Fenêtre-sur-Marbrerie
288 pages
Français

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Description

Harry Nielsen est un homme physiquement présent et pourtant mentalement absent. Les morts n'ont rien à envier à sa vie... Son activité favorite, espionner derrière sa fenêtre la marbrerie d'en face... Comme si le malheur ne l'avait toujours pas rassasié. Calvin Dean, le propriétaire du magasin funéraire, a des comportements inquiétants. Quels sont ces hurlements venus tout droit de la marbrerie ? D'où viennent ces odeurs de brûlé la nuit ? Pourquoi la police ne trouve-t-elle rien ? Une bonne dose d'humour grinçant, une pointe de macabre, des figures truculentes, un rythme enlevé... Avec ces ingrédients, nul doute que T. Philippe ne peut que concocter un roman mortellement savoureux... Dans la ligne de mire de l'auteur : les activités pour le moins suspectes et mortifères d'une marbrerie tenue par Calvin Dean, qui vont entraîner des réactions de plus en plus folles, allant crescendo dans la démesure, de la part d'un groupe de personnages dépassés par les événements. Noir et épique, survolté et imprévisible, un texte addictif.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 juin 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342051964
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Fenêtre-sur-Marbrerie
Tristan Philippe
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Fenêtre-sur-Marbrerie
 
 
 
 
Sabrina,
 
Tu fus présente à l’amorce de cet ouvrage,
Toi mon « Coach-Phare », mon Gouvernail…
Aujourd’hui, tu ne l’es plus… car trop tôt disparue…
Ton départ fut si brutal et mon Cœur a fait Naufrage…
J’ai voulu jeter l’« Encre » quand tes faisceaux d’encouragements se sont éteints…
Mais promesse t’a été faite de toujours « Hiss’et Haut » mes espoirs brochés et ne jamais en dériver…
Alors mes Voiles sentimentales déchirées, c’est à contre-courants que SEUL j’ai continué de Ramer,
Affrontant ces « lames » qui tant m’ont chaviré…
S’il m’est permis d’atteindre ce possible rivage d’apothéose sans m’y échouer,
Sera-ce grâce à Toi, ma belle Sirène qui tant me manque…
 
Espérons à distance l’un et l’autre, la « pêche » miraculeuse de quelques passagers, qui s’a’ligne’ront sur mes Plages d’écriture pour se laisser embarquer,
Au gré du Vent, au gré du Temps…
Via cette île non trop déserte de lecteurs, où j’aurais tant aimé t’y retrouver…
 
Merci à Toi Sabrina, d’avoir ÉTÉ… et d’avoir toujours voulu croire en Moi si peu confiant…
Tu auras été le Mât auquel je me suis accroché jusqu’à la « Naissance » de ce « Baby-manuscrit » avant d’avoir assisté, impuissant, à ton Voyage sans retour, faute de pouvoir te secourir…
Tu auras été ma Bouée,
celle qu’à mon tour je n’ai pu te lancer pour être encore des Nôtres sur cette croisière de l’existence…
 
Avec tout mon Amour…
Ton « louangeur » Tristan
 
 
 
Harry Nielsen est un homme qui partage une liaison avec la solitude.
Marié, dans l’« état d’ébriété », son cœur n’a de sentiments que pour l’isolement et la boisson.
Divorcé du bonheur depuis tout petit, séparé de sa famille qui périt dans un incendie…
Bref, voilà un individu qui croque le malheur à pleines dents.
Les 3, 4 litres du temps, il les passe avec ses deux meilleurs amis, Jack et Daniel’s, car polygame, marié d’un amour fort à ses bouteilles.
La sobriété et lui ne font plus bon ménage depuis bien longtemps.
 
Aussi, ne vous méprenez pas, ce petit bonhomme n’est pas un bouc émissaire de plus qui se fait plaindre par quiconque voudrait se moucher !
Des amis qui se comptent sur le poing fermé, un physique sur lequel on ne se retourne pas, sur un trottoir cependant qu’on ne quitte pas.
 
Des petits yeux noirs qui reflètent ses grandes blessures secrètes…
Des petites jambes qui le mènent vers une vie dans laquelle à 33 ans nous n’avons déjà plus pied…
De longs bras qui n’attendent plus de mains tendues…
 
Côté vie professionnelle, des petits boulots par-ci par-là, toujours licencié faute de bonne humeur, et d’autres rires au travail ! Le comble de l’ironie, c’est d’apprendre qu’il s’est même essayé comme clown aux goûters d’anniversaires !
Aujourd’hui sans emploi, il subsiste grâce aux assurances décès de sa famille.
Voilà, telle est la vie dans laquelle repose notre ami Harry !
 
Gentil, généreux, timide et complexé, ses faibles « qualités », il les compte pour s’endormir la nuit. Alors gentes dames et demoiselles, si vous êtes charmées par notre ami Harry, écrivez-lui ou fermez vos capuchons à jamais ! C’est que vos stylos ne corrigent pas les erreurs !
 
Il habite un petit village nommé Eden City d’un millier d’habitants, situé au sud de l’Angleterre. Comme dans tous ces bourgs perdus, tout se sait, tout se dit, tout se lit…
L’environnement d’Harry n’est guère plus souriant. Sa fenêtre donne sur une marbrerie attelée au cimetière, d’où l’on peut lire à l’affût de tant de bons souvenirs, et dans lequel résident plusieurs branches de son arbre généalogique.
Un cimetière d’ailleurs, qui ne fait plus depuis quelque temps déjà, « l’attraction » première du sommeil éternel.
 
Ce n’est pas sans une certaine émotion que je vous raconte ici sa descente aux enfers…
Harry habite un petit studio dans lequel, « Tristesse » est devenue sa seule « colocataire »…
- les boîtes d’antidépresseurs empilées qui éclipsent la lampe de chevet,
- un évier masqué par une tonne de mégots devant un cendrier à bout de souffle et déjà trop brûlé,
- un réveil agacé de se faire assommer par son acquéreur, qui lui rappelle de ne le réveiller sous aucun prétexte,
- une cafetière surexcitée par une tonne de caféine ingurgitée,
- une salle de bains contrariée d’être aussi propre…
 
Trop longtemps allumé, le radiateur d’Harry a surchauffé et ne lui réchauffe plus le cœur ; les fioles de liqueurs se chargent à présent de le réconforter…
Malgré tous ces litres de chagrin qui inondent ces 20 mètres carrés, Harry s’est trouvé de quoi s’occuper, affalé dans sa chaise à bascule immobilisée par un bois déjà trop usé. Il scrute par sa fenêtre heure par heure, jour par jour, les clients séduits par différents morceaux de granit.
Son robinet sentimental, asséché par trop de larmes déjà versées, se contente de regarder sans compassion !
Les yeux cachés derrière des lunettes de soleil, des vêtements qui broient du noir à longueur de journée… sale temps pour les vivants !
 
Ici la pluie a été embauchée, les nuages convoqués, le soleil licencié.
Dehors, les arbres se disputent les dernières feuilles mortes de peur d’attraper froid.
Dans la remise du cimetière, les outils de jardinage jalousent la pelleteuse devenue vedette des vers de terre, un peu plus loin le corbillard est au point mort…
 
Aucune visite après toutes ces années, les bancs du cimetière sentent encore la peinture fraîche allant même jusqu’à souhaiter de se faire taguer !
 
Ici la Mort viendra vous sauver de la Vie !
 
En résumé, une marbrerie et un cimetière tenus par Calvin Dean, un ancien croque-mort à présent reconverti dans la vente de domiciles pour humains expirés qui, fauchés, n’ont pas pu régler le loyer de leur santé.
 
Calvin loge au premier étage de la marbrerie qui fait office de mezzanine. Sa vue directe sur le cimetière « Saint-Cailloux » fait de lui un chasseur hors pair qui débusque le jeune gibier, venu la nuit tombée pour des parties de cache-cache et autres évocations d’histoires vampiriques. Autre avantage, entièrement marbrée, sa mezzanine a fait de Calvin un vrai pacha lors de la précédente canicule.
 
Très apprécié de ses clients attristés, on ne lui connaît ni femme(s) ni enfant(s).
Côté physique n’ayons pas peur de le dire, la mort lui va bien, comprenez…
- un regard à fermer vos paupières !
- de grosses mains, à souhaiter qu’il ne vous la serre pas !
Vous l’aurez compris, il n’est pas vraiment gâté par la nature (sauf bien sûr, si on aime le genre serial killer !)
 
Malgré son physique ingrat, l’opinion quant à la réputation de Calvin est comment dirai-je… unanime !
Dénigrer Calvin ici est aussi grave que profaner une sépulture là-bas !
 
Sa grande amitié s’est creusée dans les bras du fossoyeur avec qui il prend des paris morbides sur l’identité du prochain défunt du village.
 
La couronne funèbre sur la tête du gagnant, le coup de pompe funèbre pour le perdant !
 
Entrez, entrez les stades terminaux et autres suicidaires dans la marbrerie, ici les fleurs ne fanent guère, les anges et colombes ne s’envolent jamais !
Profitez de notre formule « REPOS À VOLONTÉ »
Pour trois macchabées enterrés, la quatrième dépouille vous est gracieusement inhumée, et pour vous remercier de nous confier votre sommeil éternel, un paquet de bougies parfumées vous est offert.
 
Contrairement à Calvin, Smith le fossoyeur ne laisse pas insensible la gent féminine ; aux enterrements les veuves éplorées sont souvent prises la main au miroir entre deux larmes de mascara. Smith est un homme aux articulations soumises à Calvin, une marionnette qui attend son bras pour prendre vie ; tant que le fil conducteur ne bouge pas, le pantin ne bronche pas…
Sa rencontre avec Calvin s’est faite par hasard alors que le fossoyeur était au fond du trou.
Déambulant dans les rues du village sa flasque à la main, Calvin l’avait pris sous son aile en commençant par lui trouver un travail au cimetière. Sa rencontre avec « pelleteuse », sa nouvelle collègue, était faite pour durer, une amitié tout terrain était née ! Entre l’homme et la machine, les « bières » coulaient à flots !
 
 
 
 
 
 
Tout commença une nuit de samedi à dimanche.
Habituellement la marbrerie est fermée les week-ends, sauf qu’exceptionnellement elle se trouve ouverte en cette heure si tardive. Harry, réveillé en sursaut par un cri, se lève aussitôt armé de ses jumelles, et d’un pas décidé s’approche de sa fenêtre, mais la buée générée par une respiration stressée l’empêche d’apercevoir quoi que ce soit.
Cela vient de la marbrerie, chuchote-t-il. Terrifié, il ouvre cependant la fenêtre à la recherche d’autres témoins de ce tapage nocturne. Malheureusement, pas la moindre oreille ne traîne dans la rue, aucun appareil auditif ne squatte à la fenêtre. Que faire ?…
C’est sur cette interrogation qu’un nouveau cri ressort de la funeste boutique. Harry se dirige à présent vers les placards de sa cuisine américaine, persuadé que la solution de son problème se résoudra en moins de vingt centilitres…
 
Le bruit des glaçons qui crépite sous une coupe de vodka, il se remplit un verre afin de faire le vide dans sa tête ; le café et la cigarette bien décidés à s’inviter pour nuire davantage à sa santé. Harry prend son courage à deux mains et s’active pour trouver une solution, se dirigeant vers sa porte, sort de chez lui, descend

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