L affaire du sac postal
57 pages
Français

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L'affaire du sac postal , livre ebook

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Description

C’est un accident de voiture dramatique qui relança l’affaire du vol du sac postal dans laquelle l’inspecteur MÉRAL avait fait boucler le coupable.


Pourtant, l’arrestation du chauffard, un dénommé René Ricou, suspecté à l’époque puis relaxé, et la découverte dans le véhicule de reçus de diverses banques européennes pour un montant d’un million sèment le doute dans l’esprit du policier.


Mais l’homme s’est montré très malin pour justifier d’une telle somme et éviter d’être inquiété à nouveau par la justice.


Cependant, face à la détermination de MÉRAL, Ricou va commettre trois erreurs qui lui seront fatales...

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070035467
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES ENQUÊTES
DE
L'INSPECTEUR MÉRAL

L'affaire du sac postal
Récit policier

MARCELLUS
I
Un vieux dossier

De la Dépêche de l'Ouest :

On mande du Havre : Un sac postal a disparu.
Un fait extrêmement grave a été constaté hier, au moment où le Paris levait l'ancre à destination de New York. Les trois autos postales qui venaient apporter le courrier étaient rangées sur le quai d'embarquement lorsqu'un des employés préposés au transbordement s'aperçut soudain qu'un sac contenant de nombreuses valeurs et lettres chargées avait disparu.
Une enquête immédiate et rapide a été effectuée par des inspecteurs présents et le commissaire du bord. Toutefois, le paquebot ayant levé l'ancre, les enquêteurs durent se borner à interroger les convoyeurs. Deux d'entre eux, dont les déclarations ont paru contradictoires, ont été arrêtés. Ce sont les nommés Dorel et Ricou, qui protestent de leur innocence.
Renseignements pris à la poste centrale, te montant du vol dépasserait deux millions...

— Fait banal, évidemment !
— Pas tant que vous croyez : rappelez-vous l'affaire Michon...
— Ah ! oui, le postier !...
Puis, après un temps de réflexion, l'inspecteur Méral, qui, selon son habitude, mâchonnait un cigare, risqua à tout hasard :
— Oui... peut-être.
Devant lui, le commissaire Mauger continuait tranquillement à feuilleter un dossier.
— Vous avez vu la date de cet article, Méral ?
— Oui, cela va faire un an bientôt...
— Quand on a inculpé le chauffeur de l'auto, on n'avait pas de preuves précises contre lui. Des présomptions tout au plus et bien légères. Vous vous en souvenez, Méral ?
— Oh ! vous savez, cet homme était, comme on dit, au-dessus de tout soupçon, ainsi d'ailleurs que son coéquipier, le convoyeur Ricou...
— Comme toujours, naturellement.
— Je sais tout cela, patron ; d'ailleurs, j'ai suivi l'affaire d'assez près et, vous pouvez me rendre cette justice, l'ai menée à bien puisque j'ai arrêté le coupable.
— Qui proteste toujours de son innocence...
— C'est habituel. Écoutez, patron, il est difficile de faire du bon travail si l'on est trop sensible. D'autre part, il ne faut non plus rien faire sans un peu de cœur. Cruel dilemme, comme dirait l'autre...
— D'accord ; mais Dorel, que vous avez arrêté à la suite de cette affaire dans laquelle nous avons témoigné tous les deux, n'a vraiment pas l'air d'une fripouille. C'était un brave père de famille fort estimé jusqu'alors. Il vous faudrait voir cela avec un peu de cœur... Vous comprenez ce que je veux dire ?
— Oui... mais Dorel a avoué...
— Avoué ? quoi donc ?
— Sa culpabilité. Il a dérobé le sac, lui-même l'a reconnu, répété, signé, et s'il purge aujourd'hui une peine, légère en vérité, c'est qu'il a bénéficié du doute. Il paye sa faute, c'est normal. D'ailleurs, patron, pour moi, cette affaire est terminée, liquidée...
— Pas pour moi !...
Cette réponse, qui venait de tomber, glaciale, dans le bureau où les deux policiers conversaient, surprit Méral tant par l'énergie de son ton que par la certitude qu'elle semblait souligner.
— Ah !... et pourquoi ? fit-il, calme en apparence.
— Lisez ceci :
— Enfin, cet homme a avoué...
— Lisez !...
C'était un ordre.
Méral lut, en effet, distraitement d'abord, puis de plus en plus attentivement, le papier que lui avait tendu le commissaire Mauger. Il réfléchit un instant, ralluma son cigare éteint et enchaîna :
— Évidemment, on peut tout supposer, mais...
— On n'a jamais retrouvé le contenu du sac postal.
— Où est-il, alors ?
— Ah ça, patron, vous m'en demandez trop !... Et puis, il est bien temps de s'en inquiéter !
— Méral, coupa net le commissaire, vous savez que je vous ai en particulière estime. Les nombreuses affaires que nous avons démêlées ensemble en sont la meilleure preuve. Eh bien, c'est un peu à cause de cette amitié que je vous ai confié cela. Moi, voyez-vous, j'ai non des doutes, mais la certitude, vous entendez bien : la certitude que si nous voulions poursuivre cette affaire elle pourrait d'ici peu se terminer par un « coup de théâtre »...
— Laissez ce terme aux journalistes, patron, ils en ont souvent besoin.
Les deux hommes restèrent silencieux.
Dans le bureau du commissaire Mauger, au quai des Orfèvres, ils étaient là, l'un en face de l'autre, muets et renfrognés. Pas un bruit ne troublait le silence, sinon celui de papier froissé que Mauger produisait en tournant nerveusement les feuillets du dossier, et aussi les claquements de lèvres de l'inspecteur Méral, qui tirait sans grand succès sur son Manille décidément rebelle.
Mauger toussa
— Eh bien, Méral ? risqua-t-il au bout d'un moment, voyant que son collaborateur ne répondait pas.
Méral lança :
— Patron, si vous croyez vraiment que cet homme est innocent, je ne veux pas vous contrarier. J'ai une petite enquête à effectuer dans la soirée, mais jusque-là je suis libre. Je vais donc m'occuper de ce qui vous tracasse.
Il se levait mais se rassit.
— Vous permettez ?
Et il reprit le papier qu'il avait lu, le parcourant à nouveau avec attention, puis demanda :
— C'est à Versailles, n'est-ce pas ? J'y vais... Vous l'appelez comment, cet automobiliste ?
— Dans l'article on a mis R. R. Ce doit être René Ricou...
— Téléphonez, pour savoir...
— C'est fait, c'est bien lui.
— Alors ?
— Alors, Méral, rappelez-vous que René Ricou est celui que nous voulions arrêter lors du vol. Il a été inculpé, puis acquitté au détriment de Dorel, qui paye, sans doute, actuellement, une faute qu'il n'a pas commise.
Méral se grattait la tête :
— On a trouvé de l'argent sur Ricou ?
— Non, pas d'argent, mais des reçus de banque : c'est tout comme. C'est pourquoi, d'ailleurs, je revoyais le dossier. À cette époque, lorsque le vol fut commis, Ricou était employé par une Société adjudicatrice de transports postaux, aux appointements de 1 200 francs par mois. Il vivait en hôtel et ne possédait rien. Ceci, notre enquête le prouve. Or, le hasard veut qu'il ait justement été dans le même convoi que Dorel, le jour où le sac postal a disparu au Havre. Inculpé, ainsi que vous savez, et pour cause, il s'est tiré d'affaire en chargeant son compagnon, l'accusant même. Trois mois après le procès qui l'innocentait, il était congédié. Depuis, d'après mes renseignements, il est avéré qu'il ne travaille plus. Déjà, le fait peut paraître louche, mais il y a mieux : il a fait récemment deux voyages, l'un en Suisse, l'autre en Belgique. Pourquoi ?
— Évidemment..., je ne puis répondre.
— Il a aussi fait l'achat d'une splendide voiture, une « Packard »...
— En effet, tout ceci est bizarre. Je vais voir !...
Et l'inspecteur Méral, après avoir décroché son chapeau dont il se couvrit et serré rapidement la main de son chef, sortit du bureau.
II
Des soupçons s'affirment
 
Deux heures plus tard, il était auprès du juge d'instruction qui, chargé de l'enquête par le Parquet de Versailles, venait d'arrêter Ricou.
— Monsieur le juge, fit l'inspecteur sans préambule, votre homme s'appelle bien René Ricou ?
— Exactement.
— Vous l'avez consigné à votre disposition à la suite d'un accident dont il...

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