Le Chemin d Arthur
236 pages
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Le Chemin d'Arthur , livre ebook

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Description

« Je fais partie d’une famille agricole, comme la plupart des gens d’ici. Nous sommes trois frères, je suis le plus jeune, notre aîné́ va être papa. Bientôt quatre générations réunies puisque notre grand-père, bien âgé, vit encore avec nous. Le ciel nous a bénis, malgré́ les épreuves. La fratrie est devenue trop nombreuse pour vivre sur l’exploitation, mon second frère restant pour aider aux travaux. Alors moi, Arthur, le cadet, j’ai décidé de partir. »


Arthur prend alors le chemin du tombeau de Jérusalem, mais sa rencontre avec un chevalier va le mener vers un tout autre lieu, celui de Saint-Jacques-de-Compostelle. Accompagné de sa « petite voix », une troisième mystérieuse rencontre va bouleverser sa vie...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782383511823
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Chemin d’Arthur
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous lesprestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage nesauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, ducontenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur decertains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelqueouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’unéditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité .
AndréMAUMET
 
 
Le Chemin d’Arthur
 
 
 
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Pèlerin au Moyen Âge
Écrire une mini fiction à caractère historique peutsembler prétentieux quand on n’est pas historien, mais pourquoi pas   ?
Je me suis mis à aimer l’Histoire pour justifier lesaprès-midi d’hiver au chaud à la médiathèque. Les romans historiques onttoujours entretenu mes rêves, d’Artagnan et les mousquetaires sont restés bienvivants.
J’aime marcher sur les chemins de Saint-Jacques dans ledépartement, j’en connais tous les trous et les arbres   ; j’ydécouvre les restes de chapelles, monuments, voies romaines et les parcourir,c’est mon plaisir des beaux jours. J’ai souhaité les faire revivre puis monimagination m’a emporté beaucoup plus loin.
J’ai fait mon premier chemin en 2003. Comme tout pèlerin,je garde en mémoire les lieux qui m’ont marqué.
Pour les historiens qui attendent des preuves écrites,les pèlerins d’origine modeste de notre région en chemin vers Compostelle auMoyen Âge ont-ils seulement existé   ? Lesmiens, en chemin, vivent dans un passé imaginaire avec sans doute desanachronismes nécessaires et je prends plaisir à les faire évoluer en mêlantmes petites recherches aux trouvailles de vieilles pierres.
Comment un jeune paysan du Poitou peut-ilavoir vécu au Moyen Âge sur cette voie dite romaine pour les historiens, voiede Charlemagne pour la légende, voie lactée pour les autres et Camino Francèspour tous   ?
Là, commence mon imagination pour que mespersonnages vivent dans un roman ayant pour cadre le Chemin de Compostelle auMoyen Âge.
 
 
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Le départ
Les laudes du prieuréfinissent de sonner . Je quitte ma famille, mes deux frèresm’accompagnent pour rejoindre le Grand Chemin. Il fait noir, nos yeux, pasencore habitués à l’obscurité, ne voient qu’un reflet de lune sur la rivière.Quelques fins panaches de fumée bleu argent sur la bordure noire des peupliersapportent un peu de couleur à ce fond de paysage. On s’engage dans le passagetracé par le va-et-vient des gens, des animaux et des chariots pour rejoindrele carrefour des six chemins. Le ciel, lentement, vire au bleu foncé. Lesétoiles s’éteignent doucement   ; l’herbe est pleine de rosée, quelques vers luisantsfinissent leur nuit   ; un bêlement de chèvre, un grognement de cochon qui nousont reconnus troublent le sommeil de notre village.
Inutile d’attendre lespremières lueurs du jour, dans ce chemin qui borde le coteau, nous connaissonstous les trous, toutes les racines qui le déforment, toutes les branches desbuissons qui fouettent le visage.
La rivière qui est notrelieu de jeu privilégié se réveille et s’étire doucement sous un petit nuage debrume. La journée va être chaude. C’est le printemps. Les bêtes sont déjàsorties pour pâturer. Qui ira les garder dans les bois et sur les brûlis gagnéssur la forêt   ?
Nous avançons en silence.Ce n’est pas la peur de réveiller le fantômequi habite dans les grottes   ; nous sommes anxieux parce qu’entre prime et tierce onva se séparer et peut-être ne jamais nous revoir.
Dans cette obscurité quidisparaît, on ne voit pas la tristesse qui marque les visages .
Je suis à peine parti quele doute m’envahit déjà. Le doute ou la peur   ?
La nature commence às’éveiller, les coqs s’appellent, de grands oiseaux battent des ailes, desodeurs de terre humide montent du sentier. Je connais cette odeur qui indiquela présence des champignons. Le soleil est maintenant levé.
Notre rivière qu’onappelle la Creuse, sans doute parce qu’elle a creusé son lit dans des coteauxabrupts est une drôle de frontière que les hommes ont placée ici entre deuxpays souvent en guerre : le royaume des Francs et le duché d’Aquitaine.Les habitants n’ont jamais rien compris à ces guerres entre voisins et amis.
Je fais partie d’unefamille agricole comme la plupart des gens d’ici. Nous sommes trois frères, jesuis le plus jeune et notre aîné va être papa   ; bientôt, quatregénérations seront réunies puisque notre grand-père bien âgé vit encore avecnous. Le Ciel nous a bénis malgré les épreuves. La fratrie est devenue tropnombreuse pour vivre sur l’exploitation, mon second frère restera pour aideraux travaux, moi Arthur le cadet, j’ai décidé de partir (L’éventuel éclatementde l’héritage pouvait également porter préjudice aussi aux plus humbles. L’idéede tenir un bien ensemble ou de l’attribuer à un seul a donné naissance à demultiples formes d’indivision (Duby).).
Noussommes des descendants de serfs qui ont racheté leur terre au seigneur deBuxeuil et qui ont su les agrandir par un travail acharné.
Nous exploitons une tenure(Tenure : (Larousse 2013) au Moyen Âge, exploitation agricole concédée par leseigneur à un tenancier en échange de redevances et de services.), à l’originec’était une exploitation louée au seigneur, mes arrière-grands-parents ontchoisi cette terre jadis une zone de marais sablonneux en bordure de rivière.Ils l’ont essartée et gagnée sur les feuillus et joncs habituels des zoneshumides. À forcede travail, ces parcelles d’abord incultes donnent maintenant les meilleursrendements et nous avons la chance d’échapper aux crues dévastatrices moinsnombreuses. Ces terres s’avèrent aujourd’hui trop petites d’où le besoin dedéfricher les «   hauts   » pour en grignoter sur les forêts des seigneurs etl’église qui se les réservent pour la chasse et le bois (Le manque de terresamène les défrichements, le climat est plus doux, la démographie augmente et lematériel s’améliore.).
Notre famille tient laplace la plus importante du village parmi les «   manœuvriers   » quitravaillent encore leur terre avec des houes.
Mon père a fait unemprunt auprès des moines pour acheter une charrue à versoir et remplacerl’antique areau en bois, permettant ainsi de labourer plus profondément (Unperfectionnement eut une grande importance, la traction sur les charrues achangé grâce à de nouveaux attelages, le collier d’épaules pour les chevaux, lejoug frontal pour les bœufs et la ferrure de ces animaux.). Cet achat permettrad’augmenter les rendements et le cheptel pour payer les taxes, le champart, lecens au seigneur toujours plus gourmand, la taille, le roi qui lève des décimespour financer les croisades, la dîme au curé, les corvées. Les emprunts pourson cheptel et la famille qui s’agrandit ne permettent plus de nourrir unebouche de plus.
Nos parents nousrappellent sans arrêt les effets de la misère dans le pays. Il y a quelquesannées, les pluies de printemps ont empêché les blés de germer   ; il afallu utiliser toutes les réserves et même les semences. Le Prieur n’arrivaitplus à secourir ceux qui mendiaient pour ne pas mourir de faim, la famine étaitpartout, même chez les nobles. Les plus pauvres sont morts chez eux ou partispour essayer de subsister dans les forêts comme des bêtes sauvages.
Refaire les réserves,reconstituer le cheptel prendrait beaucoup trop de temps, je quitte donc lafamille puisque nous ne pouvons plus vivre aussi nombreux sur nos terres.
Je pars seul, j’ai refuséde devenir convers chez les moines ou valet de seigneur. C’est une aventure quime trotte dans la tête depuis que j’ai rencontré à La Haye (La Haye, Descartes ) tous ces voyageurs,marchands ou ouvriers et aussi pèlerins. Ils avaient l’air heureux etsemblaient vivre sans contraintes.
Le cœur gros, mon pèrequi comprend ma décision a présenté ce choix comme celui des jeunes oiseauxquittant le nid. Ma mère espérait encore que je puisse faire un mariage avecune fille de laboureur de la région ou rentrer au service du seigneur et megarder ainsi près d’elle.
Je m’appelle Arthur commeun des fils du château qui se dit chevalier, son père parlant toujours du roiArthur et des Chevaliers de la Table ronde. Je jouais avec lui quand la familleallait faire les journées de corvée.
J’aivu dix-huit fêtes de Saint-Jean que l’on considère comme un jour de joie etqu’on attend avec impatience. On nous appelle les «   Houettes   » commele nom des oiseaux de nuit   ; nous avons hérité du plaisir de sortir la nuit pouraller traquer le gibier.
 
 
La Prime
Aube
Les Complies
Après le coucher du soleil
La Tierce
Milieu matinée
Matines
Minuit
La Sexte
Midi
Les Laudes
Avant le lever
du soleil
La None
Milieu de l’après-midi
Les Vigiles
Prière nocturne
Les vêpres
Coucher
du soleil
 
 
Mon village
Sanctus Remigius de Haya au XIIe siècle
(Saint-Rémy sur Creuse en 1451 : deux prieurés   ; celui de Saint-Rémy dépendant de l’abbaye bénédictine de Maillezais et celuide Saint-Martin de Marchais-Rond dépendant de la même abbaye. On trouve un lieuappelé Le Prieuré à Bas-Montant entre Leugny et la Guerche (Semur).)
Nous habitons dans unvillage construit autour de l’église de Saint-Rémy, dans des maisons creusées dansles coteaux, vieux abris habités depuis toujours où je me sens protégé de tout
De notre porte, nousdominons la rivière et sa vallée.
Un prieuré bénédictindépendant de Maillezais occupe le côté de l’église où je me rends souvent. Leprieur qui m’a pris en amitié essaye de m’instruire, il m’a appris à calculeravec un boulier à trois rangées de dix boules, le sien est en bois noir, jem’en suis taillé un petit au couteau avec des boules de buis.
Il m’a appris à lire leslettres de l’alphabet, à faire des mots, à les écrire. Je n’ai retenu que peude choses, les mots étant souvent en latin. Ces cours devenaient une contraintependant que les autres jouaient à la rivière. Pour mon père, j’y passais tropde temps e

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