L empreinte infaillible
39 pages
Français

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L'empreinte infaillible , livre ebook

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Description

Au château d’Archambaud, en Côte-d’Or, les époux Monty, riches propriétaires, sont retrouvés morts, au petit matin, dans leur lit, lardés de coups de couteau.


L’affaire, très vite prise en charge par les gendarmes, réduit le nombre des suspects à deux : le cousin de la famille à la mauvaise réputation et aux problèmes d’argent chroniques et un invité, Monsieur de Mercœur, célèbre peintre.


Mais si l’enquête de moralité fait pencher la balance vers le cousin, les preuves et notamment des empreintes sanglantes retrouvées sur les lieux du meurtre désignent l’artiste comme coupable.


Tout le monde le sait, sauf l’inspecteur Paul BARRE... les empreintes sont infaillibles !

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9791070032688
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’EMPREINTE INFAILLIBLE

Par
Michel CORY
CHAPITRE PREMIER
UN CRIME CRAPULEUX
 
— C'est un crime crapuleux ! dit le commissaire Langlois.
— J'ai tout laissé dans l'état où je l'ai trouvé, fit le brigadier de gendarmerie Colson. J'ai fait les premières constatations sans toucher à quoi que ce soit. Ce que vous voyez ici, c'est ce que j'y ai vu moi-même à sept heures du matin. Et il en est neuf.
Ce qu'avait vu le brigadier et ce que voyait maintenant le commissaire, c'était une grande chambre dans le château d'Archambaud, près de Laignes, dans la Côte-d'Or. Les victimes, les époux Monty, reposaient dans leurs deux lits jumeaux, percés de coups de couteau ou de poignard. La mort, pour chacun d'eux, avait dû être instantanée. Il n'y avait pas une seule trace de lutte. D'ailleurs, une lutte eut supposé un bruit, des appels au secours. Personne n'avait rien entendu. Les domestiques avaient leur habitation, il est vrai, dans les communs qui formaient une aile assez éloignée du corps principal du château. Mais Jean Mercœur et sa femme, Jane, qui étaient les hôtes de M me  et M. Monty étaient logés dans une chambre voisine et ils disaient bien n'avoir, eux non plus, rien entendu.
Les coups donnés avec violence avaient provoqué une abondante hémorragie chez les deux victimes. Le sang avait jailli avec violence sur le parquet, les tapis en étaient littéralement couverts. Les draps et la literie en étaient imprégnés. Les morts eux-mêmes présentaient de larges taches. Et on en retrouvait aussi des traces sur les portes et leurs poignées, traces que l'assassin y avait laissées.
Un inspecteur spécialiste de l'identité judiciaire en faisait le relevé et prenait des photographies des lieux.
— J'aurai, dit-il au commissaire, d'excellentes empreintes. J'en ai rarement eu d'aussi nettes.
C'était Noémie, la cuisinière, la femme du jardinier Léonard, qui avait découvert le double assassinat, le matin, un peu avant sept heures. Elle allait, comme d'habitude, porter le petit déjeuner à ses maîtres, ne laissant jamais ce soin au valet de chambre Justin, ce dernier veillait le soir assez tard tant que ses patrons n'étaient pas couchés, alors que Noémie se retirait dès que le dîner était achevé. Le brigadier avait déjà fait établir tous ces détails.
Il passait précisément sur la route, venant de Laignes, avec un de ses gendarmes, en tournée. Le personnel domestique alerté par Noémie et son mari les avait mis au courant. Le brigadier, cependant qu'il commençait l'enquête sans perdre de temps, avait fait téléphoner au Palais de justice de Montbard, chef-lieu de l'arrondissement. À cette heure matinale, il n'avait pu joindre que le concierge du Palais, mais il lui avait fait donner la consigne de prévenir immédiatement le procureur et le juge d'instruction. Les magistrats s'étaient fait précéder du commissaire de police Langlois qui, à son tour, avait prévenu téléphoniquement la Sûreté de Dijon. Grâce à la rapidité de toutes ces mesures, gendarmerie, parquet, spécialistes des constatations judiciaires étaient présents ou représentés deux heures après la découverte du double crime.
Cette célérité semblait devoir aider les enquêteurs et faciliter leurs recherches. D'ailleurs, le commissaire, qui était nanti d'une commission rogatoire, entreprenait déjà une information, cependant que l'inspecteur de Dijon et le brigadier de Laignes confrontaient leurs constatations.
— Ce que vous avez fait a été fort bien fait, disait l'inspecteur, notamment la prise que vous avez faite des empreintes de pas dans la neige. Car la neige n'a pas tenu. Elle a été fondue dès huit heures. Sans votre excellente initiative, ce sont là des marques qui auraient été perdues et qui pourront avoir une grande importance.
— Je n'ai fait que suivre les instructions réglementaires, répondit le brigadier, qui, en dépit de sa modestie apparente et peut-être réelle, rougissait de contentement sous le compliment.
Quant au commissaire Langlois, il s'était installé dans la bibliothèque du château et il commençait l'interrogatoire des témoins. Témoins qui, d'ailleurs, n'avaient rien vu et ne savaient rien. C'étaient les domestiques : le père Léonard, jardinier du château depuis trente ans et sa femme Noémie qui y servait depuis le même temps, le valet de chambre Justin, domestique fort ancien, lui aussi, ainsi que le chauffeur Benoît. Noémie redisait pour la dixième fois, en manquant chaque fois de se trouver mal en le contant, comment elle avait découvert l'affreuse chose. Les autres ne pouvaient qu'apporter un témoignage de seconde main. Enfin restaient Jean Mercœur et sa femme, Jane. Mercœur était un grand garçon d'une trentaine d'années, d'allure sportive et décidée. Il se formalisa quelque peu de l'insistance du commissaire.
— J'ai déjà répondu aux gendarmes, dit-il. Je n'ai rien à ajouter à ce que je leur ai dit.
— Je vous demande néanmoins de le répéter.
— À quoi bon ? Je ne sais rien. Je n'ai rien vu, rien entendu. Je suis déjà, ainsi que ma femme, assez violemment ému par ce drame pour avoir droit au repos.
— Votre devoir passe avant votre droit. Et votre devoir est d'aider la...

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