La Poupée Chinoise
157 pages
Français

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La Poupée Chinoise , livre ebook

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Description

Un appel anonyme au commissariat de Vines Street : « Allez au 44 ter, Dover Street. Dans une mansarde, vous trouverez une femme assassinée. »


L’inspecteur principal James Day, de Scotland Yard, est immédiatement chargé de l’affaire.


Dans le bâtiment, le policier ne tarde pas à remarquer une tache brunâtre sous la porte d’une des chambres en soupente.


Le battant, une fois défoncé, laisse place à un horrible spectacle, une fille menue, la gorge tranchée, baigne dans son sang.


À part le corps, la pièce est vide de tout objet.


Les seuls accès à la scène de crime : la porte et une lucarne située à 2,50 m de hauteur, toutes deux verrouillées de l’intérieur.


James Day décide d’interroger les habitants de l’immeuble et découvre que l’un d’eux est le comptable de son ami Billy MAC TIDDLE, le « Roi de la Chaussette », autant connu pour le succès de son négoce que pour ses talents hors pair d’enquêteur.


Et James Day sait qu’il croisera forcément, à un moment ou un autre, Billy MAC TIDDLE sur sa route, car celui-ci ne résiste jamais à résoudre un mystère...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070032923
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0011€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Roi de la Chaussette
*4*
LA POUPÉE CHINOISE
Roman policier

par Paul MAX
CHAPITRE PREMIER
ALERTE PAR TÉLÉPHONE

L e commissaire du poste de police de Vines Street sommeillait. Ce dimanche, 13 février, avait été essentiellement calme. Une quiétude totale régnait dans ces locaux sans élégance où tant de jeunes « gentlemen » du quartier chic de Mayfair s'étaient trouvés en difficultés — le moins longtemps possible... et pour de bien petites choses, n'est-ce pas ! — avec la police.
Il y faisait trop chaud ! Succédant à une période de fortes gelées, une chute de neige avait revêtu de blanc la ville de Londres et fait remonter de dix degrés les thermomètres...
Le commissaire, dans sa torpeur, rattrapa sa pipe au moment où elle lui tombait du bec et se dressa au même instant, tout à fait réveillée : la sonnerie du téléphone l'appelait.
Il décrocha :
— Allô ! Vines Street écoute.
À l'autre bout du fil, une voix rauque martela rapidement :
— Allez au 44 ter, Dover Street. Dans une mansarde, vous trouverez une femme assassinée.
Un déclic... Le mystérieux informateur avait raccroché. Le commissaire nota l'adresse et demanda la Centrale des téléphones. On ne lui répondit pas tout de suite et, trépignant, il se préparait à invoquer le ciel avec plus de violence que de respect, quand une voix suave s'informa :
— Allô, vous désirez ?
— Enfin ! s'écria le commissaire ; puis, sans transition : Pouvez-vous me dire qui vient de m'appeler ? Poste de police de Vines Street.
— Un instant... fit la voix, avec la même douceur indolente ; et, deux secondes après, elle ajouta : Cabine publique n° 3 : Underground de Leicester square.
— Merci ! grogna l'officier de police.
Il nota l'indication ainsi que l'heure : 6 heures 15.
Puis il appela Scotland Yard.

* * *

À 6 heures 35, l'auto noire marquée des lettres rouges P. D. s'arrêtait devant le 44 ter, Dover Street et deux détective-inspecteurs en descendaient suivi du Haut-commissaire adjoint Stands, un des « grands quatre » de Scotland Yard. Le commissaire du poste de Vines Street les attendait, sous la neige, devant la porte de l'immeuble.
Banal, cet immeuble ! Maison de rapport : trois étages, deux appartements par étage... puis les mansardes.
Les gens de police ne s'attardèrent pas en explications.
Ils pénétrèrent, se firent connaître du concierge et montèrent.
À chaque étage, la même formalité se répéta :
— Police ! La clef de votre mansarde !
Le temps était détestable : il neigeait à gros flocons : tous les locataires étaient présents, sauf celui du troisième à gauche.
— Qui est-ce ? demanda un des détectives au concierge.
— Un Italien, violoniste au Daly's Théâtre . Il a été absent toute la journée pour cause de répétition.
— Bon. Montons.
Le groupe gagna l'étage des mansardes, traînant à sa suite la kyrielle des locataires intrigués.
— Empêchez tout ce monde de nous suivre ! grogna le Haut-Commissaire. Et le second détective, faisant volte-face, barra la route aux curieux en les priant, sans douceur, de regagner leurs pénates.
Ils obéirent et les enquêteurs arrivèrent seuls au but de leur expédition.
À droite et à gauche du dernier palier s'amorçaient deux couloirs sur lesquels donnaient les mansardes : trois portes dans le couloir, de droite, trois dans celui de gauche.
— Et celle-ci ? demanda le commissaire en désignant une septième porte, sur le palier même.
— C'est la porte d'un placard contenant un escalier mobile, répondit le concierge ; cet escalier, lorsqu'on le déplie, conduit à la terrasse qui forme l'arrière du bâtiment. Jadis, les locataires étaient autorisés à se servir de cette terrasse soit pour y prendre l'air, à la belle saison, soit pour y mettre à sécher leur linge. Mais depuis que l'immeuble a été embelli et que le prix des loyers a. augmenté en conséquence, il n'y a plus personne qui lave son linge à domicile et le propriétaire a interdit l'accès à la terrasse.
Le Haut-Commissaire s'informa :
— Cette terrasse est-elle d'une superficie égale à celle de l'immeuble ?
— Non, Monsieur, c'est plutôt une sorte de large balcon qui tient toute la partie arrière... comme qui dirait les deux couloirs et le palier. Mais tout le reste est sous toit.
— Y compris les mansardes ?
— Bien entendu, puisqu'elles donnent vers l'intérieur... Ce sont d'ailleurs de très belles mansardes, comme vous le verrez, ayant toute la profondeur de l'immeuble... déduction faite de la terrasse.
— Ce placard, dans lequel se trouve l'escalier mobile est donc toujours fermé ?
— Et cadenassé, comme vous pourrez le voir.
— C'est vous qui avez la clef ?
— La clef de la porte et celle du cadenas, oui, Monsieur. Je les ai en bas, dans ma loge. Faut-il aller les chercher ?
— Plus tard. Voyons les mansardes.
Le concierge s'inclina respectueusement devant le Haut-Commissaire adjoint :
— Votre Seigneurie désire-t-elle commencer par celles du premier étage ?
— Ne m'appelez pas « Votre Seigneurie » , répliqua Stands et ouvrez la première porte venue.
Ils s'étaient engagés dans le couloir de droite et le concierge introduisit une clef dans la serrure de la première porte.
— Troisième étage à droite ! dit-il.
Ils entrèrent et le concierge donna de la lumière.
Il y avait là tout ce que l'on trouve habituellement dans une mansarde ; malles, caisses, un lustre inemployé, des tringles d'escalier, des bâtons de store et divers objets parmi lesquels un matériel de pêche au grand complet.
— Belles mansardes, en effet, constata un détective.
— Jadis, on les louait, dit le concierge. Leur seul inconvénient est de se terminer en pente, selon la disposition de la toiture de la maison et de n'avoir pas de fenêtre.
Il n'y avait pas de fenêtre, en effet, la seule clarté du jour pénétrant par une large lucarne à tabatière se trouvant à environ deux mètres de distance de la porte.
— Ce que nous cherchons ne se trouve pas ici, dit le grand chef. Passons à côté.
— Deuxième étage à droite ! annonça le concierge en procédant à la même cérémonie.
Et les mêmes constatations suivirent la même inspection.
— Les mansardes du premier étage, comme vous le voyez, dit alors le guide des policiers sont un peu plus grandes que les autres. Elles empiètent sur le couloir — même qui n'a plus de raison d'être puisque l'immeuble ne va pas plus loin et on y entre de face au lieu d'entrer de côté.
— C'est le contraire, plaisanta le détective qui avait déjà pris la parole à plusieurs reprises : on y entre de côté au lieu d'entrer de face.
— Inspecteur Day, je vous en prie ! coupa le Haut-Commissaire. Et tandis que le concierge s'effaçait, il pénétra dans la mansarde du premier étage.
Il poussa un cri. Vers le fond de la longue pièce, touchant presque le plafond incliné, il y avait un petit lit de fer, sur ce lit, un entassement de couvertures arabes à larges rayures et sous ces couvertures se distinguait la forme d'un corps allongé.
Le commissaire et les deux détectives se précipitèrent, mais un éclat de rire les arrêta net.
— Ne vous effrayez pas ! s'écria le concierge, c'est moi-même qui ai couché la jeune fille dans le lit !
Il rejeta les couvertures, découvrant un de ces anciens mannequins d'osier qui, jadis, servaient à la confection des robes.
— Voyez-vous, expliqua-t-il, notre locataire du premier, la respectable Lady Freeman, est une vieille originale qui, jusqu'à ces dernières années, s'obstinait à fabriquer elle-même ses costumes de ville et de soirée. Il a fallu l'arrivée d'Australie de son neveu, Mr. Donald Wills, pour lui faire comprendre que le temps des crinolines et des corsets rembourrés était passé. On lui a conseillé de jeter au feu ce mannequin inutile. Mais c'est une vieille dame très conservatrice. Elle a gardé cet objet d'exposition, de même, du reste, que le lit de son ancienne servante.
Vexé, le Haut-Commissaire bougonna :
— Elle n'a donc plus de servante ?
— Non, Votre Honneur : elle n'a plus que son valet de chambre, qui est d'une activité universelle, bien qu'il soit presque aussi vieux qu'elle et qui dort dans l'appartement même... tout comme les domestiques des autres étages.
— Merci !
Sous le lit, il y avait différentes armes exotiques : une sagaie, un poignard malais, un boomerang.
— Qu'est-ce q

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