La Nîmoise
125 pages
Français

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Description


Enlèvement, secrets familiaux et des millions d'euros... découvrez ce polar social aux rebondissements multiples !




Un enlèvement peu conventionnel constitue le fil rouge de ce polar social.


Le lecteur y rencontre des jeunesses malheureuses, des ancêtres valeureux, une épicerie sociale et une énigme familiale surprenante.


Dans ce roman, l’auteur vise, avec un brin d’humour et sur un ton positif, une société inégale et parfois en manque de solutions.



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 novembre 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782381532844
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Nîmoise
 
La SAS 2C4L —  NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Jacques Prange
La Nîmoise
Polar social

 
 
1
À l’horizon des Vignobles des Costières, à l’est de Nîmes, le soleil, qui avait bien rendu lumière et chaleur toute la journée, perdit de l’altitude et alla se poser sur la crête à l’ouest. Il glissait sereinement sur sa trajectoire d’ellipse, derrière un voile de vapeurs, comme s’il posait pour D. Hamilton . Les vignes tentèrent de happer les dernières gouttelettes dans cette fine brume afin de gonfler encore un peu leurs fruits, avant la récolte, imminente, et de satisfaire, plus tard, les fins gourmets, les connaisseurs et tous ceux qui les imitent.
En ville, la canicule avait, jusqu’au soir, massacré les glaces, plus ou moins artisanales, qui pleuraient et ornaient de petites tâches colorées et sucrées les ruelles autant que les petits pulls, les robes et les chemises.
Les vieilles bâtisses en pierre tenaient le choc contre la chaleur bien mieux que nombre de climatiseurs. Nos ancêtres avaient investi à long terme et les seuils de rentabilité économique et écologique de ces murs tenaces avaient été atteints bien longtemps avant l’invention de la société de consommation.
Les cloches de la grande église, à côté de la gare centrale, qui avaient toujours et encore leur mot à dire, venaient de sonner à huit reprises et prophétisaient ainsi, comme tous les soirs, l’avènement précoce des ombres artificielles.
 
 
2
Ce soir-là, fin août 2019, la vie d’Isabelle Garcia allait être secouée. Elle se retrouvait dans son salon comme tous les soirs. Elle était debout, immobile et suivait ses propres pensées.
Elle se rappela qu’elle n’avait pas goûté aux caresses d’un homme depuis un bon moment, et, même si ce n’était pas son souci majeur, un câlin aurait été opportun en ce moment de tristesse. Elle était en train de faire le deuil de sa chienne Nora, qui s’était éteinte il y avait trois semaines. En allant chercher des images et des souvenirs, elle plongea dans son propre passé.
Son mari l’avait quittée pour de bon il y a cinq ans. Angelo. Bien qu’il n’ait jamais été facile et qu’il l’ait souvent agacée avec ses caprices, il avait été un gai compagnon avec beaucoup d’humour et il lui manquait. Angelino, petit ange, comme elle l’appelait parfois pour se moquer de lui, avait toujours été très malin et elle était persuadée qu’il avait trouvé le chemin du ciel avec une de ses combines dont il était le capo dei capi .
De souche italienne, il appartenait au clan des di Lippi, très ancienne dynastie noble de la Lombardie que sa famille avait quittée pour la France depuis deux générations pour des raisons d’affaires. Ceci n’avait pas empêché le clan di Lippi de garder un appartement de deux cent cinquante mètres carrés à Milan, des maisons de vacances à Livigno et à Porto Cervo en Sardaigne, et d’investir dans le football à Milan et dans les vignobles nobles des Cinque Terre. À son enterrement, on chuchotait qu’il avait bien connu Silvio B. et qu’il entretenait même des liens et des ramifications avec certains cardinaux, forces vives et discrètes du Vatican.
Ils s’étaient rencontrés, lors d’un congrès de la Croix-Rouge à Avignon, voici trente-cinq ans, et s’étaient installés dans la maison de ville d’Isabelle, belle demeure au centre de Nîmes, à côté de la préfecture où ils avaient fondé leur famille avec trois fils Massimo, Giovanni et Lucas, trente, vingt-sept et vingt-trois ans. Touche de chauvinisme oblige, Isabelle avait pu choisir le prénom du dernier seulement et sous condition qu’il affichât une sonorité italienne.
Enfant unique, elle avait perdu ses parents dans un accident de circulation quand elle avait vingt-deux ans. Jusque-là, elle avait eu un soutien inconditionnel et une éducation très variée et très riche. Elle avait même suivi des cours de russe pendant sept ans. Les Garcia comptaient parmi la haute bourgeoisie de Nîmes. Ils étaient fortunés et ils exerçaient de beaux métiers depuis des générations, professeurs d’université, médecins spécialisés, notaires et avocats gradés. Ils avaient aussi toujours participé à la vie sociale quotidienne nîmoise.
Ses parents lui avaient appris à se sentir autant à l’aise dans un bivouac sous le clair de lune que dans un cinq étoiles. Elle savait bouger aussi bien dans un gala du Fifty-one au Ritz que dans une fête populaire à Vallauris. Elle avait connu l’auberge espagnole et avait dîné dans des restaurants de luxe. Pareil avec sa garde-robe. Elle se sentait aussi belle dans un deux-pièces de la meilleure couturière du coin que dans un jean et top achetés au hasard chez GAP dans une malle. Élève de l’école publique, elle avait fini ses études de médecine à vingt-cinq ans.
Elle était toujours debout, immobile et écoutait la suite de sa propre histoire. Elle était belle, d’une beauté qui ne la quitterait jamais. Ses yeux très foncés se mariaient parfaitement bien avec ses cheveux, un peu longs pour son âge, mais encore naturellement noirs et brillants.
 
Elle avait cinquante-neuf ans et, quand Angelo disparut, Isabelle, avec ses hanches un peu élevées et sa silhouette fine, mais sportive, fut très sollicitée par les hommes. Elle savait combien le charisme de son époux serait difficile à égaliser et elle ne voulait pas d’un compagnon à ses côtés juste pour pallier sa solitude. Mais comme elle n’était pas de pierre non plus, pendant les derniers cinq ans, elle se pardonna facilement et généreusement deux petites faiblesses de quelques mois, avec des amants un peu plus jeunes.
Elle n’avait pas bougé pendant un bon moment et sa pensée rejoignit de nouveau Nora, sa chienne adorée qui n’avait pas survécu à cette vilaine attaque du foie, probablement due à un empoisonnement.
Nora, un demi-pur-sang né d’un Border Collie de race et d’un clébard, avait un Q.I. de cent quatre-vingts, elle avait l’intelligence du chien berger de race et la ruse du bâtard. Cette chienne savait tout, et, quand elle ne savait pas, elle devinait. Impressionnant. Mais parfois il arrivait qu’elle se pointe au milieu d’une pièce, comme Isabelle maintenant, et qu’elle reste là, sans bouger, pendant un bon moment, comme pour faire l’analyse et le bilan d’une situation, pour aussi décharger ses pensées et ensuite continuer son chemin.
Isabelle ressentit comme une présence étrangère à côté d’elle. Pourtant elle vit encore arriver quelques flashbacks qu’elle dût suivre avant de fermer la boucle et rejoindre la réalité. Elle s’était fortement attachée à cette chienne, un cadeau d’Angelo il y a six ans, et, quand Nora avait disparu, la maison était devenue plus grande, d’un moment à l’autre. Plus vide et tellement plus grande. Plus silencieuse aussi parce son petit cœur n’y battait plus.
Certains réflexes de sa maîtresse étaient encore actifs. Isabelle laissait la porte sur le jardin ouverte, comme elle l’avait fait tous les soirs pour la dernière sortie de sa petite chérie avant qu’elle ne rentre pour se coucher devant le canapé et suivre des yeux sa maîtresse, attendant qu’elle s’installe à ses côtés.
« Isabelle Garcia », se dit-elle, « tu es observée, mais pas par les grands yeux noirs de ton petit chiot ! »  
Elle se retourna et elle les aperçut, deux jeunes, arrivés au bout de leur adolescence, une fille et un garçon, d’une vingtaine d’années tous les deux, portant des masques de cowboy. Le jeune homme tenait un couteau de boucher à la main.
 
 
3
Isabelle était toujours calme, enfin, presque toujours. Si ce jeune homme n’avait pas tenu ce couteau sale dans les mains, elle aurait éclaté de rire tellement la scène ressemblait à une apparition ratée dans un bal masqué. Elle réfléchissait un instant à la stratégie à adopter pour négocier avec ces deux zigoto

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