Deux morts dans une clairière
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Deux morts dans une clairière , livre ebook

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Description

L’inspecteur DOUBLET termine son périple au Venezuela et a prévu de rentrer en France par le prochain paquebot, juste après avoir fait une partie de chasse sur les terres de son hôte, le señor Arcada.


Au moment de s’élancer sur la trace du gibier, un Indien arrive, essoufflé, pour leur annoncer qu’il a trouvé deux cadavres d’hommes blancs dans une clairière proche d’un temple aztèque.


Sur le lieu du drame, l’inspecteur DOUBLET constate qu’une des victimes a été abattue d’une balle dans le crâne et l’autre a eu la tête arrachée par une explosion.


Le señor Arcada reconnaît des aventuriers qu’il a accueillis quelques jours auparavant.


Qu’a-t-il bien pu se passer ? C’est ce que l’inspecteur DOUBLET se promet de découvrir avant de retourner au pays. Mais, déjà son instinct lui susurre qu’il s’agit là d’un crime maquillé...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9791070035962
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

INSPECTEUR DOUBLET
À TRAVERS LE MONDE

DEUX MORTS DANS UNE CLAIRIÈRE
Récit d'aventures

Jean NORMAND
I
RENDEZ-VOUS DE CHASSE
 
— Mon cher ami, ma décision est irrévocable. Dans quatre jours, le paquebot Navarre fera escale à La Guayra. Je prendrai passade à son bord pour rentrer en France,
— Oui, je vous comprends. C'est un si beau pays que le vôtre. Cependant, l'imminence de votre départ ne doit pas vous faire oublier que nous sommes demain les hôtes du señor Arcada qui nous a invités à chasser sur ses propriétés.
— C'est avec joie que je me rendrai à la si aimable invitation du señor Arcada.
Cette conversation s'échangeait entre deux hommes assis sous la véranda d'une villa située sur une colline d'où l'on apercevait les navires ancrés dans le port de La Guayra. Le premier n'était autre que l'inspecteur Doublet qui, après avoir visité Caracas, avait décidé de s'embarquer pour la France. Le second, le maître de céans, se nommait Rosalès Garcia, et passait à juste titre pour le plus riche armateur du grand port vénézuélien.
La raison qui avait motivé leur rencontre mérite d'être mentionnée. La réputation de l'inspecteur Doublet ayant précédé l'arrivée de celui-ci à Caracas, le señor Rosalès avait été chargé par le président lui-même d'une mission officieuse d'importance : il devait offrir à son hôte de prendre la charge de grand-maître de la police dont le titulaire, atteint par l'âge, venait de se démettre.
Pourtant, malgré les conditions magnifiques qui lui étaient faites, car il ne tenait qu'à lui-même de fixer la somme de ses appointements, l'inspecteur Doublet avait décliné la proposition pour deux raisons : d'abord, il avait décidé de rentrer en France pour quelques mois, et ensuite il était trop épris de sa liberté pour consentir à l'aliéner. L'invitation du señor Arcada était la dernière qu'il avait consenti à accepter. Après, il ne penserait plus qu'à son départ, irrévocablement. Le lendemain matin, en costume de chasse, coiffés de l'indispensable sombrero, montés sur des alezans choisis parmi les meilleurs chevaux de selle de l'écurie du señor Rosalès, les deux hommes arrivaient avant midi au domaine du señor Arcada.
Les propriétés du señor Arcada s'étendaient en forêt sur des centaines d'hectares, et celui-ci y avait aménagé des relais de chasse qui épargnaient à ses invités de rentrer à l'habitation principale une fois la nuit tombée.
C'est dans un de ces relais que nous retrouvons l'inspecteur Doublet en compagnie des señores Arcada et Rosalès au cours de l'après-midi, alors qu'après avoir laissé passer la chaleur lourde du milieu de la journée, ils se préparaient à reprendre le fusil.
Ce fut à ce moment qu'un bruit de voix parvint aux chasseurs et qu'un garde apparut, accompagnant un Indien couvert de sueur et qui paraissait hors d'haleine.
— Qu'y a-t-il ? interrogea le señor Arcada.
Il raconte je ne sais quelle histoire de blancs trouvés par lui, morts en forêt, répondit le garde.
— C'est peut-être les deux hommes à qui nous avons donné l'hospitalité la semaine passée, ne pensez-vous pas, Arrubio ?
À cette interrogation de son maître, le garde ne sut répondre que par un geste évasif.
Le señor Arcada fit signe à l'Indien d'approcher près de lui, remplit un verre de tafia et le lui tendit. Celui-ci l'avala d'une gorgée, respira bruyamment, tandis que sa poitrine se dilatait. Et, rapidement, il se mit à parler, ponctuant ses phrases hachées d'interjections et de gestes brusques :
Il était allé chasser en forêt, lorsqu'aux abords des ruines du temple aztèque de Palauqui, il avait aperçu dans l'herbe les corps étendus de deux blancs. (1)
— Le premier... mort fusil..., le second plus tête du tout... précisa l'Indien, à qui sa déclaration, lorsqu'elle serait contrôlée par la police, vaudrait une prime de cinquante bolivars.
Lorsqu'il eut fini de parler, l'inspecteur Doublet, les señores Arcada et Rosalès se regardèrent sans mot dire.
Le premier, le señor Arcada rompit le silence :
— Les ruines du temple de Palauqui sont à quelques kilomètres d'ici. Nous avons les chevaux, nous arriverons avant la nuit. En selle, messieurs !
Il était évident que, pour l'instant, le plus urgent était d'arriver au plus vite à l'endroit où l'Indien avait découvert les deux cadavres.
Le señor Arcada et ses deux invités se mirent en selle, tandis que l'Indien se suspendait par la main droite à l'arçon de la selle de Doublet. Il pourrait ainsi, en courant, suivre sans fatigue l'allure d'un cheval au trot.
Rapidement, les cavaliers arrivèrent aux abords des ruines du temple aztèque de Palauqui. Elles étaient constituées par des tronçons de colonnes de briques rouges émergeant à peine d'un amas formidable de broussailles. Sur l'herbe, dans la partie découverte, deux corps étaient étendus à peu de distance l'un de l'autre, sur lesquels l'attention de Doublet se porta aussitôt qu'il eut mis pied à terre.
Comme tous les simples qui ne savent point faire de phrases, l'Indien avait très exactement décrit ce qu'il avait vu. Les corps étaient bien ceux de deux Européens. Le premier, étendu la face contre terre, avait reçu dans la tempe droite un coup de revolver qui avait traversé le crâne de part en part, causant une mort instantanée. À moins d'un mètre du corps se trouvait un revolver Colt de gros calibre, que Doublet ramassa et examina soigneusement. Tout d'abord, il fit basculer le barillet et constata que trois balles sur six manquaient. Portant ensuite son attention sur le canon, il constata qu'il était encrassé par la déflagration de la poudre.
— On a tiré avec cette arme, remarqua simplement l'inspecteur Doublet qui s'approcha alors du deuxième cadavre.
Pendant plus d'une minute, il l'observa sans mot dire, puis se retournant vers les señores Arcada et Rosalès qui le regardaient silencieusement, il leur dit :
— Cet homme a été tué d'un coup de revolver fort probablement, et ensuite on a fait éclater une cartouche de dynamite à proximité de sa figure. Il faut prévenir la police au plus tôt et mettre ces deux corps à l'abri pour éviter que les bêtes de la forêt ne les dévorent.
...

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