Deux coups de feu dans la nuit
44 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Deux coups de feu dans la nuit , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
44 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Le célèbre détective radiesthésiste Claude PRINCE a loué une villa dans le midi pour y passer des vacances en famille.


Un soir, alors qu’il fume tranquillement un cigare sur la terrasse, deux coups de feu retentissent.


Quelques minutes plus tard, M. de Montieux, un ancien militaire occupant la propriété voisine débarque en courant ; il lui demande assistance afin d’accéder à la chambre close de son frère d’où sont parties les détonations...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791070034101
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

- 19 -

DEUX COUPS DE FEU DANS LA NUIT

De
Marcel PRIOLLET
* 1 *
Sous les étoiles
 
Cette année-là, nous conta Claude Prince, le fameux détective radiesthésiste, j'avais été avec ma famille, passer les vacances dans le Midi. Vous savez, si j'aime de passion cette admirable côte qui va de Nice à la frontière italienne avec l'encerclement sinueux de ses trois corniches aux aspects si variés, riants, majestueux ou graves, suivant le chemin qu'elles empruntent, toujours plongeant au fond de l'infinité bleue de la Méditerranée. Or, j'avais déniché à Cap-Ferrat, une délicieuse maison au jardin provençal, paradis de lianes et d'oliviers, toutes les fenêtres s'ouvraient sur le large et sa frange de montagnes violettes, le clayonnage de la porte, une porte garnie d'un auvent peint en vert, flanquée de jarres couleur de terre d'où s'échappaient un débordement de capucines jaune et orange, s'ouvrait sur une étroite sente, dominant la mer. Une dégringolade de pins parasols et de rochers couleur de sang y faisait suite ; ce petit chemin était désert, peu de monde y passait, bien qu'il menât par un détour jusqu'à la plage de Beaulieu.
Mais en général, les promeneurs dédaignaient le pittoresque de ce coin charmant, préféraient prendre la grande route qui abrégeait la distance. De voisins, point ! Pardon, séparée de notre habitation par un grand terrain planté d'oliviers et de palmiers desséchés à vendre, ainsi que l'annonçait un écriteau, se trouvait une fort jolie propriété un peu en retrait, cachée par un rideau de cyprès, construite dans le genre italien d'autrefois : toit en terrasse, large balcon de pierre, perron imposant que garnissaient des pots de faïence plantés de lauriers-roses en fleurs. La bâtisse tombait un peu en ruine, car le propriétaire qui ne l'habitait point, la louait aux étrangers de passage et tenait à faire dessus, le moins de frais possible.
Cette jolie villa portait le nom du « Belvédère » sans doute en raison d'un petit kiosque formant point de vue à l'angle de la terrasse de briques, dominant la sente, face au large. L'habitation, je le répète, était située au fond du jardin, cernée, comme protégée par une double rangée de cyprès noirs, formant rideau.
Ceux qui habitaient là devaient être tranquilles, on ne pouvait les voir, ni de la route ni de la sente, et si j'étais, moi, un peu mieux renseigné que les autres sur cette demeure calfeutrée au milieu de son nid de verdure, la cause en était à mon indiscrétion. Les premiers temps de mon installation à Cap-Ferrat, j'eus la fantaisie un soir d'escalader le mur formant terrasse sur la sente, et de me promener par le grand jardin embaumant le thym et la lavande, certain de l'impunité, puisque je savais la demeure inhabitée en ce moment.
Peu après, une famille parisienne vint s'y fixer pour la saison.
Par les domestiques que nous occupions et qui étaient bavardes ainsi qu'il sied à des filles du midi, nous apprîmes sans le demander, que les nouveaux locataires du « Belvédère » étaient des gens très bien, un gros industriel de la région parisienne, M. de Montieux, qui accompagnait sa femme, ses deux enfants, un petit garçon et une petite fille de 6 et 10 ans et son frère Édouard, un jeune avocat. Le personnel se composait d'un chauffeur, – M. de Montieux possédait une conduite intérieure de grande marque, – deux bonnes, cuisinière et femme de chambre. Train, comme vous en jugez, répondant à une assez grosse fortune.
Ces voisins peu turbulents et courtois ne nous gênèrent guère et devaient aussi peu se soucier de nous que nous nous occupions d'eux.
Parfois, à deux ou trois reprises, vers le soir, j'avais croisé M. de Montieux, seul ou en compagnie de sa femme, une mince blonde aux yeux cernés, toujours vêtue avec une suprême élégance.
Nous échangions alors un vague coup de chapeau, puis nous passions avec l'indifférence de deux personnes qui s'ignorent et n'ont aucune raison valable de lier connaissance.
Puisque je vous parle de mon voisin, M. de Montieux, je vais, pendant que j'y suis, vous esquisser sa silhouette. Au physique, un homme d'une cinquantaine d'années, portant beau, dont on devine l'énergie en dépit des tempes grises. Très soigné dans sa mise, avec je ne sais quoi de volontaire, de militaire dans l'allure.
Son frère Édouard, un jeune homme d'une trentaine d'années, beau garçon, au regard profond, à la démarche dégagée. Entre les deux frères, aucun point de ressemblance.
L'un visiblement énergique, l'autre bon garçon, joyeux drille, cela se voyait tout de suite, rien qu'aux exclamations d'argot, lancées d'une voix pleine de gaieté lorsqu'il revenait de la pêche, sport qui semblait son plaisir favori.
Que me reste-t-il à présent à passer en revue ?
Les deux bébés...

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents