Sous le ciel du midi Tome 2
416 pages
Français

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Sous le ciel du midi Tome 2 , livre ebook

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Description

Ça se passe là où souffle le vent d'autan... Là où la langue occitane fredonne, roule et claque. En pays ardent, gorgé de soleil où hommes et femmes fêtent Carnaval, où le temps s'égraine entre semailles et moissons... mais voilà le tocsin qui, cet été 1914, sonne la fin des battages et appelle les hommes au front. C'est alors toute la collectivité qui est prise dans la tourmente de ces «?années rouges?». Une communauté languedocienne que l'auteur célèbre avec un amour patent, dans cette superbe fresque du centenaire, à la fois réaliste, émouvante et drôle, qui découvre le sublime sous le commun.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342052947
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0071€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sous le ciel du midi Tome 2
André Coste
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Sous le ciel du midi Tome 2
 
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
 
 
Illustrations des couvertures : © André Coste
Première de couverture : La butte et le village de Vauquois (Meuse)
en août 1914
Quatrième de couverture : La butte de Vauquois en 1916
Inspirées de tableaux d’époque
 
 
 
Au cours des siècles, l’histoire des peuples n’est qu’une leçon de mutuelle tolérance, si bien que le rêve final sera de les ramener tous à l’universelle fraternité, de les noyer tous dans une commune tendresse, pour les sauver tous le plus possible de la commune douleur.
 
ÉMILE ZOLA
 
 
 
 
AVANT-PROPOS
 
 
 
Les faucheurs du printemps, les moissonneurs de l’été, les vendangeurs d’automne ou les danseurs des veillées échangeaient, plaisantaient, s’aimaient, chantaient, en occitan. Tous en oc !
Mes parents, mes ancêtres mieux encore, parlaient occitan aux animaux, aux insectes, aux plantes, aux éléments. Ils encourageaient ainsi la paire de bœufs qui courbait l’échine devant la charrue, rappelaient le troupeau qui filait dans la luzerne, murmuraient une sacramentelle pour apprivoiser l’essaim bourdonnant, fredonnaient une ritournelle en arrosant les fruitiers desséchés ou pestaient contre l’autan ! Tout en oc !
Dans les bourgs et les villages aussi, plus encore le dimanche et les jours de marché, les rues résonnaient de palabres occitanes. Partout en oc !
Partout ? Presque ! car au crépuscule du XIX e  siècle apparaît l’enclave française de l’école laïque.
L’Occitanie devint bipolaire : le français très minoritaire, voire absent de la vie des campagnes, prenait sa revanche en devenant totalitaire dans l’enceinte officielle de l’école républicaine.
 
Au XII e  siècle, les troubadours ont inventé l’écriture de l’occitan. Ils ont chanté et diffusé la culture occitane dans toutes les cours d’Europe. Mais la croisade des Albigeois est passée par ici. Puis le traité de Paris de 1229 est repassé par là : les pays de langue d’oc furent rattachés à la couronne de France. L’aristocratie puis l’administration ont, peu à peu, adopté le français et abandonné la graphie des troubadours. En 1539, l’édit de Villers-Cotterêt a fait un pas supplémentaire, en promulguant le français comme langue officielle dans tous les actes administratifs.
Bien plus tard, mais sur la même voie, Jules Ferry et son armée de hussards noirs ont réussi à parquer l’occitan dans la réserve des patois. Une réserve ? plutôt une grande décharge où l’on retrouve pêle-mêle breton, chtimi, corse, normand, catalan et tant d’autres encore. Toutes des langues de bourriques que les instituteurs républicains clouent au pilori de la bêtise humaine en coiffant les élèves qui les parlent d’un bonnet d’âne.
« Il faut se rendre à l’évidence : la langue française, c’était au début du XX e  siècle la langue d’une infime minorité de la population française. C’est curieux à dire, mais la France n’est francophone que depuis cinquante ans à peine !… 1  »
Les hussards ont si bien fait leur travail que, de Bordeaux à l’Italie, de Clermont-Ferrand à l’Espagne, les occitans ont souvent intégré l’infériorité de leur langue : désormais ils parlent « patois ». Un patois, c’est-à-dire une langue au mieux régionale, pour le moins rurale et dépassée mais, dans tous les cas, inférieure à la langue officielle. Elle a pourtant sa graphie, sa phonétique, ses dictionnaires, ses précis de grammaire et de conjugaison, ses écoles, ses chercheurs, ses poètes et ses écrivains. Une langue occitane que l’on aime et que l’on respecte, mais que l’on croit privée d’avenir. Avons-nous cessé de croire en ces enfants qui l’apprennent aujourd’hui sur les bancs des écoles ?
Les plus récentes embellies furent sans conteste le souffle magistral des écrivains du Félibrige de Frédéric Mistral et le soutien sans faille de Jean Jaurès.
Plus récemment, une autre réminiscence eut lieu au début des années soixante. Par la magie de la T.S.F., le « patois », qui avait pris la porte, rentrait par la fenêtre. Il avait désormais son entrée officielle : les ondes. L’occitan sur les ondes, c’était le rendez-vous hebdomadaire où toute la famille abandonnait veaux, vaches, cochons, couvées, pour s’agglutiner autour du poste grésillant à gros boutons dorés. Suau ! Calatz-vos ! Comença ! « Radio-Toulouse, voici les aventures de la Catinou » crépitait la voix. « La Catinou » de Charles Mouly, c’était notre feuilleton préféré, un mille-feuille burlesque et sucré, qui nous faisait nous esclaffer aux malheurs de Jacouti et aux répliques cocasses des villageois de Minjocèbos.
On pouvait aussi lire, en phonétique française, les aventures de la Catinou dans les journaux. Mais il existe une graphie officielle, dite « normalisée », issue des travaux titanesques de Louis Alibert 2 dans les années trente.
Cette écriture normalisée constitue une norme, un standard, pour toute l’Occitanie. Elle permet la lecture d’un récit bien au-delà de nos horizons languedociens, jusqu’aux portes de l’Espagne et de l’Italie. Elle nécessite cependant, de la part du lecteur, un petit effort d’apprentissage linguistique. Nous vous proposons une méthode de base, très simple, qui permet de retrouver rapidement les sons de l’occitan parlé.
La majeure partie de l’ouvrage utilise cette graphie normalisée, nous avons cependant conservé un tableau 3 , « Beauséjour », qui recourt à la graphie de la Catinou.
 
 
 
Comment lire l’occitan normalisé : dix règles
 
 
 
C’est vraiment très simple : il suffit de connaître, dans un premier temps, dix règles essentielles.
 
Recette de lecture
 
Nous allons comparer une seule et même phrase écrite d’abord en français, puis dans les deux graphies citées plus haut : la graphie normalisée (celle de Louis Alibert) et la graphie française (celle de la Catinou). Nous percevrons aussitôt les dix règles essentielles.
 
1) Phrase en français :
Il faut une bonne poignée de bois bien sec pour allumer le feu et chauffer la maisonnette.
 
2) Même phrase écrite en occitan suivant la graphie normalisée :
Cal una brava ponhada de lenha plan seca per alucar lo fuòc e caufar l’ostalon.
 
3) Même phrase écrite en occitan suivant la graphie française :
Cal uno brabo pougnado dé légno pla séco pér aluca lou fioc é caoufa l’oustalou.
 
En comparant la graphie normalisée (2) et la graphie française (3) on déduit aussitôt les dix règles principales :
 
Règle 1  : Le « a » final d’un mot se prononce « o ». On écrit « un a  » mais on prononce «  un o  », de même « cart a  » se prononce «  cart o   », etc.
 
Règle 2  : Le « e » se prononce « é »  : on écrit « d e  » et on prononce «  d é  », de même pour « l e nha » qui se prononce «  l é gno »,  etc.
 
Règle 3  : Le « o » ou « ó » (accent aigu) se prononce « ou »  : on écrit « p o nhada » et on prononce «  pou gnado  », de même « s o pa » se prononce « s ou po », « am o r ó s » se prononce «  am ou r ou s  », etc.
 
Règle 4  : Le « ò » (accent grave) se prononce « o », c’est le « o » du français de « bord » ou « fort » : en occitan on écrit « fu ò c » et on prononce « fu o c », ce qui dérive souvent en « fioc ». De même « p ò rta » se prononce «  porto  », etc.
 
Règle 5  : Le « lh » se prononce « ly »  : on écrit fami lha et on prononce «  fami lio  », de même « abe lha » se prononce «  abé lio  », etc.

Règle 6  : Le « nh » se prononce « gn  » : on écrit « po nh ada » et on prononce «  pou gn ado  », de même « le nh a » se prononce «  lé gn o  », etc.
 
Règle 7  : Le plus souvent le « n » final ne se prononce pas (sauf en provençal) : on écrit « pla n  » et on prononce «  pl a  » ; « ostalo n  » se prononce « oustalou », etc.
 
Règle 8  : Le « r » final ne se prononce pas : on écrit « aluc ar  » mais on prononce «  aluc a  », de même pour « cant ar  » qui se prononce «  cant a  », etc.
 
Règle 9  : Le « u » précédé d’une voyelle se prononce « ou »  : on écrit « c au far » et on prononce « c aou fa ». De même, le « i » précédé d’une voyelle, se prononce « y » : on écrit « pa i re » et on prononce « pa y ré », etc.
 
Règle 10  : Le « v » se prononce « b  » : on écrit « bra v a » et on prononce « bra b o ». De même «  v aca » se prononce «  b aco », etc.
 
Voilà pour l’essentiel en une seule phrase ! d’autres règles de prononciation existent. ¨Pour approfondir vous pouvez consulter le Dictionnaire Français-Occitan, Languedocien central de Christian Laux 4 pages 19 à 23.
 
 
 
 
« La distorsion de la version »
Remarque sur une difficulté rencontrée lors du passage de l’occitan au français.
 
 
Illustration par un exemple :
« I vau pas ! » est une phrase grammaticalement correcte en occitan, car le « ne » de la négation n’existe pas en occitan.
 
Nous traduisons par :
« J’y vais pas ! » qui est une phrase grammaticalement incorrecte en français. En effet nous devrions traduire par « Je n ’y vais pas ». Nous ne le faisons pas car cela ne correspond pas au langage de tous les jours.
 
Ainsi, lors du passage de l’occitan au français, nous passons d’une forme grammaticalement correcte en occitan, à une forme grammaticalement incorrecte en français. Ceci afin d’être au plus près du langage parlé.

 
 
 
Sus aquel monument ont ton uèlh s’escarquilha,
Pa

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