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Description

Ils avaient tout... La fortune, l'intelligence, le pouvoir, l'amour et une solide réputation. Lui, le « Caïd » du Pont-de-Sèvres régnant en maître dans son quartier, appelé « Les Sabliers » dans le milieu... Elle, la fille modèle d'un père, entrepreneur chevronné dans l'import-export, en passe de devenir une brillante lauréate en étude de droit. En couple depuis un an et demi, Ali et Jessica formaient le duo le plus en vogue de la capitale. Ils s'aiment à en mourir...
Mais dans la nuit du 4 au 5 mai 2010, son entourage stupéfait, apprend qu'Ali Ernest dit « Lucky Stike », est interpellé à bord d'un Volkwagen Passat noir W8 par la BAC des Hauts-de-Seine. Débute alors la chute d'un homme dont la femme semble être l'unique relève...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 août 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334185523
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-18550-9

© Edilivre, 2016
Prologue
Fin mai…
Ali Ernest, désemparé, prépare ses vêtements dans sa valise. Il est stressé et même fébrile. Jessica le dévisage. Il ne sortira que dans trois ans… De toute façon, Jessica ne le voyait presque plus ces derniers temps. Ali rentrait tard, il mettait des jours avant de la contacter. Son business était toute sa vie avant qu’il ne fasse sa rencontre à un arrêt de bus. Sa beauté lui noua la gorge. Elle ne prêtait guère attention à sa personne ; un banlieusard de bas étage… Et dire qu’elle avait toujours reproché à sa mère d’avoir quitté subitement son père pour un Gitan qu’elle avait rencontré lors d’une fête foraine plus connue sous le nom de « Foire du Trône » et surtout après vingt ans de mariage ; elle s’était promis qu’elle ne lui ressemblerait en aucun point. Jessica Guezzini s’était dicté pour conduite d’avoir un homme qui ait « la tête sur les épaules ». Voilà que la dictatrice bifurquait au même titre que sa génitrice. Telle mère, telle fille ! Le résultat n’était guère brillant pour cette jeune fille qui découvrait la vie peu à peu. Elle se laissa embobiner par ce jeune « voyou » du Pont de Sèvres… Sa plus grosse erreur : un coup d’œil de trop sur le trottoir d’en face. Mieux encore, d’avoir ri à une de ses blagues alors qu’elle l’envoyait balader quelques secondes auparavant. Et voilà que Jessica Guezzini, froide, insociable, se renfermant sur elle-même, demeura sur le trône de sa « Love Story » avec son homme de foire.
Comme elle paraissait timide et réservée, inversement à sa mère qui était plus entreprenante que jamais et désinvolte envers les hommes qu’elle trouvait sur son passage, ne faisant en aucune façon preuve d’humilité à leur égard ; en clair, une femme sociable et culottée ! On comprend pourquoi on lui donnait le surnom dans son quartier de « Jessica Désespoir ». Elle était belle, franco-italienne, mais insignifiante. Ali commença à la rendre charmante… Elle ressembla à une vraie jeune femme ; trop peut-être…
Mais ne soyons pas dupes ! Aujourd’hui, si un homme commet des crimes impunément pour mener un bon train de vie et par la même occasion en faire bénéficier celle qu’il aime, il n’est pas étonnant qu’elle le paye au même titre que son cher et tendre compagnon. Cela part d’un bon sentiment pourtant, mais il y a là complicité par procuration, non ? Enfin, reprenons… d’ailleurs, tous les camarades de son bahut, qui ne pensaient qu’à s’envoyer en l’air dans leurs soirées étudiantes, l’avaient mise en garde contre cet individu qu’ils exclurent de leurs clans. Ils ne le sentaient pas, point ! Au risque de la perdre comme amie par la même occasion. Mais Jessica se fichait éperdument de se retrouver seule ; Ali lui suffisait amplement. C’était en tout et pour tout, l’homme de sa vie… Elle ne pensait qu’à lui. Son bonheur, ses soucis, sa famille, d’ici ou d’ailleurs, demeuraient les siens. Ainsi soit-il !
Question ! Leur relation était-elle bien un arrangement matériel ? Non, juste le désir de vivre une parfaite idylle malgré leurs différences humaines voire sociales. La violence était omniprésente dans leur vie quotidienne. On les jalousait car il était beau, elle était belle, et Ali était un « Caïd » de part chez lui. On le respectait, car il était craint de tous. Mais surtout, parce qu’il était un « Blindé » comme ils le disent si souvent dans le jargon des bas quartiers, pour ne pas dire « ghetto ». Ils étaient les nouveaux riches, voire la nouvelle « jet-set » parisienne demeurant dans le département des Hauts-de-Seine, mais cette fois-ci, de la racaille. À la bonne heure…
Quand ils faisaient l’amour, Jessica avait l’impression qu’Ali avait l’esprit ailleurs. C’était bien cela ; quoi qu’elle fasse pour réveiller son intérêt, Ali montrait peu d’entrain. Mais Jessica ne pouvait lui en vouloir ; elle l’aimait à « en mourir ». Quand on y repense bien, dès leur première rencontre, ce dernier qui se cabrait comme un cheval qu’on retrouve habituellement sur le capot couleur rouge vif d’une sportive de luxe italienne, démarra son « plan drague » via le feu de la circulation qui vous fait marquer l’arrêt… Et aujourd’hui, il partage ce lit avec cette demoiselle dure en affaires… On dira juste que la détermination paye un jour… Non, paye toujours !!!
Ali ne retiendra que cette unique phrase qu’il put soutirer à sa dulcinée, alors qu’il lui demandait le plus poliment possible son nom ; je cite : « J’ai pas d’prénom ! » Le meilleur reste à venir…
Ali Ernest vint « ber-tom » en prison, en langage « verlan »… Ce qui fit que ses détracteurs ne convoitèrent que son statut de criminel des « Sabliers » ; quartier du Pont de Sèvres, qu’il dirigeait d’une main de fer, comme Meudon et Issy-les-Moulineaux, villes voisines où Ali tirait les ficelles de son trafic. Il fit exploser l’applaudimètre à l’écoute d’une telle annonce. La nouvelle se propagea aussi vite qu’une rumeur sur le Net. Mais il se fait tard, et l’heure tourne… Ali devait se rendre au commissariat du parvis de la Défense. Pourquoi ce commissariat ? On ne saurait l’expliquer. Peut-être parce que la brigade qui mit la main sur Ali Ernest venait de ce même commissariat ; donc Ali en dépendait juridiquement parlant. Voilà que tout s’explique alors… Jessica versa une larme ; celle de la répercussion d’un acte commis jadis de sa propre personne et de sa propre volonté. Celui d’avoir dit « oui » et d’avoir ouvert son cœur à un homme de la trempe d’Ali ; un homme, un criminel « caïd », opérant principalement dans le département des Hauts-de-Seine ; qu’elle va devoir affronter seul. Elle est dépourvue de solitude dans l’instant ; pour des jours et des jours, mois après mois, année après année… Alors qu’au même moment, son petit ami qui contemplait minutieusement, et cela, les yeux rivés sur les néons d’un tunnel du périphérique ouest parisien, qu’on pourrait penser qu’il les énumérait, assis bien sagement côté passager, se demandait si son plus gros soucis à venir n’était pas la perte de sa compagne, mais plutôt celle de son empire et de sa réputation au passage. Comme à l’époque où il commençait sa carrière de dealer en bas des tours de sa cité, pour ensuite devenir le pacha du cannabis, à en régner en maître incontesté ; le grossiste qui approvisionnait le caïd de l’époque, un certain Mohamed Belz-Hir, s’entretint quelques minutes avec ce dernier avant de s’en aller définitivement au bled un soir de pleine lune. « Dans le bédo 1 … tu vas grimper ! Grimper plein pot même… Et un jour, tu verras que ton plus gros problème c’est pas de collecter les billets de ta putain de came !… mais d’savoir c’que tu vas faire de ta putain d’oseille… vie d’ma mère ! » Ali médita longuement, mais avait hâte de vivre cette expérience. Sur le coup, il était surmotivé à cette voie du crime qu’il entreprenait fort bien. De retour dans ce périphérique, et bientôt à sa sortie, d’ailleurs, c’était Jessica cette fois-ci qui se posait la question, à savoir comment allait-elle préserver l’oseille d’Ali et surtout sa réputation ?
1 . Bédo : shit.
1 « Ali Ernest leur manquera… »
En cellule…
— Ça fait drôlement gamberger le monde qui t’entoure, mec ! Ça te fait penser à nous… Je sais que si Mohamed était assis en face de moi, il me dirait : C’est quoi ce merdier Ali, hein ? D’après toi c’est quoi la vie ? Si t’as pas les couilles d’un vrai mec… te mine pas !… Déconne pas ! Encaisser, faire de la taule… c’est c’qui fait d’toi c’que tu es. C’est pour ça qu’t’es respecté… dit Ali à son compagnon de cellule plus sûr de lui que jamais.
Puis il reprit de plus belle.
— Il dirait aussi : « C’est quoi cette “ISF Way”, hein ? De quoi il s’agit ? De règles, de paramètres ? » Et tu prends la branlée pour ton pote, dit-il en croisant ses mains qu’il posa de façon délicate sur cette table en acier. Tu encaisses ! Tu t’allonges pas ! Tu peux pas trahir c’que t’es… d’où tu viens…
Son interlocuteur lui coupa la parole :
— Le respect ?!
— Le respect… répéta Ali. Voilà ! C’est la base de la rue… Ça marche avec la rue ! Tu t’rappelles de Tanguy ? demanda Ali à son interlocuteur qui, par le plus grand des hasards, avait vécu au Pont de Sèvres il y a fort longtemps.
— Oui, je l’aimais bien c’gars…
— Il était doué en...

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