A TA PLACE
364 pages
Français

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Description

Evelyn Hayman avait débarqué à l'île de Lovango Cay dans l'intention d'en faire son lieu de stand-by. Un endroit isolé du monde, où elle pouvait simplement attendre le bon moment pour partir. « Le souffle haché formait des petits nuages blancs, devant sa bouche, comme s’il gelait aux alentours. Or, la température devait atteindre les 30 degrés, sans compter l’humidité pesante. Ralf darda sur elle ses yeux fatigués et vides.« J’ai fait un cauchemar. Je vais bien, maintenant. Rentrez chez vous. »« Et à quoi pouvez vous bien rêver, nom de nom, pour poussez des hurlements d’égorgé vif qui portent à un kilomètre à la ronde ??!! »Elle fit un geste vague de la main, dans sa direction.« Et puis regardez dans quel état vous êtes… On dirait qu’on vient de vous torturer ! »Les deux hommes se tétanisèrent. Evelyn promena son regard de l’un à l’autre, avant de reculer soudain alarmée.« Bon sang ! Qu’est-ce que vous cachez dans cette maison ??!! »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2018
Nombre de lectures 15
EAN13 9789938072839
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Khaoula Hosni A TA PLACE Roman ARABESQUES 2018 3
Livre : A TA PLACE Auteure : Khaoula Hosni Deuxième Edition Conception couverture: Zeyneb Bouhali Modèle photo: Arij Meddeb Photographie: Sarah Laajimi Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés à l’éditeur : ARABESQUES EDITIONS ISBN : 978-9938-07-283-9 33, rue Lénine-Tunis 1000  www.arabesques-editions.net E-mail :editionsarabesques.tunis@gmail.com
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À Emna, pour être ma nouvelle raison d’exister
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PrologueAu moment même où il ouvrit les yeux, Ralfsentit la nouvelle présence, dans la maison. Ce ne fut pas cette présence qui l’étonna, ni la rapidité inhabituelle avec laquelle on avait remplacé son dernier ‘colocataire’. Ce fut le silence. Absolu. Pas un seul hurlement, pas même un faible cri. Quelqu’un était bel et bien là... Mais le silence continuait à régner. Assourdissant. Il se leva, attrapa la bouteille d’eau qui traînait au pied du lit, but une bonne gorgée au goulot, et se dirigea vers la chambre au bout du couloir. Il s’immobilisa sur le seuil. Allongé le long du lit, l’homme – certainement son nouveau colocataire- fixait silencieusement le plafond, l’air complètement perdu. Même les draps étaient intacts. Etrange… « Alors, c’est toi le nouveau ? » L’homme tourna la tête dans sa direction, le regard vide. Il se releva lentement et s’assit au bord du lit. « Le... ’nouveau’ ? » Ralf ignora son ton désarçonné. « As-tu crié ? Je n’ai rien entendu... » Aucune réponse. « Comment t’appelles-tu ? » L’expression du nouveau redoubla de confusion. « Je... je ne sais pas... » Ralf arqua un sourcil. « Tu ne sais pas ? Quoi ? Tu ne t’en souviens pas ? » L’autre secoua la tête, de plus en plus dubitatif. Ralf leva les yeux au ciel.
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« Génial ! Un amnésique ; c’est original. Comme si j’avais besoin de ça... » Il avança de son pas nonchalant, s’assit à côté de l’inconnu et lui tendit la bouteille. « Tiens ; bois. Ça va devenir une habitude, tu verras. Donc, tu ne te souviens pas de ton nom. On s’en passera. Tu seras Octo, puisque tu as choisi de débarquer au détestable mois d’octobre. Et, sinon, tu te souviens d’autre chose ? Un détail, n’importe lequel. » L’homme le fixa, silencieux. « Je vois ! De mieux en mieux. Tu sais pourquoi tu es là, au moins ? » Octo se concentra. Au bout de quelques secondes, son visage s’illumina. « Oui. Je crois que oui. Je suis là pour... attendre... C’est ça ? » « Bingo ! Et crois-moi ; aussi court que sera ton séjour ici, cette attente va te paraîtretrèslongue.» Ralf se leva et partit en direction du couloir, lançant par-dessus son épaule : « Suis-moi. Je vais t’expliquer comment tout ça fonctionne. Plus vite je l’aurais fait, plus vite je me débarrasserais du plaisir de ta compagnie. » Octo sur ses talons, Ralf commença à énumérer : « Règle numéro1 : je ne suis pas ton ami. Juste ton colocataire, en quelque sorte, le temps que tu rembourses…Ou, avec un peu de chance, quejerembourse. Règle numéro 2 :…. »
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Chapitre Premier Stand by Evelyn Hayman n’était pas de ceux qui perdaient facilement leurs mots. Pourtant, en découvrant la maisonnette nichée à la lisière de la vallée entièrement couverte de verdure, juste en face d’une mer plutôt agitée, ce jour-là, elle sentit ses belles paroles lui faire défaut.C’était presque une cabane, si on prenait en compte la superficie limitée des lieux. Mais inviter des amis ne faisait pas partie de ses projets, de toute manière. Tant mieux ; si quelqu’un de sa connaissance osait une quelconque tentative d’intrusion, la modestie de l’endroit lui ôterait aussitôt toute envie de s’attarder. Un seul regard circulaire suffit à lui faire faire un inventaire immédiat des composantes de la maison : une pièce principale - celle dans laquelle elle se tenait- certainement la plus spacieuse, avec, en guise d’ameublement, un vieux canapé collé au mur du fond, une table en bois placée au milieu et flanquée de quatre chaises, et une autre table, plus petite, poussée sous la fenêtre, près de la porte d’entrée. Il y avait ensuite une kitchenette, en face, qu’elle pouvait presqu’entièrement voir, de là où elle se tenait. La porte sur la gauche menait certainement à l’unique chambre de l’espèce de maison de poupée qu’elle avait eu la chance de dénicher. Elle pria silencieusement pour trouver une salle
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de bain décente. Miniature, rudimentaire même... peu importe ; mais décente. Elle avait dû chercher longtemps. Ce sont surtout ses propres exigences qui avaient retardé le processus. Elle n’en avait eu que deux : une maison des plus modestes et un endroit très isolé. La cabane n’aurait pu être plus parfaite, et l’île n’était accessible que par bateau. Elle avait, pour seuls voisins, deux amis qui partageaient une demeure flanquée au dessus d’un rocher, à un kilomètre de sa cabane... enfin... peut-être un kilomètre et demi, si on considérait la hauteur. Et il y avait également une famille qui habitait de l’autre côté de l’île, dans un petit cottage de vacances. Tout ceci la ramenait donc à sa première conclusion : il n’y avait pas de mots pour décrire la perfection des lieux. Gabriela et Oscar, le couple dans la soixantaine bedonnante et bougonne qui l’avait amenée en bateau jusqu’ici pour lui faire visiter les lieux, se mirent à toussoter en chœur. Elle n’avait pas besoin de voir plus. Il était temps qu’elle leur annonce la bonne nouvelle. « Je la prends, comme prévu. Elle est parfaite. » Elle n’eut même pas droit à un sourire. La femme se contenta de hocher la tête avec condescendance, comme si Evelyn ne la débarrassait pas de la plus invendable des propriétés immobilières, et l’homme marmonna des paroles indéchiffrables dans sa barbe. La jeune femme y perçut difficilement quelques insultes bien placées sur les ‘gens de la ville’. Elle sourit, très amusée. La nature humaine, dans toute la splendeur de son ridicule, était une source intarissable de distraction pour elle. À commencer par la sienne propre. La femme avança vers elle, menaçante, l’index pointé dans sa direction.
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