La Dernière Chapelle
224 pages
Français

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Description

En 1984, une puissante organisation criminelle déverse un flot considérable de produits stupéfiants sur l'Europe de l'Ouest. Un légitime mouvement de défense devrait permettre des destructions concomitantes de plusieurs laboratoires clandestins, en même temps que l'extraction d'otages, français pour la plupart, y servant de boucliers humains. Dans ce but, inexorablement poussées par leurs passions, des forces spéciales se projettent sur des sols étrangers, notamment dans les Carpates. Un de ces spécialistes, durement frappé par un double deuil familial, tente de se reconstruire en rejoignant la Cause. Mais, placé devant une situation extrêmement ambiguë, et déchiré par l'obligation d'un choix éminent et délicat, il tombe une seconde fois dans les ténèbres de l'alcool, du jeu et des femmes faciles. Sa pugnacité lui permettra de revenir lentement dans la confiance de l'autre, et peut-être aussi de s'ouvrir à un nouvel amour. Arrivé au terme du parcours, se reconnaîtra-t-il encore dans le jeune montagnard qu'il était autrefois, là-bas dans ses Pyrénées natales, ou encore dans l'amant de cette jeune Kazakh, restée, jusqu'à une mort brutale, son plus fidèle agent de renseignements ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 juin 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342052114
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Dernière Chapelle
Jean-Claude Gass
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
La Dernière Chapelle
 
 
 
 
 
 
L’histoire ici relatée est entièrement l’œuvre de l’imagination de l’auteur.
 
Ainsi, toute relation avec les faits ou avec des personnes existantes ou ayant existé ne serait que pure coïncidence. Seuls quelques personnages authentiques ou historiques, ainsi que certains lieux touristiques, y sont cités dans le seul but de situer autant le décor que l’époque du récit. Ils sont parfaitement étrangers aux faits et aux événements contenus dans l’histoire de ce roman de pure fiction.
 
 
 
Avant-propos
 
 
 
1984.
 
Une véritable guerre est entamée contre une bête immonde et sournoise qui rôde dans le cœur de nos villes, se terre dans les coins sombres de nos quartiers, parcourt les rues de nos villages, pénètre nos foyers et hante jusqu’à nos écoles. Sans vergogne, elle sème l’anxiété, la maladie et la dépendance.
Souvent génératrice d’une mort sociale causée par les effets pervers de l’addiction au poison qu’elle véhicule, elle est aussi trop fréquemment responsable de l’autre mort, celle dont on ne revient pas.
Qu’elle nous vienne du Sud, de l’Est ou d’ailleurs, impitoyablement elle crache son venin sur ses proies.
Vicieuse, perverse et maligne, rampant de relais en relais jusqu’à nos territoires, elle poursuit inexorablement son œuvre de sape en se jetant d’instinct sur les plus faibles, les plus fragiles, ceux qui, naïvement, ne la voient pas arriver et qui ne devinent pas même l’ombre de sa perversité.
 
Quelques hommes l’affrontent jusque dans sa tanière, là où de pervers laborantins exercent leur savoir-faire criminel.

L’auteur .
 
 
 
I. La dame blanche
 
 
 
La fraîche saison venait d’être entamée et le vent froid du Nord-Est caressait déjà les Vosges.
Le quinzième jour du mois de novembre se mourrait lentement sous un ciel couvert. Une nouvelle nuit d’automne plongeait dans le paysage rural et son silence apaisant.
Une berline de luxe y pénétra, troublant brusquement la profonde quiétude de ce jeudi, banal a priori.
À bord, un homme, seul, se laissa envahir par une douce sensation de bien-être. C’était un peu comme si la contrée tout entière lui souhaitait la bienvenue.
Son nom : Etschemendy. Son grade : Major. Sa fonction : agent des forces spéciales françaises.
* * *
Etschemendy décida de s’arrêter sur l’aire du Kemberg, au bord de la nationale 59, sur la contournante de Saint-Dié-des-Vosges.
Sous le jet de lumière du plafonnier, son doigt chemina sur une vieille carte routière usée. Cette chose fait partie de ce qui était autrefois et qui voulait durer sans même résister aux marques du temps qui passe.
Sourire aux lèvres, l’homme consulta sa vieille montre, cadeau de son père, puis actionna son briquet-tempête, héritage de son grand-père. À eux seuls, ces objets soulignèrent trois de ses traits de caractère : humilité, nostalgie et conservatisme.
Si on venait simplement de le croiser, et si on s’était laissé aller rien qu’aux apparences, on pourrait imaginer un cinquantenaire un peu largué, déconnecté de l’actualité et inadapté au monde moderne. Mais son allure vieillotte n’était en réalité qu’une forme de caparaçon, car l’homme s’était toujours tenu aux faits des technologies les plus récentes. Dès 1978 d’ailleurs, il s’intéressa au premier système satellitaire de géolocalisation, le Navstar 1, devenu le premier GPS. C’était, pour lui, un nouvel outil pour la recherche du renseignement et le ciblage de guerre. Il lui servit plus tard, à plusieurs reprises, au cours de l’exécution d’opérations spéciales.
 
Cette petite rétrospective lui fit revoir quelques images affichées sur l’écran blanc de sa tendre jeunesse. L’une d’elles représentait la Vallée de la Dordogne et son Périgord noir, avec, en arrière-plan, un château du seizième siècle.
Un zoom vint focaliser sur ses immenses atriums, ses coursives interminables et ses escaliers monumentaux. Les dallages lustrés et froids, omniprésents, réfléchissaient de hauts plafonds truffés de moulures fines. Les couloirs y étaient trop longs et les pas y résonnaient fort. Les salles de cours, austères, étaient équipées de traditionnels tableaux d’ardoises à trois pans et d’immenses radiateurs en fonte, scellés aux murs sous de grandes baies vitrées à vasistas hauts. Une émergence de sons vint compléter le tout. Parmi ceux-ci, un incessant brouhaha qui, au cours des repas agités dans un vaste réfectoire, précédait l’endormissement général dans le dortoir commun du séminaire.
Reparut également avec netteté une phase d’un cours de télécommunications qui avait eu le don d’émoustiller particulièrement un de ses cadres-enseignants. C’était un bien curieux personnage que ce professeur de physique et d’électronique appliquée. Il était de très petite taille, trapu et de physionomie atypique et caricaturale. Cet étrange petit bonhomme arborait sans scrupule une longue chevelure poivre et sel, frisée et tout ébouriffée. Sa grande barbe blanche bouclée et son éternelle blouse blanche de laborantin maladroit, toute souillée, le rendaient extraordinairement théâtral.
Tout au long de ses interminables exposés oraux, ponctués de petites plaisanteries qui ravivaient l’attention, il réussissait à rendre ludique, et par conséquent efficace, son enseignement.
De long en large, ses petits yeux bleus pétillants fouillaient l’amphithéâtre, s’accrochant aux regards de ces élèves pour réactiver leur attention.
Il savait surprendre, et relancer le sujet, en entrant subitement dans une excitation extrême doublée de grands moulinages de bras, tandis que sa voix fluette, elle, tentait vainement de hausser le ton.
 
Malheureusement, par ricochets, ces brefs retours lui ranimèrent des souvenirs douloureux. Il en était un qui remontait au printemps 1956. Ils étaient trois. Sous contrats de carrière, ils venaient de signer leur engagement au service de la Nation. Par ce geste, ils ne firent que confirmer leur volonté de se donner à Elle, corps et âme. Pleins de prétentions, de fougue et de rêves idéalistes, ils vivaient dans l’espoir d’une titularisation prochaine qui ferait d’eux les partenaires à vie de la Patrie. Tous trois, activés dans leurs spécialités respectives, différentes mais complémentaires, brûlaient de la même ardeur.
 
Pour eux ce qui comptait le plus, au-delà de leur maintien en condition et leur instinct de survie aiguisé, c’était l’amitié. C’était ce sentiment fondamental qui galvanisait le groupe. Par-dessus tout, brillait leur foi d’une lumière inextinguible qui rendait étincelants leurs regards. C’est Elle qui les avait envoyés là-bas. Elle encore qui les avait poussés dans ce combat d’une violence indescriptible. Toujours Elle, qui les avait jetés face à une défense d’une puissance insoupçonnée.
Ils avancèrent alors comme un seul homme sur l’échiquier géant du conflit permanent entre Guerre et Paix. Pour galvaniser leur courage et pour mieux signifier leur volonté, malgré une farouche et solide opposition, ils crièrent à l’assaut.
Ils y croyaient. Ils s’étaient juré, noblesse de la jeunesse inconsciente oblige, de ne jamais reculer. Ils tinrent parole et ne lâchèrent pas, restés convaincus jusqu’au bout du bout de l’utilité de leurs gestes. Deux d’entre-deux eurent le temps de voir arriver à eux cette chose finale qui les tutoyait déjà intimement, la mort, celle à qui leurs corps, mutilés ou déchiquetés, furent offerts dans une éblouissante et aveuglante lumière.
Plus chanceux, Etschemendy culpabilisait de n’être pas parti avec eux, comme eux. Il se souvint :
— Nous cherchions alors à obtenir l’indispensable : le renseignement. Seul notre éclairage pouvait le fournir au reste de la formation. Nous devions aller le cueillir. Pour cela, il fallait braver la résistance et la pugnacité de l’autre, celui d’en face, qui, lui aussi, y croyait fort.
Notre mental était forgé au feu de la conviction et trempé dans les ondes glacées de notre résolution. Pour la troupe de contact que nous formions, trois règles principales régissaient nos actions : efficacité, détermination et humanité. Ces notions, colonne vertébrale de notre déontologique, ne pouvaient admettre ni justifications douteuses, ni interprétations fallacieuses. Les dispositions légales, éminentes, régissant la légitime défense sur le plan pénal, ou celles plus universelles des Accords de Genève, sur le plan martial, devaient régir nos comportements de combattants.
Notre bible à nous, c’était ça.
 
Et la brèche, qu’ils réussirent à offrir au reste de l’escouade grâce à leur première percée en fer de lance, permit d’atteindre le but, l’aboutissement positif d’une mission commune.
En attendant, deux de ses camarades avaient payé cash leur bravoure et peut-être aussi leur témérité.
 
C’était l’Algérie.
* * *
Depuis, une vingtaine d’années s’était écoulée. Pourtant, l’esprit du Service était resté fidèle aux promesses initiales.
Élu à l’unanimité par ses pairs, et désigné par ses supérieurs pour prendre ses fonctions de chef d’un groupe-action, Etschemendy se fit le garant de cette doctrine qu’il plaça en tête de toute autre considération.
En second lieu, il inculqua l’art simple de la pratique dans la modestie et l’humilité. Chacune de ses interventions démontra que les sciences modernes, censées simplifier la vie du combattant, ne réussissaient bien souvent qu’à la leur compliquer. Il concluait souvent en ces

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