La Menace du Cygne
264 pages
Français

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Description

Un suspense à la fois historique et contemporain !Deux artistes québécois (lui graveur sur bois et elle, écrivaine) sont choisis pour une résidence de création de 10 semaines en Belgique. Leur lieu de résidence, le château de Prinsenhof, est le théâtre d’événements étranges. Marianne est personnellement visée par des lettres de menace d’un individu qui se fait appeler le cygne du Béguignage.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 septembre 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782764423363
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection dirigée par Isabelle Longpré
De la même auteure



De la même auteure
Une affaire de conscience, Éditions Hurtubise inc., 2010.
Un homme sincère, Éditions Hurtubise inc., 2010.
Les Chartreuses, Éditions Hurtubise inc., 2008.
Les enfants d’Annaba, Libre Expression, 2006.
Sortie rue Cambon, Libre Expression, 2004.
La Menace du Cygne
Crédits

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Lessard, Jacqueline
La menace du cygne
(Tous continents)
ISBN 978-2-7644-2239-7 (version imprimée)
ISBN 978-2-7644-2335-6 (PDF)
ISBN 978-2-7644-2336-3 (EPUB)
I. Titre. II. Collection : Tous continents.

PS8623.E87M46 2012 C843'.6 C2012-941873-0
PS9623.E87M46 2012



Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.

Gouvernement du Québec Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres Gestion SODEC.

Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.

Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) Canada H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Dépôt légal : 3 e trimestre 2012
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada

Projet dirigé par Isabelle Longpré avec la collaboration
d’Anne-Marie Fortin
Révision linguistique : Diane-Monique Daviau et Émilie Allaire
Mise en pages : André Vallée Atelier typo Jane
Conception graphique : Julie Villemaire
Photo en couverture : Photomontage réalisé à partir d’une photographie de joexx /Photocase.

Conversion au format ePub : StudioC1C4

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© 2012 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com
JACQUELINE LESSARD
La Menace du Cygne
Exergue
Nous connaissions les joies de la vie, de l’amour, La fraîcheur de l’aurore, les lueurs du ponant. Maintenant nos corps sans vie reposent en sol flamand.

Extrait de « In Flanders Fields » Les cimetières flamands de John McCrae Traduit par P. van Noppen
Dédicace
À ma sœur Danièle, designer muséographe, et à Bill, l’artiste William Vincent, peintre, graveur et sculpteur, qui m’ont inspiré ce roman. À Juliette, Lennon, Barthélémy, Ciële, Jules, William, Maximilien, Zacharie et Alexandre, ainsi qu’à Raphaële et Thomas, Alexandre et Marieke, Sébastien et Pascale, Marie-Jacques et Éric, mes petits-enfants, enfants et beaux-enfants qui sont le bonheur de ma vie. À Jacques, toujours !
PROLOGUE
Bruges, 4 septembre 1998
Hier, peu avant midi, Marianne a été portée disparue. Dès lors, une meute de gendarmes a ratissé forêts et jachères. Mais le corps de ma femme n’a pas été retrouvé. Ses vêtements, maculés de son sang et déchiquetés, épars dans la forêt marécageuse de Wijnendale, les ont entraînés sur des pistes sans issue.
On conclura sans doute à une mort accidentelle, suite à une chute de cheval. On supposera que son cadavre, entraîné par le courant, a été déporté sur quelque berge, enseveli sous un tapis de lichen, ou encore, plus plausible, emporté dans une crypte et dévoré par les loups.
William Lawrence, artiste graveur
PREMIÈRE PARTIE Rendez-vous au Prinsenhof de Bruges
CHAPITRE 1
Québec, 2 avril 1998
Bill ? Il est deux heures du matin ! constatai-je en allumant la lampe. Où vas-tu ?
Ma voix chevrotait.
À l’atelier. Je n’arrive pas à dormir, aussi bien aller travailler.
Au milieu de la nuit ?
Il enfilait son jean.
Je viens d’avoir une idée pour La Trappe aux oiseaux ! Je pense avoir enfin trouvé ce qui ne va pas dans ce tableau.
Ce qui ne va pas, Bill Lawrence, c’est que tu m’as réveillée !
Désolé. Essaie de te rendormir.
Je n’y arriverai pas.
Fais un effort. J’en ai pour une heure ou deux, nous ferons la grasse matinée, demain.
J’écris le matin, tu devrais le savoir.
Pour bien lui manifester mon agacement, j’ouvris un flacon de somnifères et j’en fis rouler quelques-uns sur ma table de chevet.
Depuis des mois, peut-être même des années, notre relation s’étiolait. Ni l’un ni l’autre ne voulait déclarer forfait. Nos occupations professionnelles avaient pris le pas sur le reste, et tout et des riens étaient devenus matière à litige. Par ailleurs, je savais qu’il me trompait occasionnellement et il m’arrivait d’en faire autant. Comble de tristesse, je n’en souffrais même plus.
Referme à clé en partant, réussis-je à dire.
Il soupira bruyamment, attrapa un portfolio et disparut dans les escaliers.
Je n’allais pas retrouver le sommeil de sitôt. De sale humeur, je cherchai mon livre sous les oreillers : La Femme furieuse de Madeleine Monette. J’éclatai de rire. Puis je sentis les larmes venir. J’optai pour un bain chaud, mon antidote préféré contre ce genre d’état d’âme.
La longue glace de la salle de bain me renvoya une image de moi que je ne remarquais plus. Pourtant, en y regardant de près, je me reconnus dans cette femme de quarante-neuf ans qui avait, somme toute, bien vieilli. Je veux dire, physiquement. La vie qui m’avait refusé les joies d’être mère m’avait concédé celles de conserver la taille fine et les seins fermes. J’étais peut-être encore une jolie femme.
Je traçai un cercle dans la buée qui s’accumulait sur le miroir et du bout des doigts, j’étirai la peau de mes joues pour en faire disparaître deux rides. Puis, en allongeant les auriculaires, je réussis à remonter les paupières en même temps. Mais je relâchai le tout, sachant bien que le problème n’était pas là. Je m’ébrouai pour remettre en place des boucles trop longues que je maintenais aile de corbeau depuis l’apparition des fils blancs. En effet, je savais que le malaise qui me gagnait n’avait rien à voir avec mon épiderme, j’assumais mon âge. Non, ce qui me minait, c’était un sentiment d’échec, la certitude d’avoir raté ma vie de couple et la terrible sensation de vide qui s’ensuivait ! Je revis le sourire triste de mon mari. William ! M’aimait-il encore ? Et moi, où en étais-je, côté cœur ? Je n’avais pas de réponses à cela ou craignais-je d’en détenir qui ne me plairaient pas ? Nous avions toujours l’apparence d’un couple, mais dans les faits, nous cohabitions. La logistique quotidienne était désormais l’essentiel de notre relation et ne présentait aucun défi intéressant, car à ce stade de nos carrières, nos revenus respectifs nous permettaient de vivre à l’aise, chacun à sa guise. Mes livres se vendaient plutôt bien et j’avais hérité d’une jolie somme au décès de mon père. Quant à William, il était désormais un artiste coté. Tout au plus, nous avions encore de l’admiration l’un pour l’autre. Mais nous ne nous parlions plus d’amour. Par habitude, par pudeur, par orgueil, peu importe, notre relation était passée d’amoureuse à raisonnable. Je sentis ma gorge se nouer. La baignoire était sur le point de déborder. Ayant tâté l’eau du bout de mon pied, je la jugeai bonne et m’y glissai pour réfléchir.
Comme une épave immergée, je me laissais porter au gré de mes réflexions. J’en vins à la conclusion qu’après des lustres de tiédeur amoureuse truffée de discussions oiseuses et de querelles mesquines, la fuite s’avérait une issue. Ancrée dans mes positions, déterminée à ne rien concéder, je pris la décision de me rendre à l’île d’Orléans, refuge indiqué pour écrire. Tôt le lendemain William n’était pas rentré et je n’avais dormi que d’un œil , je fis donc mes bagages et laissai un mot sur le coin de la table. « Les étapes du processus de création ne se réalisent que dans un certain isolement. J’ai besoin d’air et tu étouffes, non ? Nous ne pouvons pas continuer ainsi et une séparation ne peut que nous être salutaire. Je serai à la Maison Fradet. Marianne. »
Je savais, par ailleurs, qu’accaparé comme il était prévisible qu’il le soit à la veille d’un vernissage, mon mari s’apercevrait à peine de mon absence. Tout compte fait, il était préférable de m’éloigner plutôt que de me retrouver seule dans notre appartement de la rue Sainte-Ursule, avec la désagréable sensation d’y avoir été abandonnée.
Plusieurs jours de silence, ou devrais-je dire de bouderie, s’écoulèrent ava

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