Fleur - de - Crime
69 pages
Français

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Description

La duchesse Charlotte-Adélaïde de Maubois, qui va se marier aux Indes, a pris place dans le rapide de Marseille. Elle emporte de merveilleux bijoux sur le sort desquels veille le policier Mirabel.


Ce dernier, après avoir causé au moment du départ avec un riche américain, Harry Gedworth, remarque dans le wagon un individu qu’il croit reconnaître ; mais il ne peut préciser ses souvenirs.


L’inconnu suspect s’est retiré de très bonne heure dans son compartiment. Le policier attend vainement son retour : lorsqu’il rentre enfin dans le sleeping, l’homme a disparu.



Avec « LES BANDITS DU RAIL », Georges SPITZMULLER (1866–1926) nous livre une saga policière rocambolesque et exaltante qui tient le lecteur en haleine jusqu’à son dénouement sans jamais perdre de son intérêt un seul instant.


Ce foisonnant récit aux multiples personnages et rebondissements démontre combien l’auteur maîtrisait à la fois le format, le genre et la narration.


Édité à l’origine en 1921 sous la forme de fascicules qui sont désormais introuvables, il était temps que le roman-feuilleton « LES BANDITS DU RAIL » retrouve sa fonction première, celle d’enchanter les lecteurs.


Que ce souhait de l’écrivain soit aussi vrai auprès des lecteurs d’aujourd’hui qu’il le fût avec ceux d’hier, car Georges SPITZMULLER n’avait d’autre but que celui-ci, comme le prouvent les propos du journaliste Georges BERGNER, quelques mois après la mort de l’auteur :



« Georges SPITZMULLER a contribué, pour sa part, à réhabiliter le roman populaire. Il lui plaisait de distraire un public nombreux et divers, de l’entraîner dans des aventures de tendresse et d’héroïsme, de préférer le mouvement de la phrase au fini du style, de captiver par des intrigues sans épisodes scabreux, de montrer des personnages à panache plutôt que des freluquets à veston étriqué.



Il composait dans l’allégresse, avec l’aisance que donnent la bonne humeur et le désir de séduire, sans escompter une renommée raffinée. Plusieurs de ses ouvrages révèlent des ressources d’érudition, de mesure, de goût délicat. Il aurait pu les développer, mais il mettait sa coquetterie à les suggérer simplement. La spontanéité de son imagination, la vivacité de sa plume, la souplesse de ses qualités lui ont permis d’aborder plusieurs fois le théâtre avec un certain succès. »


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791070030660
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

CHAPITRE XXXI
LA MAISON DE NEUILLY
 
La maison du boulevard Maillot répondait, intérieurement, à ce que son aspect extérieur annonçait.
Elle était cossue, luxueuse et confortable, meublée très richement, ornée avec un goût élégant et sûr.
Lucien Beaupré estima que les propriétaires de cette villa devaient avoir une fortune importante.
Avec lui, cinq autres domestiques composaient le personnel du logis.
Outre Pharog, l'intendant, il y avait encore un chauffeur, un valet de chambre, un jardinier, une chambrière et une cuisinière.
Tout d'abord, Martin Major (le faux Lucien Beaupré) ne sut pas exactement quelles seraient ses attributions dans la maison.
Il servait un peu à toutes les sauces, devenait une espèce de Maître-Jacques, que les fantaisies de Pharog employaient à toutes les besognes.
Mais, le quatrième jour, Pharog disparut brusquement.
En vain, Martin essaya-t-il de savoir où l'intendant était allé. Nul ne put le lui dire... ou ne le voulut.
D'ailleurs, il prit bien garde de ne s'adresser qu'à deux des domestiques qui paraissaient plus en humeur de lui répondre : le jardinier et la cuisinière.
Le premier était un homme de cinquante ans environ, nommé Anselme, un type taciturne et bougon.
Il répondit aux questions de Martin Major :
— Je ne sais pas... Pharog fait ce qu'il lui plaît sans rien me dire...
La cuisinière Mélanie, forte et joviale personne rubiconde, et dont la quarantaine semblait fort avenante, s'exclama :
— Ah !... monsieur Lucien ! si vous croyez que je suis au courant de ce qui se passe ici !... On ne me dit jamais rien à moi !
Martin Major dut donc, à regret, garder pour lui sa curiosité...
Cependant, le départ de Pharog créa comme une sorte de détente dans le personnel domestique.
L'intendant, en effet, était un homme redouté, comme un maître armé de la férule.
Méfiant et diligent, il survenait toujours à l'improviste pour surveiller les gens, les regardant d'un air soupçonneux, alors même qu'ils n'étaient nullement en faute.
Lui absent, il parut que chacun se relâchait un peu de sa besogne.
Pour son compte, Lucien Beaupré n'eut plus rien à faire. Personne ne lui donnait d'ordres.
Le comte — Escampillo — demeurait invisible. La jolie comtesse — Pastora — enfermée dans son boudoir ou dans sa chambre, n'appelait auprès d'elle que Sidonie, sa femme de chambre.
Quelquefois, cependant, Firmin, le valet, demandait à Lucien de l'aider un peu dans son service.
Quant au chauffeur, monsieur Jérôme, il ne frayait point avec les autres domestiques de la villa.
Martin Major tâcha de mettre à profit sa propre liberté et l'absence de Pharog.
Il voulait visiter la villa de fond en comble pour connaître les lieux et en dresser un plan exact qu'il communiquerait à Mirabel.
Cela pouvait servir...
Aussi, le jeune homme, dès le lendemain de la disparition de Pharog, commença-t-il son examen minutieux du logis.
La villa avait deux étages.
Le dernier, réservé aux domestiques, ne présentait rien de particulier.
Mais il n'en était pas de même du premier étage...
Celui-ci, en effet, comportait huit pièces, dont quatre affectées à la comtesse de Panatellas.
Le reste était l'appartement du comte, Lucien Beaupré le connaissait pour y être entré une fois.
Il avait vu un petit salon, un cabinet de travail, une chambre à coucher et un cabinet de toilette pourvu du dernier confort.
De l'appartement de la jeune femme, il ne connaissait que le boudoir où on l'avait introduit le jour de son entrée dans la villa.
Pourtant une chose assez anormale avait frappé le jeune homme.
Un soir qu'il venait de quitter le comte Escampillo dans la salle à manger, au rez-de-chaussée, et qu'il était, sur son ordre, monté auprès de la comtesse pour faire une commission, il fut abasourdi, au moment où il se retirait du boudoir de la jeune femme, de voir le comte entrer par une autre porte.
Par où avait-il passé ?...
Lucien était sûr que le comte n'avait pas emprunté l'escalier...
Il l'aurait vu, derrière lui !... Et, d'autre part, en ce cas, le comte serait entré dans le boudoir par une tout autre porte que celle par où il était apparu...
D'ailleurs, la comtesse dit tout de suite à son mari quelques paroles d'un ton fort vif et précipité, comme pour lui reprocher cette imprudence.
Pastora s'exprimait en espagnol.
Lucien, qui ignorait cette langue, savait cependant la signification du mot « puerta » qu'il entendit.
Il comprit donc le sens des admonestations de la jolie créature et se douta qu'elle s'inquiétait.
Feignant de ne rien avoir remarqué, il se retira. Mais cet incident trottait dans son esprit et il se disait avec fièvre :
— Que signifie cela ?... Il doit certainement exister un escalier dérobé ou un couloir secret qui donne accès dans les appartements de la comtesse. Et s'il en est ainsi pourquoi ces précautions ?...
Mais Martin Major n'était pas au bout de ses étonnements et de ses curiosités.
Il avait déjà remarqué que le sous-sol de la villa demeurait inaccessible à la domesticité...
La chose était anormale et contraire à tout, ce qui se passait ailleurs. D'habitude, en effet, cette partie d'une maison est toujours affectée à des usages qui permettent aux domestiques d'y pénétrer couramment...
On n'y voit jamais les maîtres.
Or, deux fois déjà, Lucien Beaupré avait vu la comtesse sortir de ce lieu qu'elle refermait soigneusement.
Que pouvait receler ce sous-sol ? Martin Major aurait bien voulu le savoir.
Cependant, instruit par une première expérience, il se garda bien, cette fois, d'interroger les autres domestiques.
Il craignait, à force de questionner des gens, d'éveiller leur méfiance.
S'ils allaient répéter au comte ou à la comtesse les demandes indiscrètes de Lucien Beaupré, nul doute que ceux-ci ne les congédiassent sur-le-champ.
Et Martin était trop heureux d'avoir pu s'introduire dans la villa pour risquer de s'en voir chassé.
Bien au contraire, il s'efforçait de donner toute satisfaction à ses maîtres par son zèle, sa ponctualité et son intelligence.
À plusieurs reprises, il avait pu voir la jolie comtesse le regarder d'un air sympathique et content.
C'est donc qu'elle se félicitait d'avoir embauché un pareil serviteur.
D'ailleurs, le jeune homme faisait tout pour gagner la confiance de sa maîtresse.
Maintes fois, il avait pu prendre sur lui les initiatives dont elle l'avait remercié.
Il sentait diminuer, de jour en jour, l'espèce de défiance vague qu'on lui avait tout d'abord montrée à son entrée dans la maison de Neuilly.
Aussi ne fut-il point trop surpris un matin, de voir surgir devant lui Sidonie, la femme de chambre, qui lui dit avec un gentil sourire :
— Madame la comtesse m'envoie vous chercher... Elle veut vous parler... venez.
Le jeune homme suivit aussitôt la camériste. Celle-ci l'introduisit dans le boudoir de sa maîtresse.
Martin y demeura seul quelques minutes. Il en profita pour essayer de découvrir la trace du couloir ou de l'escalier secrets qu'il pensait devoir exister.
Mais, partout dans la pièce, les murailles apparaissaient revêtues de boiseries blanc laqué
Planté au milieu du boudoir, Martin ne pouvait évidemment qu'observer de loin. À cette distance rien ne se décelait dans les cloisons.
D'ailleurs, le nouveau détective n'eut pas le loisir de prolonger ses investigations ; une porte s'ouvrait et la comtesse entra.
Au salut respectueux de Lucien Beaupré incliné devant elle, Pastora répondit par un petit signe de tête cordial.
— Mon ami, je vais vous charger d'une commission... connaissez-vous Puteaux ?
— Non, Madame.
Cette réponse parut satisfaire la jeune femme qui reprit :
— Je vais vous indiquer votre chemin. Vous traverserez le pont de Neuilly et tournerez à gauche sur le Quai National. Vous le suivrez dans la direction de Suresnes, jusqu'à la rue Francillon que vous trouverez sur votre droite.
Elle s'interrompit pour demander :
— Avez-vous bien compris ?...
— Oui, madame la Comtesse, répondit Martin Major.
Elle poursuivit :
— Là, vous irez au numéro 7. C'est une maison à deux étages seulement et dont la concierge est toujours invisible... mais cela ne fait rien !... Vous monterez directement au deuxième étage et frapperez à la porte de gauche.
Le jeun

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