Les Bâtisseurs, Les
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Les Bâtisseurs, Les , livre ebook

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Description

La captivante Saga Alford se poursuit avec James Alford, le déserteur, aux prises avec les défis que posent le grand âge et de féroces hivers, mais surtout, le départ de son fils et seul héritier, le jeune Jim, parti en raquettes en direction de Montréal, quelque sept cent miles à l’ouest de leur foyer de Shegouac.
Parvenu à Montréal, Jim, poussé par la faim qui le tenaille, accepte un emploi sur le chantier du pont Victoria. Logé chez une veuve irlandaise dans Griffintown, il s’éprend de celle-ci, mais, après qu’on lui ait joué un sale tour, le jeune homme décidera que l’amère réalité de la vie urbaine n’est pas pour lui, et prendra de nouveau le chemin menant à son village et à sa communauté de pionniers. À son retour, son père, sentant ses forces décliner, le recrutera en vue de rallier ses voisins récalcitrants à ses projets de construction : une école pour les enfants du village, et une église où les villageois pourront célébrer leur foi.
Enlevant et bourré d’aventure, Les bâtisseurs est le tome 3 de la Saga Alford, une série qui relate près de deux cent ans d’histoire canadienne telle que vue à travers les yeux d’une famille de colons.
– Allons-y, Messieurs, n’ayez pas peur !
Les visages des voyageurs affichaient en effet une juste frayeur. Tous hésitaient et se regardaient comme s’ils cherchaient à se faire confirmer leur choix par les autres. Ce large fleuve aux eaux monstrueuses qui les séparait de la ville de Québec les plongeait dans un désarroi extrême. Et, vues de si près, le mouvement des banquises qui se ruaient les unes sur les autres, au milieu de grincements et de rugissements, se soulevant parfois les unes contre les autres à la verticale pour ensuite retomber avec force, ne pouvait qu’évoquer des combats d’animaux titanesques et meurtriers. Jim contemplait ce spectacle diabolique, complètement paralysé par la peur.
Il désirait certes se rendre à Montréal, mais devant un tel obstacle, il se sentait totalement impuissant. Je ne me risquerai jamais à traverser en canot, se dit-il. Mieux vaut continuer le long de la rive sud. Par contre, il faudra que je me fraye un chemin à travers la broussaille, vu que la seule route existante passe sur la rive nord…
Par ailleurs, Montréal était une île et le chemin du côté nord offrait sans doute un meilleur accès à la métropole. Il y trouverait peut-être même un pont. Cette pensée le décida à franchir le fleuve avec les autres.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 octobre 2014
Nombre de lectures 5
EAN13 9782764427385
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur
La Saga Alford, Tome 1 – Le Déserteur , Éditions Québec Amérique, 2013.
La Saga Alford, Tome 2 – Le Défricheur , Éditions Québec Amérique, 2013.
La Vengeance des Dieux , Art Global Publishers, 1999.
Titres parus en langue anglaise :
Alford Saga
The Deserter, Book One , McArthur and Company, 2010.
The Survivor, Book Two , McArthur and Company, 2011.
The Pioneer, Book Three , McArthur and Company, 2011.
The Pilgrim, Book Four , McArthur and Company, 2012.
The Chaplain, Book Five , Createspace, 2013.
The Gunner, Book Six , Red Deer Press, 2014.
High Hopes : Coming of Age at Mid-Century (co-authored by Michael Ballantyne), ECW Press, 1999.



Projet dirigé par Myriam Caron Belzile
Traduction : Danielle E. Cyr
Conception graphique : Sara Tétreault
Mise en pages : Andréa Joseph [pagexpress@videotron.ca]
Révision linguistique : Isabelle Pauzé et Chantale Landry
Illustration en couverture et carte à l’intérieur : Anouk Noël
Carte en couverture : M13999.1 | Impression | Carte de la ville de Montréal montrant le pont Victoria © Musée McCord
Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) Canada H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. G ou vernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme national de traduction pour l’édition du livre, une initiative de la Feuille de route pour les langues officielles du Canada 2013-2018 : éducation, immigration, communautés , pour nos activités de traduction.


Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nation ales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Almond, Paul
[Pioneer. Français]
Les bâtisseurs
(Saga Alford ; t. 3)
(Tous continents)
Traduction de : The pioneer.
ISBN 978-2-7644-2515-2 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-2737-8 (PDF)
ISBN 978-2-7644-2738-5 (ePub)
I. Cyr, Danielle E. II. Titre. III. Titre : Pioneer. Français. IV. Collection : Almond, Paul. Saga Alford ; t. 3. V. Collection : Tous continents.
PS8601. L56P5614 2014 C813’. 6 C2014-941802-7
PS9601. L56P5614 2014
Dépôt légal : 4 e trimestre 201 4
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc ., 201 4.
quebec-amerique.com
Titre original : The Pioneer © Paul Almond , 2011.


Paul Almond
Traduction de Danielle E. Cyr


Saga Alford – Tome 3



À Joan, comme toujours







Chapitre 1
1853
J ames Alford recula sa chaise pour mieux observer son épouse. Catherine, debout près de l’âtre, versait une tasse de thé à sa mère, maintenant octogénaire. Leurs yeux se croisèrent un instant. James devinait le souci dans le regard las de sa femme : ses yeux et son visage tant aimés, marqués par le froid des longs hivers et les étés de dur labeur, étaient ravagés d’inquiétude.
 Il ne faut pas s’en faire, dit-il pour la rassurer, Jim a juste décidé de travailler plus tard, c’est tout.
Mais ses mots sonnaient creux. Le benjamin de leurs enfants et seul héritier manquait à l’appel. James marqua une pause, puis se leva.
 Je vais aller jeter un coup d’œil.
Catherine acquiesça :
 Bonne idée.
Malgré ses cheveux devenus d’un blanc de neige, elle paraissait encore aussi solide que le roc. Elle déposa la tasse de thé près de sa mère, qui était, comme à son habitude, assise droite comme un « i » dans sa chaise.
 Tout va bien aller, insista James.
Il enfila son manteau d’étoffe épaisse, coiffa son large chapeau et sortit par la porte de derrière.
 Jim a jamais manqué un souper, lui lança Catherine à travers la porte.
Puis, elle s’affaira à débarrasser la longue table de pin qui trônait devant l’âtre au centre de la pièce.
Le vieil homme, à la haute stature un peu efflanquée par l’âge, s’élança d’un pas rapide sur le sentier des vaches menant en haut de la colline, la moustache en bataille. Il avançait à longues enjambées, ne jetant qu’un rapide coup d’œil à la ferme qu’il avait, au cours des années et au prix d’un dur labeur, arrachée à l’épaisse forêt. Sa maison, avec ses murs impeccablement blanchis à la chaux, son toit goudronné et sa cuisine d’été construite quelques années auparavant, avait fière allure. Il avait donné la terre adjacente en cadeau de mariage à sa fille aînée, Mariah, lorsqu’elle avait épousé Thomas Byers ; au-delà de la ferme du couple se trouvait celle de John, l’aîné de ses trois fils, avec sa maison et sa grange. Malheureusement, le jeune homme les avait quittés depuis dix ans déjà, emporté avant la trentaine par une diphtérie. Au bas de la falaise, la baie des Chaleurs scintillait encore sous les feux du soleil couchant.
James franchit le sommet de la colline et s’engagea sur la plaine plus au nord. Ses longues foulées ne trahissaient rien de son âge : soixante-dix ans passés, une longue vie pour un Gaspésien sur une péninsule battue par les tempêtes du golfe du Saint-Laurent. Le cœur serré, il traversa un premier champ, défriché plu s de trente ans auparavant, lorsqu’il avait obtenu la concession officielle de sa terre, en 1819.
Le splish-splash de l’énorme roue à aubes résonnait dans le Vallon. Heureusement, on avait enfin mis à profit l’énergie du ruisseau ! Quatre ans plus tôt, Harvey Manderson avait acheté de James la terre bordant le ruisseau du côté est et y avait construit un moulin à farine. Une vraie bénédiction pour Catherine et les autres femmes de cette communauté qui allait en grandissant. Lorsque James était arrivé sur les lieux, il y avait de cela environ quarante ans, seuls les Mi’gmaqs connaissaient l’existence du ruisseau. Ils l’avaient nommé Shegouac, ce qui signifiait « endroit vide », probablement parce que les saumons ne fréquentaient pas le torrent. James, au contraire, y avait vu une source d’eau potable pour les humains et le bétail, ainsi qu’un endroit propice à la construction éventuelle d’un moulin. C’est ce qui l’avait décidé à s’installer à ses abords.
Les ornières creusées par les charrettes à bœufs ralentissaient sa marche. Bientôt, les tempêtes de neige confineraient humains et animaux à l’intérieur des habitations et des granges durant des mois. Une autre année tirait à sa fin. Fallait-il qu’elle se termine par un nouveau désastre ? James s’efforça de chasser les images qui l’assaillaient : une blessure de hache d’où jaillissait le sang, le corps de Jim écrasé sous un tronc d’arbre… Non ! Rien de la sorte ne pouvait être arrivé à son benjamin – il ne faisait sans doute que s’attarder à sa besogne, souhaitant tout simplement terminer de défricher un nouveau pâturage.
Jim hériterait de la ferme ; il n’y avait aucun doute à cet égard. James l’avait d’abord destinée à son aîné, John. Mais un jour, il y avait de cela dix ans, John s’était plaint d’un mal de gorge. Cela n’avait pas paru inquiétant de prime abord : marié et père de trois enfants, il n’avait pas encore trente ans et il resplendissait de santé. Ce même jour, il avait aidé son père à finir de rentrer les dernières balles d’avoine. Pourtant, Catherine s’était méfiée dès l’apparition des symptômes fatidiques. La fiè vre s’était en effet mise à monter et John avait eu des difficultés de plus en plus grandes à avaler. Il était vite devenu clair pour son entourage qu’on faisait face à un cas de diphtérie, cette terrible maladie qu’on appelait « le bais

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