La Martingale du Diable
36 pages
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La Martingale du Diable , livre ebook

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Description

L’inspecteur Gonzague GAVEAU, dit « Le Professeur », bien décidé à prendre ses distances avec son métier, se prélasse sur la plage de Juan-les-Pins lors de vacances amplement méritées.


Mais, quand il ne va pas aux criminels, ce sont les criminels qui vont à lui : un meurtre a été commis dans la boutique « Au Coup de dé ». La tenancière a été retrouvée morte poignardée.


Le commissaire local étant plus doué pour les mondanités que pour investiguer, il laisse tout pouvoir au « Professeur » qui se plonge dans le monde du jeu, de ses superstitions et de ses coups de bluffs...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782373475883
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE S E NQUÊ TE S DU P ROFE SSE UR
- 8 -
LAM ARTINGDAL E UDIABLE
de René BYZANCE
C HAPITREPREMIER
« AU COUP DE DÉ »
L'inspecteur Gonzague Gaveau se prélassait sur le s able tiède de la plage de Juan-les-Pins. Il était en vacances. Une rentrée d'argent inattendue lui avait permis de s'offrir un voyage sur la Côte d'Azur et, comme un chat voluptueux, il se rôtissait au soleil de juin.
Un remous se produisit dans la masse compacte des b aigneurs. Un gamin vêtu d'un cache-sexe, si l'on peut ainsi dire, vena it d'apparaître, plus ému que si une bombe atomique avait rasé l'Estérel. Haletant, excité, les yeux pleins de fièvre, il criait :
— La dame qui tient le magasin de jeux a été tuée.
Devant une boutique de l'Avenue de la Gare, un attr oupement, sans cesse accru de nouveaux arrivants, indiquait qu'il s'étai t passé là quelque chose. Avec autorité, le « professeur », qui avait abandonné la plage, fendit la cohue, bouscula le garde champêtre débonnaire qui gardait la porte et pénétra dans le magasin.
— C'est gentil ici, murmura-t-il, on se croirait da ns un salon. Et, en vérité, l'aspect des lieux aurait évoqué un luxe discret et confortable si, à même le carrelage de briques vernissées, n'avait pas été co uché le corps d'une jeune femme dont le visage avait la pâleur d'ivoire de la mort.
— Vous désirez, monsieur, fit un homme d'allure dis tinguée qui, s'adressant au garde champêtre, ajouta : qui est-ce qui a permi s d'entrer à cet hurluberlu ?
— Inspecteur Gonzague Gaveau, de la Police Judiciai re, actuellement en congé à Juan-les-Pins, dit le professeur.
Instinctivement, il avait porté la main vers la pla ce où aurait dû se loger son portefeuille, car il avait oublié qu'il se trouvait en maillot de bain. Il rougit et bredouilla :
— Excusez ma tenue incorrecte. J'étais sur la plage .
— Ça va, ça va, dit le monsieur à la mine distingué e, en logeant dans son orbite un monocle pour mieux considérer le professe ur. Ah ! vous êtes inspecteur à la Police Judiciaire. Parfait, parfait , vous allez pouvoir me donner un coup de main.
— C'est que, je vous l'ai dit, je suis venu ici pou r me reposer.
— Bah ! une petite enquête vous distraira. C'est qu e moi, je le confesse, je déteste les crimes. Mais je ne me suis pas encore p résenté : Luc Genêt, commissaire de police de classe exceptionnelle, pre mier échelon. Vous devez
connaître mon nom. Ma spécialité est d'accompagner les têtes couronnées, présidents et ministres dans leurs déplacements. Po ur faire plaisir à ma jeune femme, j'ai accepté à titre temporaire le poste d'A ntibes. Jusqu'à maintenant, ça a été l'idéal : le courrier à signer le soir et, le reste du temps, des réunions mondaines et des flâneries. Patatras ! voici qu'une femme me joue la farce de se faire assassiner. Tout est gâché. Je ne suis pas un argousin moi, je suis un homme du monde. Heureusement que vous êtes là, cher ami...
Gonzague n'essayait plus de résister. Il se sentait dominé par des forces supérieures, par une fatalité maligne. Et puis, mal gré tout, sans qu'il consentît à se l'avouer, le satané métier qu'il croyait déteste r le reprenait et, en contemplant le corps gisant sur le sol, il se posait l'éternel problème : quel est le meurtrier ?
— Alors c'est entendu, fit le commissaire Genêt d'u ne voix caressante. Je vous quitte, car je suis déjà en retard.
— Mais je n'ai pas le droit d'opérer ici.
— Je prends tout sur moi. Le secrétaire du commissa riat... Approchez Casteu, que je vous présente à notre ami Gaveau... le dévoué secrétaire, dis-je, établira la procédure sous votre dictée et je signe rai. C'est le principe de la division du travail.
Le commissaire Genêt, auquel un charmant complet de tussor écru, une chemise de soie, des souliers de peau blanche confe ssaient une élégance du meilleur ton, s'en fut d'un pas léger. Tout en esqu issant un sourire, Gonzague poussa un soupir :
— Professeur, marmonna-t-il, il va falloir que tu t e mettes encore à la besogne. Tu n'as pas de chance mon vieux.
Jusqu'ici son dialogue avec Luc Genêt l'avait accap aré. Il n'avait pas prêté attention à la présence de Casteu, un bon gros entr e deux âges à la physionomie cordiale ni à celle d'une femme, en car aco qui, écroulée dans un fauteuil, gémissait faiblement.
— Il va falloir, Casteu, que vous m'expliquiez l'affaire dès le début.
— Collègue, dit Casteu dont l'accent alliacé était toute une musique, je ferai l'impossible pour vous contenter. Moi vous savez, e n dehors des vols de poules et des ivrognes du samedi soir. On assassine très p eu dans notre pays et je manque d'expérience pour les affaires de sang. Vous voulez prendre des notes ?
Le professeur qui décidément ne pouvait s'habituer à remplir ses fonctions en tenue de nageur se tâtait pour trouver le crayon et le vieux carnet noir qui ne quittaient pas ses poches.
— Ici, poursuivit Casteu, ce n'est pas ce qu'il fau t pour écrire qui manque. Choisissez parmi les stylos, et les porte-mines et les papiers.
— Donc nous sommes dans une boutique à l'enseigne« Au coup de dé ». En jetant un coup d'œil sur la victime et sur les r ayons, vous pourrez vous rendre compte qu'on y vendait toutes les sortes de jeux possibles ...
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