La mort vous parle
68 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
68 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Jérôme Alkador, représentant en France de la légation de Boravie, est intimidé téléphoniquement par les terribles Compagnons du Serpent Noir, un groupe terroriste menaçant son pays du chaos.


Il s’en est confié à l’inspecteur GIRARD qui a déjà eu affaire, jadis, avec cette dangereuse bande.


Aussi, quand Alkador est retrouvé mort, écroulé sur son bureau, dans une pièce dont la porte était fermée de l’intérieur, l’inspecteur GIRARD prend l’enquête à son compte.


Le lendemain, c’est au secrétaire d’Alkador d’être victime dans les mêmes conditions. Mais, cette fois-ci, la présence, au moment du drame, d’une jeune femme va tout changer.


Le témoin, surnommé l’Espionne aux boucles d’or, peut s’avérer être un allié précieux... à moins que celle-ci ne s’adonne à un double jeu...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791070038888
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

INSPECTEUR GIRARD
LA MORT VOUS PARLE
Récit policier

André CHARPENTIER
CHAPITRE PREMIER
L'ESPIONNE AUX BOUCLES D'OR
 
La légation de Boravie occupait un petit hôtel particulier de deux étages, rue Vaneau. Le rez-de-chaussée et le premier logeaient les services administratifs ; au second se trouvaient les appartements de M. Jérôme Alkador, représentant accrédité de son pays.
Ce matin-là, M. Jérôme Alkador descendit de bonne heure à son cabinet de travail.
— M. Marco Valbanca est-il arrivé ? demanda-t-il à l'huissier de service dans l'antichambre.
M. Marco Valbanca était son secrétaire particulier. L'employé répondit :
— Il y a cinq minutes, Excellence, que M. le secrétaire particulier est venu prendre son service.
— Priez-le de venir me voir tout de suite.
Un instant plus tard, M. Marco Valbanca, jeune homme d'une trentaine d'années, au visage cuivré, aux yeux très bruns, pénétrait auprès de son ministre. Ce dernier l'invita à s'asseoir et commença :
— Vous devinez, mon cher, pourquoi j'ai désiré vous entretenir de toute urgence ?
— J'en ai quelque idée : l'affaire du Serpent Noir ?
— Je vois que c'est aussi votre préoccupation.
— Certes, le moment semble venu de concentrer toute notre attention sur les agissements de ces conjurés.
— Leur activité est devenue inquiétante, comme vous le savez, et j'ai reçu ce matin même une communication pressante de notre gouvernement.
M. Jérôme Alkador prit un temps, ajusta ses lunettes d'écaille sur son nez et ouvrit un dossier sur sa table :
— Il faut absolument mettre un terme aux entreprises de ce groupe de malfaiteurs.
— Sommes-nous armés suffisamment, aujourd'hui, pour commencer contre eux l'offensive projetée ?
— Oui, j'en ai le sentiment.
Il saisit un feuillet du dossier étalé sous ses yeux :
— Nous avons pu établir la liste de ces perturbateurs dangereux et connaître leurs domiciles, et même nous documenter sur leurs projets qui visent à renverser notre souverain.
À l'évocation de la personne de leur roi, le ministre plénipotentiaire et son secrétaire particulier se levèrent et se mirent au garde à vous durant quelques secondes. Ce témoignage de loyalisme rendu à leur souverain, ils se remirent au travail.
— Donc, reprit M. Jérôme Alkador, voici un document d'une importance capitale qui contient tous les renseignements susceptibles de faire tomber la bande redoutable dans nos filets. Mais il importe de diriger notre action avec prudence autant qu'avec énergie.
— Mon zèle vous est acquis, Excellence.
— Je ne l'ignore pas, mais il ne nous est pas possible de mener nous-mêmes cette affaire. C'est pourquoi...
Il s'interrompit et, fixant son collaborateur :
— Le gouvernement de Sa Majesté nous envoie une personne qualifiée pour cette besogne délicate.
— Je suis curieux de connaître son nom.
— Ce n'est pas un diplomate, mon cher, mais une détective.
— Une détective ?
— Je dis bien, car ce policier porte jupons.
M. Marco Valbanca esquissa une moue qui n'échappa pas à son ministre. Celui-ci sourit :
— C'est une femme d'une beauté remarquable, capable de susciter toutes les passions.
— Vous m'intriguez, Excellence.
— Ah ! vous voici plus attentif. Mais, je vous préviens, elle est inaccessible ; elle ne connaît que son devoir et n'exerce sa séduction qu'en faveur des ennemis de notre grand souverain.
— Je ne l'ai jamais rencontrée ?
— Je ne le crois pas ; elle a toujours déployé son activité dans des milieux que fréquentent les adversaires de notre État.
— N'est-ce pas cette femme qu'on appelle l'Espionne aux boucles d'or ?
— C'est elle, en effet, et je vois que les secrets de notre diplomatie ne vous sont pas étrangers.
— C'est une collaboratrice de marque. Quel est son nom ?
— On la connaît sous le prénom de Jussiana. Quant à sa famille, c'est un mystère ; on la dit d'excellente souche et c'est son dévouement et son affection envers Sa Majesté qui l'ont poussée à prendre du service dans le contre-espionnage. Elle possède des dons prodigieux pour cette tâche.
— Sa beauté, sa grâce, ne doivent pas contribuer pour peu dans ses succès ?
— On ne peut rien vous cacher.
— Elle opérera donc officieusement, en dehors de notre administration ?
— Évidemment, nous ne devons pas officiellement la connaître, mais elle prendra, auprès de nous, ses directives générales.
Il compulsa le dossier, tournant les pages, puis il leva la tête :
— Mon cher Marco, je ne suis pas fâché de l'arrivée de cette femme. Je vis en ce moment dans des inquiétudes !
Il soupira en hochant la tête :
— Je me sens menacé par ces terribles Compagnons du Serpent Noir.
— Ils sont d'une audace inouïe !
— Si je vous disais que je reçois des lettres et même des coups de téléphone par lesquels on me somme de laisser tranquilles les fameux Compagnons, ces ennemis jurés de notre pays dont ils ont projeté le bouleversement.
— C'est un infâme chantage !
— Ou tout simplement la vérité, car ils ne sont pas hommes à abandonner la partie. Ce qu'ils redoutent par-dessus tout, c'est que nous connaissions la liste de leurs affiliés.
— Cela se conçoit.
— Or, cette liste, d'après laquelle l'Espionne aux boucles d'or se documentera pour manœuvrer, je l'ai constituée. La voici.
Il montra à son secrétaire un petit dossier contenant une douzaine de feuillets, puis reprit :
— Tout le nœud de l'affaire est là. Vous devinez l'intérêt d'un tel document. Ah ! les Compagnons du Serpent Noir donneraient cher pour entrer en possession de ces papiers !
— Ils ne sont pas près de mettre la main dessus.
— Hélas ! vous faites erreur, mon cher, car des indications très précises me confirment dans cette idée qu'ils tenteront l'impossible pour se procurer ce dossier ; ils n'hésiteront pas à un cambriolage, à un crime même...
Il avait prononcé ces derniers mots sur un ton angoissé qui surprit son interlocuteur, lequel s'enquit :
— Oseraient-ils s'attaquer à vous ?
— J'en suis persuadé, et c'est pourquoi, je vous le répète, j'attends avec impatience la venue de l'Espionne aux boucles d'or.
— Son arrivée est-elle proche ?
— Elle doit venir ici ce matin même.
Il regarda son bracelet-montre et précisa :
— Dans dix minutes, exactement, et cette femme tient ses promesses.
Il y eut un silence que M. Jérôme Alkador rompit :
— Mais je ne vous ai pas convoqué seulement pour vous annoncer cette visite, mais bien pour vous demander un service très important.
— À vos ordres, Excellence.
— Malgré toutes les précautions prises dans cet hôtel, j'appréhende un coup de main de la bande. C'est pourquoi, dans le but de soustraire à un vol possible le dossier que voici, j'ai résolu de vous le confier jusqu'au jour où les Compagnons du Serpent Noir seront tombés entre nos mains.
— Très volontiers.
Il recueillit le précieux dépôt et fit le serment de ne jamais s'en laisser déposséder.
— Plutôt la mort ! jura-t-il.
— Je sais que je ne pouvais trouver chez vous meilleure cachette ; mais que cela reste entre nous.
— Vous pouvez compter sur moi.
Il se retira.
Dix minutes s'écoulèrent pendant lesquelles le ministre...

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents