L assassin frappe toujours de face
54 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'assassin frappe toujours de face , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
54 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Théodore ROUMA, l’insaisissable cambrioleur, par une lettre envoyée à la presse, a promis de voler la rivière de diamant que portera Marie Grace sur scène lors du gala de Charité des « Lits Blancs ».


L’inspecteur Larbart a mis en place un dispositif imparable pour empêcher son ennemi de longue date de réussir son coup.


Tandis que l’actrice et son partenaire jouent, devant trois mille spectateurs, leur sketch, le comédien s’écroule, mort, frappé en pleine poitrine par un projectile.


Sous le choc, Marie Grace s’évanouit et est emportée dans les loges.


Quand Larbart rejoint la jeune femme, le bijou n’orne plus son cou.


Théodore ROUMA a bien tenu promesse... Pourtant, le policier est persuadé que celui-ci n’est pas un assassin...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9791070033883
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'ASSASSIN FRAPPE TOUJOURS DE FACE

Par
Jean d’AUFFARGIS
CHAPITRE PREMIER
UN MEURTRE DEVANT TROIS MILLE TÉMOINS
 
— Quelque chose qui ne va pas, Larbart ?
— Heu !...
Le commissaire se laissa tomber plutôt qu'il ne s'assit dans le fauteuil que lui désignait le Directeur de la Police Judiciaire. Il eut un premier regard découragé pour les journaux du soir qui s'entassaient sur le bureau, puis un second vers la pendulette posée de biais qui marquait dix-huit heures, et il secoua ses lourdes épaules rondes comme si ce double examen démontrait l'incohérence de la situation.
— Évidemment !... fit le Directeur qui avait compris. Nous nageons en pleine fantaisie. Cependant, j'ai pensé…
Il n'acheva pas sa phrase et poussa devant Larbart un coffret à cigarettes.
— Tout à fait d'accord, monsieur le Directeur. Bien que nous risquons de nous couvrir de ridicule si…
— Si Théodore Rouma ne tient pas parole…
Il y eut encore un silence :
— Ou bien si cette nouvelle vantardise est l'œuvre d'un mauvais plaisant.
— Ça, je ne crois pas, déclara le Directeur qui, s'emparant d'une feuille du soir, se mit à lire :
 
« La rentrée de Théodore Rouma !
« Le fantastique gentleman-cambrioleur annonce qu'il s'emparera ce soir, au Gala des « Lits Blancs », de la rivière de diamants de lady Reafbury ! Mais, osera-t-il ? »
 
Le Directeur coula un regard vers Larbart, pesant, massif, carré dans son fauteuil, la physionomie faussement expressive. Le chef de la Police Judiciaire ne s'y trompait pas. Quand Larbart arborait cette face-là, que ses traits semblaient s'empâter, que ses yeux paraissaient soudain mornes, comme vidés de tout éclat, on pouvait assurer, sans crainte de se tromper, que l'attention du divisionnaire était en éveil.
— Ces journalistes ont la science des coups de théâtre, fit entendre doucement le Directeur.
L'imposante silhouette se tassa un peu plus dans le fauteuil qui craqua. Larbart avait plus que jamais son air d'ours mal léché.
Apparemment satisfait de son examen, le Directeur poursuivit sa lecture :
 
« On sait que ce soir, à l'Opéra, a lieu le quinzième gala annuel des « Lits Blancs » donné par la Presse, la Haute Couture, la Chambre des Joailliers de Paris et les Vedettes des théâtres et du cinéma, sous le haut patronage du Président de la République, au bénéfice des indigents de la Seine. Tout semble indiquer que cette manifestation du Tout-Paris sera de celle que l'on qualifie d'inoubliable. On a lu, d'autre part, le programme complet et la liste des artistes qui ont bien voulu assurer les organisateurs de leur gracieux concours. Il y aurait pourtant comme une ombre au tableau, s'il faut ajouter foi à la lettre que Théodore Rouma vient d'adresser à Seine-Soir et à quelques-uns de nos confrères. Par cette lettre – ce pneumatique plus exactement – le célèbre et insaisissable aventurier, contre lequel vingt-sept mandats d'amener ont été lancés, le premier depuis dix ans déjà, sans autre résultat que de couvrir la police de ridicule, Rouma donc nous fait connaître qu'il s'intéresse aux diamants de lady Reafbury, qu'il se les appropriera et que cinquante pour cent du produit de leur vente seront versés par ses soins aux hôpitaux de la capitale.
« Ce sera, ajoute non sans une cruelle ironie l'extraordinaire roi de la cambriole, ma contribution à l'Œuvre des « Lits Blancs ».
« Les prétentions de Rouma qui, aussitôt publiées, ont fait le tour de Paris, placent brusquement sous le feu de l'actualité la fameuse rivière de l'honorable grande dame qu'est lady Reafbury. Représentant la colonie étrangère au Comité des « Lits Blancs », lady Reafbury avait, pour la circonstance, décidé de confier à notre incomparable Marie Grace, sociétaire de la Comédie-Française, ce précieux joyau estimé quinze millions de francs. Marie Grace devait le porter en même temps que la robe, en crêpe noir et paillettes or, la dernière création du maître-couturier Paquis, dans le sketch d'Henry Duverbois qu'elle jouera avec son partenaire Fontaine, nouvellement engagé au Français.
« Mais, tout ne risque-t-il pas d'être remis en question, maintenant que lady Reafbury et les deux acteurs connaissent les intentions de Théodore Rouma ? »
 
— Eh bien, Larbart ?
Le commissaire divisionnaire hésita, puis se contenta de faire un geste vague, comme s'il époussetait son veston.
— Il y a une suite, commissaire, une dernière heure, comme ils disent, fit encore le Directeur qui, incontinent, reprit sa lecture :
 
« Lady Reafbury nous fait savoir à l'instant, quelle n'attache aucune attention aux propos d'un pickpocket – s'appellerait-il Théodore Rouma – et que ses diamants rehausseront de leurs feux l'éclat de la belle et talentueuse Marie Grace, comme il a été décidé par elle et le Comité. De son côté, Marie Grâce que nous avons réussi à joindre au téléphone nous a répondu par un joyeux éclat de rire : « Est-ce que vous croyez, cher monsieur, que je ne comprends pas que c'est un coup monté par une rivale jalouse ? ».
« Ajoutons encore que les mesures nécessaires ont été prises par la Préfecture de Police pour que le gala de ce soir se déroule normalement. »
 
— Rouma ou pas Rouma, reprit le Directeur, vous savez, Larbart, qu'un incident quelconque pourrait nous attirer les plus graves ennuis. La presse n'est pas bonne pour nous, en ce moment.
Le divisionnaire secoua les épaules comme pour se débarrasser d'un fardeau.
— Cette affaire...

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents