Sous la botte, mais Autun
390 pages
Français

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Sous la botte, mais Autun , livre ebook

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Description

Christian, un lycéen épris de la lumineuse Marie-Clo, se lie d’une amitié profonde avec Werner, un jeune Allemand surveillant à la Maîtrise d’Autun.

La France est envahie, Autun occupé. L’apathie est secouée par des affiches ridiculisant collaborateurs et ennemis, mais leur auteur est assassiné par un traître, Double. Christian entre en résistance. Arrêté, il se retrouve face à Werner, officier de la Gestapo, qui devra choisir entre l’amitié et le devoir.

Avec la libération commencent les règlements de comptes. Mais, qui est vraiment ce Double ?... Et ce lieutenant gouailleur des Corps francs, mort au combat ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 mars 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414188536
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-18851-2

© Edilivre, 2018
Préface
Pourquoi une réédition ?
Trop d’erreurs s’étaient glissées dans la première édition. Il fallait y apporter les corrections nécessaires.
Certes, il est humain de se trouver des excuses, mais, sincèrement, les circonstances particulièrement difficiles qui ont entouré le moment de sa publication n’avaient pas permis une relecture attentive et sereine. Ajoutons que l’histoire de la poutre et de la paille dans l’œil du voisin garde toute sa pertinence. On voit mieux les imperfections des autres que les siennes.
Même s’il refuse obstinément de le reconnaître, ce diable d’ordinateur caractériel, n’en faisant qu’à sa tête, avait joué bien des mauvais tours. Les humbles manipulateurs de cet outil formidable, mais rétif, eux, comprendront.
Je réitère de vifs remerciements à monsieur Villard. Son livre « Ombres et Lumières de l’Occupation et de la Libération d’Autun » fourmille de renseignements sur les événements locaux de cette époque. Quelle ne fut pas ma surprise par exemple d’y apprendre que le traître Jean Paul Lien, dont Pierre Frenay, le patron de Combat, parle longuement dans son livre « La Nuit Finira » avait sévi aussi à Autun !
« Sous la botte mais Autun » est fortement ancré à l’Histoire. Au cours de la lecture, on peut suivre les différents événements qui ont jalonné la période de la seconde guerre mondiale. Et à une petite échelle ceux qui ont marqué les Autunois pendant cette triste période de l’occupation.
Beaucoup de personnages ont existé : le maire, l’adjoint, certains résistants, Socrate, Drouin, Dessolain, Schneider, Pommiès, le colonel Demetz par exemple. Plus qu’une description exacte de leur rôle, c’est l’esprit qui les a animés que l’on retrouve. L’adjoint avait-il un fils, plusieurs, était-il un petit homme légèrement enveloppé ? Peut-être, peut-être pas. Mais ce qui est sûr, c’est que c’était un de ces héros ordinaires qui ont eu un comportement hors du commun, extraordinaire.
Mais ce livre est avant tout un roman. Tous les personnages principaux sont purement fictifs, leur histoire est née de l’imagination de l’auteur, même si elle repose sur un fondement historique : Christian et Marie Clo, Double et Léa, Daniel et Génie, Werner, Sarah et Claudia, Sarg, Alex et tant d’autres sont des êtres de papier.
Divertir le lecteur, l’intriguer, lui faire passer un bon moment, ont toujours été en point de mire.
La visée didactique de ce roman est évidente. On peut suivre l’évolution de la seconde guerre mondiale. Les Autunois y retrouveront la vie de leurs grands-parents, sous la botte allemande, ils verront avec fierté qu’ils se sont bien comportés dans leur grande majorité, face à l’occupant. Autun ne s’est pas courbé, Autun n’a pas fait ami-ami avec les envahisseurs, Autun a eu un comportement Hautain, sous le joug boche.
Ce livre est aussi un prétexte pour rappeler le rôle irremplaçable des poètes pendant cette sombre période. Ils ont coloré le présent meurtri, ils ont éclairé l’avenir incertain, ils ont propagé l’espoir et la volonté de combattre. Aragon, bien sûr, mais aussi Eluard, Desnos et tant d’autres parmi lesquels Loys Masson tient une place de choix.
Et pourquoi le cacher, cet ouvrage aimerait contribuer à faire connaître et aimer cette cité du Morvan au passé si riche.
Dédicaces


À mon épouse Nicole, qui nous a quittés après un douloureux et courageux combat contre un mal implacable
À mes enfants Christine et Rémi
Et leur conjoint Olivier et Lisa
À mes petits-enfants Léo, Margot et Noé
Daphné et Gabrielle.
Chapitre 1 Amis pour la vie ?
On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans.
Arthur Rimbaud
Assis dans un recoin de la salle enfumée du troquet, rendez-vous de la jeunesse autunoise, Werner Von Bade, le nez plongé dans un bouquin, buvait à petits traits un café, ce café français qu’il affectionnait et qui n’avait rien de commun avec le breuvage clair, insipide, servi en Allemagne.
Autour de lui, les bavardages allaient bon train, entrecoupés par des éclats de rire. Le jeune Allemand se plaisait dans cette atmosphère étudiante, qui lui rappelait le Kneipe, le bistrot, dans lequel ils se réunissaient à Flussheim, avec ses camarades, pour des discussions interminables. Ils refaisaient le monde, un monde inquiet, dangereux, au bord du gouffre.
Le froid glacial avait pétrifié Autun, cette petite ville du Morvan qui s’accrochait à sa cathédrale, chef-d’œuvre de l’art roman. Difficile de se perdre. En cas de besoin, il n’y avait qu’à lever le nez et à se repérer grâce à l’imposant clocher qui se dressait, majestueux, en haut de la ville. Mais avec ce froid, les rues étaient presque désertes. Les rares passants, frigorifiés, se hâtaient, engoncés dans leur manteau épais, la tête protégée par un bonnet ou un passe-montagne et les mains par de grosses moufles. Parfois, la porte du café s’ouvrait, laissant pénétrer un courant d’air vif, roboratif, et un client, à l’allure de lycéen le plus souvent, allait rejoindre un groupe déjà attablé qui s’empressait de lui faire une place.
Dans la tiédeur du café, à l’abri de la bise incisive, Werner avait fermé son livre et s’abandonnait à une douce somnolence propice à la rêverie. Cela faisait presque six mois qu’il avait quitté, après avoir obtenu haut la main l’Abitur (le bac allemand), la coquette cité médiévale de Flussheim, aux maisons si joliment historiées et aux cascades de fleurs aux fragrances printanières enivrantes. Comme elle était belle, cette paisible bourgade, qui attirait les visiteurs avec son charme suranné, ses vestiges du passé soigneusement entretenus et ses nombreuses fêtes qui jalonnaient l’année ! Oui, il avait la nostalgie de sa petite ville, nichée au milieu de ses vignobles et qui venait tremper ses pieds dans les eaux calmes ou tumultueuses du Rhin. Comme il faisait bon y vivre, parcourir ses rues animées, s’arrêter dans une des nombreuses courettes où on vous servait un vin léger et pétillant ! On pouvait aussi aller déguster une assiette de pommes de terre-saucisses ou un poisson grillé dans une des nombreuses auberges en bordure du fleuve et contempler les péniches nonchalantes qui animaient le paysage avant de se perdre dans le lointain. Un petit havre, qui s’efforçait d’ignorer le marasme économique et l’arrivée d’Hitler au gouvernement, appelé en sauveur par le maréchal Hindenburg, chef de l’état.
Il pensait à ses parents, à Hans, son père, un homme sérieux, qui travaillait dans l’administration des finances et qui, en ces temps difficiles, avait la chance de ne pas connaître le chômage et de pouvoir subvenir aux besoins de sa famille. Il avait convaincu sans beaucoup de difficultés son fils de prendre une année sabbatique et d’aller en France pour se perfectionner dans la langue de ce pays.
– Werner, nous vivons une époque difficile, trouver du travail actuellement relève de la gageure. Il faut mettre toutes les chances de ton côté. Posséder parfaitement la langue française sera un atout considérable.
– Père, en es-tu sûr ? Depuis le traité de Versailles, l’Allemagne est agitée par une rancune tenace dirigée contre la France et ne songe qu’à se venger.
– Justement. Si un conflit devait renaître, Dieu nous en préserve, tu imagines l’intérêt de maîtriser la langue de l’adversaire ! Si la sagesse l’emporte, si la paix est préservée, nous aurons tout intérêt à dialoguer avec nos voisins.
Werner revoyait aussi le visage plein de tendresse de Wilhelma, sa mère, toujours disponible pour ses enfants, toujours en souci pour eux. Elle aurait aimé les avoir continuellement auprès d’elle… et son grand garçon allait quitter le cocon familial pour de longs mois. Les jeunes sœurs de Werner, deux petites chipies moqueuses, enjouées, aimantes, toujours admiratives du grand frère, se le représentaient sous les traits d’un héros partant affronter l’inconnu, mais regrettaient déjà leur séparation prochaine. Aussi la gent féminine, quand l’heure du départ avait sonné, n’avait pu s’empêcher de verser quelques larmes. Mère et filles avaient longuement agité la main, sur le quai, jusqu’à ce que le train s’évanouît au loin. Le fils lui n’était pas mécontent de prendre son envol et de goûter à la liberté.
Et voilà pourquoi, fraîchement titulaire du baccalauréat, le jeune Allemand avait débarqué à Autun et, petit à petit, s’y était senti comme chez lui. Maintenant, il pouvait même, après boire, reprendre de sa belle voix gutturale : « allons les Morvandiaux, chantons la Morvandelle, chantons nos claires eaux et notre bois flottant, qui vogue vers Paris ». Lui aussi prendrait la route de la capitale, dès la fin de l’année scolaire. Paris et ses monuments prestigieux, ses musées aux richesses inouïes, Paris et ses fêtes. Ce sera façon de clore en beauté son année française.
Werner, qui avait des facilités, qui disposait déjà des bases, notamment grammaticales, apprises à l’école, pouvait maintenant converser avec les Autunois sans trop d’hésitations, utiliser « à bon escient » le langage littéraire ou, au contraire, s’exprimer de façon familière, voire triviale.
À Noël, il était retourné passer les fêtes en famille. Il avait fait rire aux larmes ses deux sœurs, qui étudiaient aussi le français, quand il leur avait demandé :
– Une des gonzesses a-t-elle une clope à me refiler gratis, bien sûr ?
– Eh bien ! mon péquenot, tu nous prends pour des godiches. Aboule le fric, sinon pas de cibiche.
Ilsa, l’aînée, avait retenu les termes argotiques dont il parsemait ses lettres.
Dans la chaleur moite du café, Werner désœuvré repensait à sa petite ville, à sa famille, à ses jeunes sœurs, adolescentes déjà, à son équipe d’a

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