La poussière de l eau
126 pages
Français

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Description

Par un après-midi de décembre doux et ensoleillé, au bord de la plage de la Barceloneta, Jordi assiste à l’agression d’une jeune femme et s’interpose... Cet évènement sera le préambule d’une aventure parsemée de péripéties obscures, à travers des histoires de vie et d’amour, avec parfois la mort au bout.


Un voyage dans la Barcelone d’aujourd’hui, ville de contradictions avec ses illogismes et son panachage incongru. L’intrigue remplie de personnages bigarrés et attachants vous entraînera dans la cité de Gaudi fière et passionnée par ses incohérences, des Ramblas au quartier du Raval. Des aventures alambiquées qui vous feront découvrir les ruelles de la vieille ville et quelquefois vous transporteront dans les années sombres de la guerre civile et de la dictature franquiste. Un chassé-croisé empreint d’humanité sur le monde qui nous entoure.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 novembre 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782381538570
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Lapoussière de l’eau
La SAS 2C4L — NOMBRE7,ainsi que tous les prestataires de production participant à laréalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pourresponsables de quelque manière que ce soit, du contenu engénéral, de la portée du contenu du texte, ni dela teneur de certains propos en particulier, contenus dans cetouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à lademande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeurtiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité
José-ManuelPunter
La poussière de l’eau
« Lesautres mettent des semaines et des mois pour arriver à aimer.Moi, ce fut le temps d’un battement de paupières.Dites-moi fou, mais croyez-moi. Un battement de ses paupières,et elle me regarda sans me voir, et ce fut la gloire et le printempset le soleil et la mer tiède et sa transparence près durivage et ma revenue, et le monde était né. »
Belle du seigneur , Albert Cohen

« Jen’ai jamais imaginé qu’on pût être àce point hanté par une voix, par un cou, par des épaules,par des mains. Ce que je veux dire, c’est qu’elle avaitdes yeux où il faisait si bon vivre que je n’ai jamaissu où aller depuis. »
La promesse de l’aube , Romain Gary

« Celui qui habite partout, n’habite nullepart. »
Épigrammes , VII, 73, 6, Martial

« Familiarise-toiavec l’idée que la mort n’est rien pour nous, cartout bien et tout mal résident dans la sensation : or, lamort est la privation complète de cette dernière […].Ainsi, celui des maux qui fait le plus frémir n’est rienpour nous, puisque tant que nous existons, la mort n’est pas,et que la mort est là où nous ne sommes plus. »
Épicure
Mercià Cathy ma compagne, pour son soutien permanent, sesencouragements et sa patience de fer. Elle m’a donné laforce et les moyens de mener à terme cette belle aventurelittéraire. Je lui suis reconnaissant, car pour êtreinspiré et écrire, il faut soit avoir des penséestotalement torturées ou à l’inverse jouir d’unesprit libéré et serein. À ses côtés,j’ai enfin pu m’exprimer et me consacrer totalement àmon manuscrit, sans être perturbé par les aléasde la vie. Elle a cru en moi et m’a mis dans les meilleuresconditions possibles. Je lui dois l’aboutissement de ce vieuxrêve.
Je veux aussi témoignerma reconnaissance et mon amitié à celui qui depuis tantd’années s’associe à nombre de mesaventures, le Dr Michel Doyer, que je remercie pour ses conseilsobjectifs et son aide précieuse.
Prologue
Nicolau Villaroya –Barcelone, 2014
En cette find’après-midi du mois de mai, Barcelone enveloppéed’un épais manteau sombre et moelleux se préparaità accueillir la nuit et avec elle une relative accalmie, aprèsl’activité dense et tumultueuse de la journée. Lacapitale de la Catalogne réputée pour son art, sonarchitecture moderniste, ses plages et ses folles nuits de fêteest une cité bouillonnante et secrète. Avant-gardisteset dynamiques les Catalans sont dignes et fiers de leurs racines etun peu cocardiers. Dans cette région, les traditions sontnombreuses et les réminiscences des années ténébreusesde la guerre civile et de la longue dictature fasciste font quepouvoir parler son idiome ou afficher ses couleurs procure une grandefierté. L’estelada flotte au vent sur les balcons. Surla terre catalane, la mémoire historique n’est jamaistrès lointaine. La Catalogne possède son lotd’expressions linguistiques traduites par des proverbes pour laplupart chauvins, qui sont bons à connaître. J’aisouvenir de certaines banderoles accrochées de part et d’autredu Passeig de Gràcia sur lesquelles on pouvait lire ceslogan : « Ce que tu ne vois pas à Barcelonen’existe pas ! ». C’est un tant soitpeu prétentieux. Pour autant, les Catalans partagent leurville toute l’année durant, avec des flots de visiteursvenus du monde entier créant des négoces fructueux etun brassage culturel enrichissant.
La Casa Mila, que l’onsurnommait autrefois ironiquement, La Pedrera « lacarrière », est situé à l’angledu Passeig de Gràcia et de la rue de Provence. Ce bijou architectural, que l’on doità Antoni Gaudi, appartenait à la famille Mila. C’estun ancien hôtel particulier, ouvert aujourd’hui auxvisites des innombrables touristes de la métropole catalane età la location de salles de réception, pour toutessortes d’évènements. C’est làqu’elle se trouvait, presque par hasard, en hôtessesurprise et invitée de dernière minute à lapromotion littéraire du dernier roman de Nicolau Villaroya.Écrivain et essayiste réputé particulièrementen vogue en ce temps-là, ce quadragénaire proche de ladizaine suivante, grand et athlétique, la crinièrepoivre et sel sexy, apparaissait comme le centre d’intérêtde la soirée. Il était sous les feux de la rampe. Ildégageait un charisme et une présence à laquelleil s’avérait difficile de se soustraire. Villaroya étaitcélibataire, on le disait amateur des plaisirs de la vie etsurtout des plaisirs de la chair, il collectionnait les aventurescomme les fans de Madonna les petites culottes. Il menait une vie debâton de chaise. Son intempérance amoureuse, ses goûtset sa conduite graveleuse étaient devenus des secrets depolichinelle. Certains potins couraient dans la ville, comme unetraînée de poudre, soufflant qu’il étaitamateur de pratiques libertines et de coutumes sexuelles peuconventionnelles. Cette rumeur, alimentée par un scandaledévoilé quelques années plus tôt,provenait d’une sale histoire dans laquelle il avait pataugéavec plusieurs notables barcelonais et quelques femmes aux mœurslibérées et aux principes évaporés. L’uned’entre elles, sans doute insuffisamment rétribuée,déposa une plainte pour violence et sévices sexuels.Cet esclandre fut une aubaine pour la presse aux abois, en manque decontenu à ce moment-là. L’affaire occupa lapremière page des journaux durant plusieurs jours. Mais il n’yeut jamais de suite et il échappa à la vindictepopulaire. La femme galante probablement atteinte d’une formebrutale de maladie neurodégénérative, un beaumatin sans que l’on sache pourquoi, retira son accusation et lachronique s’éteignit comme flammèches sous lapluie. Il traîna sa casserole longtemps, mais le temps aidantet les accouchements multiples d’ouvrages de qualité deVillaroya aidèrent les lecteurs et les magazines àoublier ces vieux échos.
Cefut Mireia Codorniu, une amie de la fac qui traîna presque deforce Núria à cette soirée, sous prétexteque son fiancé d’avocat qui devait l’accompagneravait eu un empêchement de dernière minute. Mireia, unegrande blonde aux yeux cérulés, possédait desformes rondes et pulpeuses, un physique de « bombalatina » . On aurait pu voir sa plastique derêve, en danseuse sexy, dans un vidéoclip de RickyMartin, évoluer au rythme des airs latinos « hot »du moment. Elle avait unepoitrine généreuse et une chute de rein vertigineuse,rebondie au possible, que toutes les maigres aux petits seins et auxfesses plates jalousaient. Sa silhouette contrastait avec sapersonnalité et la mignardise de ses gestes. Elle avait unsourire effarouché qui vous envoûtait et pouvait rendrevotre journée spéciale. C’était une jeunefemme élégante et réservée, quilorsqu’elle s’exprimait mystifiait ses émotions ense passant la main dans les cheveux . La soirée battait son plein, toute la crème« catalane » du monde littéraireparadait dans la salle de réception de la Pedrera. Une meutede convives se bousculait pour accéder au buffet. Une cohuepareille à celle que l’on voit devant les portes desmagasins Apple, lors de la sortie du dernier iPhone. Les gens seprécipitaient vers les tables garnies de petits fours, lafoule en désordre s’échauffait. Núria n’enétait pas à son premier assaut. Elle se fraya ànouveau un chemin en jouant des coudes et parvint non sans maljusqu’à l’endroit convoité. Elle sedélectait des petits canapés au foie gras et auxabricots. C’est dans des moments comme celui-là qu’elleregrettait d’avoir résilié son abonnement àla salle de sport. La blonde plantureuse fit lesprésentations, elle connaissait Nicolau depuis toujours,c’était un ami de la famille. L’écrivainsalua Núria avec déférence, il paraissaitcaptivé par la beauté de la jeune femme. Il laregardait comme un enfant convoite une barbe à papa dans lavitrine de la confiserie. Nicolau la dévisageait avec unetelle insistance, qu’elle se sentait gênée. Ellenon plus ne se montrait pas insensible au charme du romancier. Ilssirotèrent une coupe de Cava et ils firent connaissance. Ellebuvait ses paroles sibyllines.
— Comment trouvez-vous les sujets de vos livres et d’oùvous vient votre inspiration ? demanda Núria.
— Lalittérature est le miroir de la société. Lesthèmes de mes romans m’apparaissent comme une évidenceau fil des rencontres ou de l’actualité. Bien évidemmentlorsqu’on écrit on se dévoile et l’oninsère dans ses ouvrages un peu de soi, de son vécu etde son histoire, même dans les fictions il y a une partautobiographique de l’auteur. Peut-être ferez-vous partiede mes prochaines divagations si j’écris sur la beautéet la sensualité.
— Vous megênez Nicolau. Je suis troublée et mal à l’aise.Je dois être rouge comme une Ferrari. Mais reprenons notreconversation et dites-moi de quelle manière construisez-vousvos ouvrages, comment imaginez-vous les personnages ? questionnaNúria.
— Je ne suispas un écrivain-architecte qui planifie méticuleusementla totalité de sa création avant de se lancer dansl’écriture. Je suis plutôt un jardinier et jecultive peu à peu mes idées avec patience etpersévérance, au fil de mon inspiration. Touts’enchaîne, s’imbrique et parfois la fantaisie demon esprit m’entraîne bien plus loin que l’histoireinitiale que j’avais imaginée, c’est magique.
La soiréeapprochait de son dénouement et les deux ne s’étaientpas quittés d’une semelle du début à lafin du cocktail. Núria, flattée de l’intérêtque lui portait cette célébrité du livre etcurieuse d’en savoir davantage sur lui, accepta de le revoir lelendemain pour dîner et continuer leurs discussionslittéraires. Les rendez-vous se succédèrent etelle fut piégée dans les mailles du filet de séduction,que tendait cet

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