Fumeries d opium
50 pages
Français

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Description

Apprenant que le Mondain, l’intouchable chef d’une organisation criminelle internationale, s’apprête à monter à bord de l’Orient-Express, le commissaire BENOIT décide d’en faire autant.


Accompagné de ses deux fidèles adjoints, Tolday et Lissier, le commissaire BENOIT parvient à prendre place dans le train et nargue son plus farouche ennemi en le rejoignant dans son compartiment.


Mais durant l’arrêt à Kehl, pendant que les policiers sont occupés par les formalités de visa et de passeport à la douane, le Mondain en profite pour leur fausser compagnie...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070031667
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES ENQUÊTES DU COMMISSAIRE BENOIT
- 5 -

FUMERIES D’OPIUM

de
Robert et Jean GRIMEY
I
 
Dans le hall de la gare de l'Est, une petite valise à la main, Pierre Lissier faisait les cent pas. Soudain, il se rejeta contre le kiosque à journaux qui occupe le centre du hall grandes lignes et s'efforça de passer inaperçu. Il venait de voir un homme grand, fort, très brun, portant de grosses lunettes d'écaille, accompagné d'une femme blonde.
Le jeune homme murmura :
— Les renseignements du Commissaire sont exacts. Le Mondain prend bien l'Orient-Express.
Et il recommença sa promenade ininterrompue. De temps à autre, il regardait la pendule dont la grande aiguille approchait de la demie. Le départ du train était à 40, la marge n'était plus très grande.
Une voix, derrière lui, prononça quelques mots qui le firent sursauter.
— Vous attendez quelqu'un, cher Monsieur ?
Lissier se retourna. L'homme qu'il avait voulu éviter tout à l'heure était à ses côtés. Celui-ci dit avec un sourire :
— Je suis venu chercher un peu de lecture. Je dors si mal dans le train et les voyages sont si fastidieux, vous ne trouvez pas ?
— Non, j'adore voyager.
— C'est normal, à votre âge. Je suis ravi de vous avoir rencontré, mais je dois vous quitter, car l'heure du départ approche. J'espère que vous ne prenez pas l'Orient-Express, car si la personne que vous attendez tarde un peu, vous raterez sûrement le train. Au revoir !
Il fit quelques pas, mais se ravisa et revint sur ses pas :
— Je pense tout à coup que c'est peut-être le commissaire Benoit que vous attendez ? Dans ce cas, il faut perdre tout espoir de quitter Paris cette nuit. En me rendant à la gare, j'ai croisé une voiture accidentée ; il m'a bien semblé reconnaître le commissaire parmi les occupants. Je fais des vœux pour qu'il ne soit pas blessé. Allons, cette fois-ci, je me sauve. Au revoir.
Il fit un petit geste de la main et disparut.
Lissier était mortellement inquiet. Que devait-il faire ? Les aiguilles tournaient toujours et marquaient 37. Il lui sembla sage d'attendre que l'Orient-Express fût parti avant de prendre une décision.
À 41, deux hommes montèrent les marches qui mènent au hall en courant. C'étaient le commissaire Benoit et l'inspecteur adjoint Tolday. Lissier se précipita vers eux.
— Vous n'êtes pas blessés ?
— Le train ?
— Il vient de partir
— Zut !
Lissier répéta sa question :
— Vous n'êtes pas blessés ?
— Non, c'est un vrai miracle. De la façon dont nous avons été accrochés, nous aurions dû y rester tous les deux.
— Ce n'est pas de chance que cet accident soit arrivé juste à ce moment. Le Mondain m'avait bien dit...
— Tu as vu Gaulduys ?
— Il y a dix minutes. Il avait cru vous reconnaître dans la voiture.
Benoit sourit en regardant son secrétaire :
— Mon pauvre Pierre, tu es trop naïf ! Il avait cru me reconnaître ! Mais c'est lui, j'en suis sûr, qui a provoqué cet accident inexplicable. Je m'en doutais déjà, mais j'ai maintenant une certitude. Ce diable d'homme est aussi bien au courant de mes projets que je le suis des siens. Il savait que je m'apprêtais à le suivre, cela lui a déplu, il s'est arrangé pour empêcher mon départ.
— Un point pour lui, compta Tolday. Ne vous désolez pas, patron, vous aurez votre revanche un jour ou l'autre.
— Et tu crois que je vais l'attendre ? Tu me connais mal. Appelle-moi un taxi. Nous filons au Bourget. Nous prendrons l'avion. Notre ami Gaulduys aura la désagréable surprise de nous voir monter dans le train à Strasbourg.
 
Lissier était ravi, il aimait voyager en avion et la pensée du bon tour que le commissaire s'apprêtait à jouer au Mondain, le mettait en joie. Mais Tolday avait un visage moins gai. Le brave garçon ne comprenait pas cette poursuite d'un homme qui n'avait commis aucun crime nouveau. Au demeurant, Gaulduys avait toujours su se servir de son titre d'avocat pour ne pas porter la responsabilité des attentats dont il était l'instigateur. On pouvait abattre quelques-uns de ses lieutenants, lui-même était invulnérable. L'inspecteur adjoint estimait que cette course était une perte de temps. Il ne comprenait pas le commissaire.
Benoit n'aimait pas que ses collaborateurs ne fussent pas en pleine confiance avec lui. Aussi, la mine renfrognée de Tolday l'agaçait-elle terriblement. Il interrogea :
— Eh bien ! mon vieux, qu'est-ce qui ne va pas ?
— Rien, patron.
— Ne me dis pas ça. Tu fais une tête ! On croirait que tu as porté toute ta famille en terre ce matin. Allons, allons, ouvre-moi ton cœur. Qu'est-ce qui t'ennuie ?
— Je me demande ce que nous allons faire à Strasbourg ?
— Prendre le train, afin de retrouver Gaulduys.
— Et puis ? Rien ne vous prouve qu'il fasse des bêtises.
— Des bêtises ! Je n'en attends pas autant de lui, il est bien trop malin pour cela. Mais il ne se déplace jamais pour rien. J'estime qu'il vaut mieux être sur place quand il opérera.
— Bah ! puisque ce ne sera pas en France !
— Libre à toi, lorsque nous arriverons à Strasbourg, de prendre le train pour Paris. Je te rends ta liberté.
— Oh ! patron, vous ne feriez pas cela ? Vous savez que j'aime toujours travailler sous vos ordres.
— Alors, montre-le un peu. Qu'est-ce que nous risquons ? De faire un voyage inutile ? Nous le transformerons en voyage d'agrément, voilà tout. Il est bon de connaître des pays nouveaux.
Tolday n'était pas convaincu, mais il s'efforça de n'en laisser rien voir.
L'avion atterrit une heure avant le passage du train, il n'avait décollé qu'assez tard dans la nuit. Les trois hommes avaient donc tout le temps de se rendre à la gare.
La journée s'annonçait splendide. Il faisait bon se promener dans le jour levant. Benoit interpella Tolday :
— Eh bien, mon vieux, ça ne te réjouit pas le cœur, une petite promenade comme celle-ci ? N'aurions-nous gagné que cela, je trouve que c'est déjà quelque chose.
Mais l'inspecteur adjoint ne répondit pas. Il songeait avec regret à son lit.
Dans la gare commençait à régner l'agitation qui précède toujours le passage des grands rapides. Une cloche sonna. Au bout du rail parut l'Orient-Express.
Le commissaire et ses amis montèrent dans un wagon de première classe. Les compartiments n'étaient pas complets et cependant, ils ne s'y installèrent pas. Benoit ne s'arrêta que lorsqu'il aperçut la silhouette d'une femme blonde, accoudée à la fenêtre. Il pénétra dans le compartiment et déposa sa valise, puis, tranquillement, prit une des quatre places inoccupées. Ses compagnons l'imitèrent.
En se retournant...

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