Carnets de route d un tueur à gages sentimental
81 pages
Français

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Carnets de route d'un tueur à gages sentimental , livre ebook

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Description

Son nom est Jasper Brown. Ses rares amis le surnomment Jasp. Pour ses commanditaires, il est un mercenaire de la mort. Il parcourt le continent africain, au gré des missions qui lui sont confiées, pour modifier le destin des hommes. Il peut dire qu’il est le meilleur. Le plus précis, le plus rapide, le plus fiable. Des hommes de l’ombre le payent pour donner la mort, et il ne manque jamais de travail. Qui sont-ils ? Nul ne le sait - et lui moins que quiconque. Il aime ce métier, qui le mène dans les pays les plus variés de l’Afrique noire, continent dont il est issu, qui lui est encore et toujours étranger et qu’il redécouvre à chaque fois.

Son seul problème dans la vie, c’est qu’il est sentimental.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 décembre 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332865885
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-86588-5

© Edilivre, 2014
Du même auteur
Du même auteur :
– Le Petit Pan de mur jaune et autres nouvelles , Edilivre, 2011
– Les Deux Frères et autres nouvelles , Edilivre, 2011
– Roma, l’avventura et autres nouvelles , Edilivre, 2011
– Les Mille et Une Nuits d’Abu Dhabi et autres nouvelles , Edilivre, 2011
– Alger la belle et autres nouvelles , Edilivre, 2011
– Déserts (roman), Edilivre, 2012
– Les vies aléatoires (roman), Edilivre, 2013
– Les clowns nécessaires (théâtre), avec Emmanuel Cuvillier, Edilivre, 2013
– L’homme en noir (roman), Edilivre, 2014
Dédicaces


Pour Christian P.
Pour Benoît H.
Pour Carina
Son nom est Jasper Brown. Ses rares amis le surnomment Jasp. Pour ses commanditaires, il est un mercenaire de la mort. Il parcourt le continent africain, au gré des missions qui lui sont confiées, pour modifier le destin des hommes. Il peut dire qu’il est le meilleur. Le plus précis, le plus rapide, le plus fiable. Des hommes de l’ombre le payent pour donner la mort, et il ne manque jamais de travail. Qui sont-ils ? Nul ne le sait – et lui moins que quiconque. Il aime ce métier, qui le mène dans les pays les plus variés de l’Afrique noire, continent dont il est issu, qui lui est encore et toujours étranger et qu’il redécouvre à chaque fois.
Son seul problème dans la vie, c’est qu’il est sentimental.
Remerciement


Je remercie Marie-Claude Serre et Nathalie Claverie-Green-Armytage pour leur lecture attentive et leurs pertinents conseils.
Chapitre 1
« Si vous pensez que l’aventure est dangereuse, essayez la routine…
Elle est mortelle. »
Paulo Coelho
Jasper Brown déposa le bagage qui l’accompagnait sur la table basse d’une chambre d’hôtel plutôt miteuse. Les pales du ventilateur tournoyaient lentement au plafond, donnant l’impression de brasser un air lourd et épais. Peu importait la raison pour laquelle il avait échoué dans cet hôtel sordide de Libreville. Il devait y être contacté, voilà tout.
Il sortit son matériel pour le vérifier, méticuleusement. Pour faire son métier, il ne fallait pas seulement avoir de bons nerfs, il fallait être méticuleux, ordonné à l’excès. D’abord, il s’empara de la petite valise rigide, gris métallisé, si petite qu’elle pouvait tenir dans la poche arrière d’un jean serré. Il l’ouvrit et s’essuya les mains avec une lingette de produit désinfectant avant de saisir entre le pouce et l’index la seringue. Avec précaution, il dévissa la capsule d’un flacon plein d’un liquide incolore. Il trempa l’aiguille de la seringue dans le liquide et l’aspira. La seringue se remplit peu à peu et il l’agita de façon à voir le liquide circuler par transparence. Il y en avait assez, ce n’était pas la peine d’en ajouter. Il fit gicler quelques gouttes de produit en l’air, en prenant soin de ne pas s’asperger. Puis il replaça la seringue dans la boîte grise. Tout était prêt. Il n’y avait plus qu’à attendre. C’était une question de minutes.
Jasper Brown s’allongea sur le lit, les mains croisées sous la nuque, fixant les pales du ventilateur. Il aimait cette détente qui précédait la tension de la mission. Depuis quelque temps, il avait même réussi à éliminer le trac. Il arrivait dans l’hôtel, ni vu ni connu, on lui donnait une chambre, il accomplissait son travail, repassait chercher ses affaires et partait. La plupart du temps, personne ne se souvenait de lui. Il était l’homme-ombre, l’homme-fantôme. C’était bien comme ça.
Vrrrr. Son téléphone se mit à vibrer et à diffuser sa musique d’appel, un air de vieux jazz. Il s’en saisit et appuya sur la touche pour obtenir la communication. Sa mission à Libreville allait commencer.
Chapitre 2
« – But I don’t want to go among mad people, Alice remarked.
– Oh, you can’t help that, said the Cat, we’re all mad here. I’m mad. You’re mad.
– How do you know I’m mad ? said Alice.
– You must be, said the Cat, or you wouldn’t have come here. »
« – Mais je n’ai nulle envie d’aller chez les fous, protesta Alice.
– Oh, vous ne pouvez pas faire autrement, dit le Chat, ici, nous sommes tous fous.
Je suis fou. Vous êtes folle.
– Comment savez-vous que je suis folle ? demanda Alice.
– Vous devez l’être, répondit le Chat, sinon vous ne seriez pas venue ici. »
Alice’s Adventures in Wonderland (Les Aventures d’Alice au pays des Merveilles), Lewis Carroll
Journal de Samantha Perth
18 juillet 20**
« Je n’ai jamais été tout à fait à ma place dans cette organisation. Et pourtant, j’y suis mieux qu’ailleurs. J’appartiens à cette éthique du peuple, à cette culture du monde en développement, qui m’interdit de prendre part au gouvernement d’un pays, parce qu’il y a de grandes chances que les intérêts des citoyens soient foulés au pied par les officiels, que ceux-ci soient élus ou placés autoritairement au pouvoir. Dans certains pays d’Afrique, la démocratie est parfois l’autre nom de la dictature.
Je suis l’idéaliste des ONG, c’est ce que Steven me dit souvent. Une idéaliste littéraire, qui écrit sous forme fictionnelle ce qui, peut-être, arrive à d’autres tous les jours. »
* * *
« Je suis arrivée à Libreville aujourd’hui. Vol depuis New York, avec escale. Cette fois-ci, c’est un problème autour des gisements de pétrole qui m’amène. La succession d’Omar Bongo est lente à se mettre en place ; du coup, les sociétés d’extraction du pétrole en ont profité pour prendre à nouveau leur commission, une commission qui défie tout ce qu’on peut imaginer et qui, certains mois, avoisine les 70%. Difficile à croire dans ce pays où le troc est encore la façon d’échanger la plus courante… Mais les entreprises pétrolières ne peuvent s’empêcher d’adopter un comportement colonialiste, après l’heure et malgré l’indépendance. Elles extraient le pétrole, sans se préoccuper de l’environnement, elles prélèvent leur dû et vont s’installer ailleurs.
Je suis là un peu comme un gardien de la probité, comme un expert-comptable ou comme un inspecteur du contrôle des procédures. Si mon rôle n’est pas rétroactivement curatif, au moins il peut avoir une fonction de prévention. Certains directeurs financiers, des locaux ou des expatriés, sont intimidés par ma présence sur les lieux de production et n’osent plus faire un pas de travers, pendant quelque temps du moins. Je fouine, je fouille, je mets mon nez partout : dans les livres de comptes, bien sûr, mais aussi sur le chantier d’extraction, dans les ateliers et les bureaux. Je me montre, on doit me voir, savoir que je suis là. Je dois tenter d’empêcher le maximum de dysfonctionnements de se produire. J’entends dire dans les couloirs : « C’est la fille de Planet and Human Kind » ; j’entends dire aussi d’autres mots, des noms d’oiseaux, les pires horreurs, mais je m’empresse de les oublier… C’est ça que l’organisation attend de moi, c’est ça que Steven m’a conseillé de faire. Et Steven, je lui fais confiance, même s’il est l’une des têtes pensantes de l’organisation, et que je n’aime pas beaucoup les relations hiérarchiques. J’aimerais qu’il soit extérieur au système et n’avoir pas de compte à lui rendre… »
Chapitre 3
« Il n’est pas nécessaire de construire un labyrinthe quand l’Univers déjà en est un. »
Borges, L’Aleph
Il avait mis les mains dans le cambouis, depuis qu’il était petit, il savait se salir les mains quand il le fallait. Sa richesse, il l’avait gagnée sou à sou, à la sueur de son front, à force de ruse, de malignité et de persévérance. De ruse et de malignité, parce qu’il savait que les voies qu’il choisissait n’étaient pas les plus droites ni les plus vertueuses. De persévérance, parce qu’il visait un seul but : sortir d’une condition misérable, avoir le train de vie des plus puissants de ce monde. Il avait du talent pour le trafic. Négocier, s’entremettre, c’était ce qu’il savait faire de mieux. Sans compter les soirées occultes.
Mais là, ce qu’il avait découvert dépassait ses pires prévisions, ses craintes les plus précises. C’était quelque chose qui pouvait mettre à bas tout l’édifice patiemment bâti. Il était fidèle au président tant que celui-ci protégeait ses intérêts, et c’était le cas pour le moment : il était bien en cour. Donc, pas touche au président.
Il s’essuya le front avec un large pan de tissu bariolé. La chaleur était en train de monter. Il fallait agir vite, mais prudemment, pour ne pas éveiller les soupçons. En aucun cas la presse ne devrait s’en mêler. Même le président ne serait pas mis au courant. Ce complot allait être démantelé dans le plus grand secret. Heureusement, il avait l’homme qu’il fallait.
Certes, il pouvait agir en organisant quelques séances nocturnes lors desquelles des sorts seraient jetés, mais il espérait que ce ne serait pas la peine. Inutile de prendre des risques. On lui avait dit grand bien de cet homme. Il regarda la pendule accrochée au mur lambrissé – il avait conservé de son enfance l’habitude de ne pas porter de montre et, depuis lors, à chaque fois qu’il tentait de serrer un bracelet sur son poignet, celui-ci lui rongeait la peau ; le temps était quelque chose de subjectif. C’était l’heure, l’heure d’appeler celui qui allait faire le travail.
Chapitre 4
« En même temps il lui semble que tout le sang de ses veines retombe sur son cœur en pluie glacée. »
Georges Bernanos
Jasper entra dans la boîte de nuit sans difficulté, le videur de l’entrée lui souriant de toutes ses dents en s’effaçant pour lui céder le passage. Son teint de métis lui ouvrait beaucoup de portes en Afrique. Son habillement soigné d’occidental aussi. Il faisait toujours attention à son apparence physique quand il était en mission. Le moindre défaut pouvait faire échouer ses plans.
« Le Diamant noir » rutilait de mil

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