L Aile de l ange
321 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
321 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Un éminent conférencier et chercheur en informatique, spécialisé dans la cyberguerre, passe quelques jours au Grau du Roi afin de se remettre d’une rupture amoureuse. Une ancienne conquête fait irruption dans sa vie, chamboulant ses certitudes, déjà impactées par son quotidien de nouveau célibataire.


Pourquoi elle ? Pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ? Cette rencontre est-elle fortuite ou savamment organisée ? Sera-t-il assez fort pour garder les pieds sur terre ?


Les événements s’accélèrent et l’entraînent vers une aventure dangereuse et mouvementée, dont l’issue semble incertaine.


Entre cyberguerre, agence de renseignements et émotions amoureuses, qui tire réellement les ficelles de ce jeu ? Quand les masques finiront-ils par tomber ?


*****


Avec ce cinquième roman Pierre-Etienne Maincent nous livre une écriture plus achevée. Elle n’a pas perdu de sa vivacité et a gagné en maturité. Si l’on ressent toujours la musicalité des mots, il insiste davantage sur la psychologie des personnages. Il nous les montre sous plusieurs angles, on voudrait en détester certains et on finit par les aimer en découvrant leur souffrance et leur face cachée.
À travers l’humour des dialogues toujours bien rythmés qui est devenu sa marque de fabrique, l'auteur s’inscrit désormais, comme le commentent ses lecteurs, dans le genre littéraire des Levy ou Musso.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 juillet 2020
Nombre de lectures 2
EAN13 9782381531618
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’Aile de l’ange
Roman
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Pierre Etienne Maincent
 
 
 
 
 
 
 
 
 
L’Aile de l’ange
 
 
 
L’espionnage serait sans doute tolérable, s’il pouvait être exercé par d’honnêtes gens. Montesquieu
 
Ce roman est une fiction. Il ne peut être rapproché d’une situation existante ou ayant existé. Les États cités par l’auteur ainsi que tous les personnages de ce roman ne doivent pas être ramenés à la réalité, ils ne sont que le fruit de son imagination et s’il les fait évoluer parmi les évènements existants, c’est pour leur donner un semblant de crédibilité.
 
 
 
 
L’air du bord de mer lui avait fait du bien. Il revenait d’une marche tonique sur la plage et regagnait l’appartement qu’un ami lui avait prêté au Boucanet. Depuis deux jours qu’il était arrivé au Grau du Roi, Fred Glazenne avait partagé son temps entre de longues randonnées au bord des étangs et des promenades sur la plage de l’Espiguette. En marchant, il vidait son esprit de toutes les scories accumulées depuis des mois, qu’elles soient affectives ou professionnelles. C’est aussi en s’immergeant dans la lecture de romans qu’il s’évadait des soucis de l’instant. Il était là pour se requinquer, pour retrouver une paix défaillante et un équilibre intérieur, enfin… pas uniquement.
Lorsque son ami Max lui avait proposé l’appartement du Grau du Roi, ça ne pouvait pas mieux tomber. Il connaissait l’endroit pour y avoir passé des vacances familiales, alors qu’il était enfant. Il savait qu’à cette période de l’année il y trouverait le calme dont il avait besoin, aussi avait-il accepté tout de suite la proposition.
Ce petit port de pêche avait dans ses souvenirs de gamin, le goût de l’insouciance, donc celui du bonheur. Il avait gardé de l’endroit des images paisibles, ponctuées par les horaires du « pont tournant ». C’était l’attraction de sa jeunesse, un rituel auquel son père aimait se plier. Il adorait venir observer les bateaux de pêche qui rentraient au port, les cales chargées de poissons brillants, traînant derrière eux dans un concert de cris, d’énormes panaches d’oiseaux chasseurs. Dès le premier jour, sa mémoire lui avait restitué les traces olfactives du sel et de l’iode. C’est donc d’instinct que ses pas l’entraînèrent le long du canal pour faire renaître un univers oublié.
On pouvait trouver dans son regard les émotions qu’il avait vécues avec son père en cet endroit. Il n’avait pas envie de rentrer, mais au contraire de s’abandonner à la flânerie et l’insouciance du moment. Comme dans un livre oublié, dans lequel on replonge avec gourmandise, Fred relisait son enfance.
C’est en balayant le quai du regard que ses yeux s’arrêtèrent sur l’enseigne d’un restaurant : « Oh frère de la côte ». Il sourit, ce titre le renvoyait aux lectures de jeunesse sur les flibustiers et les boucaniers de l’île de la Tortue, ça l’incita à se poser en terrasse. L’ambiance était chaleureuse, le patron sympathique. Il lui expliqua que l’on ne prononçait pas Graulen comme le fait le parisien avec l’accent pointu, mais gra aulen, en insistant sur le a. Il se régala d’une aile de raie et passa un moment agréable. Les images du présent se mélangeaient à celles du passé, il se laissa emporter dans ce maelstrom de souvenirs qui n’était pas pour lui déplaire.

L’appartement que Max lui avait laissé au Boucanet 1 était confortable, trois pièces et, chantilly sur les fraises, une petite terrasse donnant sur la mer. Une porte cependant l’intriguait, elle était fermée par une imposante serrure et donnait accès à un placard. Il suffit qu’une porte soit fermée pour que tout de suite l’esprit gamberge et échafaude des hypothèses. Les siennes le renvoyaient à Barbe bleu, le conte bien connu de Perrault, mais il n’imaginait pas dans ce placard des femmes pendues à des crochets, ni Max en redoutable Gilles de Rais. Alors se résout-il à ne voir derrière cette porte que de simples objets personnels que son ami souhaitait préserver, et pourtant !
À trente-neuf ans, il en était à sa troisième rupture et finissait par se demander s’il était capable de partager le quotidien avec une femme et s’il était fait pour la vie de couple.
Il se posait honnêtement la question :
et si c’était moi qui étais invivable ?
Sa réussite professionnelle était exceptionnelle ; une ligne bien droite et ascendante. Il ne pouvait pas en dire autant de sa vie affective ; ce n’était qu’une ligne brisée, faite de moments intenses certes, mais sporadiques et qui se terminaient toujours par la même fin, il se faisait larguer et se retrouvait seul.
Ces huit jours de vacances, il les avait arrachés, voire exigés, du directeur du Centre de Recherches en Informatique. Armé de cartes IGN, il avait planifié et entré dans sa montre Suunto de longues balades dans l’arrière-pays et bien sûr l’ascension de l’incontournable Pic Saint Loup 2 sur la commune de Cazevieille au nord de Montpellier.
À la fin des années quatre-vingt-dix, lorsqu’il passait ses vacances au Grau du Roi, il trouvait interminable la visite des caves dans l’arrière-pays et ne voyait pas l’intérêt ni l’attention, que ses parents pouvaient porter à s’enfermer des après-midi entières dans de sombres endroits même si ceux-ci apportaient de la fraîcheur. Il ne comprenait pas le plaisir qui guidait ses parents à goûter un liquide rouge qu’ils recrachaient dans un récipient, alors que lui, lorsqu’il avait l’audace de cracher dans le sable, il se faisait vivement rabrouer et sermonner. Ce rite auquel se soumettaient ses géniteurs, lui échappait totalement ; ce n’est que beaucoup plus tard qu’il fit la connaissance de Noé père de la vigne, de Bacchus dieu du vin et de Saint Vincent, patron des vignerons ! 3
Les vacances au Grau étaient régulièrement amputées de la présence de son père qui était « rappelé » à Paris pour ses affaires. Mais quelles affaires ? Tout était mystérieux chez lui. On le disait ingénieur, mais dans quelle branche ? Aujourd’hui encore, il ne savait que très peu de choses sur son métier, il le savait extrêmement occupé, mais il ignorait encore la nature de ses activités. Cette culture du secret qui entourait sa vie et dans laquelle il baignait depuis sa naissance, était entrée dans les mœurs et nul ne posait plus de questions.
Affectivement son père n’était pas absent, bien au contraire. Ses instants de présence étaient toujours intenses, il les voulait riches d’évènements et de mouvements et pleinement consacrés à sa femme et son fils.
C’est à l’âge de onze ans, lorsque sa mère décéda, qu’il comprit combien son père devait être un personnage important tant il était entouré aux funérailles de personnalités et d’amis. Mais à onze, a-t-on conscience du monde des adultes ? N’est-il pas un monstre impalpable fait à la fois d’incertitudes, d’interdits et d’autorité.
Plus tard, il partit faire ses études d’ingénieur en informatique aux États-Unis, la question ne se posait plus. La distance avait réduit les échanges et rendu les propos plus condensés.
Après deux jours Fred se sentait déjà mieux. Il adorait ces grands espaces de l’Espiguette, bordés par les dunes et la mer, où l’on a l’impression d’un horizon lointain. Il aimait ce sable qui s’étire à perte de vue, orchestré par le bruit du ressac et le raille des goélands. Il avait aussi l’intention de s’organiser quelques sorties à cheval, près des étangs, pour galoper dans les marais et s’endormir le soir avec l’odeur du vent dans les narines.
Le vent a-t-il une odeur ? Pour lui, oui, ce vent-là avait l’odeur de son enfance.
Allongé dans un transat sur la terrasse, il rêvassait à cette période de bonheur et de plénitude et avait abandonné sur ses genoux le thriller commencé la veille. Il fut tiré de sa rêverie par l’alarme de son mobile annonçant un texto. Il n’eut ni l’envie ni la curiosité de se lever pour aller en voir la nature et reprit son roman. Son attention fut perturbée par un goéland qui avait pris quelques instants de repos sur la rambarde du balcon mitoyen. Fred l’observait avec attention, mais le fait de poser son livre apeura l’oiseau et le chassa ; il s’envola à tire-d’aile. C’est d’une lecture mécanique qu’il reprit son livre sans comprendre ce que ses yeux lisaient, son esprit était ailleurs, il vagabondait dans le passé et s’était envolé avec le goéland, retrouvant son enfance et sa mère, mémoire bénite de ces instants. Il se remémora l’épisode où un jour sur la plage, alors que sa maman lui avait acheté un gâteau, un goéland avait plongé sur lui pour emporter cette pâtisserie qu’il tenait dans la main. Le cri qu’avait poussé sa mère – qui l’effraya davantage que l’oiseau lui-même – raisonnait encore dans ses oreilles. Fred soupira bruyamment de nostalgie. Il la trouvait belle sa mère… hélas, elle n’était plus ; emportée brutalement à trente-neuf ans par une rupture d’anévrisme. Il soupira à nouveau, cette fois, c’était pour en expulser la pensée.
Pour rompre la nostalgie qui risquait de l’envahir, il se leva et alla lire son texto.
e2-e4.
Il sourit
Classique se dit-il.
Le lendemain, alors qu’il s’apprêtait à quitter l’appartement et verrouillait la porte, au même instant et de l’autre côté du palier, sortit du logement mitoyen une jeune femme. Elle était mince, élégante, les jambes moulées dans un jean bleu ciel. Fred jeta un coup d’œil à la dérobée en s’interrogeant sur la technique que les femmes utilisaient pour entrer dans ce type de jeans, tant ils leur collaient à la peau.
Lorsque ses yeux remontèrent jusqu’au visage, son geste et son esprit r

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents