Escale à Chichicastenango
404 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Escale à Chichicastenango , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
404 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Frédéric Janssen, richissime capitaine d’industrie, décède à New York à 71 ans. Ashley, sa jeune veuve, va découvrir peu à peu la face cachée de son mari.
Femme fatale, séductrice et manipulatrice, Ashley va mener un combat pour conquérir la présidence de la multinationale. C’est alors qu’entrent en scène des personnages hauts en couleur.
Les événements vont nous conduire de Bordeaux à New York en passant par Madrid et l’Amérique du Sud.
Les enquêtes du bureau fédéral américain et d’un jeune juge d’instruction bordelais vont mettre à jour ces luttes de pouvoir où se croisent des personnalités surprenantes, tels des ruffians qui surgissent de l’ombre, poussent des portes entrebâillées et disparaissent.
Ce roman contemporain nous raconte le destin funeste d’un antihéros.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 novembre 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334001731
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-00171-7

© Edilivre, 2015
Citations

« L’argent qu’on possède est l’instrument de la liberté, celui qu’on pourchasse est celui de la servitude. » Rousseau
« La liberté existe toujours, il suffit d’en payer le prix. » Henri De Montherlant
 
1
Vol Paris-New York, le 8 septembre 2009
L’hôtesse se pencha vers Jacques pour lui demander de relever son siège. L’avion allait bientôt atterrir à l’aéroport John F. Kennedy de New York.
« Dans combien de temps atterrissons-nous ?
– Dans un peu moins de vingt minutes, Monsieur Leenhardt. »
La voisine de Jacques le regarda avec insistance, l’air surpris :
« Comment l’hôtesse connait-elle votre nom ?
– Nous ne sommes que sept en première classe, avec deux hôtesses pour nous servir. Il est très facile pour elle de mémoriser le nom des passagers. Et puis, compte tenu du prix du billet, la compagnie a quelques égards vis-à-vis des voyageurs qui rapportent de l’argent.
Mademoiselle, vous habitez New York depuis cinq ans et vous revenez en France tous les mois ?
– Oui, c’est l’avantage de mon métier : pouvoir séjourner régulièrement à Paris.
– Que faites-vous de si particulier ?
– Je transporte des pièces exceptionnelles pour une grande maison de luxe française. C’est la raison de mon voyage en première.
De fortes turbulences interrompirent leur conversation. L’avion traversait une zone de nuages denses et noirs.
– C’est assez courant, ce type de temps, en septembre, commenta la jeune femme. Et vous ? Vous venez souvent aux États-Unis ?
– Non, quatre à cinq fois par an seulement, pour rencontrer mon plus important client.
– Vous êtes dans le commercial ?
– C’est un peu cela ? En réalité, je dirige une entreprise de haute technologie et mes clients se situent sur les cinq continents…
Jacques sentit le besoin irrépressible de se confier à la jeune inconnue, moins, cependant, pour la séduire que pour rompre la solitude du vol. Il éprouvait aussi le besoin de formuler à haute voix des questions qui le taraudaient. Dans cet avion, à 11 000 mètres d’altitude, il se dit que le moment était venu :
– Pour tout vous dire, je me suis longtemps posé des questions sur ce client américain. Il est, comment dire… très particulier. Il m’achète mon matériel 30 % plus cher que mes autres clients, et en grande quantité. Il ne négocie jamais les prix et paie cash à réception de la marchandise. Vous avouerez qu’il y a là quelque chose d’un peu contre nature, lorsqu’on sait comment les Y ankees se comportent habituellement en affaires. J’ai fait faire une enquête sur la compagnie, par une officine privée. Je n’ai pas appris grand-chose. Je sais simplement que je suis leur seul fournisseur pour ce type de microfibre optique depuis bientôt 10 ans. Mais, je vous prie de bien vouloir m’excuser, fit Jacques en réalisant soudain qu’il s’était confié plus que de raison. Je parle de moi, ce qui est très discourtois.
Mais la jeune femme ne parut nullement surprise par ces confidences. Au contraire, elle semblait ravie :
– Dans quel quartier descendez-vous ?
– À Time Square. Je suis logé au Marriot-Marquis, répondit Jacques.
– Veuillez m’excuser si je me montre intrusive, mais puis-je vous proposer de vous déposer avec la voiture mise à ma disposition ? Cela vous évitera la longue file d’attente des taxis, d’autant qu’en ce moment des travaux gênent considérablement l’accès à la zone.
– J’accepte bien volontiers votre proposition, répondit Jacques. Cela m’évitera les désagréments de ma dernière attente à JFK sous la pluie. Mais je ne voudrais pas vous obliger à faire un détour.
– Ne vous sentez pas gêné. Time Square est sur ma route. Je vais sur la 5 e avenue. Et puis, le chauffeur est là pour ça !
Elle se pinça la lèvre inférieure, sans cesser de sourire :
– Je dois vous donner l’impression d’être une « bourge » ?
– Vous n’en avez pas l’air.
L’A380 se posa en douceur et roula un long moment avant de rejoindre la porte de débarquement.
Jacques se tourna vers sa voisine :
– Vous envisagez de vivre définitivement à New York ?
– L’homme de ma vie est resté à Paris, et comme il ne partage pas ma passion pour mon métier, je doute fort qu’il vienne s’installer ici. J’envisage de revenir habiter en France d’ici deux ou trois ans.
– Sera-t-il assez patient ?
Jacques avait prononcé ces mots machinalement. Il ne put réprimer un éclat de rire, puis s’excusa auprès de son interlocutrice qui n’avait nullement l’air offusqué.
– Ce n’est rien. J’imagine que le problème est le même pour vous. Votre femme ne doit guère apprécier les nombreux voyages que vous effectuez tout au long de l’année.
– S’il est vrai que je prends souvent l’avion, commença Jacques, en particulier pour Tokyo, Berlin, Montréal, Shanghai, Mexico ou Tel Aviv, je vous rassure : mon épouse ne me pose aucun problème !
La jeune inconnue sourit d’un air entendu :
– Je vois… Le stéréotype de l’épouse modèle telle que les Américains en avaient dans les années 1950 : belle, n’ouvrant pas trop la bouche, souriante, fidèle, etc.
– Vous faites fausse route !
Jacques garda le silence quelques instants, puis, devant l’air impatient de son interlocutrice, se décida enfin à répondre :
– Je suis célibataire.
Elle ne put réprimer un cri d’enthousiasme :
– Wouah ! Un beau mec comme vous, toujours célibataire ! C’est pas un peu bizarre ! Où est l’erreur ?
– “Bizarre”, je ne sais pas. Comme tous les hommes, je suis plein de défauts que les femmes supportent mal. J’aime ma tranquillité, lire pendant de longues heures et je passe beaucoup de temps à écrire. Mais le plus grave de tous, c’est ma frénésie de travail. J’aime ça… Et puis, gagner de l’argent, ce n’est pas si mal, même si nos compatriotes ont souvent un regard suspicieux sur les gens qui en ont beaucoup.
– Beau, intelligent et riche ! Quel beau parti vous faites ! Vous devez faire tourner les têtes des jolies filles ! Je me trompe ? »
Jacques ne répondit rien. « La situation est parfaitement claire, songea-t-il. Je suis en train de me faire draguer de la plus ouverte des façons. C’est vrai qu’elle est mignonne, mais je ne peux décemment pas l’inviter à l’hôtel où vont se trouver de nombreux clients de la compagnie. Je ne suis pas venu ici pour passer du bon temps. Je dois travailler sur ma présentation au meeting et je n’ai aucune envie de m’encombrer d’une emmerdeuse. C’est ce qu’elle laisse paraître, tout du moins. »
Il la dévisagea discrètement. Il n’aimait pas son attitude : trop directe, pas assez féminine.
Les passagers de première classe débarquèrent les premiers, ce qui indiquait que l’attente au guichet ne serait pas trop longue. Sa voisine ne le lâchait pas d’une semelle. La perspective de voyager autrement que dans un taxi lui avait fait accepter la proposition de la demoiselle qui, semble-t-il, se voyait déjà dîner en tête à tête avec lui. C’est l’intuition qu’il avait.
 
2
8 septembre 2009 – New York
Le téléphone sonna dans le bureau de la directrice de la recherche et du développement. Ashley décrocha puis, reconnaissant son assistante, la sermonna aussitôt :
« Rachel, je vous avais dit de ne me passer aucun appel cet après-midi. Je dois boucler la réception prévue demain avec nos clients et je suis en retard.
– Mais, Madame Merril, c’est le président, Monsieur Janssen.
– Bon, passez-le moi !
Elle attendit quelques instants en tapotant nerveusement ses ongles impeccablement vernis contre le bois massif de son bureau.
– Allô Frédéric, que se passe-t-il ? Tu n’es pas au courant de la réunion de demain ? Je t’en avais parlé pourtant. Je suis totalement out  !
La voix au bout du fil était ferme :
– J’ai besoin de te voir ce soir. Je sais que tu dors au Marriot pour peaufiner la conférence mais je dois te parler. Rentre à la maison.
– Parle maintenant, ça me fera gagner du temps ! Je ne vais pas me taper les embouteillages ce soir pour repartir à Time Square !
– Non, pas maintenant, pour ce que j’ai à te dire, tu dois être près de moi.
– Tu veux divorcer, c’est ça, alors que nous sommes mariés depuis six ans ?
– Ne sois pas stupide, il n’est pas question de ça.
– J’ai eu peur, il est vrai que je viens de battre un record de longévité auprès de toi, tes quatre autres femmes ne peuvent pas en dire autant…
Frédéric Janssen était toujours aussi calme lorsqu’il reformula sa demande, ce qui contrastait avec l’attitude de son épouse :
– Cesse ton ironie de bas étage et viens me rejoindre vers 20 heures. Ce que j’ai à te dire est de la plus haute importance pour toi, et pour la compagnie. »
 
3
New York - aéroport John F. Kennedy
Après avoir parcouru un long couloir, Jacques parvint enfin à la salle d’attente du passage de l’immigration. Derrière la baie vitrée qui surplombait ce lieu immense, il découvrit d’interminables files d’attente composées de centaines de voyageurs. Il était clair que les 350 passagers du vol « Air China », qui précédait le sien, n’allaient sûrement pas passer le filtre rapidement, question de langue et de méfiance géopolitique.
« Mon cher, on en a, au bas mot, pour deux heures, peut-être trois ! Croyez-en mon expérience, le temps d’attente ne fait que s’allonger depuis cinq ans.
– Il ne reste plus qu’à nous armer de patience Mademoiselle… Mademoiselle ?
– Claire, Claire Bonometti.
– Vous êtes Corse ?
– D’origine Italienne.
– Ah, je vois…
– Vous voyez quoi ?
– Non, rien. Veuillez m’excuser. »
La pensée qui venait de traverser l’esprit de Jacques ne le rassurait guère. « Les Italiennes sont comme les Italiens, songea-t-il, elles ont la drague facile. Mais il faut tout faire pour m’en débarrasser après mon arrivée au Marriot. Bien sûr, elle n’aura a

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents