L exécution de Friquet
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L'exécution de Friquet , livre ebook

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Description

Première Guerre mondiale !


Règlements de comptes dans Paris.


Simultanément, à trois terrasses de différents cafés de la ville, un vendeur ambulant est poignardé, un couple est visé par des tirs et un soldat meurt le crâne fracassé.


Dans deux cas, les coupables se sont enfuis. L’autre s’est suicidé au moment où il allait être capturé.


Ces attentats, Thérèse ARNAUD alias C. 25, la célèbre espionne du Deuxième Bureau, les avait prévus, mais ses fidèles lieutenants, envoyés sur les lieux, n’ont pu les déjouer.


Or, Friquet, le plus jeune de ses affidés, est tout de même parvenu à prendre en chasse l’un des ennemis et à le suivre jusqu’à sa tanière...


Seulement, depuis, Friquet ne donne plus de nouvelles...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791070036747
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AVIS AU LECTEUR

***
Nous commençons, aujourd’hui, la publication des :

EXPLOITS EXTRAORDINAIRES DE THÉRÈSE ARNAUD
Le meilleur agent du Service de contre-espionnage français.
*
Les espions sont généralement des êtres vils, des êtres décriés qui pratiquent la délation dans le but unique de servir leurs appétits de lucre et de débauche.
Il n’en est pas de même de THÉRÈSE ARNAUD dont la conduite pourrait servir d’exemple à bien des hommes et des plus courageux.
Au début de la guerre, ayant assisté au meurtre de son père commis par les Allemands, elle avait, tout naturellement, comme elle le dit, « pris du service ».
Trop vaillante pour jouer le rôle effacé d’infirmière, le cœur gonflé d’un trop profond amour pour la France, elle avait consacré son intelligence, sa connaissance des langues, sa beauté, sa force, son dévouement, son courage et, il faut le dire, son génie à une besogne plus directe.
THÉRÈSE ARNAUD NE PEUT ÊTRE COMPARÉE À AUCUN AUTRE AGENT SECRET.
Toujours sur la brèche, toujours en plein danger, son cœur jamais ne faiblit, même durant les interrogatoires les plus dangereux. Bien au contraire, elle ne cessa de se jeter audacieusement au plus fort du péril. Cent fois, elle se trouva en pleine bataille ; non pas dans des batailles d’où l’on ressort chargé d’honneurs et de gloire, mais dans des batailles anonymes, contre des ennemis invisibles, inconnus et, par là même, d’autant plus à craindre.
THÉRÈSE ARNAUD est la plus noble figure de la Grande Guerre. NOUS DEVONS À SA BRAVOURE, À SON HÉROÏSME, PLUSIEURS MILLIERS DE VIES HUMAINES.
D’une modestie aussi grande que son courage, elle n’a pas voulu que ses exploits fussent publiés de son vivant.
« Plus tard, disait-elle, plus tard... quand, dans ma Terre de France, je dormirai mon dernier sommeil, il sera bien temps... »
THÉRÈSE ARNAUD repose, maintenant, dans le cimetière d’un minuscule village de l’Est. Tous ceux pour qui elle s’est sacrifiée sans compter doivent, désormais, savoir comment et dans quelles épouvantables conditions, cette grande Française a magnifiquement combattu pour sa Patrie.
Puissent les EXPLOITS DE THÉRÈSE ARNAUD trouver un écho attendri dans l’âme de ce Peuple de France à qui elle avait voué son plus fervent Amour et son incomparable Loyauté !
THERESE ARNAUD
- 28 -

L'EXÉCUTION DE FRIQUET

De
Pierre YRONDY
CHAPITRE I
LE MARCHAND DE BIGORNEAUX
 
Atmosphère bleue, triste !
Avant-guerre, à la même heure, la place Pigalle mêlait les lumières crues des enseignes de café. Lueurs rouges. Lueurs bleues. Serpentins de lettres lumineuses qui s'allumaient et s'éteignaient, accrochant l'œil à leur dansotement intermittent.
Maintenant : plus rien que des réverbères capuchonnés qui distillent, chichement, une maigre flamme.
Plus de cris, de rires, de foules d'hommes en habits de soirée et de femmes décolletées. Plus de gammes de toutes les gaîtés.
Non... rien... rien que des terrasses aux nombreuses tables vides. Des consommateurs qui sont là pour tuer de pénibles heures d'ennui ou d'anxiété.
Toute la joie de Montmartre a été brutalement effacée. À peine subsistent, pour les initiés, quelques rares boîtes de nuit clandestines (1) qui servent de refuges aux faiblesses que rien — même les plus grandes calamités humaines — n'atteint.
À la terrasse du Café des Pierrots, de vagues consommateurs. Des oisivetés. Des délassements. Des besoins de parler s'épanchaient.
Morne, nostalgique, regrettant lui aussi les brillantes nuits de jadis, un marchand de bigorneaux allait de table en table.
Il était quelconque. Professionnel. Sa face jaunâtre était distendue par un rictus pitoyable qui voulait paraître un sourire. Pour encourager le futur client, d'un geste, il montrait sa marchandise, et, d'une voix pleurarde ressemblant à quelque psalmodie, il murmurait :
— Bigorneaux. Aux bigorneaux !...
Mais, malgré ces efforts, il était bien souvent accueilli par l'indifférence la plus totale. Il se heurtait fréquemment à une réponse rogue, à un mouvement d'impatience.
Quelquefois, un consommateur spécialement poli, et tenant à demeurer correct, employait, pour l'éconduire, quelques mots distraits.
Alors, toujours avec son même sourire stéréotypé, le panier au bras, le marchand de bigorneaux, psalmodiant son mélancolique refrain, poursuivait sa promenade, de table en table.
À un guéridon, il fut mieux accueilli.
Un couple devisait.
La femme leva les yeux sur le marchand ambulant.
L'espace d'un instant, les regards se croisèrent.
Ce n'était rien. Absolument rien. Ni un signal. Ni un mouvement de reconnaissance. C'était, cependant, autre chose que le regard ennuyé et souvent méprisant que l'on jetait à l'importun venant troubler une solitude ou un entretien. Autre chose. Oui, autre chose !
De ce simple regard qui venait, un instant, de s'appuyer sur lui, le marchand de bigorneaux semblait tout réconforté.
Sans que sa face perdît sa morne placidité, il eut, cependant, une expression de gratitude. L'expression d'un errant, transi de froid, que l'on invite devant un bon feu.
Puis, la jeune femme échangea quelques phrases joyeuses avec le marchand.
Peu de chose, en vérité. Seulement quelques facéties qui rendaient le congé moins sec.
— Que veux-tu que je fasse de tes bigorneaux ? sourit-elle.
— Bon ! Bon, Madame ! Très bon...
— Je ne les aime pas...
— Toi, pas savoir ce qui est bon !
Et, flairant la cliente possible, il insista. Elle congédia d'un :
— Non, merci... plus sec...
Puis, comme, malgré ce congé, il s'attardait, espérant vaincre une dernière hésitation, elle s'emporta un peu nerveusement :
— Suffit, n'est-ce pas !
Alors, la face du marchand refléta cette même morne expression. Un soupir de commerçant déçu s'exhala de sa poitrine. Puis, reprenant à son bras ce panier qui, maintenant, semblait peser plus lourd, le marchand de bigorneaux se dirigea vers la table voisine.
Et le même refrain sortit machinalement de ses lèvres résignées :
— Bigorneaux ! Aux bigorneaux !
Ainsi, de table en table, sans, nulle part, trouver le moindre client susceptible d'apprécier sa marchandise, le vendeur était arrivé au bout de la terrasse du Café des Pierrots.
Après un dernier regard circulaire, pour bien s'assurer qu'il n'avait oublié nulle table où il eût pu conclure quelque affaire, le marchand s'éloigna. Toujours avec cette même offre qui ressemblait à une plainte :
— Bigorneaux ! Aux bigorneaux !
Il allait arriver au coin de la Rue Houdon.
Du regard, il mesurait le faible espace à traverser.
Un pied s'engageait, par-dessus le ruisseau, pour se poser sur le pavé de la chaussée.
À ce moment, une silhouette bondit.
Une grande silhouette noire, qui, d'un mouvement brusque, leva dans l'air un bras au bout duquel luisait un objet brillant.
Par deux reprises, le bras s'abaissa.
L'objet brillant réapparut, entre les deux mouvements du bras. Mais : il ne brillait plus. Et des gouttes rouges en...

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