Les faces cachées de l'histoire du peuple Baoulé et sa civilisation

Brou Grégoire Konan

Description

Véritable « encyclopédie des connaissances », ce livre nous plonge dans l'univers d'un grand peuple dont une des composantes est le sous-groupe Ayawou qui est très peu connu du grand public.Le peuple ayawou a connu la plus longue histoire du groupe baoulé en traversant trois fleuves pour trois vies différentes, trois événements qui le symbolisent comme l'un des témoins authentiques de l'histoire d'Abla Pokou.Ces trois fleuves sont : La Comoé, le Bandama blanc, le Bandama rouge (La Maraoué).

Informations

• Publié par: Les classiques ivoiriens
• Date de parution: 01 janvier 2015
• Nombre de lectures: 71
• EAN13: 9791090625761
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 8 Mo

Extrait

KONAN B. Grégoire
LES FACES CACHéES DE L’HISTOIRE
DU PEUPLE BAOULé ET SA CIVILISATION
CIV 576
10 B.P. Abidjan 10 • Tél : [phone] • Fax : [phone]
[e-mail]éFACE
Les faces cachées de l’histoire du peuple Baoulé et sa
civilisation n’est ni une thèse de sociologie sur le peuple baoulé, ni un
ouvrage anthropologique écrit par un universitaire, encore moins un
compte-rendu de recherche d’un exégète.
L’auteur présente lui-même son ouvrage comme un recueil de
récits qui nous plongent dès les premières lignes, dans un univers
grandiose, où faits historiques, mythes et légendes se côtoient allègrement :
celui de la cosmogonie du peuple Baoulé.
Concernant ce sujet justement, si on ne peut pas dire que la
littérature foisonne, on peut cependant affrmer qu’elle existe. Des cher -
cheurs à la renommée établie comme Jean Noel Loucou, Françoise
Ligier, Simon-Pierre Ekanza, Judith Timyan, N’Guessan Kouadio,
et j’en passe, lui ont consacré de nombreux travaux.
Monsieur Konan Brou Grégoire ne trouverait-il pas ces thèses
scientifques suffsantes ?
L’auteur n’a pas cette prétention. Bien au contraire. Il rend un
hommage déférent à tous ces grands hommes et femmes de science
dont la valeur des travaux de recherche aura aiguisé aussi son appétit
de mettre sur la place publique les faces cachées de l’histoire du peuple
Baoulé et sa civilisation.
Mais comme l’indique l’auteur lui-même, l’une de ses
intentions inavouées, mais secrètement nourries dans cette démarche
empirique est de fournir de nouveaux sujets de recherche aux scientifques.
D’où le caractère global de cet ouvrage qui embrasse tout
l’univers du peuple Baoulé dans un champ d’investigation vaste comme son
rapport au monde, en présentant les aspects historiques, linguistiques
Les faces cachées de l’histoire du peuple baoulé et sa civilisation 3religieux, philosophiques, scientifques, culturels, etc. ; bref, autant de
prétextes pour atteindre le principal objectif sous-jacent : la gestion du
pouvoir politique.
Dans une démarche graduelle, mettant en relief les interactions
entre les éléments et le mode de pensée du peuple Baoulé, ainsi que la
dévolution du pouvoir politique, et sans poser cette culture qui est la
sienne en postulat, l’auteur invite les Africains en général, et les
ivoiriens en particulier, à imaginer, à partir de leur patrimoine immatériel,
un modèle politique fait de la synthèse des spécifcités culturelles et de
certains avantages de la démocratie occidentale.
Prise sous cet angle, l’intention de Monsieur Konan se dévoile
aisément, à travers l’hommage qu’il rend à la nature pour bien mettre en
valeur le personnage historique qui, selon lui, l’aura le mieux sublimée,
en faisant corps avec elle pour ouvrir la voie à son peuple en détresse :
la Reine Abla Pokou.
A un degré plus prosaïque, cette œuvre se veut aussi didactique
à travers l’exposé des us et coutumes, ainsi que des habitudes et les
règles élémentaires de la vie dans la société baoulé.
Nul doute que ce sentier ouvert par l’auteur fera l’objet
d’appropriation par les sachants de tous horizons, qui par leurs apports
successifs, en feront très rapidement une très grande voie pour une meilleure
connaissance des faces cachées des civilisations africaines, dans la
recherche de notre chemin vers le développement.
Je voudrais souhaiter plein succès à cette œuvre et adresser tous
nos encouragements à l’auteur.
Charles Koff DIBY
Ministre d’Etat, ministre des Affaires
Etrangères de la République de Côte d’Ivoire
Les faces cachées de l’histoire du peuple baoulé et sa civilisation4AVANT-PROPOS
Cet ouvrage que je présente aux lecteurs est le résultat des récits
recueillis dans le monde Baoulé. Il a pour but de nous éclairer sur certains
points obscurs de la civilisation Baoulé. Il répond aux besoins de tous ceux
qui voudraient en savoir davantage sur cette civilisation. Il pose les bases
essentielles d’une culture pour permettre à des recherches futures de les
approfondir. J’ai prévu des situations dans lesquelles il y a lieu de
prononcer quelques expressions ou quelques mots Baoulés pour expliquer les
faits et les circonstances qu’ils traduisent. Ne les négligez surtout pas, car,
bien qu’ayant une apparence insignifante, ils vous permettront de mieux
comprendre le dénouement des traits historiques qui composent ce livre.
Toute fausse modestie mise à part, il serait prétentieux de croire
que ce livre puisse répondre à toutes vos préoccupations sans la moindre
erreur, d’autant plus que cette œuvre a été produite à partir de récits. Les
récits ont leur limite parce qu’ils peuvent avoir plusieurs versions. Mais
la version du concerné peut être prise en considération parce qu’il a été un
témoin oculaire.
Néanmoins, l’important est dit avec toutes les analyses possibles
et avec précaution. Si, par hasard, un lecteur trouvait que certains passages
sont en contradiction avec ce qu’il sait, je lui demanderais d’être indulgent
et de me contacter afn que nous trouvions ensemble la bonne version, car
mon but est aussi de rechercher les faits réels.
Nous savons tous qu’il est très diffcile d’écrire un livre parfait
lorsqu’il s’agit de reconstituer des faits déjà passés à partir de récits.
Puisque je ne pouvais avoir accès à la version de tous, je me suis référé à
celles d’un bon nombre de patriarches que j’ai jugés crédibles. Ensuite,
j’ai écrit cet ouvrage que je considère comme l’ébauche d’une œuvre plus
complète que je projette à l’horizon. Mais celle-là sera réalisée avec le
concours de tous ceux qui aimeraient y apporter leur part de connaissance
Les faces cachées de l’histoire du peuple baoulé et sa civilisation 5afn de produire ce que j’appellerai «L’encyclopédie de la civilisation
Baoulé».
L’ouvrage évoque quelques secrets de l’histoire et de la culture des
Baoulés. Ces passages que les Baoulés cachent expressément, parce qu’ils
n’ont jamais osé les divulguer à cause de la discrétion que leur impose la
tradition.

Les patriarches me disaient que « les vrais récits de l’histoire
se font uniquement pendant les bons jours de la semaine ». Ces
bons jours, selon la tradition baoulé, sont le lundi, le jeudi et le samedi.
Alors, faisons attention lorsque nous voulons découvrir la vérité avec
ces Baoulés.
Les faces cachées de l’histoire du peuple baoulé et sa civilisation6COMMENT BOIRE
À LA SOURCE ?
Dans le seul souci d’écrire l’histoire vraie des Baoulés, j’ai
consacré cinquante-quatre années de ma vie à chercher les faces
cachées de la vie de ce peuple, en amenant certains patriarches à délier
leur langue pour obtenir ce que j’ai produit dans ce livre. Cependant,
je ne prétends pas avoir tout révélé, parce qu’il y a des choses qui ne
doivent pas être dites. Néanmoins, l’essentiel est tracé ici pour éclaircir
les faits à travers le peuple témoin que sont les Ayawous.
Pour commencer, je ne veux vexer personne dans cet ouvrage,
parce que mon unique but est de faire connaître la vérité, car une
histoire tronquée n’est plus de l’Histoire, mais plutôt des histoires. Alors,
je demande aux lecteurs de lire tout simplement cet écrit pour découvrir
certaines réalités qui n’ont jamais été dites ni écrites.
Pour en venir aux faits, il faut dire que mon père était l’un des
tout premiers Ayawous qui ont habité la ville de Bouafé. Sa cour rece -
vait plusieurs patriarches et notables qui y venaient pour affaires ou qui
étaient de passage. Bien qu’étant un enfant, j’aimais être en compagnie de
ces vieillards qui s’amusaient à tout me raconter sur le passé et à dire des
contes pour m’enseigner des leçons de morale. C’est de là que sont nées,
dès l’âge de huit ans, ma préoccupation et ma passion pour la
connaissance des coutumes, des co