La Confrérie du Scarabée
74 pages
Français

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La Confrérie du Scarabée , livre ebook

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Description

Le cambrioleur Jack DESLY, alors qu’il visite, de nuit, l’appartement d’un riche commerçant colonial dans l’espoir d’y dénicher des pièces de valeur, il tombe sur une étrange scène : un jeune Chinois penché sur le corps du propriétaire des lieux.


Après une courte lutte, l’agresseur parvient à s’échapper.


Jack DESLY, tente de soigner la victime et, en le portant sur son lit, découvre, au sol, un mystérieux sachet noir qu’il empoche avant de s’enfuir à son tour.


Dans la bourse, un scarabée en or... sur ses ailes, des idéogrammes chinois gravés signifiant « La Clef Légitime ».


En manipulant les ailes, il fait jaillir du bijou une tige ciselée qui, indéniablement, sert à ouvrir quelque chose... mais quoi ?


Jack DESLY est prêt à prendre tous les risques pour le savoir...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070034323
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

- 3 -

LA CONFRÉRIE DU SCARABÉE
Récit policier

Claude ASCAIN
CHAPITRE PREMIER
UN CHINOIS DANS LA NUIT...

Il était environ une heure du matin, lorsque Jack Desly se glissa silencieusement hors de la chambre mansardée du dernier étage. Il descendait faire une visite professionnelle à l'appartement du second, dans le somptueux immeuble.
Tout avait été prévu. Depuis trois semaines, il attendait le moment favorable. Sous l'aspect d'un étudiant, il avait loué cette pièce dans laquelle il s'astreignait à vivre de la manière la plus exemplaire, et le concierge ne tarissait pas d'éloges sur le charmant jeune homme — Georges Durand pour la circonstance, un nom bien peu compromettant — qui travaillait ses examens avec une rare assiduité, jusqu'à des heures avancées.
Les renseignements qui avaient amené Jack Desly à mettre au point cette expédition étaient remarquablement sûrs. Il savait que M. Langrenier, riche commerçant colonial, actuellement en vacances avec sa fille Huguette, possédait des objets d'art de grande valeur et d'un placement assuré. Sans compter la véritable petite fortune en espèces qu'il avait apportée avec lui et que, par un entêtement personnel, il se refusait à déposer en banque.
Ce soir, l'appartement était, sans aucun doute, resté inoccupé. Jacques savait que la jeune fille passait quelques jours chez des amis en province et que son père avait l'intention de la rejoindre. Même s'il ne l'avait pas encore fait, M. Langrenier ne constituait pas un obstacle pour le maître cambrioleur qui avait plus d'une fois prouvé sa virtuosité à circuler, invisible et inaudible, parmi les nombreux occupants d'une maisonnée entière.
Il descendit, dans l'obscurité, l'escalier de service dont il connaissait par cœur chaque marche et, aussitôt devant la porte de la cuisine, repérée d'un bref jet de lumière de sa lampe électrique, il se mit à l'œuvre. Grâce à l'un des multiples instruments de sa petite trousse spéciale, il ouvrit sans bruit et referma soigneusement.
Il était dans la place. Un instant d'arrêt pour se rappeler le plan de l'appartement.
— Un corridor qui passe devant les chambres à coucher du père et de la fille se faisant vis-à-vis, puis au fond, une double porte vitrée qui donne sur la salle à manger. Le salon fait suite. Bon. Tout va bien... Inutile d'aller jusqu'à l'antichambre.
Satisfait de son monologue intérieur, Jack se glissa comme une ombre. Rien ne troublait le profond silence, sauf, parfois, un petit grattement comme celui d'une souris. Il était habitué à ces bruits vagues qui, avec le craquement des meubles, sont la rançon de la nuit.
Il dépassa les portes des chambres à coucher et se préparait à poursuivre sa route, lorsque le grattement se renouvela, cette fois très près et très net.
Un réflexe l'immobilisa et l'oreille tendue, il attendit. Plus rien. Mais Jack était perplexe.
— On aurait dit un pas très léger...
Pourtant c'était impossible. Si le locataire de l'appartement se trouvait chez lui, il ne pouvait que dormir à une heure pareille. Ou alors, s'il marchait, pourquoi eût-il pris pareilles précautions ?
D'un mouvement brusque, Jack Desly se retourna et balaya le couloir du faisceau de sa lampe. Rien. Personne. Il haussa les épaules.
Encore un bruit. C'était un craquement sur le parquet. Cela provenait de la chambre à sa gauche. Il en était sûr. Jack s'assura que son pulvérisateur à chloroforme était prêt à fonctionner et se prépara à en introduire le bec dans le trou de la serrure. Mais auparavant, il fallait vérifier si celle-ci n'était pas bouchée par une clef quelconque. Une mince tige métallique lui apprit qu'il fallait chercher autre chose. Elle venait de toucher la rondelle classique qui garantissait contre les indiscrétions.
— Alors, j'emploierai un tampon d'ouate... décida-t-il en fouillant dans une autre poche.
Il tourna lentement, très lentement, le bouton de la porte. Celle-ci, dès qu'elle serait largement ouverte, lui permettrait de bondir et de profiter de la surprise ainsi causée.
Mais à peine l'huis entrebâillé, il s'arrêta, médusé. Une faible lumière se révélait dans la pièce. De l'endroit où il se trouvait, Jack voyait un corps allongé sur le sol. Une autre forme humaine était penchée au-dessus et lui arrachait brutalement sa veste de pyjama. Au même moment, Jack fit un véritable plongeon en avant sur le parquet et quelque chose passa en vibrant, au-dessus de sa tête.
Sans l'instinct qui avait commandé son geste de sauvegarde, il aurait été atteint en pleine poitrine par le couteau effilé qui venait de rebondir dans le corridor.
L'agresseur avait quitté l'homme toujours inanimé, et s'était précipité sur Jack, mais aussi vif qu'il eût été, le jeune homme s'était montré encore plus leste. Déjà debout, ce dernier lui décocha un coup de poing entre les deux yeux qui le jeta contre un piédestal de bois supportant une énorme potiche. Le vase s'écroula sur le sol, dans un fracas de porcelaine. L'homme ne demanda pas son reste, et, le visage barré d'une large estafilade causée par l'un des débris, exécuta un bond de félin jusqu'à la fenêtre-balcon. L'instant d'après il avait disparu.
Durant ces péripéties aussi rapides que mouvementées, Jack avait eu le temps de constater les pommettes saillantes, les yeux bridés et le teint jaune de l'inconnu dont la petite taille avait achevé de le fixer :
— Un Japonais ou un Chinois... En tout cas un Jaune !
Il n'était plus question de cambrioler l'appartement. Le bruit pouvait avoir causé l'alarme, on verrait la fuite de l'homme par la fenêtre... Il fallait battre en retraite au plus vite.
Mais si Jack Desly vivait en marge des lois, il n'en possédait pas moins du cœur. N'ayant jamais versé le sang, il était ému du sort de cette victime, en qui il avait reconnu M. Langrenier.
Son premier mouvement fut de s'agenouiller à son tour. La lampe veilleuse qui brûlait dans la pièce était suffisante, maintenant, pour ses yeux accoutumés. Une tache pourpre, qui allait s'élargissant, apparaissait sur le corps du malheureux. Jack mit le torse à nu. Il constata une profonde blessure au flanc.
Il porta l'oreille à la hauteur du cœur. Celui-ci battait, mais très faiblement. Jack Desly n'eut pas besoin de faire appel à ses connaissances médicales qui étaient réelles pour comprendre que l'état de M. Langrenier était, malgré tout, précaire, en raison de l'hémorragie qui s'était déclarée.
— Il faut placer un tampon, articula-t-il à mi-voix, ou il se sera vidé de son sang, d'ici peu d'heures...
Une vie humaine en danger. Cela avait suffi pour que le maître-cambrioleur, oublieux de toute prudence égoïste, ne songeât qu'à la préserver. Il courut à la cuisine où il comptait trouver une armoire à linge de table et revint avec une serviette pliée. Une nappe déchirée en bandelettes servit à maintenir ce pansement improvisé.
Jack consulta sa montre.
— Deux heures du matin... Le temps de rentrer à la maison... Et je téléphonerai. Oui, mon vieux Jack, tu ne peux faire moins.
Il jeta un dernier coup d'œil sur le malheureux qu'il décida de transporter sur son lit. Malgré son apparence svelte, Jack possédait une vigueur exceptionnelle. Il réussit à soulever le corps et à l'étendre sur la couche. Ce fut alors qu'il remarqua sur le tapis, à l'endroit où avait reposé la tête, à peu près à la hauteur du cou, une sorte de scapulaire en cuir noir.
Ce sachet avait dû être porté par la victime. On voyait une chaîne d'argent brisée qui le retenait. Jack comprit tout de suite, d'autant plus qu'il chercha et trouva, sur la nuque, la trace des maillons imprimés dans la chair.
— J'ai dû surprendre l'assassin au moment où, après avoir frappé, il arrachait la chaîne. Celle-ci aura glissé sous le corps avec ce qu'elle retenait.
Ce n'était pas le moment de s'attarder à un examen. Le jeune homme n'avait que trop passé de temps déjà dans l'appartement tragique. Machinalement, il fourra l'objet dans sa poche et quitta la place par le même chemin qu'il avait pris pour venir.
Mais, au lieu de remonter dans sa chambrette, il gagna la rue. La porte étant commandée par un bouton automatique, nulle difficulté pour sortir. Après un quart d'heure

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