Aldo
328 pages
Français

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Description

Enfant adopté, Aldo fait une fugue à l’adolescence et est recueilli par une femme en mal d'enfant. Après quinze ans dans les commandos, il se retrouve malgré lui mêlé à une affaire d'espionnage industriel...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 juin 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332750044
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-75002-0

© Edilivre, 2016
Le piège
Je regarde par la grande baie vitrée en arc de cercle du bureau, le regard dans le lointain, sans vision précise. Mes pensées se bousculent malgré la capacité de gestion de mon cerveau cartésien. Je reste là, en attente d’une décision que je n’arrive pas à prendre. J’ai toujours su ce que je voulais et fais des choix dans ma vie, en fonction justement de ce que je ne voulais pas.
Me voilà aujourd’hui confrontée à un problème que je ne soupçonnais pas.
Il est tard et j’aurai dû partir depuis un bon moment déjà, il est vrai que personne ne m’attend chez moi. Je vis seule et non seulement ça ne me dérange pas, mais depuis mon enfance j’ai toujours été comme ça, forcément célibataire, besogneuse et solitaire.
Lentement, je tourne la tête me détachant de cette triste zone industrielle, que je ne voyais pas de cette façon-là. Il est vrai que dans la journée elle parait plus arborée, avec des bâtiments bas ne cachant ni la vue ni la luminosité. Le mouvement de la circulation, les gens qui l’animent, la rende attrayante et dans mes rares moments de rêverie, je la voyais comme, une volée de moineaux au printemps, qui s’abat en virevoltant dans les champs.
Mon regard se porte sur mon bureau galbé et spacieux, au milieu de cette pièce dans laquelle je passais avec beaucoup d’entrain, mes journées. Les boiseries qui masquent mes rangements me paraissent aussi ternes que mes pensées et ce vaste bureau qui ferait pâlir d’envie plus d’un petit chef envieux, me parait froid tout à coup et moins luxueux. Je tourne un moment sans but précis, mécaniquement je range les quelques documents qui trainent et me prépare à partir. Curieusement, je me sens mal à l’aise mon assurance et ma vision s’estompent comme avant un malaise. Il faut que je me ressaisisse et revoir tout à plat pour prendre une décision que je ne regretterai pas.
J’ouvre un des placards qui me sert de penderie et le grincement des charnières me fait sursauter, comme c’est curieux que ce bruit pourtant familier semble aujourd’hui m’agresser. Depuis des années je me suis forcée à me maitriser, à ne pas me laisser impressionner, dans un monde fait pour les hommes je me suis imposée et je sens aujourd’hui que je vais le payer. Lentement presque méthodiquement je prends ma veste dans la penderie, j’enroule mon écharpe autour de mon cou, je referme les pans en boutonnant ma veste. Je vérifie que mon bureau est bien fermé à clef et je mets les clefs dans ma poche avant de me diriger vers la porte contre la baie vitrée. Mon attaché-case dans la main gauche je bascule l’interrupteur de la main droite, j’ouvre la porte et me dirige vers la sortie dans ce couloir simplement éclairé par les luminaires de sécurité. Pourquoi tous ces détails me sautent-ils aux yeux aujourd’hui ??
Tout en marchant, je réfléchis, je me dis que finalement je faisais les choses sans m’en rendre compte, mécaniquement. Comme c’est curieux ! Moi qui pensais avoir toujours eu une certaine acuité dans mon observation, qui d’ailleurs m’a énormément servi depuis… Tout le temps en fait, autant que je m’en souvienne depuis mon enfance. Peut-être est-ce pour ça que je ne m’ennuie pas et que la solitude ne me pèse pas.
Je prends toujours l’escalier, même pour monter les deux étages, ce qui me fait faire un minimum de sport et bien sûr de ne pas être confronté à des collègues trop bavards, surtout de bon matin quand ils arrivent avec une haleine de marc de café ou pire, complètement enfumée. Dans le hall mes pas résonnent comme dans une cathédrale, je me hâte vers la sortie sans rencontrer âme qui vive. Je pense au service de surveillance qui doit contrôler les entrées et sorties avec des caméras en vérifiant l’heure et en marquant tous les évènements.
La fraicheur du soir me ramène à la réalité, je me dirige sur ce parking extérieur d’un pas pressé vers l’emplacement de ma voiture. À l’intérieur, je me sens soudain comme protégée dans ce cocon moelleux qu’est mon siège enveloppant. Je tourne la clef de contact et le vrombissement du moteur me rappelle celui d’une moto de grosse cylindrée. Est-ce le pot d’échappement modifié ou la mécanique arrangée, je ne saurais le dire, mais j’ai, depuis ma jeunesse, été très accroc de mécanique et surtout de deux roues. Je pense à mon père et je me dis que je tiens de lui ce côté-là, il m’a légué tout son patrimoine génétique, téméraire, à la limite du risque-tout, même ce prénom asexué qu’il m’a choisi. C’est à croire qu’il voulait un garçon, mais n’a pas montré sa déception. Le reste vient de ma mère, femme très ordonnée, belle, mais rationnelle, intelligente et organisée, laissant peu de place à l’improvisation et donc à la liberté. Je suis ce fruit génétiquement modifié de ces deux êtres, que rien ne disposait à s’unir, à part ce dicton idiot qui dit que les contraires s’attirent.
Les mains posées sur le volant je suis perdue dans mes pensées et je ne me suis même pas attachée. Je me reprends, attache ma ceinture, mon attaché-case sous mon siège et j’enclenche la vitesse. Mon coupé sport pointe son nez rageur devant le portail qui s’ouvre lentement, la partie de la zone industrielle qui me fait front semble figée après l’agitation de la journée. L’éclairage blafard des lampadaires plonge cette avenue bordée d’arbres dans une atmosphère glauque. Je m’apprête à tourner à gauche quand j’aperçois le phare d’un deux roues qui arrive par la droite, je freine, le laisse passer avant de m’engager. Le vrombissement du moteur couvre tout juste le bruit aigu du scooter qui vient de passer. Je mets mon clignotant pour le doubler quand soudain celui-ci se met à louvoyer. Je le vois osciller, puis soudain basculer dans une gerbe d’étincelles. Je freine au ras du passager tombé sur le sol, abasourdie par cet accident stupide je reste un moment figée avant de réagir. Je sors de ma voiture et me penche sur le jeune homme allongé sur le sol près du parechoc. Je ne vois pas grand-chose et mes connaissances ne me permettent pas de juger de son état. Malgré mon appréhension je me hasarde à lui demander comment il se sent en mettant ma main sur son épaule et avoir une réaction de sa part. Alors que je suis penchée, j’entends le vrombissement de ma voiture et m’aperçois que je suis victime d’un car-jacking. Sans réfléchir, je fonce vers ma portière restée ouverte pendant que la voiture recule je m’agrippe au bras du chauffeur qui surprit lâche le volant pour me repousser et cale. Je tire de toutes mes forces pour le faire sortir, mais je me suis surestimée. Il me repousse violemment et je me retrouve plaquée par le passager qui s’est entre-temps relevé. Je me débats comme je peux, mais il me serre contre lui, je suis prisonnière les bras le long du corps. Réflexe de fille, ma main part entre ses jambes et je serre de toutes mes forces. Je l’entends hurler, sa pression se relâche, mais je n’ai pas le temps de me retourner que je reçois un coup sur la tempe qui me fait vaciller. Un autre coup, je tombe comme ivre sur le sol je sens un corps qui pèse maintenant sur moi de tout son poids. Je dégage mon bras droit et le griffe au visage de toutes mes forces, je l’entends hurler, il se dresse et m’assène une gifle sur la tempe qui me fait presque m’évanouir. A travers un brouillard je le vois s’essuyer le visage avec sa manche et je l’entends vociférer des insanités. J’essaie de me débattre, mais je reçois une deuxième gifle qui cette fois me laisse sans force, les coups pleuvent. Je sens ses mains défaire la ceinture de mon pantalon, maladroitement, mais avec force je le sens me dénuder. J’assiste impuissante à ce viol que je vais subir, je suis tétanisée, tout s’embrouille dans ma tête. J’ai envie de crier et je ne peux pas, le bruit du moteur couvrira ma voix. Je suis là à demi consciente et presque nue sur le bitume attendant avec résignation quand je remarque que mon agresseur ne pèse plus sur moi avec autant d’ardeur. Je me hasarde à ouvrir un œil et je me rends compte qu’il n’est plus au-dessus de moi. Tout est calme, trop calme je penche ma tête et j’aperçois une ombre de venir vers moi. Mon sang se vide, pour la première fois depuis longtemps j’ai peur. Cette peur panique, incontrôlable, celle qui paralyse, qui laisse sans voix. Je ferme les yeux m’attendant au pire. Deux mains fermes et puissantes me prennent sous les aisselles, je me sens soulevée comme un pantin désarticulé. Je me retrouve contre ma voiture les bras ballants tenant à peine debout, je ne sais pas si j’ai été violée. Je sens mon sauveur remonter ma culotte le long de mes jambes, je me laisse faire quand ses deux bras musclés me plaquent et que délicatement l’ajuste presque comme je l’aurais fait. Me tenant d’une main il s’accroupit à mes pieds et remonte mon pantalon de la même façon, met mon chemisier, l’ajuste et boucle la ceinture avant de refermer ma fermeture éclair de mon pantalon. Je me suis laissé faire, reprenant mes esprits très lentement.
Je commence à réaliser ce qui vient de m’arriver, mais je ne comprends pas du tout comment j’ai été sauvée. J’entends seulement une voix sourde qui me demande si je peux conduire maintenant. Je hoche la tête ce qui a pour effet de réveiller la douleur et me laisse tomber dans mon siège la vue encore brouillée et le cerveau à moitié givré.
Je reprends doucement mes esprits, mécaniquement je ferme la porte, mets ma ceinture, contact, moteur. Une grosse moto s’éloigne me laissant comme dans un cauchemar qui ne me concernait pas.
Le chemin du retour s’est fait hors de tout contrôle, je ne peux même pas dire par où je suis passée. Le cerveau est quand même une mervei

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