L aventure commence à 5 heures
51 pages
Français

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L'aventure commence à 5 heures , livre ebook

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Description

Betty, l’épouse du célèbre détective Dick REUTEL, assiste à un défilé de haute couture quand une femme à ses côtés hurle, s’effondre, et, dans un dernier râle, gémit : « À cinq heures, en bas, le taxi vert et jaune... ».


Après les premières constatations, Betty décide d’attendre l’instant fatidique dans la rue, poussée par la curiosité et l’esprit d’aventure.


À la minute pile, un véhicule correspondant à la description s’arrête devant elle. Une porte s’ouvre. Elle prend place à l’intérieur...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070035689
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

I
Défilé tragique

Betty soupira, avec un sourire à l'intention de sa voisine de droite qui venait de souffler, regard admiratif et bouche entrouverte :
— « Rêve d'amour » est une merveille, vraiment...
Betty fixa de nouveau le ravissant mannequin qui présentait « Rêve d'amour », une robe du soir vaporeuse qui évoquait des soirs de lune printaniers, des serments à mi-voix et un orchestre très doux, puis les regards de la jeune femme coururent sur le salon d'une des premières maisons de couture de Londres, dans lequel une assemblée élégante et choisie papotait à mi-voix.
La présentation des modèles d'hiver était très réussie.
Betty regretta que Dick n'ait pu l'accompagner. Le gentleman-détective ne détestait pas, à l'occasion, de s'occuper de futilités, et sa verve caustique aimait, parfois, s'exercer aux dépens de certains petits travers féminins.
— Soir de novembre !
Le mannequin s'avançait, souriant. Un murmure d'admiration accueillit la création, une robe et un manteau de même tissu lourd, un écossais aux larges carrés bruns, verts et blancs.
Le mannequin tourna, s'inclina, sourit, fit quelques pas encore, puis disparut derrière la lourde tenture de lamé or. Betty prit sa tasse, but une gorgée de thé, accepta la cigarette que Lady Bromsy lui tendait et sursauta : à sa droite, la jeune femme assise dans un fauteuil, et que Betty avait remarquée pour son extraordinaire beauté, venait de pousser un cri. Un étrange cri douloureux qui était comme un râle. Betty se précipita vers elle. D'autres femmes, déjà, accouraient.
Betty sortit un flacon de sels de son sac, prit la tête de la jeune femme et demanda doucement :
— Vous avez très mal ?... Qu'y a-t-il ?
La jeune femme eut un lent signe de dénégation puis, s'accrochant au bras de Betty, dans un grand regard plein d'horreur, elle gémit :
— À cinq heures, en bas, le taxi vert et jaune...
Elle repoussa le flacon d'un revers de main, et son pauvre sourire semblait dire :
— C'est inutile...
Ou bien :
— Trop tard...
Betty, intriguée par l'expression du visage et la phrase, répéta doucement :
— Cinq heures... Un taxi vert et jaune ? Ici ? Que voulez-vous ? Dites !
La jeune femme eut un nouveau râle, plus violent que le premier, sa bouche se tordit, sa tête retomba en arrière.
Il y eut quelques cris dans la pièce. Betty, regard agrandi, fixait les longues mains blanches qui s'étaient accrochées à elle quelques instants auparavant et qui, maintenant, se détendaient lentement.
Elle regarda le groupe qui l'entourait, puis le beau visage parfaitement immobile et, d'une voix étonnée, elle dit lentement, en se redressant :
— Je crois bien qu'elle est... morte.
Il y eut une tentative d'évanouissement, vers la droite. Betty haussa les épaules, se tourna vers la première, affolée, qui gémissait avec des grimaces qui déformaient son visage.
— Qui est cette jeune femme ?
— Je ne sais pas, mistress Reutel, je ne sais absolument pas. C'est la première fois qu'elle vient ici,
Betty regarda autour d'elle :
— Où est son sac ?
Il y eut une certaine stupéfaction dans les yeux de la première, lorsque, après s'être baissée et avoir regardé de toutes parts, elle avoua :
— Elle n'en a pas... Non, vraiment, elle ne doit pas en avoir.
Le directeur, fendant les groupes, arrivait auprès du corps :
— Miss Morton vient de me prévenir. J'ai fait téléphoner à un médecin.
Betty le regarda quelques instants et fit remarquer, rêveuse :
— Il ne serait peut-être pas inutile de faire prévenir Scotland Yard.
Le directeur sursauta :
— Ciel !...
Puis, après un regard affolé autour de lui, il prit le bras de Betty et lui glissa à l'oreille :
— Vous n'avez aucune idée du scandale que cette histoire pourrait susciter. Ma maison ne s'en relèverait pas.
Sa voix était suppliante.
— Vous verrez bien ce que vous dira le médecin, fit Betty, évasive, mais j'ai comme une vague idée...
Le directeur revint vers la jeune morte :
— Une crise cardiaque, vraisemblablement... Qu'est-ce qui vous fait supposer que ?...
— L'expression de son visage coupa Betty, cet effroi dans les yeux, la phrase qu'elle m'a dite, et aussi le fait que son sac soit disparu. Je me souviens parfaitement qu'à son arrivée ici elle en avait un. Je l'avais particulièrement remarqué pour sa forme originale. Il venait certainement d'une grande maison parisienne. Comme une bourse ancienne, en daim souple, il se fermait par une cordelière terminée par deux glands dorés. Un sac comme celui-ci se remarque, cher Monsieur.
Le directeur s'épongea le front :
— Effarant... Absolument effarant...
Betty jeta un coup d'œil à sa montre-bracelet :
— Je dois m'absenter immédiatement. Au cas où vous auriez besoin de moi pour un interrogatoire quelconque ou quelque chose se rapportant à cette affaire, vous avez mon adresse. Vous pouvez me téléphoner.
Le directeur gémit :
— La présentation de ma collection d'hiver est fichue par terre.
Son regard réprobateur fixait le joli visage de la morte et contenait une avalanche de reproches muets.
— J'avais encore cinq modèles à présenter, reprit le directeur, et vraiment, il est inadmissible...
— ... Qu'elle n'ait pas attendu un quart d'heure de plus ?... coupa Betty.
Elle eut un sourire navré :
— Tout à fait de votre avis, cher Monsieur...
Elle s'inclina, se dirigea vers la sortie, il était, cinq heures moins cinq. Betty, avec un étonnement légèrement angoissé, se demanda si ce taxi vert et jaune serait devant la porte de la maison de couture, où il la conduirait, et si elle avait bien interprété le message que lui adressaient les yeux suppliants et la voix haletante de cette jeune femme dont l'agonie avait duré quelques secondes.

* * *

Betty s'immobilisa, sous le porche, jeta un regard vers la droite et la gauche. L'aristocratique avenue ne détenait pas un seul taxi en stationnement, et aucun véhicule vert et jaune n'attendait au seuil de la maison de couture.
Betty, perplexe, fit un pas encore. Elle se sentait assez indécise, se demandant si ce n'était pas « la flamme de l'aventure » qui vibrait toujours en elle, plus ou moins tenace, qui lui avait fait entrevoir un mystère, et dans la mort étrange de la jeune femme, et dans cette phrase prononcée avec désespoir : « Cinq heures... en bas... un taxi vert et jaune... ».
Betty frappa le sol du talon, fit demi-tour.
Il était à peu près certain que cette jeune femme avait été empoisonnée, tout à l'heure, dans l'élégant salon bleu et or d'une des premières maisons de couture de la capitale. Non moins certain qu'elle s'attendait à une espèce de catastrophe : ceci était décelable à l'effroi que revêtait son regard, au tremblement de sa voix...
Betty tressaillit et, sans réfléchir plus avant, leva la main droite en direction de la rue : un taxi vert et jaune venait de stopper devant l'imposante grille de la maison de couture.
Betty baissa la tête, s'avança vers le véhicule, ouvrit la portière, s'assit. Le taxi, sans attendre un ordre, démarra en souplesse.
Il était, très exactement, cinq heures une minute.
IV
Surprises
 
L'inspecteur Brenny regarda encore la concierge et fit : « Oui, oui... ».
...

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