Il est venu demain
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Description

Michel Piémont entremêle deux destins blessés qui s'unissent pour trouver le bonheur.


Luc Privaz n'est plus que l'ombre de lui-même depuis la disparition de sa femme Isabelle, décédée à vingt-neuf ans lors d'une opération chirurgicale. Ce banquier talentueux se réfugie dans le travail pour tenter de surmonter son deuil. Juliette Guépin est infirmière dans une clinique lyonnaise. Elle a été violée et ne parvient pas à chasser les angoisses qui la hantent. Elle décide de tout quitter pour apporter son aide aux populations déshéritées et propose ses services à une organisation humanitaire. Ils se rencontreront aux îles Marquises, où Luc se rend en souvenir de sa femme défunte et où Juliette est envoyée en mission pour combattre l'épidémie de rougeole. Après deux années douloureuses, ce voyage, au cours duquel ils redécouvrent l'amour, va les transformer. Le jeune couple, heureux, quitte l'archipel ensemble, en route vers son avenir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 mai 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334076999
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-07697-5

© Edilivre, 2016
À mon fils
Des cadeaux qu’on t’a faits, des malheurs que tu as,
il y a ceux qu’on oublie et ceux qu’on n’oublie pas.
Si tu veux pardonner et aller de l’avant,
ne retiens de la vie que ses meilleurs moments.
Quand dans l’éloignement tu veux fuir ton destin,
il revient dans le soir au détour d’un chemin.
Tu avais oublié ton idée du bonheur,
Vois là-bas sur la plage, il s’avance et il pleure.
Ne te détourne pas, n’aies pas peur du voyage,
pour vous deux tout commence au bord de cette plage.
Qu’elle soit belle ou jolie, là n’est pas le problème,
Si un jour tu finis par lui crier « je t’aime ».
Avec elle en l’aimant, ensemble fidèlement,
vous ferez tous les deux le plus beau des enfants.
Quand ton fils, près de toi, poussera ses voitures,
lui aussi, sans le voir, parlera au futur.
Et en lui souriant, tu lui prendras la main,
Afin que dans la vie il suive le bon chemin.
Bien des fois dans la nuit, résistant au sommeil,
Tu guetteras son retour les yeux sur le réveil.
Et un jour, bien après, parti vivre sa vie,
il reviendra chez toi te montrer son petit.
Quand tu regarderas derrière toi le passé,
Ton histoire y sera et le rideau tiré.
1 re  Partie
Luc ouvre lentement les yeux. Il n’a pas beaucoup dormi, mais il est huit heures et le jour filtre déjà à travers les persiennes de la chambre. Sa nuit a été entrecoupée par de longues périodes de veille et il se sent fatigué. Il doit quand même se dépêcher, son rendez-vous à l’hôpital est fixé à dix heures. Il rejette le drap et reste assis un long moment, pensif. Que va-t-on lui apprendre ? Depuis trois semaines que sa femme, Isabelle, est hospitalisée, et malgré une longue suite d’examens, rien n’a été découvert. Les médecins ne peuvent donc engager aucun protocole thérapeutique fiable pour l’instant. Seuls des antalgiques lui sont administrés pour pallier les douleurs incessantes dont on ignore toujours l’origine. Il n’est pas possible qu’à l’aube de l’an 2000 on ne puisse pas trouver d’où vient ce mal inconnu. Ils s’en sont entretenus à plusieurs reprises avec les divers praticiens qui ont ausculté son épouse depuis plusieurs mois, hélas aucun d’eux n’a de véritable réponse à leur donner. Las d’attendre, les deux époux se sont donc tournés vers le Professeur Doucy, médecin chef à l’hôpital universitaire d’Angers, dont la réputation et le professionnalisme sont reconnus de tous : une sommité comme on se plaît à dire. Lui au moins trouvera quel est le mal dont souffre son épouse. Ce dernier vient de le convoquer. On aurait enfin trouvé l’origine des maux d’Isabelle.
Il revient à la réalité et se hâte de préparer son petit-déjeuner. Il n’a pas spécialement faim mais se force quand même pour grignoter quelques toasts du bout des lèvres et boit un bol de thé chaud. Aujourd’hui, il arrive à manger, mais il y a certains matins où il est incapable d’avaler la moindre bouchée. Il fait sommairement sa toilette, puis enfile un jean, un pull-over et son manteau avant de se regarder une dernière fois dans la glace. Il est dubitatif : ses vêtements n’ont pas l’aspect strict qu’Isabelle exige lorsqu’elle est à la maison. Son épouse est intransigeante : il doit être irréprochable. Son travail au bureau et le contact permanent avec la clientèle l’imposent. Que penserait-on d’elle si Luc arrivait à la banque avec des vêtements fripés ? Dans le miroir, le jeune homme remarque quelques plis auxquels, lui, n’attache que peu d’importance, mais qui auraient, à coup sûr, déclenché la mauvaise humeur de son épouse.
– Ce n’est pas grave, pense-t-il, et puis de toute façon, je n’ai plus le temps de mettre autre chose.
Il sort enfin de l’appartement. Luc sent la température glaciale s’infiltrer dans la cage d’escalier. Il débouche sur le trottoir. Il fait très froid, l’hiver est en avance cette année. Bien que l’on soit à la mi-novembre, le thermomètre avoisine déjà les quatre degrés en dessous de zéro. Il redresse le col de son pardessus pour se protéger le visage et prend la direction de la gare en marchant d’un pas rapide. Son esprit est tourmenté – Et si c’était le mal que tout le monde redoute, oui, si c’était un cancer ? Non, ce n’est pas possible, avec les méthodes et la technologie actuelle, ils l’auraient découvert depuis longtemps, ou alors une forme de cancer encore inconnue ?
Il doit évacuer toutes ces idées lugubres qui trottent dans sa tête et s’oblige à porter son attention sur le sol rendu glissant par la gelée nocturne. Les trottoirs sont couverts des dernières feuilles mortes de l’automne que le vent n’a pas encore chassées. Au loin, le camion chargé de ramasser les ordures ménagères finit sa tournée, son gyrophare se reflète sur les murs des immeubles et semble indiquer le chemin aux rares passants qui se sont hasardés dans les rues. – C’est normal, pense Luc, nous sommes samedi, les gens restent probablement chez eux dans l’attente d’un bulletin météo plus propice. Seuls quelques gamins, espérant les chutes de neige annoncées, ont eu le courage d’affronter les premiers frimas de la mauvaise saison. Luc presse le pas. Au travers des vitres de la gare, il aperçoit, là-bas, son train stationné le long du quai, prêt pour le départ. Oubliant les risques de chutes que pourrait occasionner le pavé glissant, il se met à courir. Il ne doit surtout pas rater cette correspondance, après il sera trop tard. Il saute enfin sur le marchepied. Il était temps. À peine est-il monté dans le wagon que le convoi se met en branle. Le compartiment est presque vide : quelques ouvriers encore endormis qui partent pour leur travail et de jeunes étudiants qui se hâtent de finir leurs devoirs avant d’aller en cours. Rien d’autre que le spectacle habituel que l’on observe chaque matin dans les trains qui sillonnent la banlieue des grandes villes. Il s’assoit en bout de wagon, dans le renfoncement créé par les toilettes. Il veut être seul et surtout ne parler à personne. Là, on ne le dérangera pas. Dans un quart d’heure, il sera à l’hôpital et saura enfin.
Le jeune couple habite dans la banlieue nord d’Angers. Ils ont choisi un petit studio au centre d’un village plein de charme, Isabelle ayant jugé ce lieu plus propice aux rencontres et à la convivialité entre voisins. – Nous pourrons nous faire plus facilement des amis, avait-elle dit à Luc pour le décider. Il y a également la proximité de leur travail réciproque, chacun d’eux n’ayant que quinze minutes de trajet pour se rendre au bureau.
Pour l’instant, Luc est dans le train, plongé dans ses souvenirs. Il pense à ce jour où, encore étudiant, il a croisé pour la première fois Isabelle. Elle était accompagnée d’une amie. Toutes les deux riaient bruyamment sur le trottoir. Elles riaient comme on rit à vingt ans, sans se soucier des passants. Luc s’était étonné de tant d’exubérance et n’avait pu s’empêcher, bien que d’habitude d’un tempérament timide, d’interpeller les deux jeunes filles qu’il ne connaissait pas :
« Alors, les filles, on s’éclate ?
C’est Isabelle qui avait réagi la première, le foudroyant du regard, se demandant qui était ce jeune prétentieux qui les apostrophait en pleine rue :
– C’est comme ça que vous draguez les filles dans la rue, avait-elle lancé à son encontre ?
Au bout d’un temps qui lui avait paru interminable, Luc avait réussi enfin à bredouiller quelques mots :
– Je suis désolé, et ne vous vexez pas. Je ne voulais ni vous draguer ni vous importuner, je voulais juste dire quelque chose de sympa. »
Il avait dit cela d’une manière si candide que les deux filles avaient souri. Isabelle était revenue sur son impression du début : ce n’était pas, à première vue, un de ces gars qui vous drague et ne vous lâche plus. En somme, un «  gros beauf » qui fait tout pour vous emmener dans son lit.
Elle ne le quittait plus du regard, le détaillant de la tête aux pieds.
Luc était un grand gaillard brun, avec un je-ne-sais-quoi qui le faisait ressembler à Lucky Luke.
S’étant radoucie, la jeune fille lui avait proposé :
« Avec mon amie, nous allons faire du shopping au centre-ville, aux «  Jacobins ». Veux-tu faire un bout de chemin avec nous ?
Le jeune garçon s’était empressé d’acquiescer :
– Je n’ai rien de spécial à faire, alors pourquoi pas !
Ils avaient fait le chemin de concert, tels des amis de longue date. Les discussions avaient vite tourné sur les banalités d’usage :
– Comment t’appelles-tu ? Où habites-tu ? Quelles études fais-tu ?
Luc, le premier, s’était enhardi à parler de lui :
– Je m’appelle Luc Privaz. Je loue une chambre d’étudiant dans le quartier universitaire, mais je ne suis pas d’origine nantaise. En ce moment, je m’accroche pour obtenir un D.E.S.S., option Banque et Finances.
– Moi, c’est Isabelle Servaz, et mon amie, c’est Nathalie, elle est timide alors je parle pour deux. Mais tu me dis t’appeler Luc Privaz, c’est plutôt un nom de la région savoyarde. N’aurais-tu pas de la famille en Haute-Savoie ?
– Si, mon grand-père habite toujours par là-bas, un petit village à une quinzaine de kilomètres d’Ugine : à Crest-Voland.
– Ça, c’est un sacré hasard, et je comprends mieux pourquoi ton visage ne m’était pas inconnu. Je vais également en vacances chez mes grands-parents maternels qui habitent aussi à Crest-Voland, la dernière fermette à droite sur la route des Saisies. Monsieur et Madame Lupin, ça ne te dit rien ?
– Ça me dit vaguement quelque chose, mais je n’en suis pas sûr. Alors, si c’est ça, nos familles seraient du même coin ? Tes parents aussi sont venus s’expatrier du côté de Nantes ? »
Luc revient à la réalité, le train arrive en gare. Il doit maintenant se rendre à pied à

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