mènerait aux portes de Clermont. Traverser des contrées inconnues ne fut pas chose facile. Parfois attaqués avec rage, les chevaliers abreuvèrent copieusement la terre de France du sang des scélérats.
Après avoir traversé moult provinces, ils parvinrent enfin aux portes de Clermont. Une ambiance peu commune régnait dans la cité. Nobles et bourgeois, serfs et manants, semblaient transcendés par l’ardeur de la foi. A la croisée des rues, des prédicateurs en transe invoquaient le roi du ciel, le regard tourné vers le firmament. Un seul cri enthousiaste jaillissait de la bouche des myriades de pèlerins :
DIEU LE VEUT !
Hommes, femmes, vieillards et enfants, avaient tout vendu ou abandonné à la hâte : maisons, champs, domaines, pour partir sans esprit de retour. La cathédrale resplendissait de mille couleurs et vibrait au rythme des milliers de fidèles qui la parcouraient en tous sens.
Les chevaliers apprirent alors de la bouche de pèlerins, qu’en ce vingt-sept novembre de l’an de grâce mil quatre-vingt-quinze, le pape Urbain II venait d’exhorter le peuple de Dieu à participer à un pèlerinage armé, afin d’arracher le Saint-Sépulcre des mains de l’ennemi.
Chargés de quelques provisions de bouche, de vêtements et de couvertures, les chariots tirés par des bêtes de somme progressaient lentement vers l’inconnu. Cet appel charmait des familles entières, pauvrement armées de gourdins, de fourches et de fléaux. Ces cœurs ardents brûlaient de conquérir les Lieux saints avec la volonté et l’impatience d’en découdre. Illuminés par la foi, ces mines innocentes reflétaient leur souhait de s’appareiller à la couronne 4 , et de recevoir en juste retour la céleste grâce. Apparaissait également en filigrane un désir d’exotisme, de changement et d’aventure ; l’espoir d’une vie meilleure, dans un monde merveilleux. De plus, chassé d’Italie par l’antipape Guibert, Urbain II désirait restaurer son pouvoir. Pour cela, le vicaire du Christ promit la rémission des péchés et l’assurance d’indulgences futures, ce qui finalement l’engageait peu au regard des pèlerins.
Ce mysticisme atteignit son paroxysme dans tout le royaume grâce à l’action efficace de prédicateurs charismatiques comme Gautier Sans Avoir, et surtout Pierre l’Ermite, véritable tribun propre à envoûter les foules.
Stupéfaits de la réaction irréfléchie du peuple de France, les treize chevaliers demeurèrent néanmoins quelques jours en ces lieux, afin de se renseigner davantage sur la voie de Dieu 5 , incontrôlable révolution pour toute la chrétienté.
3. Les heures.
4. La couronne du Christ.
5. Autre nom du pèlerinage armé.
II Prophétie à l’ombre du sépulcre
Les treize chevaliers regagnèrent pressément leur seigneurie respective. Iceux devaient maintenant s’armer de patience, se renseigner sur l’ennemi, puis réunir les fonds nécessaires au financement de cette expédition. Pourtant, d’aucuns n’attendirent point de tels préparatifs. Ainsi, des milliers de pèlerins de toutes nations convergèrent vers la terre promise, certains avec grande piété, d’autres avec l’intention de piller les contrées traversées. Ces départs précipités et désorganisés aboutirent inexorablement à l’extermination de ces piètres voyageurs.
L’hiver s’annonçait rude. La neige tombait en abondance sur la seigneurie de Treizième, recouvrant la contrée de son blanc manteau. En ces temps anciens, le frimas terrassait les êtres faibles et provoquait parfois de mortelles épidémies. Ainsi, chacun demeurait devant l’âtre dans l’attente de jours meilleurs. Malheur à celui qui s’égarait dans la nuit car les meutes de leus 6 le guideraient pressément de vie à trépas. L’existence s’écoulait, morne et monotone. Tavernes et bourdaux se remplissaient au gré du contenu sonnant et trébuchant des bourses, qui ne tarderaient point à se tarir si l’hiver glacial devait perdurer.
Le soir à la veillée, voisins et amis se retrouvaient pour converser et se divertir. Le voyage à Clermont de Raymond de Meuse et d’Amaury de Treizième intriguait bon nombre d’habitants. Certes, quelques étrangers contaient de manière romancée l’effervescence engendrée par l’appel du pape. Mais tout cela se déroulait si loin

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