L «X» du Ravin de l Enfer
42 pages
Français

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L'«X» du Ravin de l'Enfer , livre ebook

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Description

L’inspecteur Paul MÉRAL, en congé près de Nantua, avec son collègue Rivet, en profite pour s’intéresser à la découverte du corps d’une jeune femme, jeté du haut du Ravin de l’Enfer, après avoir reçu deux balles dans la tête.


Il décide d’offrir son aide au juge d’instruction chargé de l’affaire, mais ce dernier voit d’un mauvais œil l’intervention de la police parisienne.


Cependant l’indice que MÉRAL a trouvé sur les lieux du drame va convaincre le magistrat d’accepter sa proposition...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9791070035269
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES ENQUÊTES
DE
L'INSPECTEUR MÉRAL

L'«X» du Ravin de l'Enfer
Récit policier

MARCELLUS
I
NÉBULOSITÉS

Au loin, le lac scintillait !
Dans le décor féerique qui, peu à peu, s'irisait dans le couchant tout en s'enveloppant de brumes, deux hommes allaient sur la route, longeant le bas-côté, en direction de Nantua...
Ils avaient l'air de deux paisibles promeneurs. Pourtant, pour qui eût pu saisir leur conversation que le vent dispersait par bribes, il eût été facile de déduire que celle-ci était de toute première importance, compte tenu surtout de certains gestes violents exécutés par l'un d'eux.
Tout autour, c'était l'enchantement, une splendeur qui ne paraissait pas atteindre les deux marcheurs.
— Crois-tu, disait l'un, qu'avec le peu que nous savons il nous sera possible d'arriver à un résultat ?
— Pourquoi pas !... répondait, l'autre.
— Tu ne doutes de rien, toi, et tu fonces littéralement « dans le brouillard », comme on dit, sans t'occuper des conséquences possibles de nos actes. Tu sais pourtant que nous sommes surveillés et que notre ligne de conduite doit être basée sur la prudence...
— Oui, je sais tout cela.
— Tu n'as pourtant pas l'air d'en faire état !...
— Vraiment ? Et qui te le prouve ?
— Notre visite inopportune en ces lieux, simplement ! Non mais, ma parole, on croirait vraiment que tu ne penses pas aux multiples dangers qui nous entourent. Venir ici, comme nous y venons, me semble en tous points une grosse erreur...
— Je ne vois vraiment pas !
— Allons, mon vieux, écoute un camarade, regarde autour de toi, ces montagnes, ces rocs, ces taillis, ces touffes de bruyère. Ne crois-tu pas vraiment que ceux que nous cherchons « à avoir » auraient pu dix fois nous abattre du haut de toutes ces cachettes ?
— Il ne s'est rien passé,
— Heureusement !...
— Aurais-tu peur ?
— Moi ? Pas le moins du monde, mais je ne tiens pas, et tu me comprendras, à me faire descendre bêtement comme un vulgaire garenne...
— Je n'y tiens pas plus que toi-même, mais je conserve l'impression qu'il fallait que nous venions ici. Certes, notre moisson n'a pas été formidable, cela, je dois le reconnaître, mais nous avons d'ores et déjà acquis une certitude...
— Si tant il est vrai qu'on puisse parler de « certitude » quand celle-ci n'est basée que sur des probabilités...
L'homme à qui s'adressait cette réplique stoppa net, sortit un cigare de son étui et l'alluma avec une lenteur calculée tout en dévisageant son interlocuteur qui lui-même s'était arrêté.
— Ai-je l'habitude de dire des bêtises ? lâcha-t-il tout en projetant au ciel une bouffée de fumée.
— Non, bien sûr..., le moins possible ! fit l'autre avec une pointe de malice.
— Alors, quand je t'affirme avoir acquis une certitude, je pense que tu peux me croire. Si, par la suite, les événements démontrent que je me suis trompé, je reconnaîtrai loyalement mon erreur. Toutefois, pour l'instant, une seule chose compte : le résultat...
— C'est bien ce que je pense. Or, ce résultat...
— ... nous ne pouvons l'obtenir que par déductions, par anticipation oserais-je dire. C'est une théorie qui n'est peut-être pas applicable dans tous les cas, mais qui vaut ce qu'elle vaut...
— En attendant, nous risquions de nous faire casser la figure...
— Ma parole, on croirait que tu as peur ?
— Non, mon vieux, mais je suis prudent.
— Ouais !... Je vois cela... La prudence, dans certains cas, ressemble terriblement à la « trouille »...
— Appelle cela comme tu veux, néanmoins c'est encore un point de vue que je ne partage pas...
— Aucune importance, vieux grognon, sinon que nous devrions marcher plus vite si nous ne voulons pas être surpris par la nuit « propice à tous les crimes », dans cet endroit que tu qualifies de malsain...
Les deux hommes hâtèrent leur pas et le reste de leur conversation se perdit dans le soir qui maintenant tombait alentour avec sa rapidité habituelle.

* * *

Dans son confortable et austère cabinet, le juge d'instruction de l'arrondissement de Nantua compulsait un dossier. Machinalement, les feuillets tournaient sous ses doigts et son regard se portait parfois avec plus d'insistance sur telle ou telle particularité pouvant posséder un semblant d'importance.
Tout en tétant vainement une cigarette éteinte qu'il ne parvenait pas à rallumer, il paraissait très attentif à cet examen, lequel devait vraisemblablement lui apporter la clef d'une énigme difficile à résoudre.
Mais, bientôt, troublant ce tête-à-tête avec un silence fastidieux, on frappa à la porte.
— Entrez !... s'écria le magistrat d'une voix bourrue.
— Ce sont deux hommes qui désirent vous voir d'urgence, monsieur le Juge, fit le greffier à lorgnons qui venait d'apparaître dans l'entrebâillement de l'huis.
— Je ne veux recevoir personne...
— C'est bien ce que j'ai dit à ces messieurs, monsieur le Juge, mais ils insistent et désirent absolument être reçus.
— Qui sont-ils ?
— Ah ! ça, je ne sais pas ! fit l'homme d'une voix grêle.
— Naturellement !... Et vous vous figurez, Pingault, que mon cabinet est ouvert ainsi à tout venant, quand je travaille ?
— D'accord, monsieur le Juge, je vais leur demander...
— Ainsi que le but de leur visite.
— Oui, monsieur le Juge...
L'homme ressortit glissant et onduleux sans oublier, toutefois, de saluer obséquieusement le magistrat qui ne put s'empêcher de hausser les épaules avec commisération.
— Brave type, mais trop simple, ce Pingault, marmonna-t-il tout en faisant claquer son briquet d'un mouvement familier.
Quelques instants plus tard, introduits par l'onctueux bonhomme, les deux visiteurs faisaient leur entrée dans le cabinet, sous l'œil ahuri du juge qui ne put s'empêcher de s'exclamer :
— Ainsi, Messieurs, vous vous permettez de pénétrer ici sans y être convoqués ?
— Mais, monsieur le Juge, nous regrettons, c'est votre employé qui nous en a priés...
— Naturellement !... Toutefois, il me serait agréable, et vous le comprendrez fort bien, de connaître le but de votre visite et aussi à qui j'ai l'honneur...
— Inspecteurs Méral et Rivet, de la Police judiciaire, monsieur le Juge.
Le magistrat ébaubi ôta ses lunettes et en essuya les verres avec un morceau de flanelle cueilli sur son bureau, puis s'installa derrière celui-ci, tout en montrant aux intrus deux profonds fauteuils de cuir dans lesquels, tout aussitôt, les policiers s'installèrent.
— Enchanté de vous voir ici, Messieurs, fit-il, après avoir avalé plusieurs fois sa salive. Mais surpris aussi. Que me vaut l'honneur de cette visite un peu tardive ?...
— C'est très simple, monsieur le Juge, et vous allez être satisfait. Nous venons au sujet de l'affaire du ravin de l'Enfer...
— Ah ! oui, parfait, le crime découvert l'autre matin ?...
— C'est cela même...
— Vous désirez sans doute connaître l'affaire plus en détail ?
— Certes, si la chose est possible, d'autant mieux que nous croyons pouvoir vous être, en la circonstance, de quelque utilité...
Le juge se carra plus largement dans son fauteuil, visiblement étonné par l'écoute d'une telle demande.
— Je ne vois vraiment pas en quoi, Messieurs, vous pourriez m'être utiles, prononça-t-il lentement. L'information que j'ai ouverte se poursuit normalement et je ne doute pas, d'ici quelque temps, naturellement, pouvoir mettre le coupable sous les verrous...
L'inspecteur Méral sourit imperceptiblement.
— J'admire votre optimisme, monsieur le Juge et suis heureux de le constater, certain d'ailleurs que vous réussirez sans notre concours, mais, celui-ci, vous est offert gratuitement.
— Voyons, Messieurs, vous savez bien que cela est contraire aux règlements, à la loi même. La police parisienne n'a rien à faire dans notre région, même pas « gratuitement » et la brigade mobile est seule habilitée pour enquêter et sur mon ordre...
— Certes, nous ne l'ignorons pas..., mais mon collègue Rivet et moi, de passage dans la région, avions pensé que notre collaboration accidentelle pourrait vous être de quelque utilité.
— Ma foi, pour l'instant, bien que je rende hommage à vos qualités professionnelles que je sais grandes — la rumeur de vos dernières affaires est parvenue jusqu'ici... — je me vois, à mon grand regret, dans l'obligation de décliner votre offre et de vous remercier sincèrement.
— C'est dommage, monsieur le Juge.
— Peut-être, Messieurs, mais c'est régulier.
— Sans

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