L angora meurtrier
48 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'angora meurtrier , livre ebook

-
illustré par

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
48 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

La jeune et belle Nanine et Fabrice travaillent tous les deux pour la baronne de Cherny et sont promis à une union prochaine quand la vieille dame meurt subitement.


Le fils de la défunte qui hérite du domaine familial est un homme dépravé qui n’a d’autre but dans la vie que de faire la fête et mettre dans son lit toutes les femmes qui lui plaisent.


Lorsque le baron agresse Nanine, Fabrice fou de rage se précipite le fusil à la main.


Un coup de feu éclate, le hobereau est tué sur le coup et le fiancé s’enfuit en courant.


Dès lors, le bonheur des tourtereaux va dépendre des capacités du détective Ned BURKE et de son élève Romain FAREL à prouver l’innocence de Fabrice et à démontrer la culpabilité du plus étonnant des assassins...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782373479034
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

BURKE & FAREL
L’ANGORA MEURTRIER
Roman policier
H.-R. WOESTYN
CHAPITRE PREMIER
DES CRIS DE SINISTRE AUGURE...
Le lugubre croassement d'un corbeau, parti du haut branchage des arbres fit brusquement frissonner Nanine, qui s'arrêta de parler. Ce trouble n'avait point échappé à sa compagne, une toute jeune fille comme elle, et dont le visage s'éclaira d'un sourire légèrement railleur, tandis qu'elle s'écriait : — Eh ! quoi donc, Nanine ? Ce n'est pas ce cri d'oiseau qui te fait peur, je pense ? L'autre eut un instant d'hésitation, puis ne voulant pas prêter au ridicule, répondit sans forfanterie aucune : — Ce n'est point que j'ai peur, Marie... Peur de qu oi, d'ailleurs ? À la nuit, je ne dis pas, mais au grand jour du matin, vraiment !... « Non, mais ce croassement est venu me surprendre au moment où je m'y attendais le moins. À deux reprises, le cri de l'oiseau retentit à nouveau dans le bois silencieux et tressaillant malgré elle, la jeune fille prit le bras de sa compagne, en déclarant :
— Oh ! allons-nous-en, je t'en prie, Marie, veux-tu ?... J'ai horreur de ces sinistres bruits, qui sont de mauvais augure... Ils me semblent annoncer un malheur !... — Je ne te savais pas superstitieuse à ce point ! répliqua Marie, accompagnant ses éclats de son rire, d'un imperceptible haussement d'épaule s. Si tu en es à croire aux funestes présages... — Non, je n'en suis pas encore là, répliqua Nanine, mais j'avoue que le croassement du corbeau... Tout en devisant, les deux jeunes filles, se tenant par la taille, poursuivaient leur route au milieu des boqueteaux et des taillis. À les voir ainsi, presque de même taille, très rapprochées d'âge, fraîches et charmantes toutes deux, parées de la grâce d'une santé florissante que leur donnait le grand air, on eût été tenté de les prendre pour deux sœurs, si à les examiner de plus près, on n'avait pu remarquer combien elles étaient différentes l'une de l'autre.
L'aînée, Nanine, avait à peine dépassé la vingtième année, mais sa chevelure d'un ravissant blond cendré, son visage aux traits fins et tout l'ensemble de sa mignonne personne lui donnaient une délicatesse plutôt raffinée que M arie très brune, aux yeux éveillés, mais aux attaches un peu lourdes, était loin d'avoir.
Ce premier examen écartant l'idée de toute parenté, aurait pu donner à croire alors que Nanine, dont la mise, sans être recherchée, était de beaucoup plus élégante pourtant que celle
de sa compagne, pouvait être quelque jeune fille bien née, d'un château des alentours, faisant une promenade matinale, accompagnée d'une amie de condition plus modeste, une confidente peut-être, qu'elle favorisait de sa familière intimité. Mais cette déduction, comme le premier jugement, était également erronée. Janine Danet, qu'on appelait Nanine, avait été recueillie, pauvre orpheline, par la baronne de Cherny, élevée par ses soins et lui servait de lectrice, depuis longtemps déjà, quand la mort avait subitement frappé sa bienfaitrice.
Marie, de son côté, était la fille de Michel Lacaze, qui occupait depuis plus de vingt ans au château de Cherny, le poste de régisseur de la baronne.
Mais si le décès de cette dernière n'avait amené au cun changement dans la situation de son homme de confiance pas plus que dans celle de ses autres serviteurs, il n'en avait point été de même pour Nanine.
Avec la disparition de la vieille baronne, le poste de lectrice devenait inutile, car son fils unique, Victor de Cherny, bien qu'approchant la quarantaine, n'était pas marié et rien ne semblait indiquer qu'il fût disposé à prendre une femme.
Du vivant de sa mère, on ne voyait le baron, à Cherny, qu'à de rares intervalles, durant la belle saison et à l'époque des chasses surtout.
Aussi l'arrivée du baron Victor et de ses invités était-elle un événement dans ce petit coin perdu de la campagne.
Le baron Victor était un viveur effréné, dont les aventures de toute sorte, quelquefois même plutôt scandaleuses avaient souvent défrayé les chroniques mondaines, parvenant on ne sait comment jusqu'à Cherny, comme un écho lointain du Paris de la haute noce. Ceci n'était point fait, on le comprend, pour lui attirer la sympathie des paysans de la région. Certaines histoires – étouffées à prix d'or – n'avaient pas contribué pour peu, d'ailleurs, à établir la triste réputation de libertin, dont le baron jouissait tout alentour. Aussi tous ceux qui, connaissant Nanine, avaient ap pris à l'aimer et à l'estimer, s'inquiétaient-ils, non sans raison, du sort qui allait lui être réservé au château. Sa bienfaitrice ne se sachant pas si près de sa fin n'avait pu prendre ses dispositions au sujet de sa protégée. Aussi, Nanine, avec ses très modestes économies dut-elle attendre patiemment que le nouveau châtelain de Cherny prît une décision à son égard.
D'aucuns avaient bien cru avoir deviné un tendre roman d'amour ébauché entre Nanine et Fabrice, l'un des deux gardes-chasse du château, et prétendaient même que le projet d'unir les deux jeunes gens avait été depuis longtemps caressé par la vieille baronne. Fabrice était un beau grand garçon de vingt-huit ans environ, dont le père avait été lui-même garde-chasse au château, et c'était en souvenir des bons et loyaux services de ce brave homme que sa place avait été conservée au fils.
me Mais ici encore la disparition soudaine de M de Cherny semblait avoir mis un temps d'arrêt, comme en toutes choses ; Fabrice dépendait entièrement de sa place, tout comme Nanine et rien ne permettait de prévoir les disposi tions du baron Victor à l'endroit de ses serviteurs.
Il était bien certain qu'il conserverait Cherny, qu i était un domaine ancestral, mais passant une partie de l'année à Paris, il pouvait très bien réduire son personnel.
Tout était encore dans l'incertain, malgré que depuis la mort de sa mère, il fut déjà venu à deux reprises demeurer quelque temps à Cherny, appelé par les diverses formalités du règlement de la succession. La dernière fois même, il y avait ramené avec lui u n de ses voisins, Maurice de Ribémont, dont les parents possédaient, à quelques lieues de là, la propriété de La Chesnaye. Nanine, à qui sa situation au château avait toujours donné un rang supérieur au reste du personnel, passait la plus grande partie de son temps chez le régisseur, Michel Lacaze, dont la fille, Marie, était la meilleure amie.
Son service se trouvant interrompu à l'heure présente, elle préférait se tenir éloignée du château, évitant ainsi le plus possible de se renco ntrer avec Victor de Cherny, dont la présence dans la propriété la troublait, sans qu'elle sût au juste dire pourquoi.
Elle n'avait pu s'empêcher de remarquer, en effet, que les regards du baron s'attachaient souvent sur elle, avec une insistance qui l'avait autant gênée que ses sourires d'une amabilité légèrement équivoque, et de tout cela elle avait maintes fois fait part à Lacaze.
— Comme régisseur et chef du personnel, lui rappelait-elle sans cesse, c'est à vous de savoir ce que le baron a décidé à mon sujet, et si je dois demeurer longtemps encore ainsi dans l'incertitude, je me mettrai en quête d'un nou vel emploi ailleurs, car ma place n'est plus ici, je le sens bien...
— Attendez toujours, Nanine, se bornait à conseille r Michel. Le baron termine les affaires de sa succession. Sous peu, sans doute, il y aura du nouveau.
« Et puis Fabrice...
Mais en entendant prononcer le nom du garde-chasse, le visage de la jeune fille se rosait un peu, et sans relever le propos, elle détournait lentement la tête...
***
Nanine et Marie continuaient leur promenade, et la fille du régisseur se baissait pour cueillir quelques fleurs, quand à nouveau le croassement de l'oiseau sinistre, qui semblait les poursuivre, vint à troubler le silence de ce coin du bois. Cette fois pourtant, il fut aussitôt suivi d'un cou p de feu, parti tout auprès d'elles, et simultanément un cri de frayeur échappa des lèvres des deux amies.
Et au même instant, le touffu branchage d'un fourré se trouva brusquement écarté...
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents