La brute aux gros poings
50 pages
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La brute aux gros poings , livre ebook

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Description

Drame à l’Hôtel Astoria : la fille d’un ambassadeur est retrouvée morte, étranglée, dans la panière à linge sale de l’établissement.


L’inspecteur Martin de Scotland Yard, chargé de l’enquête, conclut à un crime passionnel tandis que son alter ego journaliste Bill DISLEY, qui l’accompagne, n’en est pas convaincu.


Pourtant, tout semble corroborer la thèse de Martin : la victime, selon une proche, était bien venue de Paris à Londres pour passer quelques jours avec un homme.


Mais les révélations d’une bonne amie de la défunte vont donner raison à Bill DISLEY...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070031841
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AVANT-PROPOS
Pour ceux de nos lecteurs qui ne se seraient pas familiarisés avec BILL DISLEY et son existence trépidante de journaliste détective, nous rappelons que notre sympathique héros est le plus brillant reporter au « Star Express » , grand quotidien londonien dont BOB , dit « le Gros Bob », est rédacteur en chef.
L'habituel comparse de Bill est JEFF , ancien pickpocket notoire, géant à la compréhension lente, mais à la « droite » impeccable, dévoué corps et âme au journaliste qui le tira autrefois d'un mauvais pas.
L'inspecteur MARTIN est, dans la plupart des enquêtes, mêlé aux agissements de Bill. C'est un petit homme ponctuel, bourgeois et sévère, qui professe une grande amitié et une sorte d'admiration pour Bill, bien qu'il soit souvent heurté par la désinvolture avec laquelle notre reporter traite Scotland Yard, ses œuvres et ses pompes.

J.-A. FLANIGHAM.

I
Prologue et drame

La jeune femme referma doucement la porte.
Il était visible que l'homme ne l'avait pas entendue entrer. La glace placée face au bureau lui renvoyait son image. Il paraissait fébrile, concentré, et, partant du nez, cette ride qu'elle n'aimait pas descendait, accentuée, jusqu'aux commissures des lèvres.
Il feuilletait avidement des notes, qu'il marquait par endroits d'un coup de crayon.
Il dut tout à coup avoir conscience d'une présence étrangère, se détourna d'un bond, blêmit en la voyant là, immobile, très pâle, quasi spectrale dans cette robe de nuit blanche et floue dont le bas voltigeait imperceptiblement sous le souffle d'air frais qui passait par la porte.
Il fit un bond jusqu'à elle, mais la jeune femme, plus rapide, vint jusqu'au bureau, se pencha sur les feuilles.
— Édith, commanda-t-il d'une voix terrible, je t'ordonne de ne pas lire.
Elle se retourna vers lui et, dans sa main tremblante, elle tenait une liasse de feuilles annotées.
— Toi, gémit-elle, toi...
Elle étouffa un sanglot et hurla presque :
— Monstre...
Elle eut peur tout à coup en voyant l'éclair qui luisait dans le regard de l'homme. Avait-elle réalisé qu'elle était dans un hôtel et que d'à côté on pouvait entendre ?...
Lui, l'avait particulièrement bien réalisé, il fallait croire, puisque, dans un bond souple, il s'approcha d'elle, la prit aux épaules, la secoua, visage grimaçant de haine :
— Tais-toi...
« Tais-toi ! gronda-t-il en la secouant un peu plus fort.
— Tu me fais mal ! hurla-t-elle.
Tout à coup, elle avait peur, terriblement peur. Elle ne reconnaissait plus les traits de son amant.
Les pupilles de l'homme s'agrandirent. Ses mains des épaules, montèrent jusqu'au cou fragile et blanc, et comme elle allait encore crier, il serra, serra...
Elle eut un hoquet affreux, quelques soubresauts...
L'homme serrait toujours, les tempes étreintes d'un bourdonnement insensé qui était comme autant de cloches vibrantes en son crâne.
Il se pencha avec une horreur mêlée de dégoût sur les yeux révulsés et sur cette grimace hideuse qu'avait la bouche contractée.
Puis, comme on rejette loin de soi un objet de répulsion, il lâcha le corps en détournant la tête.
Le corps tomba en arrière et s'écroula au tapis dans un bruit mat.
L'homme perplexe, tourmenté, grommela, d'une voix sourde :
— J'étais nettement affolé...
Aucun regret dans la voix. De l'ennui, plutôt. Que faire d'un cadavre dans la chambre d'un hôtel sélect ?
Il alla fermer la porte, revint vers l'intérieur de la pièce et réalisa tout à coup, avec un tressaillement de joie, qu'on était aujourd'hui mardi et que, le mercredi matin, les femmes de chambre de l'hôtel déposaient sur le palier un énorme panier d'osier où elles jetaient en vrac le linge sale des chambres.
Ceci était la seule formule utile.
C'était encore une chance qu'Édith et lui se soient scrupuleusement ignorés aux yeux de tout l'hôtel, l'idée qui venait de naître en lui permettrait de mener son plan à bien. Il était indispensable que tout marche admirablement.
L'homme se dirigea vers le téléphone, demanda un numéro à la standardiste de l'hôtel, prit quelques notes et, lorsqu'il eut obtenu la communication, parla longuement.
Pour qui aurait eu l'indiscrétion d'écouter, il eût été étonnant de constater que cette conversation paraissait totalement idiote.

* * *

À l'autre bout du fil, un homme prenait des notes en hochant silencieusement la tête. Par moments, un étonnement un peu plus accentué passait sur ses traits.
Il raccrocha enfin, se tourna vers un individu assis béatement dans un fauteuil dont la fragilité était menacée par le poids imposant de l'homme et, d'une voix ennuyée :
— Coup dur à l' Hôtel Astoria . « Il » a étranglé Édith en prétendant ne pouvoir faire autrement. « Il » veut que nous lui fassions venir immédiatement un disque qui retracerait la conversation d'un homme et d'une femme : « Un duo à bâtons rompus » , tu comprends ?
— Qu'est-ce qu'il veut bien faire ? gronda le gros.
— S'il le demande, c'est qu'il a son idée. Débrouille-toi, fais enregistrer le disque, il le lui faut pour ce soir. Il a dit : « dans une heure au plus » . Compris ?
— Vu !
L'homme se leva du petit fauteuil dans un gémissement accentué et abattit un peu plus son feutre sur le côté.
II
Meurtre à l'Hôtel Astoria
 
Il était neuf heures.
Bill — matinal pour une fois — se rasait en chantonnant un vieil air de jazz.
Comme la T.S.F. était en pleine action, il était difficile de s'entendre dans l'appartement, et le téléphone dut s'obstiner durant deux bonnes minutes avant que son tintement ne parvienne jusqu'à Bill.
— Téléphone ! hurla Bill.
Jeff lui jeta un coup d'œil scandalisé, décrocha.
Il tendit le récepteur avec un soupir écœuré :
— Et dès neuf heures du matin, ça commence. C'est l'inspecteur Martin. Il a l'air de mauvais poil...
Bill arracha l'appareil des mains du géant, écouta quasi religieusement avec une mine attentive et prodigieusement intéressée. Jeff, goguenard, s'était assis sur le bras d'un fauteuil. Il songeait que cette existence était une drôle de vie, et qu'il se serait bien payé quelques jours de repos à la campagne.
Bill raccrochait après avoir dit : « À tout de suite ! »
Jeff se leva du fauteuil, lui tendit sa tasse de thé :
— ... Il va être froid.
Et, levant vers le journaliste un regard soupçonneux :
— Qu'est-ce qui se passe ?
— Une mystérieuse locataire de l' Hôtel Astoria trouvée étranglée dans un panier à linge. Il s'agirait tout simplement de la fille d'un célèbre diplomate français qui aurait fui et serait venue là sous un nom d'emprunt.
— Encore une romanesque ! fit Jeff dans un soupir dégoûté.
Il hésita quelques instants, puis :
— Qu'est-ce qu'il en pense, ton inspecteur ?
— Rien du tout...

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