Marguerite d Anjou, la lionne d Angleterre
422 pages
Français

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Marguerite d'Anjou, la lionne d'Angleterre , livre ebook

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Description

1444, la jeune Marguerite épouse le roi Henry VI pour sceller la réconciliation entre la France et l'Angleterre après cent ans de guerre. Promise à un avenir radieux, la belle Angevine traverse la Manche, le cœur empli de rêves et d'espoir. Française en terre anglaise, femme dans un monde d'hommes, Marguerite se rendra vite compte que régner a un prix. Passions, trahisons et complots seront autant d'épreuves qu'elle devra surmonter pour garder sa couronne. Marguerite d'Anjou, la lionne d'Angleterre, est une véritable fresque historique entraînant le lecteur de la Lorraine aux landes du pays de Galles, des rivages de Normandie à Chinon. Bravoure et ténacité feront battre le cœur de cette femme incroyable dont la légende noire hante toujours la Tour de Londres.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 juillet 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414070831
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-07081-7

© Edilivre, 2017
Exergue

« Je fais peu pour vous ma fille en vous plaçant sur l’un des plus grands trônes d’Europe puisqu’il n’en est pas digne de vous posséder. »
Charles VII
Partie I La rose d’Anjou
1 Mai 1444
Le froid glaça le corps de Marguerite jusqu’aux os. Un frisson lui parcourut l’échine. Elle tourna la tête de gauche à droite. Le paysage qui s’étendit devant ses yeux était troublant, inconnu. Il faisait sombre. Les rayons du soleil peinaient à traverser les épais nuages qui couvraient le ciel. Une brume opaque s’échappait du sol et recouvrait la lande qui s’étendait à perte de vue. Comme poussée par un fil invisible, telle une marionnette, Marguerite avança avec appréhension dans ce décor irréel. Sa chemise de nuit flottait le long de son corps au gré du vent. Elle sentit la fraicheur de l’épais tapis de bruyère qu’elle foulait de ses pieds nus. Elle savait qu’elle était en train de rêver. Elle avait conscience que rien n’était pas réel. Pas un bruit, pas un chant d’oiseau ne brisait le silence pesant qui régnait. La jeune femme perçut au loin un son infime. Marguerite avança, poussée par une irrépressible curiosité. Plus elle progressait, plus son oreille percevait l’étrange sonorité. Finalement, elle distingua à travers le brouillard, à quelques pas d’elle, le cours d’une rivière. L’eau agitée frappait la berge avec force. Marguerite fixa le courant, hypnotisée par son mouvement régulier. Une sensation de malaise la saisit à la gorge. Le vent se leva et lui gifla le visage. La force des bourrasques, venues de loin, estompa progressivement la brume qui entourait la jeune princesse. Sur le qui-vive, les mains tremblantes, elle sursauta. La rivière aux reflets bleutés se transformait progressivement en mare nauséabonde d’un rouge écarlate. Marguerite pensa immédiatement aux grands baquets des teinturiers, emplis de liquide couleur carmin, dans lesquels on trempait les étoffes pour leur donner une teinte éclatante. Elle se pencha en avant et trempa ses mains dans la rivière. L’eau glissait entre ses doigts. Elle resta immobile quelques minutes, hagarde. Puis, une masse buta contre la paume de sa main. Elle la saisit et retira ses mains de l’eau. Elle pencha la tête et découvrit dans sa paume une magnifique rose rouge. Elle n’en avait jamais vu de si parfaite. Les pétales étaient abondants et doux comme de la soie. Elle porta la fleur à son nez et huma le délicieux parfum qui s’en dégageait. Alors qu’elle faisait tourner la tige entre ses doigts, elle ressentit une légère douleur. Une épine, qu’elle n’avait pas vue, venait de la piquer. Une goutte de sang perla au niveau de son index. Surprise, elle laissa tomber la rose au sol et porta la main à ses lèvres. Le goût acre du sang dans sa bouche la fit grimacer. Elle observa un instant la petite plaie puis porta son regard instinctivement vers la rivière. Comme une évidence, elle comprit que l’eau n’était pas colorée par de la teinture mais par du sang. Un sang épais et noir. Un sang qui recouvrit bientôt le sol sous ses pieds et l’engloutit toute entière.
* * *
Marguerite se releva d’un bond, haletante. Il lui fallut quelques instants pour reprendre ses esprits. Elle tâta sa chemise de nuit trempée qui lui collait au corps. Les yeux écarquillés, elle balaya la pièce du regard. Les murs familiers de sa chambre du château de Nancy la rassérénèrent. Elle poussa les couvertures d’un geste du pied et se leva. Elle agrippa un long châle en laine et le posa délicatement sur ses épaules. Elle se dirigea vers l’étroite fenêtre de sa chambre et s’agenouilla sur le banc qui ornait la petite niche où se trouvait la fenêtre. Elle regarda à travers les vitraux colorés. L’aube pointait à l’extérieur. Marguerite s’assit et colla sa tête contre l’épais mur de pierre. Elle repensa un moment au curieux rêve qu’elle venait de faire. Tout lui avait semblé si réel. Elle avait encore l’impression d’entendre le lointain bourdonnement de la rivière dans ses oreilles. On lui avait dit que tous les rêves avaient une signification. Quel pouvait bien être le sens de celui qu’elle venait de faire ?
– Margot ?
La voix de Yolande, tira Marguerite de ses pensées. Elle tourna la tête pour découvrir le visage encore endormi de sa sœur.
– Tu es déjà éveillée ? l’interrogea Yolande.
– Un mauvais rêve, répondit Marguerite.
– Tu veux me le raconter ?
La jeune femme se leva et alla s’asseoir sur le lit de sa sœur. Elle se blottit sous l’épaisse couverture sous laquelle Yolande était encore emmitouflée. Elle plongea son regard dans celui de sa sœur et lui adressa un franc sourire.
– Non, ce n’est rien. Ne t’inquiètes pas.
Elle porta sa main dans les cheveux de sa sœur et caressa les boucles brunes de Yolande.
– Tu m’as tellement manqué, reprit Marguerite avec émotion.
– Toi aussi, chère sœur, tu m’as manqué.
Yolande posa un regard attendri sur Marguerite. Les deux sœurs avaient été séparées pendant près de dix ans. Alors âgée d’à peine sept ans, Yolande avait été promise à Ferry de Vaudémont pour régler la querelle entre René d’Anjou, le père de Marguerite, et Antoine de Vaudémont, le père de Ferry. Tous deux réclamaient la souveraineté sur le duché de Lorraine. Un accord avait était conclu et Yolande avait été confiée au soin de sa future belle-mère, tandis que Marguerite avait suivi sa mère en Provence, au château de Tarascon. Elle avait passé les dix années suivantes à errer entre la Provence et la Sicile. Son père, le roi René, déjà duc de Lorraine et d’Anjou, comte de Provence et Pair de France, avait hérité du royaume de Naples et de Sicile. Alors qu’il était allé fièrement réclamer son titre dans la péninsule italienne, René s’était heurté aux prétentions du roi d’Aragon. Après des années de combat, il avait renoncé à ce trône, si difficile à conquérir, et avait décidé de retourner en Lorraine pour la plus grande joie de sa fille Marguerite. Les retrouvailles entre les deux sœurs avaient été émouvantes. Malgré une longue séparation, Yolande et Marguerite avaient retrouvé leur complicité et entendaient maintenant profiter de chaque instant ensemble. Elles restèrent un moment blotties dans le lit de Yolande. Marguerite l’écouta lui raconter sa vie au sein de la famille de Vaudémont avec curiosité. Comme bercée par la voix suave de sa sœur, Marguerite finit par se rendormir profondément, oubliant aussitôt l’affreux cauchemar qu’elle venait de faire.
2
– Un, deux, trois… non, ne regarde pas Yolande, tu triches.
Marguerite riait aux éclats et fut bientôt imitée par ses compagnes de jeu. Elles s’étaient rassemblées en ronde et tournaient autour de Yolande, qui, les yeux bandés par un morceau de tissu en soie, devait attraper et reconnaître chacune des jeunes filles de sa suite. Marguerite s’était prise au jeu et, taquine, esquivait sa sœur chaque fois qu’elle l’approchait.
– C’est toi qui triches chère sœur, tu n’arrêtes pas de bouger, répliqua Yolande, un large sourire éclairant son visage.
– Très bien, donne-moi ton bandeau, nous verrons bien si je suis plus douée que toi, répondit Marguerite.
Yolande ôta la fine bande de soie qui lui couvrait les yeux et la posa délicatement sur ceux de sa jeune sœur. Puis, elle rejoignit ses demoiselles de compagnie et elles reprirent leur ronde en chantant autour de Marguerite. Isabelle de Lorraine afficha un sourire lumineux en regardant ses deux filles s’amuser avec autant de joie. Elle goûtait avec plaisir son retour à Nancy. Elle y coulait des jours heureux en compagnie de ses enfants. Assise sous un superbe saule pleureur, elle pensait avec mélancolie à ses nombreuses années pendant lesquelles son époux et elle avaient tenté de retrouver la gloire et le prestige attachés à leur rang. Souverains sans terres et sans argent, ils avaient surmontés nombre d’épreuves. Mais aujourd’hui, à cet instant précis, Isabelle semblait avoir tout oublié : l’errance, le chagrin, la pauvreté. Tout paraissait si paisible, si serein. Le rire de ses filles avait sur elle un effet bénéfique. Il réchauffait son cœur plus que n’importe quel autre son.
– Madame ?
La voix de Michel, son intendant, tira Isabelle de sa quiétude. Elle leva les yeux vers lui et l’interrogea du regard.
– Pardonnez-moi Madame, mais une missive vient d’arriver pour vous. Elle est scellée du sceau du roi René.
– Merci Michel, répondit Isabelle en se saisissant de la lettre qu’il tenait dans ses mains.
Son mari se trouvait depuis plusieurs mois à Tours où il participait aux négociations de paix pour terminer cette guerre terrible qui ravageait la France depuis plus de cent ans. Presque chaque jour, René envoyait une lettre à Isabelle pour lui faire le récit détaillé des tractations entre les représentants du roi de France, Charles VII, et ceux du roi d’Angleterre, qui par infamie se faisait aussi appelé roi de France, Henry VI. Après avoir festoyé pendant de longues semaines au rythme des banquets et autres amusements, les négociations avaient commencé au printemps. Pourtant, depuis quelques lettres, René semblait douter qu’elles n’aboutissent un jour, chaque camp refusant obstinément de faire des concessions. La France, représentée par Jean d’Orléans, comte de Dunois, et par Louis de Beaumont, proposait aux anglais de leur laisser autorité sur la Guyenne, le Quercy, Calais et Guignes en échange d’un serment de fidélité au roi Charles VII qu’ils reconnaitraient comme leur souverain pour leurs possessions françaises. De leur coté, les anglais, négociant en la personne du comte de Suffolk et du doyen de Salisbury, proches conseillers d’Henry VI, souhaitaient ardemment le contrôle total sur la Guyenn

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