Coups de feu
37 pages
Français

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Description

Le directeur du cinéma Super-Palace a été assassiné par arme à feu dans son bureau.


Si le corps est retrouvé au matin, le médecin légiste estime que la mort remonte à la veille au soir, vers vingt-deux heures, durant la projection d’un film policier américain.


L’inspecteur Rodier fait immédiatement appel au détective Yves MICHELOT pour l’aider dans son enquête, mais les deux hommes vont rapidement suivre des pistes différentes...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9782373478778
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Yves MICHELOT, Détective
COUPS DE FEU
Roman policier
par Claude ASCAIN
CHAPITRE PREMIER
LE FILM
La vaste salle du Super-Palace s'éclaira d'un seul coup. Des guirlandes d'ampoules venaient de s'allumer, annonçant l'entracte. La foule se leva, bruissante et animée, pour gagner la sortie, s'ébrouer un peu, avant de reprendre place pour la seconde partie du programme.
Il ne resta bientôt plus que quelques spectateurs qui ne tenaient pas à braver le froid sec de cette soirée de janvier.
Un couple de jeunes gens était assis au troisième r ang des fauteuils d'orchestre. Les ouvreuses commencèrent à circuler, chargées de leurs paniers plats, offrant des friandises. Soudain, comme mû par un ressort, le jeune homme se dressa brusquement. Sa compagne le dévisagea d'un œil étonné : — Tu sors, Marcel ? — Oui... Je... J'ai envie de fumer une cigarette... — Ne sois pas trop long. Le grand film est palpitant.
Il sourit et l'embrassa :
— Oui. Je sais. Sois tranquille... Je reviens tout de suite. Elle le suivit du regard, son Marcel. Ils étaient fiancés. Le mariage aurait lieu au début de février. La jeune fille se plongea dans une rêverie, avec de riantes pensées pour l'avenir. — Demandez bonbons... demandez sucettes !... psalmo diaient les ouvreuses, d'une voix monocorde.
Peu à peu rentrèrent les spectateurs. Brrou ! Qu'il faisait froid, au-dehors ! Le ciel piqueté d'étoiles annonçait le gel. L'air vif coupait les visages rouges comme une lame de rasoir.
Une sonnerie persistante annonça la fin de l'entracte. L'afflux de gens se précipita. Jeanne tourna la tête pour reconnaître le brun aux cheveux bouclés qu'elle attendait.
Marcel ne rentrait pas. Bientôt l'obscurité se fit dans la salle. Le titre du film fut projeté en fanfare assourdissante de trompettes. Et toujours pas de Marcel. Que signifiait ? Les premières images commencèrent à apparaître. La jeune fille était nerveuse, préoccupée. Elle regardait l'écran, mais ne voyait rien, pour ainsi dire... Son esprit était ailleurs.
Pan !... Pan !... Pan !...
Trois coups de feu claquèrent dans l'ombre. Elle se retint pour ne pas pousser un cri aigu. « Que je suis bête !... Ça m'apprendra à regarder le film ! » Une bagarre entre gangsters. Maintenant, c'étaient des roulements brefs de mitraillette. Elle essaya de s'intéresser à ce qui se passait, mais son énervement ne faisait que croître.
Une ombre se révéla dans l'allée... Ah ! enfin !...
— Oh ! Marcel... C'est toi. Que s'est-il donc passé ? Pourquoi es-tu tellement en retard ?
Il était haletant, il avait dû sûrement courir. Il bredouilla une excuse, puis, se penchant vers elle, déposa un baiser hâtif sur sa joue.
Elle éprouva un brusque serrement de cœur.
Il venait d'affirmer qu'il avait perdu beaucoup de temps à courir trois bureaux de tabac, à la recherche de sa marque préférée. Or, non seuleme nt il n'avait nullement fumé, mais encore...
« Il sent le parfum... » se dit-elle. Mue par un instinct dont elle ne raisonna pas l'origine, elle ne fit aucune remarque, ne posa aucune question. Quand il l'accompagna, la soirée terminée, quand il la quitta à sa porte, elle constata qu'il l'embrassait précipitamment comme s'il n'avait qu'une hâte, la quitter au plus vite.
De fait, il s'arracha et partit en courant... Le soir, en se dévêtant, Jeanne se demandait avec obsession : « Pourquoi me cache-t-il quelque chose ? »
* * *
Une heure du matin. Le téléphone éclata dans le cabinet de travail d'Yves Michelot. Un jeune homme, couché sur le divan, se dressa, décrocha le récepteur. Déjà, Michelot lui-même sortait de sa chambre, en pyjama, chaudement emmitouflé dans un vêtement d'intérieur. Qui pouvait le demander à cette heure indue ? Claudin lui passa l'appareil et chuchota :
— C'est Rodier, patron !... Il a l'air d'être dans un de ces pétrins !
Michelot reconnut, en effet, la voix de son ami, l'inspecteur Rodier, de la P. J. Il fit une grimace de mauvaise humeur :
— Allô... Qu'est-ce que tu me veux ?
— Besoin de toi, Michelot !
— Pour te bercer ? Tu as des insomnies ?
— Ne plaisante pas... Viens tout de suite !
— Tu es fou ? C'est l'heure de dormir pour les honnêtes gens !
— Écoute... supplia Rodier, d'une voix lamentable. Je me trouve à Verneuil-les-Roses... En banlieue... — Qu'est-ce que tu fais là-bas ? Tu as manqué le dernier autobus ? — On m'a appelé... Le directeur du Super-Palace a été assassiné… C'est le cinéma de la localité. Viens m'aider, mon vieux... Aie un peu de cœur !
Michelot haussa les épaules. Bien sûr, il irait.
— Le temps de persuader ma femme et de m'habiller.. . Je saute dans ma voiture et j'arrive.
me M Michelot était habituée à ces brusques déplacements. Mais le détective, pour une fois, rageait et pestait.
— Chien de métier !... Et dire que je l'adore ! Claudin l'accrocha au passage : — Vous ne m'attendez pas, patron ?
— Pas besoin de toi... Tu en...
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